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sur 753 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce recueil composé de 4 nouvelles traite, comme l'indique le titre, du pardon.

La pardon, c'est refuser la vengeance (oxymore bien trouvée au passage). Réussir à pardonner est un acte difficile auquel nous ne sommes pas égaux. Et c'est à travers des histoires bien distinctes qu'Eric-Emmanuel Schmitt nous démontre que le pardon n'est pas qu'une notion religieuse.

A l'expression "la vengeance est un plat qui se mange froid", l'auteur préfère
la maxime "Tout homme peut faillir, mais tout homme mérite pardon."

Nous suivons donc le récit d'hommes et de femmes qui auront des choix parfois très difficiles à faire afin de soulager leurs consciences torturées.

Le réalisme des histoires ainsi que la justesse des sentiments des personnages facilitent notre capacité de projection et d'identification.

Pour ma part, "la vengeance du pardon" est un livre que je conseille à tous et notamment à ceux qui n'ont jamais lu l'auteur. C'est une porte d'entrée simple d'accès et qui peut être marquante tant ce recueil est empreint de sincérité et d'émotions nuancées.

Notion spéciale à la deuxième nouvelle qui m'a marqué des jours et des jours après sa lecture.
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« La vengeance du pardon », quel titre puissant que cet oxymore qu'utilise Eric-Emmanuel SCHMITT pour nous livrer quatre nouvelles dont la qualité d'écriture est en parfaite adéquation avec le fond des sujets traités. le pardon ! le pardon qui interpelle, celui qui est impensable, inouï, inattendu ou malvenu. Des pardons qui suscitent beaucoup de questions. le pardon peut-il être ce geste grandiose qui, par don, au-delà de ce qui s'est passé, est capable d'ouvrir un avenir ? le pardon peut-il se montrer plus fort que la vengeance qui percole au plus profond des quotidiens de l'âme blessée ? le pardon, s'il ouvre un avenir, est-il pour autant juste, judicieux, bienvenu, libérateur ? le pardon vient sublimer la vengeance, transformer ce solide qui oppresse les coeurs en un état fluide, aussi léger, plus léger même que l'air au point de permettre aux êtres une inspiration nouvelle ?
Avec l'écriture symboliques, toute en nuances, porteuses de clins d'oeil littéraire qu'on connaît chez lui, Eric-Emmanuel SCHMITT nous emporte dans une réflexion de foi, non religieuse, mais une réflexion à propos de la foi, de la confiance dont l'homme blessé peut se gratifier lui-même ou offrir, proposer à l'autre. Mais peut-il aller jusqu'à l'imposer ?

Loin d'être un livre sage, ‘bien-pensant', vertueux, « La vengeance du pardon » n'est pas doctorale, elle n'impose rien. C'est une invitation au questionnement. Bien belle et nécessaire invitation.
Quelle est notre capacité de pardonner au-delà de la vengeance qui nous habite ? Quelle est notre volonté de chercher vengeance même quand un pardon a été dit du bout des lèvres, d'un coin de coeur ?
La première nouvelle, à travers le thème de la gémellité nous plonge au plus profond de nous. Nous sommes toujours notre propre gémeaux. Malheureusement, comme il n'y a pas assez de distance entre nos doubles, il n'y a guère de possibilité de nous questionner sur nous-même et de dialoguer avec nos contraires. Pourtant, avec ce silence renforcé, nous pensant toujours entier, nous percevons peu combien nos fissures les plus profondes font naître en nous ces personnages ces si proches en désaccord. A qui donnera-t-on le dernier mot à Lily ou à Moïsette ?
La deuxième aborde le rôle parental, celui de ces gens parfois trop prompts à endosser des responsabilités qui devraient être celles de leur enfant. Au nom de quoi ? Leurs propres irresponsabilités antérieures ou au nom de l'amour ?
La troisième, la plus poignante, met en scène la totalement improbable réaction d'une mère dont on a violenté et tué l'enfant. L'auteur y décrit, y fait vivre un comportement qui ne pourrait être le nôtre, c'est sûr … Quoi que… ? La tension du livre atteint là son paroxysme. On touche les sommets de ce qui, une fois la chute de la nouvelle tombée, ne nous permet pas d'en finir avec l'histoire. Il nous faut la reprendre et nous interroger sur ce que nous aurions fait, en pareille situation, si nous en avions eu le courage.
Enfin, en merveilleuse complicité avec Saint-Exupéry, son oeuvre et sa vie, la dernière nous fait goûter aux douceurs du conte, aux parfums de roses des jardins, à la joie de la rencontre improbable d'un vieux et d'une gamine qui ‘jugeotte' comme un Ange. On baigne dans la douceur jusqu'au moment où il faut que l'une parle vrai et tendre et que l'autre se taise, dur, et agisse. Quel pardon devons-nous y voir ? Pouvons-nous le faire nôtre ?
Quatre nouvelles, un merveilleux coffret de pensées à cultiver et de pardons à fréquenter en toute lucidité.

D'accord, il nous faut reconnaître que cet auteur ne fait rien de bien neuf dans ce recueil de nouvelles ... il a déjà commis tant de petits et grands chefs-d'oeuvre ! Mais quoi, faut-il pour autant reprocher à l'auteur sa féconde capacité d'analyse de l'être humain? Sa puissante capacité de lecture des mécanismes psychologiques et relationnels qui font qu'un être aimé est sublimé, physiquement modifié et que ses conditions de vie deviennent tout autre dès qu'il perçoit cet amour? Faut-il bouder son plaisir parce que Monsieur SCHMITT est rompu aux liens qui le rapprochent de ses lecteurs sans pour autant que ceux-ci s'identifie à lui? Non! Nous avons le bonheur de bénéficier d'un auteur capable de nous tendre une main pour un peu passer avec lui quelques bons moments de lecture et, si affinité, pour faire naître au jour un peu plus d'humanité en nous. Je ne boude pas le bonheur de suivre cet auteur. J'en sors toujours grandi.
Merci, Monsieur Eric-Emmanuel SCHMITT!
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Un recueil de quatre nouvelles où le présent des personnages s'éclaire du passé qui remonte à la surface.
Histoires de jalousie, d'amour pur, de tromperies, de sacrifice des parents pour leur enfant, de gestes jugés inconsidérés mais pourtant nécessaires à la personne pour survivre… voilà ce qui peut relier les divers personnages de ces quatre histoires.
J'ai aimé la plume fine, instruite, poétique de l'auteur qui manie si bien les mots soutenus pour faire naître et exprimer les émotions. Il n'y a pas de bien et de mal, juste des personnages et la vie. La vie à l'état pur, dans toute sa force et sa faiblesse.
C'est aussi l'universalité du propos qui donne tant de poids à ces textes.
Une réussite !
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Comme toujours,EES nous raconte l'humanisme;ici quatre nouvelles qui abordent le theme du pardon,dans les situations extremes.Le pardon dans tout ce qu'il y a de difficultés comme demarche.
Tres bien ecrit,avec beaucoup de respect et de pudeur.
EES me touche profondément.
A lire,inevitablement.
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L'auteur sait manier notre sensibilité et nous atteindre, provoquer de l'émotion.
On prend plaisir à terminer une nouvelle pour vite se plonger dans la suivante. En général, les romans sous forme de nouvelles ne me tentent pas. Il ne faut jamais dire jamais. J'ai aimé et je vous conseille de lire ce livre.
Peut-on tout pardonner ?

Lien : https://vie-quotidienne-de-f..
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Eric-Emmanuel Schmitt m'époustoufle par son imagination débordante et sa capacité à se réinventer en permanence. Aucun de ses livres ne se ressemblent, puisque chacun puisent dans des inspirations diverses, qui produisent des thématiques variées, toujours renouvelées.

Dans La vengeance du pardon, ce n'est pas une, mais quatre histoires que l'auteur nous offre. Ce sont quatre courtes nouvelles à la densité monstre, qui ont toutes le point commun de parler du pardon. La première s'intitule Les soeurs Barbarin et met en scène deux soeurs jumelles, identiques physiquement mais différentes psychologiquement. L'une est jalouse de l'autre, et fait tout pour se montrer supérieure, quitte à être injuste et méchante. Quant à l'autre, aveuglée par ses sentiments d'amour envers sa jumelle, elle ne peut que pardonner le comportement de sa soeur. La vengeance et le pardon du titre du recueil, sont ici parfaitement mis en scène.

La seconde nouvelle s'appelle Mademoiselle Butterfly, et c'est la nouvelle que j'ai préféré des quatre. William, jeune adolescent en vacances avec ses copains, décide de répondre à un défi lancé par l'un deux et de coucher avec Mandine, une jeune paysanne avec un retard mental. Quelques mois plus tard, rentré dans son monde bourgeois parisien, il apprend que Mandine attend un enfant. Pendant des années, il va occulter son rôle de père et totalement oublier Mandine et son fils. Jusqu'au jour où son fils deviendra son seul espoir de devenir riche et de reprendre la banque familiale. S'ensuit une marche vers le pardon, pour racheter son comportement aux yeux de Mandine.

La troisième nouvelle est celle qui a donnée son nom au recueil : La vengeance du pardon. C'est l'histoire de Élise, une jeune mère, amputée de sa fille par un homme, qui l'a violé puis assassiné. Depuis de nombreuses années, Élise, meurtrie par la tristesse et la solitude, se rend au parloir, pour rendre visite à l'homme qui a tué sa fille. Elle veut comprendre les raisons de son acte, et lui faire regretter son geste. Cette nouvelle, presque dénuée d'actions, est entièrement tournée vers la psychologie des personnages. On sonde leurs paroles, leurs comportements, leurs actes… tout est travail de réflexion et d'analyse. Encore une fois, vous verrez que le titre du recueil « La vengeance du pardon » s'accorde à merveille avec cette nouvelle, puisque le pardon est la plus belle vengeance que pouvait faire Élise au meurtrier de sa fille.

Enfin, la dernière nouvelle du recueil s'appelle Dessine-moi un avion. Les plus aguerris auront sans peine reconnus la référence au Petit prince de Saint-Exupéry et pour cause : c'est le livre qu'un vieil homme lit chaque jour à une très jeune fille, qui est aussi sa voisine. Ensemble, ils découvrent la célèbre histoire écrite par Saint-Exupéry. La jeune fille, tout comme le vieil homme, se passionnent pour ce conte, mais aussi pour l'auteur, qu'ils apprennent à connaître davantage. Mais cet apprivoisement va permettre de mettre au grand jour des secrets inavoués par le vieil homme.

Comme d'habitude, Eric-Emmanuel Schmitt fait un travail remarquable sur la psychologie des personnages, puisque que chaque personne qu'il met en scène a une épaisseur psychologique incroyable, que l'on pourrait passer des heures à observer. Chaque histoire a sa particularité, toutes sont belles, touchantes et humaines. Elles nous donnent à réfléchir sur ce que c'est que le pardon, sur comment pardonner, pour ensuite pouvoir se reconstruire. Mais le pardon n'est pas la seule thématique mise en scène. L'auteur fait cohabiter dans ses nouvelles le pardon et la vengeance : deux antonymes, qui se fondent l'un dans l'autre et s'adaptent parfaitement à chacune des histoires.
La particularité des nouvelles, c'est qu'il y a toujours un retournement final inattendu. Ça n'a pas loupé avec les quatre nouvelles de ce recueil, puisque chacune ont apportés leur lot de surprises. Si certaines fins étaient plus prévisibles que d'autres, j'ai beaucoup apprécié ces chutes finales, qui donnent volume et dynamisme au récit.

Ce magnifique recueil de quatre nouvelles donne à réfléchir sur deux thématiques contradictoires : se venger ou pardonner ? L'écriture est belle, accessible et efficace. Les nouvelles sont denses et les personnages bien travaillés. C'est un livre coup de coeur, que je vous recommande de lire.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Eric-Emmanuel Schmitt dans son livre « La vengeance du pardon » nous offre quatre nouvelles, quatre histoires sur l'envie, la perversion, l'indifférence et le crime à travers lesquelles l'auteur nous parle de pardon.

La première nouvelle s'intitule « Les soeurs Barbarin ». Dans la famille Barbarin, j'ai nommé les jumelles Lily et Moïsette. Moïsette, mais quelle idée d'affubler sa fille d'un tel prénom ?! Il faut dire que les échographies n'existant pas à l'époque, leurs parents ne pensaient pas avoir deux filles en même temps et que, pris au dépourvu, ils ont donné à la deuxième née le « doux » nom de Moïsette, version féminine de Moïse, le prénom qu'ils avaient choisi pour le fils attendu. Avec un tel prénom, Moïsette commençait peut-être un peu mal sa vie.
Alors que Lily considère cette gémellité comme une force, un atout, Moïsette a contrario semble appréhender cette situation de manière tout à fait différente. Moïsette se montre maladivement jalouse vis-à-vis de sa soeur et lui témoigne rapidement une haine profonde.
Lily, compréhensive, aveuglée par l'amour qu'elle voue à sa soeur, lui pardonnera inlassablement son comportement, ses mesquineries, la méchanceté dont elle fait preuve à son encontre au quotidien.
Au fil des ans, Moïsette ne supportera plus l'abnégation dont fait preuve Lilly, le pardon qu'elle lui accorde spontanément, sans se poser de questions, uniquement au motif qu'elle l'aime du plus profond de son être.
Le pardon est parfois difficile à accepter, à admettre. Est-il plus facile de pardonner que de se faire pardonner ?

La deuxième nouvelle s'intitule « Mademoiselle Butterly ». Il s'agit de William, un adolescent séduisant et sûr de lui, qui, poussé par la bande de copains avec qui il est parti en vacances, va tout mettre en oeuvre pour séduire et obtenir les faveurs de Mandine, jeune fille au physique délicat mais qui souffre d'un important retard mental. A la fin des vacances, William retourne à Paris et oublie Mandine qu'il laisse dans ses montagnes le coeur meurtri. Quelques mois plus tard, William reçoit une lettre de Mandine dans laquelle elle lui apprend qu'elle est enceinte de lui. William lui explique qu'il n'a nullement l'intention de s'occuper de cet enfant qu'il n'a pas désiré. Mandine, portée par un amour infaillible, excuse le comportement de William et s'occupe de son fils dans l'espoir qu'un jour ce dernier reviendra vers eux. Ce n'est qu'une dizaine d'années plus tard que, William, devenu banquier, essaiera de tenir son rôle de père pour des raisons somme toute inavouables.

La troisième nouvelle qui a donné son titre au livre « La vengeance du pardon », un titre parfaitement adapté à cette nouvelle puisque l'auteur nous parle ici d'Elise qui a perdu sa fille unique, violée puis assassinée par un tueur en série.
Elise se rend depuis l'incarcération du meurtrier de sa fille au parloir pour lui parler. Ce choix, impensable est le seul moyen qu'elle ait trouvé pour ne pas sombrer, pour continuer à vivre alors qu'elle a enduré le pire. Comprendre les raisons qui ont poussé cette homme à commettre l'irréparable, à ôter la vie à sa fille, représente sa seule bouée de sauvetage.
Une nouvelle sur la rédemption, sur la puissance du pardon, sur ce que le pardon implique pour celui qui pardonne mais aussi pour celui à qui l'on pardonne.

La dernière nouvelle intitulée « Dessine-moi un avion » fait référence comme le titre l'indique au livre de Saint-Exupéry « le petit Prince ». C'est l'histoire d'une petite fille, Daphné, qui fait la connaissance de son voisin, un vieil homme de quatre-vingt-douze ans, ancien aviateur à qui elle demande tout d'abord de lui dessiner un avion « Dessine-moi un avion » lui dit-elle. de fil en aiguille, la petite Daphné lui demandera de lui lire l'histoire du « Petit Prince » de Saint-Exupéry. Cette célèbre histoire va faire ressurgir de vieux souvenirs chez le vieil homme, souvenirs qu'il a occultés pour ne pas faire face à un passé dont il n'est pas forcément très fier.
Mais est-il aisé de se pardonner à soi-même ?

J'ai été séduite par les quatre nouvelles, aucune ne m'a laissée insensible, toutes traitent la question du pardon sous différents aspects avec originalité et finesse mais les trois premières se sont tout de même démarquées « Les soeurs Barbarin », « Mademoiselle Buttefly » et « La vengeance du pardon ».
A noter que j'avais deviné dès les premières pages la fin de la nouvelle que j'ai préférée « Les soeurs Barbarin » et que cela ne m'a aucunement gênée, bien au contraire, puisque l'histoire correspond à ce que j'avais imaginé.

Bien qu'il s'agisse de nouvelles, certes assez longues mais de nouvelles tout de même, l'auteur dépeint, ce qui n'est pas aisé dans ce type de format, les personnages avec finesse et parvient à leur donner vie.

La vengeance et le pardon cohabitent dans chacune des nouvelles. Dans chacune des histoires, certains personnages doivent opter pour la vengeance ou le pardon, les deux parfois car le pardon se révèle être parfois la pire des vengeances. Par le biais de ses nouvelles, l'auteur nous fait prendre conscience que s'il est parfois difficile de pardonner, il est parfois tout aussi difficile voire plus difficile d'accepter le pardon que l'on nous accorde et de se pardonner à soi-même.
Lien : https://parlesyeuxdesonia.wo..
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Enorme coup de coeur pour ce recueil de quatre nouvelles que j'ai dévoré en deux jours. A tel point, que je songe même à le mettre dans ma liste des livres à emporter sur une île déserte, parce que je suis certaine que ce livre fera l'objet d'une relecture pour moi.
A la manière d'un conteur, Eric-Emmanuel SCHMITT nous raconte quatre histoires bien différentes mais avec un dénominateur commun. Une fois de plus, je trouve que cet auteur a un don, il nous déroule des histoires à la manière d'un conte, chaque nouvelle aurait pu commencer par « il était une fois… ». le style est fluide, les mots sont simples, un style qui pourrait tout à fait se prêter à des livres pour enfants. Mais seulement le style, car ces contes sont cruels, un évènement tragique ayant engendré chaque histoire, avec pour fil conducteur commun, la capacité des protagonistes de ces histoires à accorder leur pardon, ou non…
Je souligne l'énorme travail de l'auteur sur la psychologie des personnages, si bien mise en valeur par l'écriture, ce qui n'est pas forcément évident dans des récits finalement assez courts.
Le titre est merveilleusement bien trouvé. La couverture est sublime, colorée et tellement en contraste avec la noirceur de ces histoires.
Et toutes ces phrases, de véritables citations philosophiques, que j'ai eu envie de recopier dans un carnet pour m'en souvenir….
Je suis bien incapable de dire que j'en ai préféré une, chacune m'ayant interpelée d'une façon ou d'une autre. Par contre au niveau des personnages, c'est incontestablement la petite Daphné de « Dessine moi un avion » qui m'a émue.
Un livre qui fait toutefois du bien, et ce grâce au talent de l'auteur, et un livre qui fait réfléchir : Et moi qu'aurais je fait à leur place ?
Vous l'aurez compris, j'ai adoré !
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Trois de ces nouvelles placent la femme au coeur d'une intrigue où la vengeance et le pardon donnent le ton.

Le caractère totalement opposé des soeurs jumelles Barbarin est une entrée en matière du pardon et son contraire : Lily a une attitude généreuse, elle est tendre pour Moïsette, sa jumelle, et a toujours le souci de ne jamais la blesser. Mais Moïsette est foncièrement jalouse vis-à-vis de celle qui a vu le jour trente minutes avant elle, celle que l'on préfère, celle que l'on nomme par son prénom, alors que Moïsette est « l'autre ».

Dans la seconde nouvelle, Mademoiselle Butterfly, nous faisons la connaissance d'une jeune bergère, Mandine, autant séduisante que naïve et en manque d'instruction, qui tombe follement amoureuse de William, un jeune homme qui, visant avant tout sa réussite sociale, va fuir sa paternité pour ensuite éloigner l'enfant de Mandine et le mouler à son image.

La vengeance du pardon est une histoire profondément psychologique que j'ai particulièrement appréciée. Laure a été une des victimes d'un pervers qui l'a violée et assassinée. Sa mère va rencontrer cet homme régulièrement au parloir de la prison pour découvrir son passé, l'amener à se mettre à nu, à se repentir et le condamner à une souffrance inattendue.

Enfin dans la dernière nouvelle, dessine-moi un avion, c'est la lecture du Petit prince de St-Exupéry par un ancien aviateur allemand qui se remémore la seconde guerre mondiale et prend conscience de ses actes dont il mesure maintenant l'horreur.

La palette des ces personnages fait réfléchir le lecteur sur le sens profond de la vengeance et du pardon, le bien et le mal qui dictent nos agissements. D'après moi, le pardon est un élan du coeur, mais ne peut-il pas être considéré aussi comme une légère faiblesse lorsque l'on a été une victime ? Je hais la vengeance et je pense qu'elle n'apporte rien de constructif et qu'elle ne procure aucune satisfaction après coup.

J'ai trouvé que trois de ces récits sont complets et je les ai assimilés à trois romans. Par contre, la dernière nouvelle, qui ne manque pas d'intérêts, n'est pas à mon avis suffisamment développée. Malgré tout, ces scénarios totalement différents m'ont tenue en haleine jusqu'au bout.
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Un recueil de quatre nouvelles explorant la complexité des sentiments humains avec toujours autant de talent. Les nouvelles écrites par Eric-Emmanuel Schmitt sont assez « classiques » et c'est ce qui me plaît. Les soeurs Barbarin , le premier texte, nous présente des jumelles. L'une, Lily, née la première, est belle, intelligente, l'autre, Moïsette, qu'on n'attendait pas, sera toujours considérée comme moins « bien ». Pourtant Lily n'aura de cesse d'aimer sa soeur qui de son côté ne pourra jamais s'empêcher de la jalouser, de l'envier jusqu'à commettre l'irréparable à 80 ans passés…Dans Madame Butterfly , un jeune homme de bonne famille couche avec une très belle fille, Mandette, mais totalement simplette, suite à un défi avec ses amis. Il l'oublie aussitôt et lui tourne totalement le dos quand elle lui apprend qu'ils ont eu un fils. Mais on peut difficilement enfouir ce genre de secret sans qu'il revienne tôt ou tard vous hanter. Et Mandette va apprendre au narrateur ce qu'est l'amour inconditionnel d'une mère pour son fils. Dans la nouvelle éponyme du recueil, on suit une mère qui pour une raison étrange s'entête à rendre visite en prison à un tueur en série qui a violé et assassiné sa propre fille. Elle veut briser sa carapace et le faire sortir de son indifférence. Elle veut qu'il comprenne pourquoi il a commis ses actes mais dans un but bien précis qui est loin de la rédemption (faire découvrir le pardon à cet homme se révèle être une vengeance redoutable). Enfin, dans la dernière nouvelle, Dessine moi un avion, un vieil homme découvre qu'il est peut-être celui qui a abattu l'avion de l'auteur du Petit Prince…
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