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EAN : 9782226271662
127 pages
Albin Michel (28/03/2012)
  Existe en édition audio
3.71/5   1325 notes
Résumé :

Madame Ming aime parler de ses dix enfants vivant dans divers lieux de l’immense Chine.

Fabule-t-elle, au pays de l’enfant unique ?
A-t-elle contourné la loi ?
Aurait-elle sombré dans une folie douce ?
Et si cette progéniture n’était pas imaginaire ?

L’incroyable secret de Madame Ming rejoint celui de la
Chine d’hier et d’aujourd’hui, éclairé par la sagesse immémoriale de Confucius.

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Critiques, Analyses et Avis (220) Voir plus Ajouter une critique
3,71

sur 1325 notes
« La vérité, c'est juste le mensonge qui nous plait le plus, non ? »
La troublante Madame Ming à la peau diaphane, dame pipi dans un hôtel cinq étoiles d'une grande ville industrielle de Chine n'a pas fini de mettre les nerfs de notre narrateur à rude épreuve… Lui, l'occidental cartésien, le riche polyglotte surdoué, l'homme d'affaires roublard, est irrésistiblement attiré par cette drôle de femme à l'élégance discrète. Lui, l'homme sans attache, sans véritable chez soi, sans amour ni amis, et surtout sans enfants, qui virevolte à s'étourdir d'un point de la planète à l'autre, d'un hôtel de luxe à l'autre, est pris dans les rets de la voix suave et envoutante de Madame Ming quand elle raconte la vie de ses dix enfants.
Et quels enfants ! Brillants, originaux, adorables, tapageurs, tellement aimants… Lei Mei la rêveuse qui perçoit des choses que nul ne remarque ; Ru le sage et Zhou le retors ; Wang et ses jardins imaginaires ; Shuang le vertueux ; Da-Xia la résolue ; Kun et Kong les deux casse-cous ; Ho épris de vérité, et Ting Ting l'ainée, la plus sérieuse, la plus appliquée… Il se doute pourtant que dans l'histoire merveilleuse de ces dix enfants doit se cacher bien des exagérations, bien des jobardises. Et d'ailleurs, ces dix enfants existent-ils vraiment ? Mais qu'importe ! Ce conte enchanteur plein d'une sagesse ancestrale le subjugue, le transporte, lui fait un bien fou, et en même temps le navre car il renvoie cet homme sans enfants à ses propres inconséquences, à ses éternelles fuites…
Je suis toujours aussi envouté et charmé par les ouvrages du « cycle de l'invisible » d'Eric-Emmanuel Schmitt… Il y a tant de tendresse, de poésie, de bienveillance, de sagesse et de sourires dans ses petits livres, tant de réflexions sur le sens que l'on doit donner à notre vie, qu'à chacune de leur lecture je me sens comme revigoré.
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Un petit conte philosophique bien sympathique. Qui se lit tout seul, déjà par son écriture mais aussi par le peu de pages qu'il renferme.

C'est le style de roman ponctué de petites phrases qui marquent et auxquelles on réfléchi volontier.

Un roman qui nous montre qu'une rencontre, quand elle est bonne peu changer le monde. Et en plus un peu d'humour ponctue le tout.. cette lecture était un petit moment de bonheur.

Cerise sur le gateau... ce micro-roman donne vraiment envie de lire confucius
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Un homme d'affaires français fait couramment des voyages en Chine.
Pendant ses tractations, il laisse ses clients réfléchir et descend au sous-sol de l'hôtel où il rencontre Madame Ming.
Celle-ci est responsable des toilettes de l'hôtel.
Il engage la conversation avec elle après avoir laissé tomber la photo de ses deux enfants, fait-il croire à la dame.
Et elle commence à lui raconter l'histoire de ses 10 enfants.
L'homme croit à une supercherie car en Chine, on ne peut avoir qu'un enfant.
Les histoires de Madame Ming sont amusantes et sont chaque fois enrichies d'une pensée de Confucius.
C'est ainsi que l'auteur nous familiarise avec la spiritualité chinoise.
C'est un petit livre que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt et de plaisir.
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Un représentant Français se retrouve dans le Guandong à Yunhai, ville usine du monde notamment pour la fabrication des jouets.
Il se met à discuter avec la dame pipi, madame Ming qui avoue avoir dix enfants. Alors que la politique de l'enfant unique est en vigueur depuis plusieurs années en Chine...
Ce très court roman peut s'apparenter à une fable dont la maxime serait
" La vérité m'a toujours fait regretter l'incertitude".
Très beau texte , comme l'auteur en a l'habitude . Avec cette opposition entre la culture chinoise , portée ici par le confucianisme et le " pragmatisme "occidental.
Le narrateur est confronté à sa propre réalité par une dame pipi chinoise qui affirme avoir élevé dix enfants. Lui, le grand négociateur , craint par ses interlocuteurs se met à vaciller devant une simple subalterne.
La fin est très belle , apogée de quelques pages qui poussent à la réflexion avec notamment une très intéressante comparaison entre la culture chinoise qui n'a pas besoin de la pierre pour s'exprimer quand la culture occidentale n'aurait justement plus que la pierre.
Rapide à lire, efficace, tout en douceur et évocation.
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Qu'il est agréable durant cette période ô combien anxiogène de se plonger une heure durant dans un conte philosophique où l'apparente simplicité de l'histoire, n'a d'égale que le talent de l'auteur.
C'est en Chine que nous emmène Eric-Emmanuel Schmitt, dans un grand hôtel d'Yunhai auprès de Madame Ming attachante et pittoresque dame pipi.
Elle se prend de sympathie pour un français au point de lui parler de son incroyable famille de 10 enfants dans un pays qui applique pourtant la politique de l'enfant unique.
Comment est-ce possible ? Réalité ou affabulation ?
De confidences en confidences, les questions se posent.
Mais au fond « La vérité, c'est juste le mensonge qui nous plaît le plus, non ? »
Un tout petit livre pour un grand plaisir !
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critiques presse (2)
LeFigaro
11 avril 2012
Au bout du compte, c'est une jolie leçon de vie que nous offre Schmitt. Son héroïne sait nous séduire grâce à son imagination si poétique. Ainsi, par exemple, le lecteur savoure la description que Mme Ming fait de Wang, l'un de ses fistons, horticulteur à succès spécialisé dans la création de «jardins de mots.»
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
11 avril 2012
Privilégiant un style onirique, développant l'idée très romanesque selon laquelle "la vérité, c'est juste le mensonge qui nous plaît le plus", Eric-Emmanuel Schmitt signe un émouvant récit métaphorique en même temps qu'un hymne à la liberté de création.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (330) Voir plus Ajouter une citation
" Ma sixième, Li Mei, nous a donné ce genre de soucis. Depuis sa naissance, elle percevait des choses que nul ne remarquait : dans les nuages, elle distinguait des visages ; au milieu de la vapeur qui embrume les sous-bois après la pluie, elle admirait des danses exécutées par des génies ; quand elle fixait des blocs de terre, elle détectait en eux des formes qui nous échappaient, un cheval par exemple qu'elle faisait apparaître à force de tripoter, de râper et de polir l'argile. Sur notre plancher, le long des veinures boisées, elle lisait des épopées, des combats, les armées impériales en déroute, des horreurs qui l'épouvantaient tellement qu'elle plaquait ses mains contre ses oreilles pour éviter le cliquetis des armes ou les râles des blessés ; afin de l'apaiser, mon mari colla sur le sol un tapis usé ; coup de bol : entre la trame et les taches, Li Mei déchiffrait la légende du Phénix, une fable dont elle raffolait [...] Elle rebutait mon mari. Faut avouer qu'elle ne brillait pas en classe... Si en leçon de biologie, l'enseignant racontait que le lézard se nourrit d'insectes, elle s'indignait en refusant d'écouter la suite ; en cours d'histoire, elle pleurait dès qu'on évoquait la mort d'un empereur ; en math, elle riait aux éclats lorsque les lettres x ou y se mêlaient aux nombres, et gloussait d'excitation si on lui annonçait qu'une ligne droite s'apprêtait à toucher une courbe..."
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A la différence des Européens qui conservent des ruines gallo-romaines au coeur de leurs métropoles mais oublient Sénèque, qui visitent des cathédrales en délaissant le christianisme, les Chinois ne logent pas leur culture dans les pierres. Ici, le passé constituait le présent de l'esprit, pas une empreinte sur la roche. Le monument demeurait secondaire, d'abord comptait le coeur spirituel, gardé, transmis, vivant, incessamment jeune, plus solide que tout édifice. La sagesse résidait dans l'invisible, l'invisible qui s'avère éternel à travers ses infinies métamorphoses, tandis que le minéral s'effrite.
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Pourquoi les hommes ne supportent-ils pas la vérité ? Premièrement parce que la vérité les déçoit. Deuxièmement parce que la vérité manque souvent d’intérêt. Troisièmement parce que la vérité n'a guère l'allure du vrai. Quatrièmement parce que la vérité blesse.
Je ne veux pas que tu mènes la guerre en croyant propager la paix.
Que faire ? Mentir?
Non, se taire. Le silence est un ami qui ne trahit jamais
(p.91)

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"La vérité m'a toujours fait regretter l'incertitude"
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Pourquoi les hommes ne supporte-ils pas la vérité ? Premièrement parce que la vérité les déçoit. Deuxièmement, parce que la vérité manque souvent d’intérêt. Troisièmement, parce que la vérité n’a guère l’allure du vrai – la plupart des faussetés sont mieux troussées. Quatrièmement, parce que la vérité blesse. Je ne veux pas que tu mènes la guerre en croyant propager la paix.
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Pendant le bulletin, un officiel se félicita justement que, grâce à cette loi de l'enfant unique, 400 millions de chinois n'étaient pas nés. La remarque m'abasourdit : comment pouvait-on se réjouir de 400 millions de fantômes ? Autrement dit, 400 millions d'absents...Pourquoi investir sur le néant plutôt que sur l'être ?
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