L'autre chambre

Tenir un blog de lecture, c'est avoir de grandes joies et de belles surprises. C'est découvrir de jolies plumes et des textes atypiques emprunts de poésie dont les thèmes résonnent intensément.

Lorsque Diane Schmidt m'a fait parvenir son roman – ce dont je la remercie grandement, je n'ai pas résisté à l'envie de l'ouvrir immédiatement. Une page, puis deux, puis trois et hop, voici l'écrit totalement avalé.
Le texte est magnifique, les graphismes très beaux.

« A force d'entendre que j'étais laide,
j'ai fini par le croire,
à force de le croire, je le suis devenue »



Femmes-objet, femmes malmenées, femmes aux multiples rêves, femmes tout simplement, aux voix désespérément partagées. L'une ne s'aime pas, l'autre ne s'aime plus. Deux vies, deux histoires, un homme. L'amour.
Ce carnet se lit et se relit pour en découvrir tous les sens. Il imprègne, émeut, interroge ou perturbe. Ecrit tendre et violent. Sombre et lumineux. Ni vraiment un texte, ni vraiment une prose. Ni un roman, ni un poème. Tout et plus. Des mots sur les maux.

« Ses coups de poing me font autant d'effet
que ses coups de reins.
ils font de lui un homme,
un homme comme tous les autres »

J'aime. J'aime. J'aime.
Énormément.


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Merci à Babelio et En volume pour cette très belle découverte ! Un petit mot de Francois l'éditeur et de très belles illustrations de Diane Schmidt pour commencer.
J'ai aimé le format du livre, la mise en page et le type de papier qui servent bien le récit. L'histoire de ces 2 femmes que tout oppose qui se rejoignent à la fin m'a bien plu. C'est la première fois que je lis ce type de livre : poétique, en prose, mais aussi noir et un peu désespéré.
Ce livre est un petit bijou, je recommande !

Étrange et déroutant cet entrelacé de vie de ces deux femmes que tout oppose en apparence …
L'une, la plus âgée, mais la moins expérimentée, presque laide, issue d'un milieu bourgeois, aimée et peut-être même trop aimée d'un père omniprésent qui a fini par mourir , « Même pour sa dernière heure il se fait attendre », shootée à l'aspirine se retrouve face à l'autre, en miroir. Cette autre revenue de tout et de tous les coups du haut de ses vingt ans à peine, le nez explosée à la poudre, mais au minois et au corps désirable, rejetée, puis expulsée d'un milieu familial indigent, par une mère qui au bout du compte n'est même pas la sienne.
J'ai retrouvé dans le texte de Diane Schmidt, quelque chose de Duras, ce minimalisme dans l'écriture où chaque mot, chaque signe comptent et participent au rendu de l'ambiance si particulière qui teinte le roman, suspendu entre pensée, rêve et réalité tangible.
C'est un premier roman, car la belle, oui Diane est très jolie, est avant tout graphiste. Elle nous offre au fil des pages plusieurs créations picturales inédites. C'est comme si elle nous invitait à nous ménager des pauses de lecture, en nous incitant à nous évader dans ses circonvolutions, afin de mieux nous imprégner de ses mots, pour revenir ensuite, encore plus présents à son texte.
J'ai été séduite par les multiples facettes esthétiques de l'ouvrage, le rendu poétique, la belle matière des mots et des pages. Cependant ce qui continue de ma fasciner au-delà du style, c'est d'avoir pris conscience qu'il me faudra encore plusieurs fois reprendre ce livre avant d'avoir épuisé tous les trésors qu'il recèle.
Merci à François des Editions Envolume pour cette suggestion de lecture, où malgré la dureté et l'âpreté des images, l'élégance affleure à chaque encoignure.

L'autre chambre est un petit volume agréable à parcourir.
Il s'agit d'un objet poétique écrit en prose.
On y trouve deux personnages féminins, à des stades différents de leurs vies, avec des parcours à la fois similaires et pourtant presque antagonistes.
L'une est introverti, swipe sur les sites de rencontre, l'autre plus aventurière sort, par la force des choses, voir le monde, monte à la capitale.
Toutes deux sont ou ont été confrontées à une forme de brutalité dans leur rapport à l'autre sexe.
Ainsi l'autrice va sonder différents aspects de la féminité autour d'une problématique en rapport avec la sexualité.
Et à la fin il se joue sous nos yeux une scène dans laquelle les protagonistes se mêlent pour finir par converger au sommet d'un triangle amoureux.
On prend un vrai plaisir à lire ce livre, les phrases sont courtes, la prose agile et fluide, tantôt lancinante, tantôt brutale.
On sent qu'un soin tout particulier a été apporté au choix des mots, avec un travail sur les rimes, les sonorités.
Les termes employés sont très évocateurs, tout au long de la lecture des images nous viennent. Et la juxtaposition de ses images successives forme un tout très cohérent, teinté de noirceur.
Une lecture que je vous recommande, et une acquisition judicieuse, le livre étant édité au format poche et illustré de très belle manière.

« L'autre chambre » de Diane Schmidt est un roman poétique et violent, mêlant beauté des mots et violence de façon très simple. Les personnages d'Ondine et de Marine, pourtant si différents, sont parfaitement complémentaires et créent une harmonie intéressante. C'est cette différence de regards qui permet à l'auteure d'aborder plusieurs thèmes de façon variée. J'ai aussi beaucoup aimé les dessins de l'auteure. En bref, c'était une bonne lecture !
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L'autre chambre est le premier roman de Diane Schmidt. Un court récit d'une poésie ciselée et intense. Plus qu'un roman, une oeuvre totale, au graphisme ondoyant réalisé par l'autrice. Une ambiance, un questionnement sur ce qui, de nos jours, fait la féminité.

A travers deux femmes que tout oppose, Diane Schmidt explore le corps, le désir, la sexualité, l'envie de l'autre, la solitude, la connaissance de soi. Marine, 36 ans, se livre pour la première fois à un homme ; Ondine, 19 ans, elle, couche depuis qu'elle a 12 ans et parfois pour de l'argent. Difficile de résumer une histoire si courte sans trop en dire. Au final, ce que je retiens surtout c'est la beauté des mots, le phrasé des émotions. Quasiment chaque paragraphe peut se lire seul, comme une strophe de poésie qui fait écho au vécu, à l'intime de la femme.

Diane Schmidt est une plume à suivre, de toute beauté. Je la remercie de m'avoir proposé son roman avec tant de générosité. Ce fut un plaisir pour moi de découvrir ce bijou !
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Ne vous fiez pas à sa couverture délicate et fleurie, débordant de sensualité, et entièrement réalisée par l'autrice (qui est aussi graphiste). L'autre chambre, court roman en vers livres, est un récit sombre, dans lequel s'entremêlent des voix de femmes blessées.

Marine n'a jamais connu d'hommes. À l'aube de ses 36 ans, emmurée dans sa solitude, elle décide enfin de céder à l'un d'eux, anonyme choisi par défaut sur un site de rencontre. Ondine, elle, si jeune encore, n'ignore plus rien des hommes. Elle connaît les regards avides et les étreintes appuyées. Tour à tour, d'une langue aussi abrupte que poétique, elles confient leurs tourments au lecteur et racontent le poids de la société qui impose une conduite coulée d'un même moule. À la fois intime et social, ce récit aborde les thèmes de la famille dysfonctionnelle ou de l'hypersexualisation du corps.

« À force d'entendre que j'étais laide,
J'ai fini par le croire ;
À force de le croire, je le suis devenue »
Voilà l'une des petites phrases assassines qui ponctue le récit. Tout en ambivalence entre violence et douceur, Diane Schmidt propose un texte mélodique qui traduit la souffrance universelle des femmes. Si j'ai aimé la langue travaillée et le rythme du texte, il m'a manqué un aboutissement narratif pour suivre jusqu'au bout le parcours de Marine et Ondine, aussi antinomiques que complices. C'est un curieux petit objet littéraire qui attire l'attention, qui se feuillette et se relit. N'hésitez pas à tenter l'expérience !

L'auteure, graphiste de profession, décrit son ouvrage par «Deux femmes mises à nu dans un roman en prose». La beauté des mots et des images. La dureté de l'histoire de ces 2 femmes, si différentes, à travers leur rapport à la sexualité. La plume de Diane Schmidt est poétique et contemporaine. C'est une magnifique ode à la femme, leur volonté de liberté, leur place aujourd'hui. Sombre et à couper le souffle, je n'ai pas assez de mots pour exprimer la claque que j'ai reçue en lisant cette merveille.

Marine a 36 ans, n'a jamais connu l'amour charnel. Elle souffre de solitude, souffre de ne pas être aimée. Malheureuse. Elle attend la mort plus que l'amour.

« Un jour semblable aux autres,
Personne n'a plus jamais prononcé
Mon nom. Au point d'en perdre
Les consonnes, d'en oublier le son.
Jusqu'à oublier qui je suis,
Jusqu'à oublier que je vis. »

Ondine a 19 ans, elle est devenue un objet sexuel, une femme soumise et battue. Une femme en quête d'émancipation. Se délivrer de cet homme.

« Il m'en a collé une.
Je ne sais plus vraiment pourquoi.
J'ai arrêté d'en chercher la raison, en faut-il vraiment une ?
Je ne l'ai sans doute pas volée.
Quand c'est mon mec qui cogne
Ça ne fait pas moins mal. »

Jusqu'à cette nuit à Las Vegas…cette chambre…2 femmes et un homme… la rencontre de Marine et Ondine. Entre elles, cet homme, ce monstre. C'est pourtant dans cette chambre que renaîtra l'espoir.

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« L'autre chambre » est un objet littéraire non identifié. Il y a beaucoup dans ce petit livre, petit par la taille et le nombre de pages, mais grand par ce qu'il contient. Diane Schmidt raconte deux histoires de femmes qui ne se ressemblent absolument pas pour finir par se rencontrer. Ces deux femmes, dont la vie ne leur a pas fait de cadeaux, n'ont pas le même tempérament: Marine est totalement absente de la vie en général; Ondine croit à la vie. Ces deux femmes sont touchantes, sincères, battantes. J'ai eu une telle empathie pour elles! Il faut les découvrir, il faut faire la connaissance de ces deux.

Et surtout, il faut faire la connaissance de la plume de l'auteure, de Diane. Diane écrit une poésie, certes une poésie sans rime mais une poésie si riche, riche en mots, en phrases courtes, en émotions. Il est inutile d'en faire trop quand le but principal d'un roman est de donner des émotions. Il se dégage des mots choisis par Diane, une sincérité, une force, une envie de crier, de se battre. Ses mots peuvent être crus mais cela est nécessaire pour apprivoiser ces deux femmes, leurs deux vies, leurs souffrances et leur espoir.

En plus d'être une poète, une auteure, Diane Schmidt est une artiste. Elle a ponctué son roman de dessins sobres, au trait affirmé, au contour solide, à la beauté féminine. Tout cela donne une réalité à « L'autre chambre », la réalité de deux femmes malmenées dans la vie, la réalité d'une vraie auteure au talent multiple, la réalité d'un beau livre!
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C'est tout d'abord la couverture qui m'a attirée ; je ne fus guère surprise de découvrir que l'auteur était graphiste. C'est un régal pour les yeux. La 4e de couverture a ensuite fait son chemin : il s'agit, ni plus ni moins, de la première page de L'Autre Chambre. C'est une écriture singulière, poétique, qui ne pouvait que me plaire. Elle met en valeur les deux personnages - Marine et Ondine, reliée par le fil de l'eau, sa transparence aussi, sans doute - leur cynisme, leur humour noir parfois. J'ai particulièrement apprécié le personnage d'Ondine.

L'ensemble étant très elliptique, je ne suis pas sûre d'avoir compris toute les allusions. Je reste cependant conquise par la force de certains passages : "Je tourne la page comme elle me tourne le dos" p.57, "Il m'emmène au sommet. / de là haut je vois où je vais tomber" p.60.

Diane Schmidt joue avec les mots, dans un mélange de délicatesse et de brutalité. Deux portraits de femmes dont la condition n'est pas à envier...