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3,17

sur 119 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Autant le dire d'emblée : je l'ai lu d'une traite. Il est court certes mais cette écriture ciselée, presque télégraphique, nous emporte. Il semble que ce livre soit quelque peu autobiographique, notamment de celle qui reste. L'autrice m'a rappelé mes études, métro Vavin, le jardin du Luxembourg, Port-Royal ; et tous ces fils à papa, la raie sur le côté, tous la même, et ce même barbour qu'ils portent comme un signe distinctif masculin d'appartenance à un monde vieillissant qui cherche à garder ses valeurs, son entre-soi. Pour le conformisme féminin, il suffit de lire l'inventaire de ce livre, c'est risible et tellement juste. Ces rallyes d'un autre temps, cette compétition à être toujours mieux ou meilleur. J'ai adoré cette description du conformisme bourgeois, de cette condition féminine attendue. On a tous croisé de ces vies photocopies-clichés.
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Héloïse et Esther sont amies d'enfance.
Elles se sont rencontrées en sixième au lycée privé de leur quartier, celui du 6e arrondissement de Paris, près du Jardin du Luxembourg.
Si une étude sociologique, fort intéressante, montre que malgré les apparences, elles n'appartiennent pas au même milieu social, elles resteront proches pendant des décennies.
Malgré les études brillantes et les larges moyens financiers, elles seront modélisées par leur condition de femmes et seront confrontées à la discrimination professionnelle.
À l'aube de la cinquantaine, elles seront à leur ultime rendez-vous, celui qui ne s'occupe pas des immeubles chics ou des vacances à Porquerolles.
Un joli récit qui montre que le chagrin et le malheur existent aussi pour ceux qui sont nés avec une cuillère d'argent dans la bouche, cuillère qui n'empêche pas les amitiés sincères et fusionnelles.
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Un nouveau roman de Colombe Schneck, je ne pouvais pas passer à côté ! J'adore son écriture.
Esther et Héloïse sont devenues amies au collèges, elles se ressemblent. Elles fréquentent l'école alsacienne, une école privée parisienne. La narratrice, s'improvisant enquêtrice en sociologie, raconte leur enfance, puis adolescence dans un milieu aisé et les suit tout au long de leur vie. Elle compare leur environnement familial et nous explique que ce sont deux bourgeoises mais avec des nuances.
« Grâce à une plus fine observation, l'enquêtrice décèlera que, d'un strict point de vue sociologique, il existe entre ces deux petites bourgeoises de l'après 1968 des différences importantes.
A Héloïse, on apprend, au petit-déjeuner, à utiliser un couteau à beurre pour se servir un morceau de beurre, qu'il faut poser non directement sur le pain, mais d'abord sur une petite assiette, à utiliser son propre couteau ensuite pour étaler le beurre sur le pain. Esther ne voit aucun inconvénient à utiliser son couteau, à le plonger dans le joli ramequin en argent ramené du Silver Vaults de Londres, pour ensuite l'étaler sur sa tartine, elle fait de même avec la confiture. Bref, elle est mignonne mais n'a aucune éducation. »
« Les parents d'Héloïse appartiennent à la grande bourgeoisie, à l'aristocratie par sa mère, quand l'origine sociale d'Esther est incertaine (immigrants juifs d'Europe de l'Est dont les enfants ont bénéficié d'une éducation publique de qualité). »
« Elles pensent que leur vie est normale, moyenne, équivalente à celle de nombreux Français, ni plus ni moins.
Plus petite, Esther s'est même demandé si elle n'appartenait pas à la catégorie « plouc », invitée à déjeuner chez la petite X, la mère de son amie lui avait demandé son nom de famille, puis celui de sa mère, et avait hoché la tête de gauche à droite, elle n'avait jamais entendu parler de cette famille, elle était allée vérifier dans le Bottin mondain, puis dans le Who's Who, rien. »
Si parfois elles se perdent de vue, séparées par leur vie (études, vie professionnelle, mariage, enfants, …), elles finissent toujours par se retrouver. Jusqu'au jour où Héloïse annonce à Esther qu'elle a un cancer. Esther se rend compte que ce n'est pas si facile, évident d'être amie avec quelqu'un de malade, en sursis. Alors qu'Héloïse paraît insouciante, a un nouvel amoureux, profite de la vie et voyage, Esther n'arrive pas à prendre de recul, sa vie amoureuse est un désastre.
« Héloïse et Esther se connaissent depuis qu'elles ont onze ans. Ensemble, c'est ce sujet, l'amour, plus que les élections, plus que le réchauffement climatique, plus que l'avenir du monde, qui leur importait. Elles n'étaient pas des filles cool, engagées, militantes, elles étaient des filles qui recherchaient l'amour des garçons. »
Il y a quelques passages plus féministes, sur les différences de salaires, sur les femmes travaillant et élevant les enfants, gérant tout le quotidien, fatiguées, alors que les maris rentrent tard et ont des exigences.
« L'enquêtrice, qui n'a pas pris sa retraite, passe une tête. Elle est déçue, elle espérait qu'Héloïse et Esther, vu leur éducation, vu leurs diplômes, vu leur milieu, vu leurs relations, échapperaient à leur condition de femmes, d'épouses, de mères. Elles ont trente, trente-cinq, quarante ans, la tête baissée, les épaules ramenées devant elles, elles sont silencieuses et écrasées. Elle en était persuadée, grâce à leur statut social, l'argent, elles seraient plus libres, moins aveugles, leurs maris plus modernes, le système moins étouffant pour elles, et elles seraient capables de se révolter, de trouver une autre place. L'argent et la classe n'y font rien, elles sont essorées par leur genre. »
Un roman court (147 pages) qui laisse plutôt le goût d'un livre dédié à une amie partie top tôt, d'ailleurs il est dédicacé « à la mémoire de mon amie Emmanuelle (1966-2018) ». Vous l'aurez compris, Esther est le double de Colombe Schneck.
Merci Netgalley et Stock pour cette lecture
Lien : https://joellebooks.fr/2021/..
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J'ai aimé le style d'écriture choisi pour ce petit roman. La structure est intéressante : deux parties bien distinctes, pleines de vérités, au sujet de l'amitié entre Esther et Héloïse.
L'enfance, les années qui passent au gré des routines, la maladie, l'espoir,... La vie, la vraie.
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Ce court roman de C. Schneck raconte l'amitié d'Héloïse et Esther, deux petites bourgeoises qui se sont connues dès 11 ans sur les bancs de l'école Alsacienne à Paris.
L'auteure évoque simplement cette belle amitié en portant un regard distancié sur la vie de ces femmes privilégiées qui n'échappent pas malgré tout à la jalousie, l'habitude, la médiocrité du quotidien. Même s'il a le mérite de peindre la banalité de ces vies, le style documentaire m'a empêchée d'adhérer totalement à l'histoire de ces femmes. J'ai  davantage été touchée par la deuxième partie qui évoque la maladie d'Héloïse dans ce même style épuré mais émouvant car il nous rappelle qu'aucun privilège ne prévaut devant la mort.
Merci aux éditions Stock et à Netgalley de m'avoir accordé cette lecture.
#Deuxpetitesbourgeoises #NetGalleyFrance
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Petit format, 147 pages, dommage, les deux petites bourgeoises auraient mérité un plus ample développement, comme si l'auteur n'avait pas osé aller plus loin que de simples souvenirs anecdotiques et quelques faits marquants. de même des réflexions intéressantes comme entrée en matière se réduisent à un énoncé lapidaire. Une vérité ne doit pas se suffire à elle même elle doit être démontrée et argumentée. S'agissant d'une histoire vécue et intime, un voile de pudeur a peut être mis des limites à la bonne volonté de Colombe Schneck qui fit pourtant le choix d'écrire.

Trois thèmes.
Une description du monde bourgeois.
Une amitié. Héloïse et Esther.
Une mort prématurée.

Le monde bourgeois.
Appartements haussmanniens je suppose près du jardin du Luxembourg, école Alsacienne, des marques celles que l'on porte et celles imprégnées de vulgarité et d'arrivisme, ce qui doit être fait, ce qui ne doit pas être fait. Des sous bien sûr, y a t il un seuil ?
Bref, ce sujet manque de développement, qu'est ce qu'être bourgeois ? Parle t on encore comme cela. Y a t il correspondance avec les bourgeois du moyen âge , les bourgeois de Calais, la bourgeoisie révolutionnaire de 1789, les bourgeois de Marx ou l'immobilisme bourgeois des années De Gaulle campant sur privilèges acquis et non partage.
Petit tour Larousse : personne conformiste et sans idéal, préoccupée de son seul confort matériel.
Passons.

Une amitié.
Un peu trop rapide également. Quelques situations, quelques dialogues. Comment naît une amitié, qu'est ce qui la fonde, en quoi se différencie t elle d'une simple camaraderie ou d'amitiés internet qui se multiplient par centaines. Ah cette tendance actuelle qui consiste à dénaturer le sens des mots. Bref, Héloïse et Esther sont de bonnes amies et seront toujours là l'une pour l'autre. Pourquoi ? Retour de boucle, pourquoi sont elles amies.

La mort dans l'âme.
Il ne s'agit pas de faire larmoyer dans les chaumières, ce qui n'est pas interdit, mais et je reviens sur une supposée pudeur les quelques 20-30 pages sont bien courtes.

Quelques remarques.
Opposer amour et amitié ne me paraît pas judicieux. Il faut savoir conjuguer les deux. Et si Héloïse et Esther sont pauvres ou riches en amours au choix du lecteur, si l'amitié compense elle ne doit pas primer. Un père volage, cela peut expliquer bien des mauvais choix.

Mort. Laissons les curés tranquilles avec leur message d'espoir, ils ne vont tout de même pas dire un de perdu dix de retrouvés.
De nos morts, il reste des images floues, des éclats trop rapides, des souvenirs déjà déformés et leur affection vivante en nous.
Un peu court, je crois, je me rappelle, repenser à ce que la personne pouvait vous dire pour vous aider à mieux vivre .

Pourquoi petites et cette affreuse couverture.

Deux petites Bourgeoises. Un livre qui aurait eu beaucoup de charme si Colombe Schneck lui en avait donné un peu plus. Héloïse et Esther devaient en avoir beaucoup et c'est ce que je retiens.
Comme tout le monde les petites bourgeoises ont le droit de vivre. Ce qui compte c'est ce que chacun fera de sa vie.
Trois étoiles plus une pour Héloïse.
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Une ode à l'amitié, au temps qui passe et aux chemins que l'on prend au fil des années.
Héloïse et Esther ont été élevées dans un cadre aisé mais cela ne signifie pas que la vie est plus simple.
Cette courte lecture est émouvante et engage à profiter de chaque instant.
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Ah la bourgeoisie! C'est normalement un synonyme de conformité et d'ennui absolu et pourtant ça continue à nous fasciner...
(Team Start-Rite forever, toi même tu sais).

J'aime beaucoup le style de @colombeschneck . Les phrases sont courtes, presque heurtées, on entre dans la tête des personnages.

Ici il n'y en a que deux. Les autres sont évoqués, à peine dessinés. Ici on parle d'Heloise et d'Esther. Elles habitent du côté du Jardin du Luxembourg, elles vont à l'école Alsacienne. Elles trouvent ça parfaitement normal, elles ne connaissent que ça. Et pourtant...

C'est une histoire de femmes, une histoire d'amitié, une histoire d'identité aussi. Comment être soi-même quand la norme est si puissante? Ça s appelle les injonctions contradictoires...

Un livre qui se lit très vite, presque comme si Heloise et Esther nous faisaient leurs confidences en terrasse, quelque part dans le VIe arrondissement.

A lire en twin-set cachemire, évidemment.
Lien : https://www.instagram.com/tu..
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Un roman agréable, court et efficace.

« Héloïse et Esther, deux fillettes bien nées et bien élevées. Elles se ressemblent et sont pourtant différentes. Une rencontre au collège, une vie ensemble avec ses hauts et ses bas. Une belle histoire d'amitié née entre deux enfants, deux petites bourgeoises, et qui grandit au fil des années. Une histoire avant tout humaine. »

A savourer en quelques heures.
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Deux amies grandissent et évoluent dans le microcosme (luxem)bourgeois de paris, dans les années 90, à la prestigieuse école alsacienne. Héloïse et Esther se connaissent depuis l'enfance. On pourrait penser qu'elles sont les mêmes, même visage fin, même élégance discrète, même appartement cossu, même école privée. Mais, à bien les observer comme la narratrice enquêtrice, il en va un peu différemment. Les parents d'Esther seraient un peu plus ouverts, peut-être par leurs origines étrangères.

Un écriture ciselée, précise, qui reste plutôt dans l'analytique que le romancier. Les bourgeoises ne sauraient être des stéréotypes. Ces deux-là mènent leurs vies avec conformisme, ambitions, habitude du confort, acceptation de la domination patriarcale mais aussi parfois un sens du sacrifice sans plainte, la lutte contre la maladie, et un sens de l'amitié indéfectible. Colombe Schneck réussit à nous les faire aimer ces deux petites bourgeoises pourries gâtées.

J'ai aimé lire leur progression, leur évolution, guidées par les destinées familiales et les attentes sociales, par leur acceptation des efforts nécessaires, parfois par leur conscience claire. Et puis, il a fallu constater l'étau qui se resserrait, non pas d'abord par la maladie qui touche Héloïse, mais par le machisme de la société et l'absence de lutte féministe.

(.......)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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