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Olga est une enfant qui grandit sans parents, élevée par sa grand-mère dans la pauvreté. Une fillette solitaire, dévorée par une soif d'apprendre insatiable qui la conduira plus tard à l'enseignement. Puis, il y aura les jeux d'enfants avec Herbert qui, avec les années, se transformeront en attirance mutuelle. Mais les barrières sociales font obstacle à leur amour. Et surtout, il y a l'obsession d'Herbert pour l'immensité. Des expéditions dans le monde qui se multiplient. Des rêves excessifs, insensés qui le conduiront à sa perte.

Trois parties composent ce roman. Trois perspectives que Bernhard Schlink met en scène avec ingéniosité pour retracer le destin d'Olga tout au long du XXème siècle.

Il y a d'abord les années qui défilent à un rythme effréné. L'auteur prend alors de la distance pour nous restituer l'histoire d'Olga et d'Herbert, marquée par le manque, l'absence, l'amour et la douleur.

S'ensuit alors un nouveau départ pour Olga qui donnera naissance à une belle amitié et qui comblera les dernières années de la vieille dame.

Enfin, viennent les lettres qui font resurgir le passé. Des mots qui dévoilent les non-dits, la peur, la colère et les angoisses d'une femme.

Tout au long de cette lecture, l'émotion est palpable, la narration d'une grande maîtrise. Et derrière l'histoire d'Olga, il y a également l'Histoire de tout un pays que l'on traverse sur près d'un siècle. L'Allemagne, son passé colonial, ses deux guerres, ses aspirations écrasantes de grandeur et de puissance.

Avec virtuosité, Bernhard Schlink allie dans ce roman simplicité et profondeur en nous dressant ce superbe portrait de femme. le récit fascinant d'une vie. Une femme forte, intelligente qui a aimé et qui a bravé la solitude. Mais c'est aussi l'histoire d'une nation et d'un homme, victimes de leurs ambitions démesurées.
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Le destin d'une femme dans l'est de l'empire allemand de la fin du XIXème siècle jusque dans les années 1970.

Ce roman est découpé en trois parties très différentes. L'écriture de la première est factuelle, il n'y a aucune place pour les émotions. La narration externe met une distance entre le lecteur et les personnages. On nous raconte la vie d'Olga, son amour, son métier d'institutrice et à la fin de cette partie, on se demande bien ce qu'on peut apprendre d'autre. Et surtout, je renâclais à poursuivre ma lecture tellement le style me paraissait froid et plat.

La seconde partie s'ouvre sur un autre narrateur. Un homme raconte Olga, ou tout au moins ce qu'il a connu et ce qu'il a appris d'elle. Il était petit garçon, quand elle est entrée dans sa vie. La distance entre les personnages et le lecteur s'amoindrit, on comprend certaines choses, on en devine d'autres, on commence à s'attacher à cette femme hors du commun pour son temps. le roman se fait plus tendre, plus accessible, les personnages s'humanisent.

La dernière partie regroupe des lettres. Je n'en dirai pas davantage. L'émotion est enfin là.

La construction du roman donne le ton, on chemine du plan le plus large jusqu'au plan le plus resserré. C'est plutôt bien vu. J'avais deviné certaines choses qui sont dévoilées dans la troisième partie mais peu importe, l'intérêt du roman n'est pas là, mais plutôt dans la vision historique d'une Allemagne qui avait les yeux plus gros que le ventre, d'une Allemagne qui se voulait toute puissante, d'une Allemagne qui avait des rêves de grandeur. D'après Olga, Bismarck est la source de tout le mal, son point de vue sur son pays est vraiment intéressant. Au risque de se voir destituée de sa profession d'enseignante, elle osera contrer le pouvoir et refusera d'enseigner à ses élèves la théorie des races. Elle deviendra couturière.

Olga est un personnage féminin à l'allure humble mais qui a su se battre contre une idéologie toxique, une femme amoureuse d'un homme fasciné par les grandes étendues, et qui la quittera à de multiples reprises pour les parcourir, la femme d'un seul homme.
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Enthousiaste à l'idée de découvrir le dernier ouvrage de Schlink, c'est avec un baume au coeur que j'ai pu achever l'oeuvre.
Dommage de ne pas rentrer dans l'intimité des personnages de rester en surface... surface que se veut au bout d'un temps quelque peu ennuyeux...
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Peut-être avez-vous lu le Liseur ? Ou miré son adaptation cinématographique avec Kate Winslet (entre nous : à ne pas manquer ! La dame a gagné l'Oscar de la meilleure actrice pour ce rôle, c'est vous dire !) ?

Si vous avez répondu oui à l'une de ces deux questions, c'est que vous avez déjà été au contact de l'ambiance si particulière d'une oeuvre de Bernhard Schlink et que son livre Olga, présenté ci-dessous, pourrait vous plaire. Sinon, ruez-vous d'abord sur le Liseur : la recette est la même et bien qu'elle soit aussi réalisée avec talent dans Olga, vos neurones de lecteur·rice seront bien plus émoustillés par le Liseur.

Au menu d'Olga, des ingrédients identiques, que j'ai beaucoup aimé retrouver : le portrait d'une femme discrète, modeste et résiliente, un panorama de l'Allemagne sur plusieurs décennies, des secrets, un narrateur masculin qui se retrouve à les décrypter presque malgré lui et surtout – surtout ! – la plume incroyablement belle et fluide de Bernhard Schlink.

Son style est un vrai régal. Même si j'ai parfois craint des longueurs ou des détours inutiles, le talent de conteur de l'auteur m'a toujours tenue en haleine. Avec Bernhard Schlink, le temps est un élastique qui peut autant vous sauter à la figure que se détendre pour plonger des pans de vies entières dans les abysses de l'Histoire. Certes, le twist final n'est pas aussi estomaquant que celui du Liseur, mais la douce mélancolie et l'amour qui se dégagent d'Olga en font un roman très appréciable. Petit argument final : si vous aimez l'épistolaire, une belle surprise vous attend entre ses pages.
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Le livre pourrait s'appeler "poste restante à Tromsö" et la seconde partie devenir la première.

Récit profondément humain que celui du destin d'Helga-Olga, libre penseuse, insoumise, qui ne veut jamais suivre le chemin qu'on lui trace.

De la Silésie à la Poméranie, elle vivra en femme libre de ses choix dans une Allemagne avide d'expansionnisme, dans l'amour qu'elle voue à Herbert, explorateur perdant et perdu. Elle connaîtra l'avènement du nazisme, elle portera dans son coeur Eik jusqu'à l'insupportable, elle aimera encore et toujours.
Elle ira jusqu'au bout de ses opinions, de son idéal, mais cela, je vous le laisse découvrir....





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J'aime souvent la littérature allemande et notamment Bernhard Schlink (Amours en fuite, le weekend, le retour, ces deux derniers déjà chroniqués ici). Tant nouvelles que romans atteignent chez cet auteur né en 1944 une profondeur rare. Beaucoup connasissent déjà le liseur que je n'ai pas lu. L'Allemagne à la fin du XIXème siècle. Olga est orpheline et vit chez sa grand-mère, dans un village coupé de toute modernité. Herbert est le fils d’un riche industriel voisin. Tandis qu'’elle se bat pour devenir enseignante, lui rêve d’'aventures et d'’exploits pour la patrie. Amis d’'enfance, puis amants, ils vivent leur idylle dans l’'opposition, on s'en doute. Mais le goût d'Herbert pour le lointain rend leurs relations orageuses et tant d'absences virent au virtuel. Les nouvelles se font rares puis cessent totalement.
Arrivent les conflits mondiaux. Deux guerres plus tard, vers la fin de sa vie, Olga raconte son histoire à un jeune homme qui lui est proche comme un fils. Mais ce n’'est que bien plus tard que celui-ci, lui-même âgé, va découvrir la vérité sur cette femme d'’apparence si modeste. On est passionné par le destin d'Olga, précurseur d'un féminisme à visage très humain, en cette Allemagne elle-même en proie à tant de démons. L'histoire d'amour reste très présente mais ce sentiment très finement observé se confronte aux utopies d'Herbert et à sa conception du monde. J'ai très rarement rencontré en littérature un discernement pareil chez un auteur germanique et là je fais essentiellement allusion à cette théorie de la rage allemande d'avoir manqué d'être un grand empire colonial. Je n'y avais guère pensé mais Bernhard Schlink, à travers les chimères d'Herbert, ne manque pas, lui, son objectif.
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A la fin du XIX° siècle, la petite Olga vit dans un quartier pauvre d'une ville de Silésie (en Pologne actuellement). Quand elle se retrouve orpheline, elle est recueillie par sa grand-mère, une femme sévère et acariâtre qui l'emmène en Poméranie. Solitaire, elle se réfugie dans la lecture car elle sait déjà lire (et écrire) avant de rentrer à l'école.
C'est là-bas qu'elle va se lier d'amitié avec les deux enfants d'un riche industriel local, Viktoria et Herbert. Elle s'attache particulièrement à Herbert. Ils deviennent amis malgré le rejet de sa famille. Tous deux se retrouvent en cachette en limite de la forêt, loin du regard réprobateur des adultes.
Olga qui a toujours été curieuse et pleine de vie, est brillante en classe. Malgré les obstacles, elle rêve de devenir institutrice et y parviendra. Elle va en effet réussir le concours d'entrée à l'Ecole Normale. Pendant ce temps, Herbert la détourne de ses études, rêve à des voyages lointains. Il sait que ses parents le destinent à un avenir tout tracé : succéder à son père.
Olga et Herbert deviennent amants, mais Viktoria, jalouse, ne pense qu'à les séparer. Elle va faire jouer ses relations, pour faire muter Olga à Tilsit, à l'autre bout de l'Empire allemand. Là-bas, Olga ne va pas se décourager, elle va sympathiser avec des voisins adorables qui s'occupent d'une ferme et beaucoup s'investir dans sa classe d'une part, mais aussi, dans la garde d'un petit garçon, Eik...
Herbert fait ses deux années de service militaire obligatoire dans l'armée coloniale et part en Afrique. Ce départ le comble et les deux amants ne vont se voir plus qu'épisodiquement. Il participe aux massacres contre les indigènes (répression du mouvement Herero) persuadé qu'il aide ainsi son pays à atteindre ses rêves de grandeurs. Il repartira ensuite en Amérique du Sud, puis en Carélie mais son rêve c'est de partir explorer l'Arctique et le célèbre passage du Nord Est. C'est en 1913 qu'il concrétisera son rêve.
Olga va l'attendre toute sa vie...

C'est un roman d'ambiance qui prend son temps pour mettre en place l'histoire et nous faire découvrir les personnalités très différentes de nos deux protagonistes. le lecteur attentif comprendra certains éléments que je ne vais pas vous dévoiler, bien avant la fin de sa lecture.
Le roman est écrit en trois parties. La première nous raconte la vie d'Olga de sa jeunesse à sa retraite anticipée pour des raisons de santé. La seconde est écrite à la première personne par un narrateur qui l'a bien connue car elle a fait pendant des années des travaux de couture pour ses parents. Dans la troisième, qui se situe après la mort d'Olga, le narrateur précédent va nous permettre de reconstituer le puzzle, en nous révélant ce que nous devons savoir...à partir de lettres écrites par Olga et adressées à Herbert, dont je ne vous raconterai pas les détails, ni comment elles sont arrivées en sa possession.
C'est un roman résolument féministe qui nous parle de la place de la femme dans la société du début du XXe siècle. L'histoire d'Olga et le récit de sa vie sont très émouvants.
Le récit de sa vie est inscrit dans la grande Histoire, celle de la colonisation, celle des deux guerres mondiales mais aussi, celle des explorateurs qui sont partis à la conquête du monde...au péril de leur vie.
Je me suis attachée à ce personnage féminin dès le début du roman. En fait on découvre sa personnalité intègre et qui ne déviera jamais de l'idéal de vie qu'elle s'était fixé, à travers ce qui est raconté de sa vie, sa détermination à sortir de son milieu social, en choisissant une profession qui lui permettrait à la fois de vivre de manière indépendante, sans dépendre d'un homme et de son salaire (en cela elle est d'avant-garde) mais aussi de continuer à transmettre son savoir, tout en aidant les autres, donc ses élèves, à réaliser leurs rêves.
C'est un roman intimiste tout en finesse dans lequel certaines personnes peuvent trouver des longueurs ce qui n'a pas été mon cas. On ne peut pas apprécier la plume de l'auteur si on ne s'attache pas un tant soit peu à l'héroïne.
Il faut noter que le personnage d'Herbert s'inspire d'un personnage réel, Herbert Schröder-Stranz, un explorateur peu connu. Mais il faut noter que c'est suite à l'échec de son expédition que des experts ont exigé de contrôler plus précisément, chacune des expéditions organisées dans l'arctique.
Bonne lecture !
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Olga est un beau récit de la littérature allemande.
Le livre dit la vie d'Olga, de la fin du 19eme aux années 1970, une succession de pertes, de frustrations, une succession de résiliences aussi.Olga vit dans une société qui reste patriarcale , elle saura s'y faire sa place.
Le roman comprend trois parties et c'est un aspect original de la construction du texte. Olga naît dans une famille modeste et devient orpheline très tôt : ses parents sont emportés par le typhus.
Alors, c'est la grand-mère paternelle d'Olga qui vient reprendre la petite-fille qui vivra désormais en Poméranie. Cette grand-mère ne montre aucune affection. Mais Olga se lie à Herbert et sa soeur issus d'une riche famille.Herbert est un jeune garçon toujours pressé.
Olga et lui deviennent amoureux.
Nous sommes fin du XIX Eme siècle.
Herbert entre dans le régiment de la garde , Olga à l'école normale d'institutrices,
Les amoureux se verront de moins en moins. Olga ne parvient pas à retenir Herbert qui part dans le sud ouest de l'Afrique allemande,Puis Herbert part explorer l'Arctique. Les années passent sans que l'on ait des nouvelles d'Herbert.

Olga confie son histoire à Ferdinand dont elle fait son héritier. Elle lui parle d'Herbert et d'Eik tout en cousant pour la famille.
Puis Ferdinand met la main sur les lettres adressées par Olga en poste restante à Herbert. Olga y déclare son amour, ses pertes et y fait de grandes révélations.
Ainsi à travers ces 3 parties, se complète la biographie d'Olga.
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Olga, c'est l'histoire d'une femme au temps de l'Empire Allemande de l'Est. Amoureuse d'Herbert fils d'un riche industriel, Olga ne sera pas acceptée par la famille. Elle devient institutrice. Sa liaison avec Herbert restera secrète. Herbert part en exploration, il ne revient pas de celle de l' Artique.
Des années plus tard des lettres sont retrouvées et on découvre les secrets d'Olga.
Roman sur une femme qui a su se démarquer de son époque et prendre ses décisions.
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Olga, née en 1885 et décédée vers 1980, est le fil conducteur de ce roman en trois parties.

La première retrace 100 ans d'histoire de l'Allemagne. Sur fonds d'histoire d'amour en pointillés entre Herbert et Olga, l'auteur « balaie » le vingtième siècle : quelques épisodes sont intéressants (en particulier le rôle de l'Allemagne dans la colonisation de l'Afrique, les explorations scientifiques de l'arctique et de l'antarctique). Olga est d'origine très humble et devient institutrice à force de ténacité, Herbert est le symbole de l'expansionnisme allemand, tout en rêve de nouveaux espaces à conquérir …

Un roman que j'ai failli arrêter au milieu ; puisqu'au milieu du livre, Olga meurt, presque centenaire tout de même, et je me suis demandée comment l'auteur allait « combler » la suite : et bien, bizarrement la suite, m'a enchantée. La deuxième partie relate l'histoire de Ferdinand (un des enfants dont Olga s'est occupé quand il était petit) qui mène l'enquête sur Herbert, mort en 1914 dans l'Arctique (son corps ne sera jamais retrouvé).
Qui était-il ? Qui était Olga ?

Enfin, la dernière partie consiste en la correspondance d'Olga vis à vis d'Herbert : des lettres fabuleuses qui apportent un éclairage inattendu sur Olga ainsi que sa vision du couple, de la famille, de l'Allemagne et des deux guerres mondiales qu'Olga a traversées …..
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