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Critique de karmax211


Je commence à pas mal connaître l'univers d'Éric-Emmanuel Schmitt et je sais que le choix d'une de ses lectures ne me portera pas au pinacle de la littérature mais me fera passer un moment agréable, et comme ce fut le cas en certaines occasions, me permettra d'aborder sous un angle "original" la grande question sans réponse possible sur le sens de la vie.
En choisissant une pièce de théâtre ( EES est un dramaturge tout à fait recommandable) dont le titre est - Hôtel des deux mondes -, je savais d'emblée ce que serait, peu ou prou, l'hôtel en question. Quant aux deux mondes, il n'y avait aucune place pour le doute : ç'allait être une confrontation entre l'ici-bas et l'au-delà.
Dans les heures qui avaient précédé la main tendue vers ce livre sur les rayonnages de ma bibliothèque, j'avais écouté une petite vidéo d'Alexandre Jollien donnant des conseils avertis de philosophe aux candidats au bac philo 2021... la dimension spirituelle d'Alexandre et sa formation de philosophe ayant un voisinage très proche avec celles d'EES... ceci doit expliquer le cela de mon choix de lecture.
Dans un hôtel quelque part au milieu de "nulle part", deux personnages vêtus de blanc entourent dans une salle de réception un mage, un Président (businessman), une femme de ménage qui attendent un mystérieux Docteur S... lorsqu'arrive Julien... hébété, ayant mal à la tête et ne sachant pas où il est.
Les personnages en blanc lui font comprendre, sans parler, qu'il était attendu, qu'une chambre lui est réservée dans l'aile V de l'étrange hôtel.
L'aile V jouxte l'aile A ( vous comprendrez à la lecture ).
Julien s'interroge, cherche à se souvenir, interpelle, questionne le mage, le Président, la femme de ménage...
La réponse, qui ne le satisfait pas, est qu'il est en suspens entre ciel et terre.
Ce que va bientôt lui confirmer le Docteur S...
Julien, enfant gâté par la vie, homme à femmes, jeune quadra désabusé, a lancé sa voiture de sport à 200 à l'heure contre un arbre.
Il est dans le coma entre la vie et la mort.
Comme tous les "pensionnaires" de l'hôtel, il est ici pour attendre de quel côté sa vie va basculer.
Ceux qui survivent "en bas" sont raccompagnés jusqu'à l'ascenseur de l'hôtel, et lorsque la porte se referme, une flèche lumineuse indique en pointant vers le bas qu'"une seconde chance" leur a été accordée.
Par qui, par quoi et pourquoi... nul ne peut le savoir... même et surtout si c'est la question cruciale et centrale du propos de l'auteur.
À l'inverse...
Sur ces entrefaites arrive Laura, une belle jeune femme qui exsude la joie de vivre... et dont ce n'est pas le premier séjour dans cet hôtel.
Sur terre elle vient de faire un énième arrêt cardiaque. Pour survivre, elle a besoin d'un coeur neuf... d'une greffe d'organe, et le temps lui est compté.
Entre Julien, l'amoureux blasé qui n'a jamais cru en l'amour, et Laura la belle jeune femme handicapée qui n'a jamais connu l'amour, le coup de foudre est immédiat, passionné, sans recours.
Lequel des deux retournera sur terre ?
Aucun ?
Tous les deux ?
Laura à laquelle il ne reste plus qu'une petite heure pour trouver un donneur trouvera-t-elle ce donneur ?
Le mage a perdu une fille de vingt ans... Laura lui rappelle son enfant...
Chhtttt... je ne vous ai rien dit !
La pièce est bien charpentée.
Les personnages typés nous parlent...
Les dialogues sans être d'une originalité de dernière couvée, sont toniques et sensés.
Rien ne m'a vraiment surpris dans cette pièce, mais cet hôtel est loin d'être infréquentable... littérairement, théâtralement parlant.
C'est, sans être du grand théâtre, du bon théâtre.
EES, qui dans - La nuit de feu - nous affirmait avoir rencontré Dieu dans le désert... il n'y a vraiment que dans le désert qu'il daigne se montrer ( sourire )... n'en continue pas moins à quêter une aumône de sens, à faire lâcher prise à l'absurde.
J'aime bien l'accompagner de temps à autre sur les sentiers de l'origine... quitte à revenir chaque fois au point de départ.
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