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Histoire familiale et sportive, Pièce unique, l'étrange rancune d'une passionnée de football envers un nostalgique des Beatles, m'a plongé dans cette Coupe du Monde 1998 qui a tant marqué les esprits. Pourtant, Ludovic Talmond, le héros du troisième roman d'Alain Schmoll, ne connaît rien au foot. Malgré cela, lui, le Directeur délégué du prestigieux Groupe Talmond (parfums, produits de beauté…) a la responsabilité de la loge luxueuse réservée par son entreprise au Stade de France, durant ce Mondial, du 10 juin au 12 juillet 1998.
Hélas pour lui, c'est Sophie, sa soeur cadette, qui tient les rênes du Groupe Talmond dont leur mère assure la surveillance. Il a cinquante-six ans. Avec Lily, il en est à sa troisième épouse qui, curieusement, est partie il y a deux jours avec ses valises…
Afin de recevoir dignement leurs invités, Sophie exige qu'une femme soit présente aux côtés de son frère. Justement, celui-ci a repris contact, peu de temps avant, avec Danielle, sa grande amie de jeunesse, car il a besoin de ses compétences en japonais.
Pourquoi ? Pour acquérir une guitare, une Gibson J-160 E qui fut volée à John Lennon car Ludovic, collectionneur passionné, a vécu de très près les débuts, à Liverpool, de ceux qui deviendront les Beatles. Il a suivi la progression de leur carrière jusqu'au jour de la disparition de cet instrument mythique.
Ludovic a beau avoir les moyens, ce Kiyo Akamura possédant la fameuse guitare en réclame trois millions de dollars et Danielle est chargée de conclure les négociations par Ludovic !
Alain Schmoll, au fil des pages, en donnant la parole à ses deux principaux personnages, révèle peu à peu ce que fut leur vie – moments de bonheur mais aussi de grande douleur.
Pendant ce temps, la Coupe du Monde se déroule et chaque match au Stade de France leur donne l'occasion de se confronter à leur passé.
Ludovic est un parfait organisateur de réceptions grâce aux moyens financiers du Groupe Talmond. Danielle, de son côté, le complète efficacement grâce à sa parfaite connaissance du football. L'auteur, sans exagérer, nous remet en mémoire les matchs disputés à Paris.
Bien sûr, tout cela se passe dans un monde qui ne regarde pas à la dépense avec des privilégiés qui mangent, boivent, dansent et suivent quand même les matchs. Ce monde-là existe et l'auteur le met bien en scène, distillant les informations, les révélations, ménageant même de grosses surprises.
Sport au plus haut niveau avec la Coupe du Monde, artistes au succès planétaire avec les Beatles, monde des affaires et des relations publiques, tout cela n'évacue pas les plus basiques sentiments humains, l'amour et la mort.
Alain Schmoll a tout mis en scène remarquablement et je le remercie pour ce roman qui m'a permis de revivre des moments aussi intenses que cette finale remportée trois buts à zéro face au Brésil de Ronaldo… Merci Zidane !
Un épilogue complète utilement l'histoire indiquant ce que sont devenus nos deux héros en 2020, histoire de deux vies qui se sont croisées, éloignées, retrouvées sur un fond musical très rock'n'roll comme le chantait Gloria Gaynor, le Hermes House Band et l'équipe de France, en 1998 : I will survive ! Je survivrai !

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Si Ludovic Talmond, 56 ans, se retrouve le mercredi 10 juin 1998 au Stade de France, stade apparu il y a seulement quelques mois à St Denis, au Nord de Paris, pour le match d'ouverture du Mondial, ce n'est pourtant pas parce qu'il aime le foot, mais parce qu'il est au travail. Il est là en qualité de directeur délégué du Groupe bien connu dont il porte le nom, qui couvre tout le secteur de la parfumerie et du cosmétique, « chargé de recevoir nos invités dans la loge luxueuse que nous avons réservée pour les neuf matches de la compétition », la finale étant prévue le 12 juillet.
Chaque chapitre porte la date de chacun de ces neuf matches et se déroule lors de ces journées avec bien sûr en apothéose la fameuse finale qui clôt le roman !
L'épouse de Ludovic, Lily, ayant disparu du foyer depuis deux jours, Ludovic, sur les conseils de sa soeur Sophie fait appel à Danielle issue d'un milieu plus modeste, de Juifs algériens, qu'il connaît depuis les bancs du lycée Montaigne, à Paris, mais qu'il n'a pas revu depuis 1968.
Celle-ci, devenue éditrice, possède sa petite maison d'édition. de plus elle parle couramment le japonais et ainsi Ludovic va pouvoir profiter de ses compétences pour mener les négociations avec un certain Kiyo, détenteur d'une guitare ayant appartenu à John Lennon qu'il souhaite vendre, une Gibson J-160E ! Il faut dire que Ludovic est passionné par les Beatles qu'il a connus personnellement avant qu'ils ne deviennent ce groupe mythique et que, de plus, il est un collectionneur quasi obsessionnel, passion transmise par son grand-père. L'acquisition de cette Pièce unique va se révéler un véritable enjeu pour nos deux protagonistes Danielle et Ludovic.
Par de nombreuses remémorations et évocations de souvenirs, Alain Schmoll nous entraîne à la fois dans leurs vies respectives bien différentes mais néanmoins complémentaires. Dans ce retour dans le temps, Mai 1968 occupe une grande place, avec à la fois les événements qui ont eu lieu et leurs répercussions pour le groupe Talmond, mais aussi la politique algérienne menée par le Général de Gaulle et les agissements du SAC, Service d'action civique.
Il me semble, à la lecture de ce roman, que l'auteur ne peut être qu'un admirateur passionné des Beatles, tant il décrit dans le détail et à merveille l'ascension de ce quatuor musical britannique originaire de Liverpool. Et, s'il fait dire à son narrateur que le foot n'est pas sa tasse de thé, Alain Schmoll nous fait cependant revivre d'une manière assez originale, le parcours de l'équipe de France vers son premier titre mondial remporté à domicile qui n'est pas des plus aisés.
Avec beaucoup de psychologie, il croque de beaux portraits des deux héros ainsi que des autres personnages.
J'ai particulièrement aimé lorsque Ludovic a du se tourner vers de plus jeunes personnes lors du match Italie - Autriche, celui-ci ne semblant pas passionner les invités des loges. Il se retrouve alors seul représentant de l'état-major du Groupe et ce n'est pas pour lui déplaire. Il se sent enfin investi d'une mission dont il va d'ailleurs très bien s'acquitter, sachant faire la promo des produits de la société en vantant leurs bienfaits sur les sportifs, racontant des anecdotes tout en faisant partager sa passion pour la musique à son jeune public, citant Cliff Richard, n'hésitant pas à chanter, à se déhancher, mimant un jeu de guitare, pour en venir enfin à sa rencontre avec John Lennon en personne. Son auditoire rit, applaudit, bref, est conquis. Une séquence vraiment jouissive dans laquelle le naturel de notre homme s'exprime enfin.
Pièce unique permet de pénétrer au sein d'un grand Groupe et d'entrevoir quelques recettes pour le faire fructifier, dépensant une fortune pour des opérations de communication, telle la location de cette loge, ceci afin de remercier leurs Partenaires et ceux qui contribuent à sa réussite et à sa prospérité. Un bouquin que je trouve néanmoins un peu trop centré sur ces industriels, n'abordant à aucun moment les ouvriers qui sont pourtant, il me semble, au moins autant méritants que ces fameux invités !
L'intérêt de ce récit se trouve cependant dans la confrontation des souvenirs d'il y a trente ans entre cet homme et cette femme, attachants chacun à leur manière et il faut attendre la fin du roman pour enfin entrevoir des perspectives plutôt inattendues. Une fin que j'ai trouvée particulièrement excellente, réussie et surprenante au possible !
Je remercie Alain Schmoll pour m'avoir permis de découvrir ce roman très original et très rythmé.

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On est dans les hautes sphères du « buziness » avec Ludovic Talmond, fils aîné du patron mythique du groupe de produits de beauté Talmond. le papa est mort, la soeur gère la boîte et lui exécute ce que lui délègue sa soeur. A cinquante six ans, trois mariages, dont la conjointe du dernier de dix-huit ans sa cadette, vient de disparaître il y a deux jours. Nous sommes à Paris, à l'ouverture du Mondial de foot de 98 où le Groupe a organisé une invitation à divers matchs pour ses clients et relations VIP, et Ludo est chargée par la soeur d'accueillir ce petit monde Very Important avec champagne et blinis. Entre en scène Danielle, une passionnée de foot, une vieille copine de lycée de Ludo, entre autre éditrice de littérature japonaise . Ludo ne pige rien au foot , c'est un passionné de musique , plus précisément des Beatles. Et ces deux vont se retrouver autour d'une histoire de guitare, une “pièce unique “, ayant appartenu à John Lennon et qui se trouve au Japon.....Foot, Beatles, guitare, Japon......voilà un début qui promet une histoire originale !
Ainsi à travers Ludo on connaîtra les débuts du groupe mythique des Beatles à Liverpool, puisque il y sera en propre, on croisera Albert Camus par le biais du papa de Danielle,....et en suivra en direct d'une tribune de VIP du Stade de France le Mondial 98, que j'avais aussi suivi avec toute ma famille mes parents compris, en vacances, donc souvenirs, souvenirs.....Il y a une intrigue que l'auteur révèle peu à peu, que cette fois-ci j'ai vu venir ( à son premier livre non 😁 ) mais ce qui ne m'a pas pour autant empêchée de rester scotchée à l'histoire jusqu'à la fin.
Merci Alain.
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Et une, et deux, et trois étoiles et demi pour le troisième roman d'Alain Schmoll.
Qui ne saute pas, n'est pas… Suisse ! On se calme. Après la déconvenue helvète de la veille, on se sent chocolat. Comme il est plaisant alors de revivre la victoire de la coupe du Monde 98 sur la bande son de Gloria Gaynor.
Amis footeux, décrottez les crampons, enfilez les protège-tibia, séquence nostalgie !
Allergiques à tout ce qui court en short après un ballon, rassurez-vous, ce récit n'est pas réservé aux abonnés de l'Equipe.
Ludovic Talmond, héritier oisif d'un grand groupe de cosmétiques, aussi inconséquent que naïf, plus porté par sa passion des Beatles que par le travail, joue les utilités en accueillant les invités de la boîte familiale dirigée par sa soeur, dans une loge VIP du stade de France durant les rencontres de la coupe du monde. Très compétent en matière de futilités, il est à son aise quand il s'agit de mondanités et d'échanger autour de banalités.
Cet oisif qui ne vole pas aussi haut qu'il le voudrait a une obsession : acquérir par tous les moyens une guitare volée de John Lennon auprès d'un revendeur japonais au pédigrée douteux. Pourquoi pas. Chacun son truc me direz-vous. Il y en a bien certains qui tueraient pour un timbre, d'autres qui collectionnent les bouchons en liège ou les aventures. Les passe-temps pour ne pas voir le temps passer et les passions irrésistibles ne se discutent pas. Peu importe l'objet, c'est le désir qui compte. Notre homme a eu la chance de rencontrer les Beatles à l'orée de leur carrière durant sa jeunesse pendant qu'il s'encanaillait à Londres. Ceci explique cela. L'inverse marche aussi.
Pour parvenir à récupérer le précieux trésor, notre Gollum en smoking renoue avec une vieille amie, Danielle, qui a l'avantage de parler japonais et d'être passionnée de foot. Elle va le manipuler comme un osthéo désosseur.
Chaque chapitre du roman correspond à une date de match et le récit suit la compétition depuis cette loge. Cet évènement sert de décor à la description assez pathétique de la vie du sieur Talmond, à sa crédulité de collectionneur compulsif, à son narcissisme qui le rend aveugle aux sentiments des autres et à son besoin de reconnaissance dans un milieu aisé aux rapports biaisés.
Alain Schmoll offre une histoire originale, très bien construite où passé et présent s'entrecroisent dans une danse très bien coordonnée qui vient aérer l'unité de lieu. L'auteur maîtrise très bien l'art de la transition ce qui permet de conserver une grande fluidité dans le récit. Un plan sans accroc. Presque trop, puisque j'ai trouvé l'écriture un peu trop sage. Un peu plus d'effronterie dans la phrase aurait dopé l'intrigue à mon avis.
Son personnage est une tête à claques qui va en prendre quelques-unes pour mon plus grand plaisir et j'ai réservé mon empathie à Danielle dont la personnalité trouble est assez fascinante. J'ai également apprécié le dénouement qui sort de l'ordinaire.
Merci à l'auteur pour l'envoi de son dernier né. J'ai apprécié cette lecture même si je ne souffre pas de collectionite, mis à part pour les bouquins, les montres, les couteaux, les entorses, les chaussettes trouées, les stylos, les PV, les gueules de bois…
I will survive !
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Le thème du roman m'a un peu effrayée lorsque j'en ai pris connaissance : le foot, ce n'est pas ma tasse de thé ! Même si dans mes souvenirs, je ne sais plus comment je me suis retrouvée debout sur une table, devant l'écran installé pour l'occasion, un certain soir de juillet 1998, scandant Fabien ! Fabien ! vers un type dont je ne connaissais pas l'existence une heure trente plus tôt !
Justement c'est dans une des tribunes VIP du tout nouveau stade de France que se nouent l'intrigue de ce troisième roman d'Alain Schmoll. Des retrouvailles avec une amie d'enfance, qui malgré les émois d'adolescence et quelques épisodes plus douloureux de leur vie étudiante n'a pas obtenu le statut de femme de sa vie, marquent ces rencontres sportives. Ludovic s'est marié trois fois, il est l'héritier d'une entreprise, mais bénéficie d'un statut bancal. Il est aussi collectionneur, et lorsque la jeune femme lui propose de faire l'acquisition de la guitare volée de John Lennon, lui, le fan de la première heure, il ne résiste pas !

Pour les non-amateurs de football, pas d'inquiétude, si on revit les instants marquants qui firent des joueurs du mondial 98 des icônes internationales pour quelques années , on n'est pas envahi par le jeu lui-même et on assiste à la restitution de l'ambiance d'un stade, qui peut émouvoir les plus réticents.
Par ailleurs l‘intrigue entre Ludovic et Danielle est intéressante et le bilan de vie du personnage central est une leçon et un portrait presque iconique d'une génération.

L'ensemble est assez cinématographique et en tout cas, mais c'est juste mon opinion personnelle, j'ai un acteur tout trouvé pour le rôle principal .

Je remercie l'auteur pour m'avoir une nouvelle fois accordé sa confiance, et je renouvelle mes compliment pour ses qualités de narrateur, qui à chaque fois me font passer un bon moment
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Vous aimez le foot. Ce livre est fait pour vous ! Venez rejoindre Ludovic Talmond et suivre, depuis la loge qu'il a réservée dans le stade de France, tous les matches du Mondial 1998. Et faire la connaissance de Danielle, une amie perdue de vue depuis trente ans.

Alain Schmoll nous entraîne une nouvelle fois dans le sillage d'un héros masculin qui se laisse porter par les événements. En mêlant habilement foot, collectionnite aigüe et passion pour les Beatles, nous comprenons finalement pourquoi tous les personnages sont réunis pour un huis-clos étouffant. Vous serez surpris par une chute complètement inattendue.
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Tiens ! Une question... Êtes-vous plutôt Rolling Stones ou plutôt Beatles ? Je ne sais pas si cette question se pose encore aujourd'hui. Lorsqu'elle était à la mode, c'était au temps où ces deux groupes anglais mythiques tenaient le haut de l'affiche et ce n'était pas qu'une question de musique, c'était aussi pour dire un choix de vie... C'était une manière de se reconnaître et de s'identifier dans deux styles opposés : d'un côté les mauvais garçons, de l'autre les gendres idéaux...
Inutile de poser cette question à Ludovic Talmond, héritier d'un puissant groupe de produits de beauté, son coeur à lui penche depuis le début du côté du fameux quatuor de Liverpool. D'ailleurs il n'est pas peu fier de les avoir connus presque intimement alors qu'ils débutaient leur carrière et que Ludovic séjournait en Angleterre. Celui-ci faisait partie d'une bande de copains qui côtoyait de près les quatre musiciens, jusqu'à ce concert de Londres où John Lennon se fit voler sa guitare dans sa loge, une Gibson J-160E, excusez du peu, ce dernier entra alors dans une rage folle, sa confiance en prit un coup et dès lors, il n'était plus question pour personne d'approcher les Beatles dans les coulisses de manière aussi familière qu'auparavant...
Outre sa passion pour les Beatles et un poste de directeur délégué au sein du Groupe Talmond qui est plus une fonction potiche car c'est sa soeur Sophie qui pilote les intérêts du Groupe, Ludovic collectionne les objets de toutes sortes, soldats de plomb, armes anciennes, antiquités et aussi des instruments de musique des années soixante. Son existence est plutôt oisive.
Nous sommes en juin 1998 et la soeur de Ludovic décide de lui confier la responsabilité d'une loge luxueuse du stade de France lors du Mondial 1998 pour recevoir les VIP et faire la promotion des produits du Groupe Talmond en vitrine de l'événement mondial, lui qui ne connaît rien au football, le comble !
C'est à ce même moment que deux événements vont bousculer cette tranche de vie particulière.
Ludovic apprend qu'une guitare ayant appartenu à John Lennon est à vendre à Tokyo. Pas de doute pour lui, il s'agit bien de la fameuse Gibson disparue mystérieusement en 1963...
Au même moment, le hasard fait surgir Danielle dans ces coulisses sportives, vieille connaissance de Ludovic depuis l'enfance mais ils ne sont pas vus depuis trente ans. Elle est désormais éditrice de littérature japonaise, maîtrisant parfaitement la culture nipponne.
Passionnée de football, elle est particulièrement ravie lorsque Ludovic, sur les conseils de sa soeur, lui propose d'être au premier plan dans l'animation de cette loge de luxe.
A la faveur de cette amitié qui refait surface, il charge alors Danielle de mener la transaction pour acquérir la guitare tant convoitée, puisqu'elle connaît bien le Japon et pratique sa langue...
N'étant pas footeux pour deux sous bien qu'ayant été grisé par la liesse qui suivit cette formidable victoire des Bleus en 1998, mes craintes se sont vite dissipées. La dramaturgie de cette Coupe du Monde en toile de fond sert l'intrigue qui se noue dans ses retrouvailles de deux amis d'enfance, avec les joies, l'émotion des souvenirs qui refait surface, mais aussi une sorte d'amertume, des choses non dites qui semblent vouloir se dénouer, la douleur aussi, plus loin au fond du paysage. de l'amertume à la rancune, le chemin n'est jamais éloigné. La psychologie des personnages principaux est magnifiquement dépeinte dans un récit qui monte de plus en plus en intensité au fur et à mesure que le passé devient plus clair, que les zones d'ombre s'estompent. Ces personnages sont campés avec force, dans leurs confrontations avec les souvenirs du passé, la certitude, la force qu'ils affichent aux premières pages de ce récit laissent peu à peu la place aux doutes, aux aspérités qui me les ont rendus de plus en plus attachants.
C'est un récit qui ne manque pas de sel, mené dans un rythme fluide et soutenu jusqu'au dénouement final, un certain dimanche 12 juillet 1998...
J'ai aimé ce roman que je n'ai pas lâché depuis le début de ma lecture. Les chapitre se succèdent au rythme de neuf dates, celles des rencontres de cette fameuse équipe nationale qui allait progressivement s'envoler vers le titre mondial.
Mais Pièce unique n'est pas un livre sur la Coupe du Monde 1998, ni sur le destin fabuleux des Beatles. Ne serait-ce pas une histoire d'amour tout simplement ? Et quand je dis tout simplement, c'est avec un soupçon d'ironie bien sûr...
Alors, êtes-vous plutôt Rolling Stones ou plutôt Beatles ?
Je n'ai aucun doute s'agissant de l'auteur qui nous fait entrer aussi de manière fouillée dans les coulisses de l'histoire des quatre garçons dans le vent.
Pièce unique est le troisième roman de quelqu'un que beaucoup d'entre nous connaissent ici, Alain Schmoll, ami Babelio que je remercie pour m'avoir permis de découvrir ce roman séduisant et inattendu.
Love, love me do,
You know I love you,
I'll always bet rue,
So please, love me do-o
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Typiquement le genre de livre difficile à commenter.... Je l'ai aimé, c'est évident. J'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce roman. Mais que dire pour vous tenter mais sans en déflorer l'essentiel ?
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Disons un roman autour d'une guitare perdue de John Lennon et de la coupe du monde de foot 1998. Dis comme ça, ça pourrait rebuter... quelqu'un comme moi qui n'aime ni le foot et qui n'est pas fan des Beatles ! Alors sachez que ce roman je l'ai dévoré. J'ai adoré le personnage central, Ludovic, que j'ai aimé, que j'ai détesté, que j'ai aimé détester, que j'ai détesté aimer. Enfin vous m'avez comprise ! Dans ce livre on n'est pas dans le binaire noir/blanc, l'auteur joue sur toutes les nuances des personnalités collant ainsi au plus près de la réalité. Avec ses hauts et ses bas, ses cruautés, ses joies, ses vengeances....
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Je suis heureuse d'avoir pu découvrir ce livre, j'en remercie donc l'auteur qui se cache sur babelio sous les traits d'une petite chouette..... Merci !
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Et pourtant la coupe du monde de foot 1998... Pour moi c'est synonyme de gare de Lille bloquée par les CRS pour empêcher les supporters anglais sans billet d'aller au stade de Lens. On était juste après le guet-apens contre les gendarmes au cours du quel le pauvre David Nivel (je me souviens encore de son nom) a été lynché. Et moi étudiante me demandant comment j'allais rentrer chez moi coincée, entre supporters anglais pas vraiment amicaux et CRS nerveux après ce qui s'était passé..... Déjà que le foot me tentait moyen.....
Juste pour dire que la coupe du monde peut ne pas être un bon souvenir, le livre reste addictif !
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« Pièce unique », comédie romantique, tendance Hollywood-sur-Seine. Ils étaient amis quand tout les opposait. Ron vs Hermione, goy vs juive, CRS S!S! vs étudiants diants! diants!, fils de bonne famille beatlesmaniaque vs intello accro au ballon rond. Alors que la vie les a séparés et que le hasard (ou pas) les remet en présence, vont-ils enfin régler leurs comptes ou tomber dans les bras l'un de l'autre et (éventuellement) coucher ensemble ?
Indice: l'essentiel de l'histoire se déroule pendant la coupe du monde 98, celle que l'équipe de France parvint cahin-caha et après moult péripéties à gagner.
Car Ludo est un spectateur, dans les gradins du Stade de France comme dans la vie. Il attend des autres qu'ils prennent des initiatives et se contente de se laisser ballotter par les circonstances entre deux excursions dans ses souvenirs. Ludo n'est d'ailleurs même pas capable de vivre dans le passé: il transforme ses souvenirs en discours pour se faire le chroniqueur de lui-même. Quand des enfants viennent assister à un match, il les détourne vite du présent pour leur conter un passé qui est à peine le sien tant il prend soin de le faire entrer dans L Histoire.
Ludo raconte sa vie comme Stéphane Bern nous ouvrirait les portes d'un château pas franchement prestigieux mais témoin de son époque. Pas moyen de faire un pas sans se prendre une leçon. Et c'est quoi la « ola ». Et que « Beatles » vient de « beetle » (avec deux e). Et que « mancunien » veut dire « habitant de Manchester ». Et que dans les années 60 on faisait des « compositions » à l'école. Et comme on n'est jamais trop didactique, après un point d'interrogation, Ludo précise: « Je pose la question. »
Alors, bien sûr, Ludo se fait bousculer par les femmes, qui se glissent dans son lit (il est assez riche pour plaire), qui le houspillent et tentent désespérément d'obtenir de lui une réaction. Obtenir ? Ludo ne donne jamais, il amasse et collectionne, comme le titre l'indique, les pièces uniques. Il ne donne rien, ni même ne prête son attention. Tandis que le lecteur (et sans doute plus encore la lectrice) se désespère de son aveuglement, les personnages autour de Ludo font ce qu'ils peuvent pour lui dessiller les paupières : aveux tardifs (la mère), outing (l'épouse), caprices (l'ex), insolence (le chauffeur).
Il faudra une escroquerie hautement improbable pour que Ludo soit joué et gagné au D. de Danielle. Et sans doute le charme de cette romance tient-il en partie du contraste entre un récit saturé d'informations et la grande question existentielle de tous ceux qui n'aiment pas, et à laquelle il n'est nulle réponse : « Mais qu'est-ce qu'elle lui trouve? »
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Envie de revivre l'épopée de l'équipe de France de football dans ce qui fut son tout premier triomphe mondial ?
Envie d'en ressentir à nouveau les frissons ?
Vous vous souvenez de ce fameux 12 juillet 1998 ?
Moi, oui, très bien puisque... je travaillais.
Je n'ai donc pas pu participer à la liesse populaire qui a suivi ce fantastique 3-0.
Mais revenons à l'objet de ces quelques lignes.
Alain Schmoll vous invite au Stade de France.
C'est dans le huis clos de la loge de la Société Talmond que vous allez vibrer, soulever quelques coupes de champagne, grignoter quelques amuse-gueules, crier, danser au son du fameux "I will survive" de Gloria.
C'est Ludovic, le fils Talmond, qui vous accueille.
Rien à dire, il a mis les petits plats dans les grands.
Pourtant, le foot, lui, ce n'est pas sa tasse de thé, je dirais même, vulgairement, qu'il n'en a rien à foutre...
Mais bon, il faut bien faire le job.
Grands patrons, politiques de tous bords, anciennes stars du ballon rond et autres personnalités, il se plie aux courbettes et faux sourires hypocrites.
Business is business.
Ses passions, à lui ?
Ses collections et... la musique.
Notamment un groupe britannique qui déferla sur le monde du rock dans les années soixante, les Beatles. Ça vous dit quelque chose ?
Voilà que notre bon Ludovic, apprend qu'une guitare, volée il y a bien longtemps à John Lennon, réapparaît sur le marché et c'est à lui qu'on la propose.
Pour la récupérer, il a besoin d'aide.
Il ne voit qu'une personne pour ça. Danielle. Une amie. Enfin, une ancienne amie. Trente ans qu'ils ne se sont pas vus. Mais, Ludovic n'a pas de scrupules et... pas de mémoire,  apparemment.
Commence alors un jeu du chat et de la souris entre ces deux personnages.
Ludo, prêt à tout pour arriver à ses fins, mais à moindres frais.
Danielle... Ah oui, Danielle, elle est bien mystérieuse, que cache-t-elle ?
Schmoll nous explique tout, il fouille le passé de ses protagonistes et au fil des pages dévoile leurs secrets les plus intimes.
Vous l'aurez compris, la coupe du monde de football ne sert que de décor, ou d'interlude pour tempérer, intelligemment, notre lecture.
Si l'auteur nous faire revivre quelques moments inoubliables de cette compétition, là n'est pas le sujet principal.
Dans cette chasse au trésor, Ludovic réussira-t-il à mettre la main sur cette Pièce unique ?
Et si oui, à quel prix ?
Une guitare et un ballon rond, pour un roman original...





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