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Critique de Jolap


Jolap
14 février 2020
J'ai lu plusieurs romans d'Eric-Emmanuel Schmitt. J'éprouve à chaque fois le plaisir de découvrir le sens caché d'un passage, l'originalité du message philosophique, le sens des religions masqué par une petite robe de fête.
Ici c'est différent. Ce texte est inhabituel parce qu'il est autobiographique. Bien loin cependant de tomber dans le piège de l'anecdote l'auteur se contente de dévoiler ses réflexions, sa détresse, ses ressentis lors du décès de sa maman, elle qui « aspirait le ciel par les narines et y montait belle à crever ».

. L'auteur analyse l'état dans lequel il était après une séparation qu'il jugeait essentielle. Une occasion pour lui de parler de la mort à « partir de laquelle plus rien n'est pareil », , du suicide « mort qui paraît trop souvent la solution de la douleur », du chagrin parce que le bonheur appartient au passé, de la peur qui « désigne un ennemi », de l'angoisse « qui n'a peur de rien » et qui comprend le néant, du rapport aux autres, des consolations possibles, du désespoir, « du chemin du deuil qui amorce un grand virage lorsque la joie succède à la tristesse ».

Eric-Emmanuel Schmitt qui « ne veut pas modifier « l'équilibre ou le déséquilibre » qui lui permet d'exister garde pour lui ses sentiments intimes. Il ne se livre pas vraiment. Bien sûr il dit son mal être, le vide qu'il ressent, la nostalgie qui l'habite et qui, dit-il, le livre à « des orgies de mémoire » pour retrouver sa maman. Cependant Il embraye immédiatement sur des pensées philosophiques : la mort, l'absence, la tristesse et le devoir de bonheur. Je lui ai trouvé une certaine distance avec le lecteur. Une sorte d'élégance pudique. Il sombre, un genou à terre et il reste digne en nous le racontant.

Le livre de la reconstruction extrêmement difficile après le départ de l'être aimé. C'est certainement un peu l'histoire de tous les lecteurs…..aussi.
La philosophie sert à vivre mieux. A apprivoiser nos équilibres et nos déséquilibres. Apprendre à « lutter avec acharnement contre le chagrin ». Se relever et se réapproprier le devoir de bonheur.
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