Livre sélectionné et reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
A la manière du livre, je ne vais pas faire durer longtemps le suspense : je n'ai pas apprécié. Je dirais même que je me suis sentie un peu "trompée sur la marchandise". le résumé nous annonce un "roman noir" par l'un des pères de ce genre en Italie. Fan des premiers écrits de Tonino Benaquista, amatrice de Mankell et de polars atypiques, j'ai pensé qu'en lisant ce livre, racontant l'histoire d'une jeune fille en maison de redressement, j'allais explorer les tréfonds de l'âme humaine ou de la société italienne...
En réalité la jeune fille dont on suit l'histoire est victime de son innocence. Elle se voit accuser d'un délit qu'elle n'a pas commis, car elle se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment et surtout en compagnie des mauvaises personnes. En effet, issue d'une très bonne famille, orpheline, elle rencontre deux voyous qui lui promettent de l'emmener à Rome, où elle souhaite fuir et retrouver son amoureux. Les deux compères ruinent son projet romantique en la désignant aux policiers comme complice d'un vol. La voilà qui se retrouve donc dans un institut pour jeunes délinquantes. La petite biche, dont le narrateur nous décrit à maintes reprises le regard pur et altier, se retrouve dans la cage aux lions, avec des filles un peu vulgaires, sans manières...bien loin de l'univers feutré qu'elle connait et qu'elle incarne.
Après quelques rebondissements, la belle finira par retrouver son prince et être lavée de tout soupçon.
Ne lisez donc pas ce livre si vous vous voulez du sombre, de la détresse, de la critique sociale, du tragique. Nous ne sommes pas dans le roman noir ni dans le polar. Même si le livre est classé dans la collection Rivages noirs de l'éditeur Payot. N'y attendez pas non plus une description approfondie du système judiciaire ou pénitentiaire italien... Par contre si vous aimez les histoires sentimentales, pourquoi pas...
Fille orpheline d'une vieille famille de la noblesse italienne, Emanuela, quinze ans, atterrit dans un institut de rééducation de jeunes délinquantes après avoir été accusée de complicité dans un braquage monté par des jeunes hommes qui l'ont prise en autostop alors qu'elle se rendait à Rome après s'être enfuie de chez sa grand-mère. Innocente mais se refusant à donner quelque explication que ce soit afin de ne rien révéler sur les raisons qui l'ont poussées à partir, elle se trouve confrontée à l'implacable rouleau compresseur de l'institution judiciaire et de ses méthodes de rééducation.
Roman se déroulant en 1968, à la veille des années de plomb dans une société italienne particulièrement rigide où les fossés entre les classes sont encore très marqués et où la noblesse tient encore un rang – au moins symbolique – important, Là où le soleil ne se lève jamais tient autant du roman noir que du mélodrame et de la radioscopie sociale d'un pays ankylosé et peu préparé à affronter les bouleversements à venir dans les années suivantes.
Cette histoire de pauvre petite fille riche confrontée à une justice aveugle engoncée dans des principes archaïques et fondée plus sur la répression que sur une réelle recherche de la réinsertion pourrait aisément sombrer dans le mélo sirupeux. Pourtant, Scerbanenco arrive en grande partie – on reste parfois un peu perplexe face à la candeur de certains dialogues, et à de trop beaux hasards qui font rebondir l'intrigue – à donner à cette histoire un ton âpre et violent renforcé par le côté « sisyphien » du parcours chaotique d'Emanuela.
C'est cette atmosphère si particulière, ce portrait bien brossé d'une adolescence entêtée, vindicative et profondément chamboulée par les sentiments qui fait de Là où le soleil ne se lève jamais un roman que l'on lit, sans pour autant qu'il révolutionne le genre et sans doute grâce à sa relative brièveté (220 pages environ), avec intérêt et plaisir.
Sélectionné pour l'opération Masse critique , j'ai reçu ce roman il y a peu. Merci à Babelio et au édition Payot et Rivages.
J'ai eu un peu de mal au début à rentrer dedans, va savoir pourquoi. Une fois lancé, l'histoire s'emballe est devient bien plus dynamique qu'au début. Les personnages et les situations sont bien décrites. le scénario est peu être un peu basique mais efficace. Cela fait aussi un peu amourette d'ado, mais bon ça fait du bien croire aux amourettes impossibles le temps d'un roman.
J'ai bien apprécié ce livre. Si vous en avez l'occasion, lisez le .
Roger-Jon Ellory : " **** le silence"