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EAN : 9782253097686
947 pages
Le Livre de Poche (01/01/1994)
4.32/5   213 notes
Résumé :
Cette passionnante saga romanesque retrace l'histoire de la chirurgie depuis le XVIIIe siècle à travers la vie de cinq chirurgiens d'une même famille.
Les acteurs en sont des hommes qui tentent de survivre au milieu des tempêtes qui ont marqué leur siècle. Ils ont été pris dans la tourmente de la Révolution et des guerres napoléoniennes, ils ont subi la défaite en 1870, connu la victoire en 1918 et 1945 et les souffrances de la guerre d'Algérie. Ils ont vu na... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Du 18e siècle à nos jours, cinq générations de chirurgiens se succèdent dans la famille La Verle. le récit romanesque de leurs parcours est le prétexte d'un panorama historique qui retraçe l'évolution de leur profession sur les trois cents dernières années. Et il y a de quoi s'ébahir, frémir, et se féliciter des incommensurables progrès accomplis !


Les barbiers-chirurgiens, sans autre formation que leur apprentissage sur le tas, furent longtemps les maîtres du rasage et de la saignée, les praticiens des accidents et des plaies et bosses principalement. Il fallut attendre la seconde moitié du 19e siècle pour que la chirurgie entame une gigantesque révolution, grâce à l'anesthésie, l'antisepsie et l'asepsie, pourtant très controversées à leurs débuts. Des noms, auxquels l'auteur rend hommage, ont émaillé cette histoire. On en retrouve un grand nombre en énumérant les hôpitaux parisiens. Aujourd'hui, technologie, hyper-spécialisation, médiatisation, n'ont pas fini de bousculer les compétences des chirurgiens et les espérances des opérés.


Certes assez rapidement survolés pour permettre au récit de couvrir cinq générations, les personnages sont malgré tout vivants et attachants. Gilbert Schlogel parvient agréablement à nous glisser dans leur peau pour nous faire vivre de l'intérieur les différentes époques et le sort qu'elles réservaient aux patients, les tâtonnements des soignants et les combats qu'ils ont menés pour percer et avancer. L'on est frappé de l'impact des conflits armés, qui, de la Révolution aux guerres napoléoniennes, de la défaite de 1870 aux deux guerres mondiales, sans oublier la guerre d'Algérie, n'épargnent aucune génération des La Verle. Mais ce sont bien la chirurgie militaire et son importance pour le pouvoir politique qui ont, d'abord, permis la reconnaissance du métier de chirurgien…


On l'aura compris, c'est bien l'exploration historique qui rend cette lecture captivante. Fluide et sans temps mort, elle emporte le lecteur de surprises en découvertes, dans une narration vivante, parfois pittoresque, souvent terrifiante, tant le manque de connaissances et les croyances de chaque époque ont pu faire commettre d'erreurs et d'atrocités. Que de chemin parcouru depuis le charlatanisme et la boucherie sans anesthésie, que de débats encore quant au système de santé actuel, mais aussi, que de passion, par dévouement, par appât du gain ou par souci de notoriété, chez chacun des chirurgiens La Verle. Un livre aussi instructif que plaisant.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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1730, France. Entre Rouen et Amiens. A l'époque, les barbiers de ces villes faisaient chanter les scies musicales à amputer sans anesthésie sous les braillements de pauvres bougres bien obligés d'accepter qu'ils allaient quand même mourir de la gangrène.
Vous aurez 800 pages, 7 générations de chirurgiens et pratiquement 250 ans devant vous pour que s'améliore cet état de fait.
Un début à la Noah Gordon dans « le médecin d'Ispahan » se poursuivant par des intrigues, beignets d'histoires de famille succulents à la Ken Follett que l'on aime tellement croquer, dégoulinant du miel de l'aventure et du fiel des mystères.
La dynastie « de la Verle », Princes du sang unis par les mêmes liens saura vous faire frémir de leurs découvertes comme de leurs désillusions, caracolant dans un féerique arrière plan de la France des révolutions, des guerres, des conflits internes d'internes et de générations allant de réussites en déconvenues.
Vous apprendrez tout des procédés de l'autopsie, des triomphes de l'hygiène, des succès de la prophylaxie, de l'intérêt de la vaccination (piqûre de rappel au passage).
Sous vos yeux, la naissance de l'anesthésie, vécue comme la naissance d'une tragédie où ne s'affronte ni le bien ni le mal, mais le jeune-beau et le vieux-laid chirurgien à qui tout ça est bien égal.
Déconfits vous demeurerez devant les secrets de famille enfouis sous les cornettes des soeurettes de la conception ou de la création ou de la compromission peut-être…
C'est très plaisant à lire, à chaque page son lot de trépassés. Nous nous en laverions presque les mains avant que Berthollet ne nous l'impose avec son eau de Javel.
Ce qui m'a le plus surpris dans ce livre c'est la notion de progression de la chirurgie et à l'issue de cette lecture, je peux vous assurer que vous allez être ravis d'avoir vu le jour au 20ème siècle !
Les personnages sont intéressants sans être trop creusés, les époques se succèdent au rythme des pulsations du pouls de l'histoire où vous mesurerez le souffle épique à l'aide du stéthoscope récemment inventé.
Vous assisterez aux balbutiements de la Croix Rouge fière de ses exploits dès la guerre de 1870. Vous allez ausculter avec Laennec, accoucher avec Baudelocque, pasteuriser avec Pasteur.
Mon ton guilleret peut s'expliquer par le côté un tantinet aseptisé, gentillet et convenu de ce roman où souvent les protagonistes ne sont posés que pour servir d'alibi aux bistouris et autres outils.
N'avez-vous jamais vécu, lors d'une soirée entre amis où l'un des convives expose un sujet lourd et dramatique en y mettant tout son coeur pour ramollir le vôtre alors qu'un p'tit frisé fait des remarques « à deux balles » ? le charme est rompu.
Mon côté tempes argentées ne me permet plus de faire le p'tit frisé mais mon côté badin l'a emporté bien qu'il ne cadre guère avec cet ouvrage étayé et sérieux qui m'en a appris énormément sur l'histoire de la chirurgie, de la trépanation à la transplantation sans rejet de la greffe.
Pardon M. Schlogel de ce commentaire au scalpel, vous appartenez sans aucun doute à la race des « saigneurs ».
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« Miracle de l'éther et du phénol »

Gilbert Schlogel retrace la généalogie d'une lignée de chirurgiens avec la politique et les soubresauts de l'Histoire en toile de fond. Et je dois dire que, pour moi, c'est une réussite.
Tout débute avec Aubin de la Verle qui manifeste tout jeune le désir de soigner. C'est un enfant trouvé, justement à côté de la Verle, le 1er mars 1731. Il deviendra chirurgien-barbier, un sous-produit, à l'époque, par rapport aux médecins qui, eux, ont fait des études.
A travers l'histoire mouvementée de cette famille, c'est aussi l'histoire de l'évolution de la chirurgie mais aussi de la médecine et de la recherche qui est racontée.
Ils rencontreront tous les grands noms qui ont marqué les siècles : par exemple Jenner ( 1749-1833 ) grâce à qui naquit la « vaccination ».
Habilement conté, ce récit est passionnant.
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08/08/2016 : Mise à jour de ma précédente critique

Il y a une vingtaine d'années, ayant grandement apprécié la lecture des Piliers de la Terre, un ami m'avait conseiller de lire ce titre .... Et quelle découverte !
Après tout ce temps, j'ai eu l'envie de me replonger dans la lecture de cette saga familiale relatant les évolutions de la chirurgie du XVIIième siècle jusqu'au début des années 1980; au travers de la vie de cinq générations de la dynastie des de la Verle.
L'histoire commence dans les années 1730, époque durant laquelle les opérations chirurgicales sont réalisées par les barbiers. A partir de là, nous suivons progressivement les évolutions de cette discipline aux travers des différentes découvertes (anesthésie, asepsie, radiologie, greffes d'organes, .....) ainsi qu'au travers des différents évènements de l'histoire qui ont fait que cette discipline s'est développée (révolution française, guerres de 1870, 1914, 1940, d'Algérie). Avec le dernier représentant de la dynastie de la Verle, on en vient à découvrir les mauvais côtés de notre civilisation avec les procès faits aux chirurgiens "pour un oui ou pour un non", les filières clandestines des ventes d'organes, les fraudes à la sécurité sociale, ....
J'ai passé une dizaine de jour à relire cette brique de 900 pages et je n'ai pas vu le temps passer tellement j'ai été séduit par les personnages et leur destin hors du commun. Cela malgré quelques incohérences dans le récit (problème de relecture avant édition) mais qui ne nuisent nullement au plaisir de lecture.
A la lecture des quelques lignes ci-dessus, vous comprendrez aisément que je recommande vivement cette lecture à toute personne ayant aimé "Les Piliers de le terre" ou plus récemment "La trilogie du siècle"
Un très gros coup de cœur donc, que je relirai peut être dans 20 ans ...
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Un livre acheté sur un coup de coeur, en lisant ses critiques sur Babelio. Fan de roman historique, j'aime aussi les livres sur la médecine, alors je pensais d'avoir trouvé là une combinaison idéale. Presque !
D'un point de vue de roman purement historique où on apprend énormément de choses, ce livre est imbattable. Sur un fond de l'histoire de France se déroule toute l'histoire de la médecine moderne; cinq générations se succèdent depuis les chirurgiens-barbiers du dix-huitième siècle jusqu'aux débuts de la microchirurgie dans les années soixante-dix. Chaque siècle, chaque décennie apporte son lot de découvertes aux quatre coins du monde; toute cette expérimentation, les succès et les échecs - c'est absolument passionnant.
D'un point de vue d'un roman tout court, d'un roman où on s'attache vraiment aux personnages parce qu'on sent que ce sont les gens en chair et en os, le livre nous laisse un peu sur notre faim. C'est avant tout une histoire de la médecine, et Aubin, Benoît, Damien, Florian et Guillaume ne sont là que pour la porter en avant. Il n'y a pas beaucoup de passion dans les dialogues, et l'humour, aussi, est un peu absent dans le livre.
Malgré tout, étrangement, c'est un roman qui se lit très bien, impossible d'avoir un moment blanc où il ne se passe rien, bien au contraire. Une belle découverte !
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
C'est par un combat de tous les instants, continuait le patron, que nous parviendrons ensemble à faire reculer encore davantage cette infection post-opératoire qui est la honte de notre chirurgie. Il faut d'abord bien comprendre que la suppuration n'est pas une fatalité. L'organisme humain est comme ces flacons de laboratoire de l'Institut Pasteur, une sorte de bouillon de culture fermé et sans microbe. La main du chirurgien ouvre le flacon et les microbes s'y précipitent. La pullulation microbienne va détruire les tissus et envahir l'ensemble du corps, entraînant la mort dans de nombreux cas. Pour éviter cette évolution, Lister nous a montré la voie : opérer dans un nuage antiseptique qui détruit tous les germes de l'air susceptibles de pénétrer dans la plaie. Malheureusement, l'acide phénique est nocif aussi pour les tissus, et la cicatrisation en est perturbée.
Pasteur nous a démontré qu'il y a mieux à faire encore. N'opérer qu'avec des instruments où les germes auront été détruits à l'avance par la chaleur. Tout à l'heure, je vous montrerai les installations qui nous permettent d'obtenir ces résultats.
P 528-529
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Il faut dire qu'il vivait une époque d'une inégalable richesse. La méthode anatomo-clinique, chère aux grands précurseurs de l'Hôtel-Dieu portait ses fruits et, grâce à l'anesthésie, les audaces chirurgicales les plus surprenantes occupaient la presse spécialisée. On publiait l'ablation de l'utérus, de l'estomac, du côlon... On inventait de nouveaux instruments, comme les pinces de Péan, de Terrier, de Kocher surtout, munies de petites dents s'accrochaient dans les tissus. On inventait le catgut, le premier fil à se résorber spontanément, et des médicaments révolutionnaires, la strychnine, l'aspirine et la trinitrine. On apprenait à prendre la pression artérielle, à injecter les médicaments avec une seringue, à mesurer la température rectale avec un thermomètre a mercure...
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Le développement des transplantations, et la difficulté d’obtenir des donneurs, ne risquaient-ils pas de susciter des sentiments pervers dans l’âme de ceux qui espéraient ? Quand on n’est assuré de survivre qu’au prix de la mort d’un autre, comment ne pas souhaiter qu’il meure !
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Tu vois, j'ai fait mentir la règle. Quand on met la pipe entre les dents de l'opéré, il serre tant qu'il peut. S'il meurt sa pipe tombe et se casse. Moi, j'ai cassé ma pipe et je suis toujours vivant.
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- Mon jeune ami, à vous entendre, on penserait que si certains de nos patients ont le malheur de décéder, c'est de notre faute, parce que nous ne nous lavons pas les mains ! Vous rendez-vous compte de la responsabilité que vous voulez faire supporter à l'ensemble du corps médical ? Vous qui êtes un élève de l'Hôtel-Dieu, vous sous-entendez que Desault, Bichat, Dupuytren, votre grand-père, notre maître Roux sont de grands criminels !
- Mais aucun d'entre eux ne savait jusqu'ici...
P 390
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Video de Gilbert Schlogel (1) Voir plusAjouter une vidéo

Profession médecin
Bernard PIVOT a invité sur son plateau cinq médecins auteurs de livres sur leur expérience et leur pratique : Gilbert SCHLOGEL ("De l'autre côté du bistouri"), Pierre HUGUENARD ("Mes combats pour la vie), Paul PERREVE ("La burle"), Fernand ATTALI ("Le Temps qui tue, le temps qui guérit), et enfin Norbert BENSAID ("La Lumière médicale ou les illusions"). Ils évoquent les rapports...
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