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Stéphanie Lux (Traducteur)
EAN : 9782330174309
400 pages
Actes Sud (04/01/2023)
3.59/5   92 notes
Résumé :
Avec ce beau roman d’un mariage fondé sur des mensonges, Andrea Maria Schenkel emmène le lecteur pour un émouvant périple à travers le vingtième siècle, du Munich des années 1930 au Brooklyn d’après-guerre, en passant par le Shanghai des années noires du second conflit mondial.
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Voici un roman historique noir, une fresque romanesque vaste, bien ajustée et documentée qui nous emmène à Munich le 29 avril 1938, où le petit Carl Schwarz, 12 ans, quitte Ratisbonne et son pays : l'Allemagne avec ses parents Erwin et Grete et sa soeur Ida.
Grete est catholique mais la pression est telle pour les juifs comme Erwin que la famille a déniché des billets à destination de Shanghaï via Gênes sur un bateau nommé " le conte Biancamano" , à l'origine pour honorer Humbert 1er de Savoie né en 1048 ....
Le pére Erwin , au dernier moment ne les accompagnera pas, il pense qu'il a défendu son pays natal dans les tranchées de la grande guerre, juif sans pratiquer : rien ne pourra lui arriver...
L' ouvrage nous emmène de Ratisbonne à Shangai de mars à mai 1938 , jusqu'à nos jours aux Etats- Unis , en 2010 , en repassant par Munich de novembre 1938 à 1943 où nous côtoyons une famille pro- nazi, à la Possartstrasse: Marga la tante, faiseuse d'anges, qui fait tourner les tables lors de cérémonies ésotériques , la nièce Erna qu'elle initie à ces pratiques, toute la famille profitant des avantages réservés aux nazis, en sachant que Marga suivait l'avancée de la Wehrmacht de victoire en victoire...


Nous suivons la situation des réfugiés descendus du bateau de juin 1938 à juillet 1947 .à ....Shanghaï, bientôt livrée à l'occupation japonaise, grouillante, sale ,cosmopolite , livrée parfois aux détrousseurs et autres malfrats, aux conditions d'hygiène précaires .....

C'est un ouvrage passionnant de bout en bout même si la construction paraît complexe, les périodes de la guerre , le voyage sur le bateau , la situation à Shangai, le mélange des populations l'étude des caractères et des comportements des protagonistes au plus fort de la tourmente entre débrouille, peur et précarité jette une lumière crue et bouleversante sur cette période sombre de notre histoire .
Je ne dévoilerai rien , bien sûr !UN terrible secret est dévoilé , lié à un bracele d'ambre que l'épouse de Carl, Emmi portait ....ils se sont mariés au sortir de la deuxième guerre mondiale. IL remet brutalement le passé au goût du jour soixante ans après ...Un coup de téléphone , c'est un homme mandaté par le musée de l'Holocauste.....
J'avoue que j'ai été bluffée , attristée par cette fin qui laisse un goût amer ....
Un livre puissant et bien écrit.....des descriptions réalistes à la construction audacieuse, des retournements dignes d'un polar qui donne envie de lire d'autres ouvrages d'Andrea Maria Shenkel ....que je ne connaissais pas .
Un ouvrage acheté grâce à la beauté de la 1ère de couverture et surtout édité chezActes Sud , pour moi , synonyme de qualité , traduit de l'allemand par Stephanie Lux .
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Ce livre est à lire car il est à la fois un roman et une fresque historique de l'Allemagne durant la seconde guerre. On suit les destins de deux familles : la famille juive contrainte de fuir le nazisme et la famille pro-nazi qui profite des avantages du parti. Un livre remarquable avec une fin stupéfiante et qui m'a laissée sur ma faim, attristée de voir le héros subissant une révélation terrible. Je recommande pour cet auteur de talent et cette histoire prenante.
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Un roman historique intéressant, qui mélange les destins, les époques et les lieux.
En effet, nous suivons tout au long de la lecture deux familles : celle de Carl Schwarz, qui devant la montée de l'hostilité face aux juifs décide de quitter l'Allemagne en 1938 pour se rendre à Shanghaï. Seul sa mère et sa soeur l'accompagneront, son père décidant au dernier moment de ne pas abandonner son pays, malgré la menace. Et nous suivons également Erna, qui vit avec sa tante fervente patriote nazie à Munich. Côtoyant des personnes de haut rang du parti, elles profitent des avantages que cela leur confère.
De 1938 jusqu'à la fin de la guerre, nous suivons ces personnages dans leurs parcours de vie, de la découverte de la Chine aux conditions de vie des émigrés à Shanghaï, de la ferveur des premières heures du parti nazi à ces désillusions au fil de la guerre. Une partie de l'histoire se déroule également en 2010 aux Etats-Unis, où Carl, à présent âgé, s'est installé après la guerre.
Si les premiers chapitres s'enchaînent rapidement, car on est vite absorbé par le périple de la famille Schwarz vers la Chine, on est un peu dérouté lorsqu'arrive la partie suivante, on l'on suit de nouveaux personnages sans rapport avec les précédents. Heureusement, l'auteur arrive très rapidement à de nouveau capter notre attention et on se laisse porter par le puzzle qu'elle construit au fur et à mesure, dont elle nous donne l'ultime pièce que dans les dernières pages.
Un roman que j'ai choisi au hasard, avant tout pour la belle couverture de l'édition poche, un brin mystérieuse, qui s'avère être une bonne pioche car j'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture.
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Une lecture en demi-teinte. D'abord, ce qui m'a plu : un contexte historique, politique et social, bien documenté (comme dirait une babéliaute) , mais je ne dirais pas cela. Car dans un roman, on est dans un roman.
Donc j'aborde tout de suite le problème... nous sommes dans un roman, comme il en fleurit des dizaines depuis quelques temps, sur les camps de concentration. Et j'avoue que, rien que ça, ça me gêne.
Donc, le départ du livre n'est pas du tout les camps de concentration, mais on va y arriver, et c'est ca aussi qui me gène.
Donc on a un joli personnage Carl, tout jeune homme, qui quitte la vilaine Allemagne, il part avec sa mère et sa soeur sur un bateau qui les emmène à Shangai. Mais là, est l'occupation japonaise et la guerre. Donc de Carl en Allemagne, nous allons avec des centaines de pages, en fait, vivre à Shangai..... Alors je me suis perdue. On nous parle de Munich en 1938 puis des migrants, puis... d'un chapitre à l'autre, un coup c'est la Chine à différentes époques, l'Allemagne, on n'en parle plus, puis nous sommes aujourd'hui (ou presque) aux Etats-Unis.
Je ne me suis pas vraiment perdue, ca je l'ai déjà lu quelque part. Au pluriel, le quelque part.
Est-ce qu'on en aura pas fini de ces romans qui nous mènent entre les Etats-Unis et l'Allemagne ou entre les Etats-Unis et la France ou etc... et cela entre la guerre et aujourd'hui ? Qu'est-ce que ces auteurs veulent montrer, démontrer ? Pourquoi ces va et vient, entre ces deux époques (pourquoi pas d'autres époques ?).
Que se passe-t-il ?
Bref, j'ai lu l'histoire de ce pauvre Carl et de la découverte atroce qu'il fait à la fin de sa vie.
J'ai lu l'histoire du mensonge de sa femme, qui comme tant d'autres ont fait l'horreur, et sont passés au travers des mailles du filet.
Et puis ? Car le livre ne va pas jusqu'au bout, et l'auteur l'avoue. Carl meurt et le mensonge perdure.
Soit le message de l'auteur est hyper pessimiste, soit elle est m'enfoutiste. Franchement, je n'ai pas pu faire mon choix.
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Roman noir historique sur un pan de la seconde guerre mondiale moins traité que d'autres, le départ volontaire car on est en 1933 et quelques visas sont encore accordés mais contraint et forcé par la force des choses de citoyens allemands de confession juive pour la Chine et plus particulièrement Shangaï.
Deux histoires, deux destins qui à cinquante ans de distance vont se percuter pour le pire, ce qui transparait assez rapidement dans le récit.
Andréa Maria Schenkel est coutumière du fait de relater des faits divers quelle retrace avec justesse, ici elle choisi une forme plus romanesque mais qui peut laisser à penser que de mêmes histoires ont pu se dérouler ainsi ou tout du moins s'en approchant.
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critiques presse (1)
LeSoir
06 janvier 2023
Le roman de l’exil et du déchirement d’une famille juive allemande, de 1938 à 1947, contrainte de quitter la Bavière pour se réfugier à Shanghai.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Il avait trouvé la jeune femme devant sa porte le jour de Noël 1943. Comme le petit chat qui s’était réfugié sur le seuil quelques années auparavant. Au début, il n’avait pas prêté attention au chaton. Il allait sûrement repartir. Mais contre toute attente, il était resté, et la neige elle-même n’avait pu le chasser, que le ciel hivernal d’un blanc laiteux déversait pourtant, après les premiers flocons épars, en un flot qui n’avait cessé de s’intensifier. Le chaton s’était recroquevillé dans l’encadrement de la porte, devenant presque invisible : on ne distinguait plus qu’une petite boule blanche blottie dans un coin.
Le chat lui avait fait pitié, il n’avait pas eu le cœur de le chasser. Il avait ouvert la porte, l’avait laissé entrer, l’avait nourri, lui avait permis de rester.
La jeune femme, elle, il l’avait vue venir de loin, en faisant rentrer le chien. Il avait d’abord cru que c’était une de ces troqueuses de la ville, que la misère poussait vers les campagnes en ce cinquième hiver de la guerre.
Mais ces gens-là étaient d’ordinaire lourdement chargés, leurs sacs à dos débordant de tous les biens dont ils pouvaient se résoudre à se séparer. Ils échangeaient
la montre en or du grand-père, la broche de la grand-mère ou un tableau de famille contre trois œufs, un morceau de beurre, un peu de lait ou de jambon. Ses voisins n’étaient pas les derniers à jouer au jeu du troc, ces derniers temps. Lui avait mal au cœur quand il les voyait arriver. Parfois, il leur donnait un œuf ou une pomme sans rien prendre en échange. Il avait suffisamment à manger, la guerre n’était pas encore arrivée jusqu’à lui, et puis à son âge, il était plus vite rassasié.
La jeune femme ne portait qu’un baluchon sur l’épaule et une petite valise à la main.
Elle était arrivée à hauteur de la maison tandis qu’il se dirigeait vers la grange. Elle lui avait demandé si elle pouvait se reposer un instant sur le banc. Ça ne le dérangeait pas. Un peu plus tard, alors que la nuit commençait à tomber, il était ressorti chercher quelques bûches, et elle était toujours là. Elle semblait frigorifiée.
— Il gèle. Tu veux entrer ?
— Je peux ?
Il avait hoché la tête.
Il lui avait approché une chaise du poêle pour qu’elle puisse se réchauffer. Elle avait posé son baluchon et sa petite valise à côté d’elle, s’était assise et avait frotté ses mains glacées. Il n’avait pas fait spécialement attention à elle, avait préparé la soupe sans un mot, avant de poser la gamelle sur la table et de lui faire signe d’approcher. Il lui avait donné une cuillère et un quignon de pain.
— Mange.
Ils avaient partagé la soupe à même la gamelle posée au milieu de la table. Elle engloutissait avidement chaque cuillerée.
— Qu’est-ce que tu viens faire par ici ?
— Je cherche un gagne-pain.
— Si tu veux, tu peux rester ici le temps de chercher. J’ai pas vraiment de quoi te payer, mais tu seras nourrie et logée.
Elle était restée. Il lui avait donné la petite chambre de l’ancien valet de ferme.
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Grete parut sur le point de répondre, mais son père secoua la tête.
- Crois-moi, mon enfant, ces gens là ne connaissent ni l'humilité, ni amour du prochain. Ils prennent les humbles pour des faibles. Et les faibles, ils les piétinent. Ils se fichent de la religion ou du peuple, ils ont inventé leur religion à eux. Leur seigneur, c'est le surhomme. Mais leur mille ans seront vite finis.
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Cela fait soixante ans qu'ils passent leurs nuits côte à côte. On connaît jusqu'au moindre souffle de l'autre, à force . " Pour le meilleur et pour le pire", comme on dit si bien. qu'est ce qui l'emporte, à la fin d'une vie ? Le pire ? Le meilleur ? In ne connaît pas la réponse. Il ne s'en est jamais préoccuper, et ce n'est pas à son âge qu'il va commencer à philosopher sur le sujet.
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"Le passé ne disparaît jamais " ...

"La mort déploie ses ailes. "
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Nous avons longuement hésité, " on ne déracine pas les vieux arbres ", etc.. je n'ai pas besoin de vous expliquer. Maintenant, nous voilà ici, dit-elle en souriant à Grete. Vous aussi, et c'est votre bon droit. Si je peux vous donner un conseil : profitez de la vie à bord car nous ne savons vraiment pas ce qui nous attend à Shangai. .. Nous allons avoir besoin de toutes nos forces. Ne serait-ce que parce que personne ne nous y attend.
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Interview mit Andrea Maria Schenkelam 24.09.2007 in München
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