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Citations sur Coupables (28)

L'internat était un monde particulier, plus resserré, plus intense et sans compromis. Il y avait les sportifs, les intellectuels, les fanfarons et les champions. Et il y avait ceux auxquels on ne prêtait pas attention, ceux qui passaient inaperçus. Personne ne décidait par lui-même à quelle catégorie il appartenait, les autres jugeaient et, dans la majorité des cas, le jugement était sans appel. Les filles auraient pu le contrebalancer mais elles n'étaient pas de la partie, leur vote faisait défaut. (p. 38)
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"Coupables", le titre du second recueil, pourrait presque s'écrire à la forme interrogative. Les quinze histoires de crimes qui s'y suivent sont vues de l'intérieur, au plus près des protagonistes et de leurs mobiles : les responsabilités se déplacent, se chevauchent, se brouillent. Un juge feint de croire qu'une femme battue a pu seule tuer le mari qui menaçait de violer leur fille. Un homme laisse pour mort un ancien partenaire de son épouse avec qui il pratiquait l'échangisme. Une gamine brise la vie d'un homme en l'accusant sans raison d'attouchements : "Un caprice de fillette, rien de plus." Pas de pathos, pas d'effets de manches : la langue est sobre jusqu'à la froideur sans, pourtant, que les récits perdent en humanité. Témoin les premières lignes de "Fête communale", la nouvelle qui ouvre le livre : "C'était des hommes ordinaires, exerçant des métiers ordinaires : représentant en assurances, concessionnaire automobile ou ouvrier - rien à leur reprocher." Des hommes "normaux", dit von Schirach, qui violent un jour une jeune fille avant d'être acquittés faute de preuves. Leurs deux jeunes avocats sortent sonnés de leur victoire : "Nous savions que, plus jamais ! les choses ne seraient simples." "A.D.N." est la deuxième nouvelle du recueil.
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Larissa s'y était accoutumée, ainsi qu'aux coups, de cette manière qu'ont les enfants de s'habituer à tout.
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[Cet homme] était fou. Dès notre premier entretien, il me confia qu'il était poursuivi par les services secrets. La CIA et le BND. Qu'il était au courant d'un secret après lequel ils couraient. Rien que ça. (...) [Il] voulait que je porte plainte contre le BND. Et bien sûr contre la CIA. Et contre l'ancien président américain Reagan, de qui tout découlait. Lorsque je lui annonçai que Reagan était mort, il rétorqua : "C'est ce que vous croyez. En réalité, il vit dans le grenier d'Helmut Kohl". (p. 185 et 187)
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Nous savions que nous avions perdu notre innocence et que, au fond, cela importait peu. Une fois dans le train, nous avons continué à nous taire, dans nos costumes neufs, à côté de nos porte-documents à peine utilisés. Sur le trajet du retour, nous songions à la jeune fille et à ces hommes respectables - nous n'échangeâmes pas un seul regard.
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"La défense est un combat, un combat pour les droits des accusés." Je venais de passer mon second examen et étais inscrit au Barreau depuis quelques semaines. Je croyais en cette phrase. Je croyais en saisir le sens.
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Elle était allongée dans la baignoire. L’eau était chaude, les huiles de bain sentaient la poire et la lavande. Elle ne le remarqua pas tout de suite. Il avait fermé la porte derrière lui, avait baissé son pantalon et se masturbait. « Ce n’est pas bien méchant », assura-t-il, esquissant un sourire gêné. Elle entendait la télévision de la pièce voisine. Elle cria. Thomas ouvrit la porte violemment, la poignée heurta l’homme au niveau des reins. Il en perdit l’équilibre et bascula par-dessus le rebord de la baignoire — la partie supérieure de son corps dans l’eau, à côté de Nina, la tête sur son ventre. Elle se débattit, releva les genoux, voulait sortir, partir, loin de lui. Elle heurta le nez de l’homme, du sang coulait dans le bain. Thomas l’attrapa par les cheveux et maintint sa tête sous l’eau. Nina criait encore. Debout dans la baignoire, nue, elle aidait Thomas en appuyant sur la nuque de l’homme. Elle trouva le temps long.
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Les dénis de grossesse ont toujours existé. Chaque année, en Allemagne, mille cinq cents femmes réalisent trop tard qu'elles sont enceintes. Et chaque années trois cents femmes ne le réalisent qu'à l'accouchement. Elles mésinterprètent tous les signes : l'absence de menstruation est due au stress, le ventre se gonfle en raison d'un excès de nourriture, la poitrine grossit à cause d'un dérèglement hormonal. Les femmes concernées sont soit très jeunes, soit au-delà de la quarantaine. Beaucoup d'entre elles ont déjà eu des enfants. L'être humain peut refouler bien des choses, personne ne sait comment cela fonctionne. Parfois, persuadées de n'être pas enceintes, elles en convainquent leur entourage : même les médecins sont bernés et hésitent à effectuer des examens plus approfondis. (p. 147)
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Nina avait dix-sept ans. Elle était assise face à la station de métro "Jardin zoologique" - à ses pieds, un gobelet en carton rempli de quelques pièces. Il faisait froid, la neige ne fondait pas. (...) Son nouveau compagnon, Thomas, vivait aussi à la station. Il avait vingt-quatre ans et prenait soin d'elle. Ils buvaient beaucoup, des trucs forts, qui réchauffaient et permettaient de tout oublier. (p. 25)
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Elle était allongée là, nue, dans la boue, ruisselante de sperme, d'urine, de sang. Elle ne pouvait parler et ne bougeait pas. Deux côtes, son bras gauche et son nez étaient cassés, éclats de verre et de cannettes de bière brisés avaient tailladé son dos et ses bras. Après que les hommes en eurent fini, ils avaient soulevé une planche et l'avaient jetée sous l'estrade. Ils avaient uriné sur la jeune fille alors qu'elle était étendue là, sous eux. Puis ils étaient retournés sur le devant de la scène. Tandis que les policiers la tiraient des immondices, ils interprétaient une polka.
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