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Stéphanie Lux (Traducteur)
EAN : 9782742782130
155 pages
Actes Sud (30/03/2009)
3.45/5   161 notes
Résumé :
Toute une famille fut assassinée en 1920 dans un hameau en Bavière. L'affaire n'a jamais été résolue. Andrea Maria Schenkel, à la manière de Truman Capote dans De sang froid, combinant plusieurs témoignages, reprend cette sinistre histoire pour la placer dans les années 1950.
Vaches qui s'agitent à l'étable, vent qui balaie les flocons, coins sombres derrière les granges, brouillard pesant... Tous les ingrédients de l'inquiétude sont là, dans une région cath... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
3,45

sur 161 notes
Ce récit est tiré d'un fait réel : 31 mars 1922, les six habitants d'une ferme située à Hinterkaifeck en Bavière, sont retrouvés sans vie, assassinés à coups de pioche. Il s'agit là d'une des affaires non résolues de l'histoire allemande.

Ce roman choral habilement écrit, retrace l'histoire d'une famille et d'un village confronté à l'horreur. L'auteure situe l'action en 1950 et rebaptise la famille Danner : le père et la mère, Barbara leur fille, leurs deux petits-enfants Marianne et Joseph ainsi que marie, une fille de ferme employée par le père.

Le roman n'est constitué que de témoignages des personnes ayant côtoyé les victimes, chacun relatant sa version des faits, signalant ce qui a été vu ou entendu, ce que l'on connaît de cette famille, chaque déclaration venant admirablement compléter le récit pour renseigner le lecteur.

On découvre alors de lourds secrets et des faits graves renforcés par une ambiance lourde et un décor austère que l'on imagine parfaitement : brume, animaux affolés, chien qui geint et hurle, chapitres entrecoupés de prières, les prières de la mère pieuse et tourmentée

On refermera le livre avec en tête un criminel tout en gardant en mémoire que dans cette affaire, si des doutes sur certaines personnes ont surgi, on ne conservera que le souvenir de criminels potentiels sans jamais avoir prouvé de culpabilité, les supposés auteurs de ces meurtres n'étant plus de ce monde ou s'étant évaporés sans laisser aucune trace.

Un roman fascinant !
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Bon,moi,je cherchais un livre léger, agréable,sympa,assez court....Mon libraire m'a fait cadeau de cet ouvrage,tout cela parce que j'avais acheté deux "poche".Un cadeau étant un cadeau fait par une personne compétente, me voici,profitant de la canicule,lancé dans ce que je crois être un aimable divertissement.Et...Ou la la,"ça pique",comme on dit au rugby.
Noir,c'est noir et même plus.Une ferme isolée, un père incestueux,avare,rusé, une fille soumise,une grand mère bigote à l'extrême ,une fille de ferme,des petits enfants,...tous tués. de potentiels coupables,mais....
Les témoignages se succèdent pour "parler de cette affaire",tout le monde y va de son couplet mais personne n'a rien vu...Et ce qu'on dit n'est pas flatteur...Et,oui,c'est la campagne et tout le monde connait tout le monde....
C'est noir,glauque,désespérant ,inquiétant. Un roman noir de haute lignée ,habilement présenté par cette succession d'avis dont on peut toutefois douter de la véracité .
Sortie d'un fait divers,cette affaire nous touche au plus profond de nous -même. Tous les travers les plus retors de l'âme humaine sont présents.
C'est terrible et le récit est glaçant.
Vous qui cherchez une lecture de plage,passez votre tour.Ne faites pas comme moi...Enfin,faites ce que vous voulez mais je vous aurai prévenus ,ce roman,c'est du lourd en matière de déprime et retourner au boulot déprimé, c'est pas terrible.Moi qui suis retraité ,j'envisage de ne pas reprendre à la rentrée , c'est vous dire....
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Une famille de paysans bavarois est anéantie, massacrée.
Un cauchemar qui surgit dans une fin d'hiver maussade des années d'après-guerre...
On voudrait oublier la guerre, mais elle revient sous le masque hideux d'un quintuple meurtre.
Ce n'est pas quelqu'un d'ici!
C'est le diable qui vient chercher les pécheurs!
Voire.
La vérité dépasse-t-elle l'entendement ou n'est elle que trop entendue?
Attendue, même.
Le roman, terminé, laisse une grande tristesse. Un sentiment d'irrémédiable gâchis.
Car après la fureur et la folie, c'est l'anéantissement.
Andrea Maria Schenkel ne s'attarde pas, mais n'esquisse pas non plus: Une belle écriture bien traduite.
Les prières ne sont pas superflues, qui amplifient ce drame criminel en catholique Bavière.
Ce Babel noir mérite bien la visite!
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Un petit village de Bavière. Une ferme isolée. Un massacre.
Qui a tué les Danner, le père, la mère, leur fille, leurs deux petits-enfants et la fille de ferme ? Au village, les langues peu à peu se délient. Tous ont quelque chose à dire sr cette famille d'originaux qui ne se mêlaient pas aux autres. La mère : une dévote qui subissait les violences du maître de maison en priant Dieu. La fille : abandonnée par son mari, enceinte une deuxième fois sans qu'on sache vraiment qui est le père. le père : un despote qui régissait sa ferme et sa famille avec poigne, qui avait fricoté avec les nazis pendant la guerre, qui aimait se vanter de ses richesses auprès des ouvriers agricoles.
Alors qui a tué les Danner ? Un cambrioleur ? Un amoureux éconduit ? Un vengeur surgi du passé ?


S'inspirant d'un fait divers réel qui a secoué l'Allemagne des années 20, Andrea Maria SCHENKEL raconte sous forme de reportage journalistique le massacre d'une famille de paysans dans la Bavière de l'après-guerre. L'ambiance est glauque, malsaine, les témoignages font preuve d'une certaine indifférence et même le temps, brume et neige, semble se liguer contre les victimes. Ceux-ci ne sont pas décrits sous leur meilleur jour. On découvre une famille repliée sur elle-même qui vit dans la violence au quotidien : coups, pression psychologique, inceste...Le drame sordide, sanglant, barbare, semblait inévitable, tant la haine et la jalousie semblaient entourer les fermiers.
Même si les témoignages alignés de la sorte semblent un peu artificiel, la tension monte au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire. On se noie dans les sentiments les plus vils de l'âme humaine, on suffoque devant tant de noirceur et on ne reste pas sur sa faim puisque l'auteure nous livre un coupable, ce qui n'a pas été le cas dans la réalité, l'affaire n'ayant jamais été résolue.
Une plongée dans l'horreur, accentuée encore par le contexte historique d'un pays qui se relève à peine d'une guerre perdue dans la honte. Pas indispensable mais un bel hommage à Truman CAPOTE.
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MacDonald a une ferme.
Oui, bon, pas de quoi en faire une chanson. E-I-E-I-O !
Danner aussi possède une ferme.
Enfin, possédait.
Il est mort, le vieux.
Massacré, lui, et toute la p'tite famille.
La ferme du crime porte plutôt bien son nom, en y réfléchissant.
Mais c'est qui qu'a commis le cas causal, du coup ?

Le sympathique petit livre noir que voilà.
Mériterait de recevoir le prix Friedrich-Glauser, tiens.
Ah ? C'est fait ?
Au temps pour moi.

Andrea Maria Schenkel qui, pour des raisons évidentes de commodité, portera désormais l'affectueux acronyme d'AMS, délivre ici un honnête divertissement policier à base d'hémoglobine généreusement dispensée et d'angles d'attaque des plus originaux.

Une ferme aux noirs secrets.
AMS ne fait pas dans l'enquête basique mais s'appuie sur moult recoupements issus de voisins, d'amis, de témoins et autres personnages ayant eu maille à partir avec l'ancêtre qu'était pas franchement abonné à "ma thérapie par le rire", ni à "droit de la famille pour les nuls", soit dit en passant, comme ça, sans avoir l'air d'y toucher.

Une charretée de personnages dans sa besace, une ambiance bien plombée, et c'est sans ennui aucun qu'AMS déroule un récit plutôt bien huilé mais sans véritable surprise terminale, de p'tit what the phoque! que Bibi escomptais pour qualifier ce ping-pong verbal de partie d'anthologie.

Bon moment, pas transcendant.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Marie est venue m'aider à la maison parce que je tenais plus sur mes jambes.Mes jambes,ça fait longtemps qu'elles me portent plus.Quand on se fait vieux,il y a beaucoup de choses qui ne veulent plus,pas seulement les jambes.Comme le répétait ma mère, c'est moche de vieillir,croyez-moi,c'est moche. (P 22)
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Andrea Maria Schenkel habite un petit village près de Ratisbonne en Bavière avec son mari médecin et leurs 3 enfants. Selon un journaliste allemand, avant dans le village on désignait l'auteure comme "la femme du toubib", maintenant avec son succès littéraire, il est devenu "le mari de l'écrivaine".
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L’hiver, cette année, refuse de céder la place au printemps. Il fait beaucoup plus froid que d’ordinaire en cette saison. Depuis début mars, il ne cesse de pleuvoir ou de neiger. La grisaille des brouillards matinaux ne s’efface même pas au cours de la journée.
Mais voilà que le vendredi matin le ciel commence enfin à s’éclaircir. Les nuages sombres se dissipent un peu. De temps en temps, la chape de nuages se perce même tout à fait. Les premiers rayons de soleil printanier se fraient timidement un chemin au travers.
A la mi-journée, cependant, le ciel s’assombrit à nouveau, et il recommence à pleuvoir dans l’après-midi.
Il fait soudain tellement sombre qu’on a l’impression que le jour tombe déjà, cédant place à la nuit.
Deux silhouettes, toutes de noir vêtues, s’avancent dans cette lumière trouble. Elles se dirigent tout droit vers l’une des fermes. L’une pousse un vélo, l’autre porte un sac à dos. Le paysan, qui vient juste de sortir de la maison pour aller dans l’étable, lâche son chien, par précaution. Ce n’est que lorsqu’elles sont presque arrivées à la ferme qu’il voit que ces deux silhouettes sont des femmes.
Il siffle son chien. Le tient par le collier.
L’une des deux femmes, celle qui porte le sac, demande son chemin. Elles veulent se rendre à la ferme de la famille Danner, à Tannöd. Disent s’être égarées à cause de cette pénombre. Peut-il les aider, connaît-il le chemin ?
“Là-bas, après le dernier champ, à gauche dans la forêt. Pouvez pas la manquer”, répond-il.
Les deux femmes se remettent en route. L’homme rattache son chien, sans plus leur prêter attention.
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J’ai passé le premier été d’après-guerre chez des parents éloignés, à la campagne.
Au cours de ces semaines, le village m’était apparu comme un îlot de calme. L’un des derniers lieux épargnés par cette violente tempête que nous venions de traverser.
Des années plus tard, alors que la vie était revenue à la normale et que cet été n’était plus qu’un heureux souvenir, j’ai retrouvé mon village dans les pages d’un journal.
Il était devenu le « village meurtrier » et , dès lors, je n’ai plus cessé de penser à ce qui était arrivé.
En proie à des sentiments mêlés, j’ai décidé de m’y rendre à nouveau. Ceux que j’y ai rencontrés ont accepté de me parler du crime. De parler à quelqu’un d’à la fois étranger et familier. Qui ne resterait pas, qui écouterait puis repartirait comme il était venu.
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Pourquoi quelqu'un tue tout le monde ? Pourquoi il tue ce qu'il aime ? Anna, on ne peut tuer que ce qu'on aime.
Tu sais toi, Anna, ce qui se passe dans la tête des gens ? Tu le sais ? Est-ce que tu peux voir dans les têtes, dans les coeurs ? Moi, je suis resté enfermé toute ma vie, enfermé.
Et tout d'un coup, un nouveau monde s'ouvre à moi, une nouvelle vie. Tu sais ce que c'est ?
Je te le dis, on est tout seul toute sa vie. On naît seul et on meurt seul. Et entre les deux, j'étais prisonnier de mon corps, prisonnier de mon désir.
Je te le dis, il y a pas de Dieu dans ce monde, il y a juste l'enfer. Et l'enfer, il est sur terre, dans nos têtes, dans nos coeurs.
Le démon est en chacun de nous et chacun peut le faire sortir à tout moment.
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Vidéo de Andrea Maria Schenkel
Interview mit Andrea Maria Schenkelam 24.09.2007 in München
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