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3,6

sur 2023 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle originalité. C'est vraiment un livre surprenant et original, c'est le cas de le dire. Un jeune homme, desespéré, prétend avoir raté sa vie. Il est donc prêt à se jeter d'une falaise mais un artiste, plus précisément, un sculpteur va lui proposer un accord. Un accord que Tazio acceptera.
Il va lui vendre son corps et son âme pour devenir un objet. Une sculpture exposée devant tous. Tazio qui a toujours été un moins que rien, une personne non admirée, non aimée est heureux. Heureux d'être considéré comme unique. Heureux d'être enfin admiré. Mais grâce à Fiona, une jeune femme qui accompagne son père peintre, va lui ouvrir les yeux. Cet artiste n'est qu'un manipulateur. Ce qu'il veut c'est le succès, la gloire et l'argent. Ce qu'il a, grâce à Tazio. D'ailleurs, cet artiste qui se nomme Zeus Peter Lama veut à tout prix déshumaniser Tazio.

Ce petit livre de moins de 300 pages est très intéressant et fait réfléchir. Tout d'abord, sur l'importance de la vie. Mais aussi, sur l'importance du succès, de la célébrité. le narrateur de l'histoire est tout de même prêt à se suicider car à côté de ses frères, il n'est rien. Sa vie est banale. de nos jours, l'apparence est très importante tout comme l'envie d'être reconnu. Tazio ne veut pas vivre pour lui mais pour les autres. Et on se rend compte que finalement, ce qu'il a toujours voulu ne sera pas si plaisant que cela. La célébrité rend égoïste, excentrique et Tazio l'apercevra à travers Zeus, son créateur. Ensuite, ce livre place l'art comme grand importance. Non seulement car le narrateur perd son corps et pourrait perdre son humanité en devenant un objet d'art. Puis, en regardant un artiste profité d'une situation de désespoir pour devenir riche et célèbre. Est-ce que les gens admirables et connus pour leur travail sont ils tous si superficiels? Finalement, la gloire rend-il égoïste et méchant?

Ce livre ne s'arrête pas là. Il nous montre aussi la prise de conscience. Eric Emmanuel Schmitt rend la femme importante. En effet, car ici, Tazio ouvre les yeux sur ce qu'il a fait, sur ce qu'il est devenu grâce à Fiona. Cela valait-il vraiment le coup finalement?
Il y a petit quelque chose qui ne m'a pas plu, c'est que l'auteur nous décrit pas beaucoup l'oeuvre. Comment est-il? Est-il humain? A quoi il ressemble? Les descriptions peuvent être importantes sur certaines choses. Là, j'étais dans le flou. L'auteur a peut-être voulu laisser planer un mystère mais c'est un point que je regrette. Mais c'est minimum comparé à tout le reste car j'ai adoré. J'ai apprécié les personnages et l'ambiance. Je le recommande.
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« Le roman Lorsque j'étais une oeuvre d'art d'Eric-Emmanuel Schmitt propose une réflexion sur l'importance donnée à l'apparence physique au détriment de la beauté intérieure.

Qu'est-ce que l'art ? Éric-Emmanuel Schmitt se pose la question dans cet ouvrage qui s'inscrit en plein dans notre époque par une réflexion candide sur le pouvoir de l'image et des objets. »
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Alors qu'un jeune homme s'apprête à se suicider pour la énième fois du haut de la falaise de Palomba Sol, une voix résonne derrière lui : « Donnez-moi vingt-quatre heures ».

Frère des célèbres jumeaux Pirelli, adulés pour leur beauté extraordinaire, le jeune Tazio n'a malheureusement pas hérité de leur charisme, pire il incarne la nullité dans toute sa splendeur. du moins le croit-il. Fade, amorphe, vide et déprimé, tel est son portrait.
Un portrait que son « bienfaiteur » voudrait transformer en oeuvre d'art.
Zeus-Peter Lama, un riche peintre-sculpteur déjanté, réputé pour ses coups d'éclat médiatiques, n'en est pas à son coup d'essai.
En totale confiance et après avoir orchestré sa propre mort, Tazio accepte de devenir une sculpture vivante, abandonnant de facto son humanité. Adam bis est né, désormais adulé et médiatisé dans le monde entier.

Adam a l'impression de renaître mais une rencontre avec un peintre et sa fille sur la plage lui ouvre les yeux. Hannibal, un artiste aveugle mais qui peint l'invisible avec talent et le voit avec les yeux du coeur. Et que dire de sa fille, la merveilleuse Fiona pour qui il éprouve rapidement une passion amoureuse.

Le doute s'insinue peu à peu dans l'esprit d'Adam. Son bienfaiteur ne serait-il qu'un manipulateur dénué de scrupules, uniquement intéressé par la gloire ?
Adam est-il devenu un vulgaire objet qu'on peut vendre et acheter à souhait ?
Et dire qu'il croyait n'avoir rien à perdre, le jeune homme découvre qu'il a perdu une chose essentielle : sa liberté, sacrifiée sur l'autel des vanités de son créateur. Pour recommencer à exister, il lui faudra prouver sa condition d'être humain, un comble.

Eric-Emmanuel Schmitt réussit un véritable tour de force dans cet opus qui se veut à la fois cruel et dérangeant mais également original et interpellant. Une écriture acide sur la condition humaine, sur le culte de l'apparence si présent dans notre société qui peut pousser à des extrémités. On ne connaîtra jamais l'apparence d'Adam bis mais on devine aisément sa monstruosité. Une belle façon de rappeler que « l'essentiel est invisible pour les yeux ».
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Ô combien troublant est ce roman! En plus d'être un très bon divertissement, plein de rebondissements et d'intérêt, il permet de réfléchir intensément à la place de l'être humain dans le monde aujourd'hui. J'en suis d'ailleurs ressortie avec un nouveau regard sur le monde de l'art contemporain.
Que peut-on faire en art? Que peut-on (ou doit-on?) laisser se faire faire à cause de/pour l'art? ...
Ce livre ne répond certes pas à ces questions, mais il ouvre en tout cas le débat, à l'heure où les artistes d'aujourd'hui vont de plus en plus loin dans l'investissement de leur corps (Orlan par exemple, mais beaucoup d'autres aussi). L'art peut-il tout expliquer/justifier/excuser?
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J'ai découvert Eric-Emmanuel Schmitt avec "Oscar et la dame rose" puis "la secte des égoïstes". Ce roman est donc le troisième roman de cet auteur que j'ai lu. Un très bon roman. Très original.

D'abord, nous découvrons un jeune de vingt ans qui veut mettre fin à ses jours en se jetant d'une falaise. Ce funèbre projet sera mis à mal par un grand nom de l'art moderne, Zeus Peter Lama, un mégalo qui ne pense qu'à sa profitable réputation. Il fera du jeune voulant se suicider, une oeuvre d'art d'un genre nouveau, transformant l'homme en objet. Cette fantasque folie aura eu le mérite d'éviter le suicide à un jeune mais elle servait uniquement les aspirations personnelles de "l'artiste".
Petit à petit, le jeune garçon va vouloir se tirer des griffes de cet odieux personnage, machiavélique au souhait. Il rencontrera des gens qui l'aideront à renaître de nouveau.

C'est une histoire prenante, touchante et belle. A lire !
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Un jeune homme suicidaire. Se sentir mal-aimé. Laid. Mal dans sa peau. Se rendre en haut d'une falaise. Sauter.
Au moment de passer à l'acte, se faire interpeller par un homme habillé en noir et blanc.
Accepter sa proposition pour enfin vivre.
Où cela va-t-il le mener de vendre son âme au diable ?
Dans ce roman, Eric-Emmanuel Schmitt met le doigt sur ce qui fait l'identité d'un individu. Peut-on se donner, au sens propre du terme à quelqu'un, se chosifier, ne plus exister, pour devenir une ‘'oeuvre d'art'' ?
Une oeuvre qui interroge et qui fait réagir les élèves (du moins, pour ceux qui font l'effort de lire l'oeuvre a programme).
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Un homme d'une grande laideur et qui a eu la malchance d'être le cadet de deux jumeaux magnifiques devenus mannequins à succès, est sauvé du suicide par un artiste à scandale, qui lui demande de passer un pacte faustien avec lui. Cédant sans condition son corps et sa liberté au bon vouloir de l'artiste, puis fait passé pour mort dans une mise en scène parfaite, un destin extraordinaire l'attend : devenir le nouvel Adam, Adam-Bis ou l'oeuvre d'art ultime sortie du cerveau machiavélique d'un artiste et de quelques bistouris zélés. Ainsi maints opérations chirurgicales plus tard, son corps devenu méconnaissable, agrémenté de gadgets et fantaisies diverses, le voilà devenu l'objet de tous les regards, pièce maitresse des collections d'art et clou d'un spectacle médiatique savamment orchestré par l'artiste mégalomane. Mais … < … la suite de cette critique se trouve sur (PdB) >
Lien : http://poussieres-de-bulles...
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Schmitt a ingénieusement abordé la question de l'Art et son rapport avec les médias, "Sa carrière, il ne la fait pas dans son atelier, il la fait dans les médias ; ses pigments, ce sont les journalistes, et là, il est, sinon un grand artiste, un grand manipulateur." ; d'autres sujets cruciales sont abordés tels que la liberté, la cupidité, la célébrité, l'importance accordée au physique et aux apparences dans nos sociétés modernes, et dans quelle mesure tout cela peut entraîner la déshumanisation de l'homme, "Notre société est organisée de telle sorte qu'il vaut mieux être une chose qu'une conscience."..
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Un livre inclassable : roman engagé qui interroge l'art et ses fondements, le génie artistique, notre humanité. Ce livre repose sur les apparences, le beau, le laid, et sur nos représentations trop souvent intolérantes et délétères.
À une époque envahie par le besoin d'être vu pour se sentir être tout simplement, le protagoniste de ce récit contemporain - comme l'art dont il s'agit - finira par prendre les pires décisions possibles, manipulé certes, mais aussi poussé par ses propres démons.
Dans une intrigue qui nous rappelle pêle-mêle le Golem, Pygmalion, la chirurgie esthétique, les diktats successifs de la mode, Dorian Gray, l'extrême maigreur - heureusement controversée - des mannequins, ou encore et surtout les scandales suscités par le "body art", l'auteur nous pousse dans nos retranchements et nous amène à nous questionner sur cette folie du paraître, et, partant, sur le sens de nos choix.
Il nous rappelle que les critères esthétiques sont aussi des enjeux de société, d'oppression, de libération ...
Qu'est-ce qui compte vraiment dans la vie ? Nous trouverons des éléments de réponse dans ce roman puissant, magistral et terrible.
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Lorsque j'étais une oeuvre d'art/Eric Emmanuel Schmitt
Il y a une quinzaine d'années, j'avais été enthousiasmé à la lecture de ce livre qui venait de paraître. Sa relecture aujourd'hui me confirme dans l'idée que EE Schmitt est un des meilleurs écrivains de notre époque. Son art du dialogue est inégalé et son sens de l'humour dans les pires situations fait partie du charme de bon nombre de se oeuvres. Il sait allier le tragique et le comique avec sérieux pour notre plus grand plaisir.
Le thème de cette fiction est très intéressant car être admiré de tous est un vieux rêve que chacun porte en soi.
le dernier des frères Firelli, Tazio le narrateur, est en pleine dépression : il a 20 ans mais le suicide lui paraît l'évidence. Mais rien ne va se passer comme il a prévu…quand survient à l'ultime seconde le sieur Lama, un artiste excentrique qui se prend pour un génie :
« Je suis un génie. Je n'en serais pas un si je l'ignorais, d'ailleurs. Je me suis fait connaître à l'âge de 15 ans par mes peintures sur savon noir. À 20 ans je sculptais la paille. À 22 j'ai colorié le Danube. À 25, j'ai emballé la statue de la Liberté dans du papier tue-mouches… »
Et Lama va proposer à notre candidat au suicide une alternative originale. Il lui offre une vie annoncée comme facile contre sa liberté : devenir une oeuvre d'art moyennant quelques retouches.
Satire des temps modernes où la chirurgie esthétique est devenue une alternative pour accéder au plaisir d'être admiré ? L'art a-t-il des limites dans son expression ? La superficialité et l'apparence sont-elles seulement un effet de mode ? Quel serait le statut juridique d'une oeuvre d'art vivante ? Que vaut la célébrité face à la vie et la liberté ? Autant de questions que l'auteur nous conduit à nous poser.
Toujours est-il que ce livre nous incite sainement à tenter de voir au delà des apparences.
Et puis l'amour comme toujours peut sauver la mise.
Une histoire originale qu'il faut appréhender au second degré.
Extrait du discours de Zeus Lama à Tazio alias Adam Bis :
« Mon jeune ami, chacun de nous a trois existences. Une existence de chose : nous sommes un corps. Une existence d'esprit : nous sommes une conscience. Et une existence de discours : nous sommes ce dont les autres parlent. La première existence, celle du corps, ne nous doit rien, nous ne choisissons ni d'être petit ou bossu, ni de grandir ni de vieillir, pas plus que de naître que de mourir. La deuxième existence, celle de la conscience se montre très décevante à son tour : nous ne pouvons prendre conscience que de ce qui est, de ce que nous sommes, autant dire que la conscience n'est qu'un pinceau gluant docile qui colle à la réalité. Seule la troisième existence nous permet d'intervenir dans notre destin : elle nous offre un théâtre, une scène, un public… »
Pour moi, ce livre est avant tout une critique de notre époque où l'apparence est ce qui importe pour nombre de gens, avec comme corollaire « l'achat de biens et de services qui changent ou améliorent notre apparence – vêtements, régimes, coiffures, accessoires, voitures, produits de beauté, produits de santé, produit de standing, voyages au soleil, opérations chirurgicales. »
La conclusion revient à Hannibal le peintre aveugle, qui lors du procès déclare :
« L'art est fait pour l'homme, par l'homme, mais l'art n'est certainement pas un homme. »
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