Un Egyptien dans la ville

« Un Égyptien dans la ville » est la quatrième enquête que je lis mettant en scène Gordien, le détective romain crée par Steven Saylor.
J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir cet enquêteur atypique, qui cette fois ci va recevoir une visite bien curieuse.
Un homme va arriver chez lui déguisé de bien curieuse manière. Cet homme, Gordien le connait. Il s'agit de Dion, un philosophe égyptien qu'il a connu lors de ses jeunes années à Alexandrie. Dion craint pour sa vie et a besoin des talents de Gordien pour le protéger. Mais, ce dernier, malgré toute la sympathie qu'il éprouve envers Dion, va devoir refuser cette mission, ayant déjà pris des engagements familiaux ailleurs. Cependant, lorsque Dion est effectivement assassiné, Gordien n'aura de cesse de découvrir le coupable qui d'ailleurs semble être tout désigné.
Gordien ira de découvertes en découvertes pour connaitre la vérité au sujet de la mort de Dion. Ses chemins croiseront une fois de plus Cicéron, mais aussi d'autres personnages de l'époque comme par exemple le poète Catulle.
Une fois de plus, je ne peux qu'admirer le talent de restitution de la vie romaine de l'époque.( Nous sommes en 56 avant J-C) Il n'y a pas à dire, Steven Saylor s'est fort bien documenté pour parvenir à nous faire plonger dans le quotidien des romains. On fête, on se restaure, on se promène dans le Forum, on assiste aux plaidoiries de Cicéron avec eux, bref, un véritable voyage dans le temps.


Challenge A travers l'Histoire 2020
Challenge Séries 2020
Challenge Mauvais Genres 2020

Encore un roman basé sur la plaidoirie de Cicéron intitulée "Pro Caelio", qui est considéré à l'époque comme un chef-d'oeuvre d'éloquence.

Formidablement tissé, je me suis régalé une fois de plus.

Gordien nous expose ici son incompréhension des femmes (même les siennes, Bethesda et Diane), le fait qu'on ne connait jamais vraiment quelqu'un, aussi, et que le plus grand esprit peut cacher une nature infecte.

L'Histoire est suivie au millimètre près, et l'imagination de l'auteur fait le reste, il brode une histoire tout à fait cohérente autour de ce que l'on en sait.

La reconstitution historique est formidable. On voit bien que la vie des femmes romaines n'est guère enthousiasmante... Que la vie des esclaves ne l'est pas du tout, quelle horreur que ces sociétés et civilisations basées sur ce système. Mon admiration est en net recul, en fait...

c'est vraiment une excellente série, pour l'instant. Je la lis dans l'ordre d'écriture par l'auteur, d'où le fait que mes tomes sont pas dans le bon ordre des "numéros" qu'ils portent, dans l'ordre chronologique dans la vie de Gordien, après coup.

J'espère que les suivants où l'auteur revient en arrière dans cette vie seront aussi intéressant.

Ce n'est pas l'intrigue policière qui tient en haleine. Mais le fond historique de l'intrigue. La Rome antique en 56 avant notre ère.
L'auteur, c'est évident, connaît très bien cette époque. Et quelle brillante idée de greffer cette énigme au sein de faits réels et autour de personnages ayant réellement existé : un Cicéron de chair, de sang et d'ambition, le poète Catulle pauvre hère de Vérone perdu dans la glorieuse Rome, un Jules César en ombre parce que guerroyant dans les lointaines Gaulle...et ce charismatique Marius Caelius.
La plus grande surprise de ce si bien référencé polar c'est la lecture des notes de l'auteur révélant que ce qu'il a écrit est le fruit de son imagination certes , mais récit qui s'appuie sur une réalité historique et reliant avec brio des événements passés.

Quel plaisir de retrouver Gordien "l'homme le plus honnête de Rome", cet enquêteur antique épris de vérité !
Un beau soir, il voit arriver à son domicile un curieux personnage déguisé en femme qui n'est autre que le célèbre philosophe Dion d'Alexandrie. Seul rescapé d'une délégation égyptienne venue à Rome se plaindre des exactions du souverain Ptolémée, il craint pour sa vie et demande à Gordien une aide pour se protéger de ceux qui veulent sa mort.
Comment l'enquêteur pourrait il l'aider quand on pense avec certitude que les plus puissants hommes de Rome, César, Pompée, Ptolémée lui-même ont manifestement armé le bras des assassins dans le but avéré de s'emparer de la terre égyptienne pour en faire une nouvelle province d'une république romaine en pleine expansion ?
Conformément à ses pires craintes, Dion est bien assassiné et Gordien plein de remords pour lui avoir refusé son aide, va tenter de faire éclater la vérité sur le crime commis.
Le Sénat ne reste pourtant pas inactif et les procès des meurtriers potentiels se succèdent. C'est l'occasion pour Steven Saylor, fin connaisseur de l'antiquité romaine , de faire vivre à ses lecteurs un procès pénal de l'intérieur. J'ai été passionnée par les débats vifs menés par les parties et par l'intervention du plus brillant avocat de Rome, Cicéron en personne, qui déploie les trésors de la rhétorique dans l'intérêt de son client . Bien sûr les moyens pour gagner ne sont pas toujours élégants et les réputations peuvent sortir entachées de manière indélébile . Peu importe, l'essentiel est de convaincre ....Finalement rien de nouveau sous le soleil des prétoires ....
La Rome antique, violente, impudique, crasseuse et impitoyable pour les esclaves est admirablement décrite comme cadre des enquêtes du héros. On s'y croirait vraiment et c'est ce qui fait le charme de cette série, l'immersion totale dans une époque lointaine mais aux références familières (et pas seulement pour les latinistes!)
La chute du roman est particulièrement bien amenée et on imagine sans peine combien la vie privée de Gordien va à présent se mêler à ses enquêtes futures pour le plus grand plaisir de ses lecteurs.

Retour de l'enquêteur Gordien, maintenant de retour à Rome après quelques années à la campagne. Steven Saylor y va ici de sa version revisitée du procès de Marcus Cealius, qui a également été immortalisé par le discours Pro Cealio de l'orateurCicéron.

Gordien reçoit la visite d'une ancienne connaissance lors de ses jeunes années à Alexandrie. le philosophe Dion, déguisé en femme, qui vient lui demander son aide alors que celui-ci et des membres de son groupes sont recherchés par le roi d'Égypte. Gordien refuse l'offre et apprend peu de temps après que Dion a été assassiné. Les preuves les plus plausibles pointent vers Marcus Cealius, voisin de Gordien qui décide alors de prendre l'affaire en main car le principe du rasoir d'Occam n'est pas toujours la seule voie à emprunter.

Son enquête le mènera vers Clodia, dont on a pu voir quelques apparitions dans les tomes précédents. Veuve et surtout d'une beauté à couper le souffle, elle mène maintenant une vie d'oisiveté au milieu d'un harem masculin et pourrait avoir quelque chose à voir avec le meurtre de Dion. Gordien devra éviter de succomber aux charmes de la dame et envenimer la jalousie grandissante de sa femme Bethesda. L'auteur intègre aussi un nouveau personnage historique en le poète Catulle. Ancien amant de Clodia et encore en amour avec elle, il passe ses nuits à boire tout son soûl mais pourrait être d'une grande utilité à Gordien.

Peut-être l'enquête qui m'a le moins fascinée jusqu'ici. Sans doute que l'absence de personnages importants de cette période a joué dans la balance, même si on a droit a un fort discours de Cicéron, mais j'ai aussi eu l'impression de tourner en rond quelques fois. Mais règle générale, la précision des détails historiques et l'humanisme de Gordien ont encore réussis à venir me chercher.