Un véritable OVNI. Je ne suis pas très au fait des oeuvres de
HP Lovecraft, je ne peux donc pas vraiment faire le parallèle avec
le bestiaire du crépuscule de
Daria Schmitt, mais c'est clairement l'ambiance que l'auteur américain m'inspire.
J'avais d'abord cru que
le bestiaire du crépuscule serait accès plus jeunesse, mais il n'en est rien. Nous plongeons dans un voyage fantastique où notre héros, Providence, gardien d'un parc, est bien décidé à protéger les visiteurs des monstres invisibles qui peuplent son lieu de travail. Mais une trouvaille va le dévier de sa mission et devenir une obsession.
On remarque tout de suite le style graphique de
Daria Schmitt. Dense et fin à la fois, il prend plus de place que le texte et nous met tout de suite dans l'ambiance. Un mélange de folie, d'oppression et de fantaisie. Il y a une richesse incroyable dans les illustrations et j'adore encore plus les rares moments où la couleur entre en jeu. C'est un basculement entre la réalité et l'onirique saisissant. Les dessins à la fin de l'ouvrage sont une pure merveille.
Un peu à la
Alice au pays des merveilles, Providence est un homme à part, un brin excentrique qui parle à son chat Maldoror. Un duo que l'on adore rapidement, entre le côté borné du gardien et le sarcasme du chat. Il y a aussi ce non-sens et cet humour noir qui ajoutent un peu plus de ressemblance avec l'oeuvre de
Lewis Carroll. La directrice qui ne veut pas d'excentricité, mais qui est toujours sur son cheval même pendant les réunions, c'est de l'humour comme je l'aime.
Sans connaître l'oeuvre de
HP Lovecraft, je pense que je suis passée à côté de pas mal de choses. Mais, j'ai tout de même apprécié cette lecture assez étrange où l'on n'arrive pas vraiment à savoir où la frontière entre la réalité et le rêve se trouve. Pour moi, le gardien est
HP Lovecraft et l'on y voit un homme et son imagination débordante qui parfois le déconnecte de la réalité. Il y a un côté inquiétant, mais la dérision ambiante adoucit clairement l'ensemble.
La fin du Bestiaire du crépuscule contient une nouvelle «
L'étrange maison haute dans la brume » de
HP Lovecraft. Une nouvelle qui est en parallèle avec la bande dessinée, sans en être l'adaptation. le fait d'avoir combiné les deux oeuvres est clairement une bonne idée, et ouvre ainsi plus de compréhension.
Une lecture qui sort de l'ordinaire. Je ne m'attendais pas du tout à cela, et parfois c'est une bonne chose d'être surprise, surtout en littérature.