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3,9

sur 1296 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ulysse from Bagdad, raconte le voyage de Saad, un jeune Bagdadi fuyant la dictature de Saddam Hussein. Alors que Saad était promis à un avenir brillant, sa vie bascule dans l'horreur : avec la guerre Iran-Irak (1980-1988) et la seconde guerre du Golfe (1990-1991) sanctionnée par le blocus américain sur le pays, Saad voit mourir ses proches les uns après les autres. Saad qui signifie "triste" ou "espoir" selon si l'on retient la traduction anglaise ou arabe, décide de braver tous les obstacles pour aller s'installer à Londres. Il espère y trouver un asile où il pourra travailler pour subvenir aux besoins de sa famille restée en Irak. Apprenti terroriste, puis transporteur d'antiquités à Bagdad, gigolo de fortune au Caire, fiancé en Sicile, accueilli en France par les partisans du combat pour les sans-papiers, Saad poursuit sans relâche un rêve qui ne cessera de l'obséder. A travers cet exil, il cherche un sens à sa vie, lui qui désormais n'est plus qu'un clandestin. Aidé durant son périple par les apparitions de son père, Saad mène un combat dont l'issue ne dépendra que de lui. de tout ce qui constitue le quotidien des clandestins : la faim, la pauvreté, les interrogatoires, les passages à tabac, l'humiliation, le racisme, rien n'est épargné au jeune homme. Pourtant la réponse à ses souffrances, se trouve en lui. Il n'appartient qu'à lui de choisir sa destinée : celle d'un Saad triste ou celle d'un Saad, qui symboliserait l'espoir...

Calquant son histoire sur certains épisodes de l'Odyssée d'Ulysse, Eric-Emmanuel Schmitt soulève au délà du thème des clandestins et de la guerre en Irak, la question de l'identité : si ce roman peut sembler banal au premier abord, j'ai trouvé qu'il abordait avec finesse, un sujet bien plus universel que ce qu'il n'y parait. Ainsi "L'homme lutte contre la peur mais, contrairement à ce qu'on répète toujours, cette peur n'est pas celle de la mort, car la peur de la mort, tout le monde ne l'éprouve pas, certains n'ayant aucune imagination, d'autres se croyant immortels, d'autres encore espérant des rencontres merveilleuses après leur trépas ; la seule peur universelle, la peur unique, celle qui conduit toutes nos pensées, c'est la peur de n'être rien. p.231 A mon sens, cette fuite, cet exil de Saad n'est que le décor nécessaire à Schmitt pour questionner son lecteur car finalement, peu importe les épreuves affrontées par le héros. Peut-être que je me trompe sur le sens donné à ce roman mais il me plait de penser que Schmitt souhaitait avant tout contextualiser sa réflexion. Il n'y a qu'à suivre les dialogues entre le fils et le père (que j'ai lus avec grand plaisir). Bien sûr, on aime ou on aime pas et l'écriture de Schmitt toujours empreinte de moralisme et de philosophie, peut agacer. Mais pour ma part, j'ai été touchée par ce roman qui a bien plus à donner que ce que l'on peut croire. J'ai trouvé le parallélisme avec les aventures d'Ulysse bien choisi et cela m'a donné envie de découvrir l'Illiade et l'Odyssée d'Homère. Peut-être est-ce un bon raccourci pour ceux qui n'aiment pas Schmitt ? Moi, ce livre m'a plu.
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Eric-Emmanuel Schmitt m'énerve...je lui reconnais des qualités, ses livres sont toujours très agréables à lire, mais quelque chose m'énerve, dans le ton employé, sa façon de faire dériver ses récits vers une réflexion philosophico-gentillette...bref, autant dire que de moi même je ne serai pas aller lire Ulysse from Bagdad. C'est un cadeau.

Et pourtant...je dois dire que j'ai bien aimé ce roman. Bien sûr, les défauts que je trouve à cet auteur sont toujours là. La fin du livre s'essouffle un peu, sous le coup des dialogues père-fils, ersatz d'une maïeutique dont je me serai bien passée. Pour une fois, cependant, l'évolution du personnage s'articule bien avec le thème de ce livre, la traversée des pays pour atteindre l'Angleterre, et comment ce "voyage" change un homme. La fin, en demi-teinte et assez sombre, m'a également plu parce qu'elle ne tombe pas dans la facilité d'une fin heureuse.

Le thème du livre me touche, de toute manière. C'est sans doute aussi pourquoi je l'ai aimé. Il rappelle avec justesse l'absurdité d'avoir créé des barrières, l'injustice d'un système qui rejette des hommes sans-papiers et crée de l'exclusion, la façon si inhumaine de traiter des hommes qui ne cherchent qu'à se reconstruire et échapper à l'horreur et à la misère. J'avais un peu peur de ce que pouvais en faire l'auteur, mais je dois dire que sa façon de s'inspirer de l'Odyssée pour retracer ce "voyage" est plutôt bien trouvé.

Au final, je dois donc dire que ce livre là me touche, et que je l'ai bien aimé.
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Après la mort de son père, le jeune Saad Saad, qui vit à Bagdad, devient le soutien de sa famille et c'est sa mère qui va le pousser à partir en Angleterre pour subvenir aux besoin de la famille. le jeune homme va alors tenter par plusieurs moyens de réaliser ce projet. Commence alors un voyage épique où il devra affronter dangers et epreuves, bien souvent au risque de sa vie, un récit épique en écho à celui d'Ulysse. Tout au long du récit, son père intervient et le soutient sous forme de rêve ou d'hallucinations.

Ulysse from Bagdad est le récit initiatique d'un jeune Irakien contraint de quitter son pays fuyant la guerre. Sur une idée originale, le périple d'Ulysse, le héros mythologique, Eric-Emmanuel Schmidt construit un récit dans lequel il décrit les difficultés pour un migrant de se lancer dans ce projet. L'épopée du jeune homme décrite de façon souvent réaliste, laisse tout de même dans le flou les moyens pratiques nécessaires dans une telle aventure. Et la coïncidence finale avec la rencontre d'un des personnage sur une plage gâche un peu la crédibilité de l'aventure.
Sur une idée originale et un développement intéressant, le récit perd sa crédibilité sur la fin, mais cela reste une lecture facile.
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voyage abominable d'un Africain qui veut vivre en Europe.
éprouvant. les dialogues entre le père et le fils sont un peu lassants mais demeure le thème et le problème posé : comment certains étrangers peuvent-ils se rendre en Europe sans craindre de mourir à chaque pas, tout en se faisant escroquer ? l'auteur conserve un ton humoristique pour que nous avalions l'histoire plus facilement ; son style habituel qui est apprécié : l'humour seul nous sauve (?)
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Devenue une adepte de la plume d'Eric-Emmanuel Schmitt, c'est avec grand plaisir que je me suis inscrite à la Lecture Commune organisée par Unchocolatdansmonroman.

Conquise par l'écriture poétique et philosophique de l'auteur, je me suis embarquée dans cette odyssée auprès de Saad Saad, jeune irakien désabusé par un pays qu'il ne comprend plus. Décidé à fuir le chaos de Bagdad, il tente la voyage vers l'Europe afin de s'offrir un avenir plus serein et apporter plus de quiétude à sa famille.
A la mort tragique de son père, Saad prend le chemin de la clandestinité. le seul moyen de rejoindre Londres est de passer par les filières parallèles. Sans un sou en poche mais encore empli d'espoir, Saad veut croire à sa bonne étoile.
Tel Ulysse, il entreprend le voyage de sa vie. Accompagné de l'esprit de son père, homme plein de sagesse et amoureux de la littérature, Saad va découvrir la triste réalité de la condition des clandestins. Pourtant il n'abandonnera jamais son but, pour Leïla sa jeune fiancée morte sous les bombes, il rejoindra l'Angleterre pour devenir quelqu'un.
J'avoue que malgré un sujet très intéressant, je ne suis pas tout à fait emballée par ce roman. J'ai survolé beaucoup de passages et je me suis parfois ennuyée.
Trop souvent, j'ai eu l'impression de facilité dans les moments qui me paraissaient importants et inversement de la lourdeur dans les instants plus légers. Franchement, seuls les dialogues entre Saad et son défunt père m'ont conquise. Ces échanges verbaux sont drôles et émouvants à la fois. Tout en gardant une certaine légèreté, ils sont très pertinents et prêtent à la réflexion sur la condition humaine.

Bref, j'ai apprécié cette lecture grâce à la plume magnifique d'Eric-Emmanuel Schmitt, mais il m'a manqué de la profondeur. Et peut-être un peu plus de dynamisme chez le personnage principal. Souvent j'aurais aimé secouer ce jeune homme encore trop immature et utopiste....

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J'ai bien aimé cette odyssée de Saad Saad échappé de Bagdad pour fuir la dictature et l'embargo, la misère, le manque d'argent avec l'espoir de rejoindre Londres et une vie meilleure mais son parcours d'immigré clandestin est semé d'embûches de rencontres, de joies et de tristesse.
Cette aventure se laisse lire mais que c'est triste !
Et la fin, oh la la la fin.....
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L'Antiquité grecque, avec ses mythes et ses personnages légendaires, revient à la mode depuis quelques temps chez nos auteurs contemporains : Laurent Gaudé revisite le mythe d'Orphée avec « La porte des Enfers », Vincent Delecroix consacre un ouvrage au plus grand héros de la guerre de Troie avec son « Tombeau d'Achille » et – jusque dans le domaine de la science-fiction – Dan Simmons réinterprète l'Iliade avec sa décevante dilogie « Ilium - Olympos ».

Et voici qu'Eric-Emmanuel Schmitt se prend lui aussi au jeu en remettant au goût du jour « l'Odyssée », nous faisant ainsi partager le destin et les aventures d'un Ulysse du XXIe siècle.
Le personnage qu'il met en scène, pourtant, n'est pas grec et n'est pas natif de la petite île d'Ithaque. Non, ce moderne Ulysse est irakien et a grandi à Bagdad. Il s'appelle Saad Saad, est âgé d'une vingtaine d'années, et n'a connu jusqu'ici que le régime de terreur instauré par Saddam Hussein.
Chez les Saad, une famille de la classe moyenne, on s'accomode tant bien que mal du régime dictatorial en faisant en sorte de ne pas trop se faire remarquer des autorités. le père, bibliothécaire, féru de littérature, cache dans sa cave des ouvrages proscrits par le régime et qu'il préserve ainsi de la destruction.
Saad grandit dans un appartement, seul garçon au milieu de ses quatre soeurs, chéri par ses parents.
Les années passent, sous le regard omniprésent du dictateur dont les portraits s'étalent dans toutes les rues, toutes les boutiques, toutes les administrations.
Vient l'année 1990 et l'invasion du Koweït, puis la riposte occidentale et les années d'embargo. Ce blocus, destiné à faire plier le tyran ne sera en fait une punition que pour la population de ce pays, population qui verra s'amenuiser la nourriture, les médicaments et toutes les commodités permettant de vivre décemment.
Au cours de ces années, devenu étudiant, Saad – ulcéré par la déliquescence de son pays, la corruption galopante, la cruauté et l'indifférence de Saddam Hussein envers son peuple – va intégrer un petit groupe d'amis – étudiants eux aussi – qui s'opposent – de manière bien inoffensive et bien naïve – à la politique du chef de l'État Irakien. C'est au sein de ce petit groupe qu'il va rencontrer celle dont il va sans tarder tomber éperdument amoureux: Leila.
Puis arrive le 11 septembre 2001, immédiatement suivi par la guerre en Afghanistan d'abord, puis l'invasion de l'Irak par les forces américaines.
Pauvres irakiens ! Eux qui pensaient être délivrés du joug du tyran et connaître enfin la paix, se trouvent plongés dans le chaos de cette après-guerre qui a laissé place au terrorisme et aux exactions de toutes sortes. Saad et sa famille vont connaître l'horreur lorsque leur père mourra sous les balles américaines suite à un dramatique malentendu. Puis le jeune homme touchera le fond du gouffre lorsqu'il découvrira que l'immeuble dans lequel vit Leila a été pulvérisé.
Que faire ? Voici Saad devenu responsable de sa mère et de ses quatre soeurs devenues veuves au cours des années, et des enfants de celles-ci qui n'ont plus de pères.
L'Irak n'est plus que ruines. Comment vivre dans cette géhenne ? Comment assurer la subsistance de sa famille ?
Une seule solution s'impose : Partir. Gagner l'étranger afin d'y décrocher un travail susceptible d'apporter suffisamment d'argent à envoyer au pays. Ce sera l'Angleterre, cette contrée lointaine et exotique qui faisait tant rêver Leila, grande amatrice des romans d'Agatha Christie.
Saad va prendre la route mais son long périple vers la liberté sera semé d'embûches. Il devra, comme Ulysse, vivre parmi les Lotophages, déjouer les pièges de Circé, résister aux charmes de Calypso et affronter le cyclope Polyphème.
Au bout de la route, peut-être trouvera-t-il la paix, l'oubli et la liberté. Aidé par l'esprit de son père, il devra devenir, comme le héros d'Homère, « l'homme aux mille ruses », afin de franchir les nombreux obstacles qui vont se dresser sur sa route.
Avec ce dernier roman, Éric-Emmanuel Schmitt se penche sur deux douloureux sujets de notre actualité immédiate : le quotidien du peuple irakien pendant et après la dictature de Saddam Hussein, ainsi que le sort dramatique de ceux que les médias nomment « les clandestins », ces hommes, ces femmes et ces enfants qui bravent tous les périls pour fuir la misère et la guerre et atteindre l'Europe, cet Eldorado factice qui s'évertue à les rejeter hors de ses frontières.
J'avoue avoir été captivé par la première partie de ce roman, celle qui se déroule dans cet Irak où plane l'ombre d'un dictateur sanguinaire et paranoïaque, avant que la chute de celui-ci n'entraîne un désordre indescriptible d'où émergeront divisions, violences et terrorisme. L'auteur réussit à nous faire ressentir la chape de plomb qui s'est étendue sur ce pays du fait de la dictature d'une part mais aussi du fait de l'embargo déclaré par les Nations-Unies suite à l'agression du Koweït et de la première guerre du Golfe. L'arrivée des troupes américaines et la chute du tyran est également très bien rendue et rend bien compte de l'atmosphère de confusion qui peut régner dans les esprits lorsqu'un peuple se trouve devant cet étrange sentiment qui est celui de la haine éprouvée contre ses libérateurs.
La deuxième partie, celle de l'exil et du long voyage jusqu'en Europe m'a, par contre, un peu déçu, justement à cause du parti-pris de l'auteur de faire de son personnage principal un nouvel Ulysse.
Les péripéties de Saad confronté à Circé, au cyclope et autres personnages et situations inspirées de l'oeuvre d'Homère, m'ont semblé un peu artificielles, pas toujours nécessaires, et parfois caricaturales. Fallait-il tenter de coller à ce point à l'Odyssée, au risque de se fourvoyer dans des clichés simplistes qui n'apportent rien à une histoire qui s'en serait, en fait, très bien passée.
J'ai par contre éprouvé beaucoup de plaisir à suivre les dialogues qu'entretiennent Saad et son père défunt qui, de l'au-delà, lui prodigue conseils et mises en garde, dialogues tour à tour truculents, drôles et émouvants qui incitent le jeune homme à comprendre le monde et le sens de la vie.
Malgré donc cette petite gêne due à quelques invraisemblances ainsi qu'à une volonté de calquer ostensiblement le périple de Saad sur celui du héros de l'Odyssée, « Ulysse from Bagdad » reste cependant un roman qui se lit avec beaucoup d'intérêt et dont on ne peut se détacher avant de l'avoir terminé. En cela, Éric-Emmanuel Schmitt, cet auteur touche-à-tout, prouve une fois encore qu'il fait partie intégrante du paysage littéraire français, que son oeuvre, parfois inégale, ne peut pas laisser indifférent et que, s'il passionne certains et en irrite d'autres, son talent d'écrivain et de conteur est indéniable.
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"Ulysse from Bagdad" est le premier livre que je n'ai pas lu mais écouté. Sur mon MP3, pendant plusieurs jours, la calme voix de Saad Saad m'a donc accompagnée et m'a conté ses aventures pendant que je continuais de vivre les miennes. Si je n'ai pas été captivée par son histoire au point de ne pas pouvoir reposer mes écouteurs, je dois dire qu'elle ne m'a pas ennuyée un instant et que des mois après mon écoute, la force de certaines de ses phrases et la puissance de quelques unes de ses expériences restent extrêmement fraiches dans ma mémoire.

J'ai aimé, donc, mais je l'écris avec une certaine hésitation et sans enthousiasme car dans mon souvenir de ce roman, il y a une certaine langueur, une mollesse, qui tranchent avec l'ardeur habituelle avec laquelle j'aime les livres. Je pense que pour une part, ce manque d'élan est dû au type de média, en effet, si j'ai pris plaisir à écouter ce roman, je crois que j'aurais préféré mille fois tenir le livre entre mes mains. Et si je l'avais fait, je pense que ça aurait donné à l'histoire un petit quelque chose de concret, de réel, de fort, qui m'a manqué à l'écoute. C'est un peu comme si pour moi "Ulysse from Bagdad" était resté virtuel, léger comme l'air, entré par une oreille et sorti par l'autre... J'ai par ailleurs été troublée car quand on lit un livre, on voit bien le nombre de pages qui restent avant la fin, on en sent l'épaisseur, or ici, je n'ai pas fait attention et j'ai été surprise, presque choquée, en entendant le mot "fin", car l'histoire ne s'arrête pas avec un arrêt tranché, on sent bien que le voyage de Saad n'est pas terminé et qu'il a encore du chemin à faire, et moi, habituée à le suivre dans son parcours, je ne m'attendais pas à devoir le laisser là... Abstraitement, je crois que je pensais que cet odyssée durerait toujours et cette fin inattendue m'a un peu coupé l'herbe sous le pied!

Enfin, mettant de coté mes impressions d'écoute, je dois dire que sans pouvoir le qualifier de chef d'oeuvre, "Ulysse from Bagdad" est un roman qui vaut le détour, car beaucoup de choses sont à retenir de cette terrible mais jolie histoire d'exil...
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Je vous le dit d'entrée de jeu, ce livre est loin d'être mon EES préféré ! Mais il reste un EES quand même.

Comme toujours, EES essaie de nous faire réfléchir une question philosophique ou un problème sociologique, qu'il illustre à travers une histoire. La question à laquelle il nous renvoie ici porte les conditions de notre naissance.

Comme le disait la chanson, « on ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille ».. on ne choisit pas non plus le lieu ou la période à laquelle on va naitre. Pour ma part, j'ai toujours rêvé de vivre dans les années 1970 et d'user mes plateforme shoes à force de danser le disco.. Mais bon, passons..

C'est donc sur le thème des conditions de vie des réfugiés et des populations migrantes que nous amène EES. Alors que nous sommes tous préoccupés par notre confort personnel, il est parfois difficile de s'interroger sur le sort des populations qui sont nées au mauvais endroit, au mauvais moment..

Ces réfugiés sont parfois traités « comme des chiens », considérés comme des sous-hommes et exploités par des « marchands de rêves » alors qu'ils font ce que la plupart d'entre nous feraient : fuir la misère de son pays. le tout dans l'indifférence la plus totale, pire même le rejet entre êtres humains..

Même si Saad a réussi à atteindre son rêve, je m'interroge tout de même sur le fait de savoir si la vie en Occident lui réellement apportera ce qu'il recherchait et si la sécurité matérielle compensera le fait de se couper de ses racines. Mais là, c'est un autre débat..

Saad est un jeune homme très astucieux et très malin qui sait toujours retomber sur ses pattes. Mais je dois dire que j'ai adoré le personnage du père qui a apporté une touche de poésie à ce roman.

En résumé, même si ce n'est pas mon roman préféré d'EES, on en ressort grandi comme à chaque fois et c'est ce qui fait toute la qualité de l'auteur. Bravo Monsieur Schmitt !

Lien : http://mademoisellechristell..
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Il s'appelle Saad. Si en Anglais cela veut dire "triste", en Arabe cela veut dire "espoir" et de l'espoir, ce jeune irakien en a à revendre. C'est pour cela qu'il fuit la violence de son pays après la mort de son père et d'autres êtres chers. Son souhait :se construire un foyer, un avenir, en Angleterre.Alors,comme des milliers d'autres clandestins, il entreprend le difficile voyage pour le lieu de ses rêves;un périple semé d'écueils, de misères,de rencontres,qui rappelle la périlleuse odyssée d'Ulysse.
Liberté, Egalité, Fraternité, c'est à cela que nous aurions envie de croire après la lecture de cette jolie histoire contée avec beaucoup d'humanité et de générosité par l'auteur chaleureux qu'est E.E Schmitt. Périple d'un émigré clandestin en quête d'une terre où il ferait bon vivre, cette odyssée moderne -jamais larmoyante- d'un Ulysse irakien fuyant le chaos de son pays, est un hymne à l'espérance, à la foi en ses rêves, malgré les frontières que les hommes dressent entre eux. Touchant.
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