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sur 116 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
19 août 1991, un cortège de trois voitures passe dans la rue où Gavin est en train de réparer son vélo rouge, avec sa cousine Angela. Il s'agit du rabbin Yosef Lifsh, qui se rend à la synagogue et de son escorte. le feu passe à l'orange alors que les deux premières voitures sont passés, le chauffeur de la troisième décide de suivre provoquant un accident dramatique : Gavin va y laisser sa vie et Angela aura les jambes brisées.

Les secours ont été appelés : ambulances privées, publiques mais c'est trop tard pour Gavin, et les esprits s'échauffent, pour les habitants du quartier toutes sortes de rumeurs se propagent comme une traînée de poudre : l'ambulance aurait préféré emmener le chauffeur blessé, c'est une faute, le chauffeur était ivre, il n'avait pas le permis, il a fait exprès de tuer l'enfant…

Les magasins juifs sont pillés, un touriste juif qui passait par là est tabassé à mort, avec des slogans ahurissants tels que « vive Hitler », « à mort les juifs » etc. Galvin est Noir donc c'est forcément un acte volontaire…

Dans ce quartier de Crown Heights, les deux communautés ont toujours cohabité sans problèmes particulier, mais la mort de l'enfant va déclencher une montée de haine, alimentée par des jeunes Noirs qui veulent en découdre et transforme la vérité, puis les journalistes.

Une jeune étudiante Esther tente de mener son enquête, n'hésitant pas à se rendre sur les lieux, à rencontrer des personnalités du moment, tel Frederick, professeur de littérature à l'université, passionné par « Madame Bovary » qu'il tente de faire découvrir à ses étudiants. C'est un professeur apprécié qui a été nommé à ce poste parce qu'il fallait des professeurs noirs à l'université et certains sont choqués qu'il puisse enseigner Flaubert, car ce n'est pas ce genre de littérature que « devrait enseigner un Noir ».

Esther est juive, sa famille, originaire de Kichinev, a dû fuir les pogroms en Ukraine, et dans la famille personne n'en parle, ou du moins Esther n'a pas envie d'en savoir plus sur la tragédie familiale, mais comment réussir sa vie quand on nie ses racines, c'est ce que tente de lui faire comprendre Frederick.

Esther et Frederick tombent amoureux, mais il est marié, a des scrupules vis-à-vis de sa femme et de leur fille et surtout, il est plus âgé qu'Esther. Ce couple Noir-Juive entre en résonance avec la situation dans le quartier, car la violence ne frappe pas que les noirs des quartiers défavorisés, et le statut de professeur ne met pas à l'abri de dérapages policiers.

L'auteure fait souvent référence à James Baldwin, à Philip Roth et aussi à un écrivain « russo-ukrainien » que j'apprécie beaucoup : Vladimir Korolenko en évoquant un de ses textes sur le pogrom de 1903 à Kichinev :

« Vladimir Korolenko se demande comment un voisin peut se transformer en monstre. Comment les « retenues ordinaires de civilisation peuvent disparaître aussi rapidement ». Vladimir Korolenko n'offre pas de réponse. »

J'ai beaucoup aimé ce roman, la mise en parallèle d'un accident mortel qui dégénère en haine sur fond de discrimination raciale, qui gangrène à tous les niveaux. Je mets deux bémols : d'une part, l'idylle entre Esther et Frederick, leurs tourments intimes, sont un peu fade par rapport à ce qui se passe dans le quartier, mais l'exercice est difficile, on a toujours tendance à préférer le sujet principal.

Quant au second bémol : Colombe Schneck a choisi de varier les moments, les dates dans sa narration, tantôt on est dans le passé, tantôt dans le futur par rapport à l'accident et je trouve que cela n'apporte rien de plus au texte, si ce n'est stimuler la vigilance du lecteur. Je précise que ce sont de petits bémols, l'exercice étant difficile.

L'auteure présente son roman comme une histoire d'amour sur fond d'émeutes sociales, mais je trouve que c'est beaucoup plus qu'une simple histoire d'amour, à mon avis. C'est le premier livre de Colombe Schneck que je lis. Certes, j'ai suivi sa carrière de journaliste mais je remettais toujours à plus tard, la découverte de son oeuvre littéraire notamment « La réparation », consacrée à la déportation des membres de sa famille…

Un immense merci à NetGalley et aux éditions Stock qui m'ont permis de découvrir ce livre et de commencer à parcourir l'oeuvre littéraire de Colombe Schneck.

#NuitsdétéàBrooklyn #NetGalleyFrance
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Un été à New York

En 1991, une jeune journaliste est envoyée à New York au moment où un acte antisémite enflamme Brooklyn. Vingt-cinq ans plus tard, Colombe Schneck s'en souvient. Mais ces «nuits d'été à Brooklyn» sont aussi celles passées dans les bras de Frederick.

Après s'être intéressée à sa famille, notamment avec l'émouvant «Les guerres de mon père», Colombe Schneck s'est plongée dans sa propre biographie. Après «La tendresse du crawl» et l'histoire d'amour avec Gabriel, elle se remémore l'année 1991 et ses débuts dans le journalisme. La romancière se cache en effet à peine derrière le personnage d'Esther Rosen, envoyée à New York pour y faire ses armes. La jeune fille qui découvre la grosse pomme ne va pas tarder à pouvoir montrer ses qualités de reporter puisque le 19 août, un fait divers dramatique se produit à Crown ¬Heights, un quartier de Brooklyn. C'est la description des faits, avec toutes les précautions d'usage – comme le ferait le représentant d'une agence de presse – qui ouvre le roman. ¬Pour ne pas perdre de vue la voiture du rabbin, Yosef ¬Lifsh qui le suit, accélère au feu orange. La collision qui suit fait déraper sa voiture, provoquant la mort de ¬Gavin, 7 ans, malgré les secours arrivés très vite sur place. Très vite, les rumeurs gagnent le quartier, suivis par des cris de vengeance: «On n'en peut plus. Les Juifs obtiennent tout ce qu'ils veulent. Ils tuent nos enfants. Nous n'obtenons ni la justice ni le respect.» Dans ce quartier où domine une communauté noire, en majorité afro-antillaise, vivent également quelques 20000 juifs. L'un d'entre eux, Yankel Rosenbaum, étudiant en histoire à l'université de Melbourne, a la mauvaise idée de se promener sur Brooklyn Avenue. Il est À 23 h 20 lorsqu'un petit groupe l'attrape, le bat et le poignarde à mort. Son assassin présumé est arrêté quinze minutes après par la police. «Tout au long de cette première nuit, une foule, en majorité des adolescents, crie dans les rues de Crown Heights Juifs! Juifs! Juifs!»
Au-delà du drame, c'est bien entendu l'occasion pour la jeune journaliste d'essayer de mieux connaître cette histoire, de tenter de la comprendre, de rendre compte de cet antisémitisme. Si elle est partie en Amérique pour essayer d'oublier sa famille, dont une partie est morte à Auschwitz, c'est raté. On imagine le choc, d'autant que les jours qui suivent sont loin d'apaiser la situation. Les révélations sur le rôle de la police, sur les règles en vigueur au sein des communautés et les suites juridiques vont tout au contraire attiser la colère.
Le réconfort, Esther va le chercher dans les bras de Frederick Armitage, issu lui de la bourgeoisie afro-américaine de Chicago. Elle a rencontré ce spécialiste de Flaubert à l'université et, malgré les vingt ans qui les séparent, veut croire à une belle histoire d'amour. D'ailleurs, en parlant de Flaubert, leur éducation sentimentale pourrait ressembler à l'inverse de Madame Bovary. Frederick s'ennuie dans son couple et va chercher dans ses amours clandestines une fraîcheur oubliée.
En attendant que tombent les masques et que les illusions s'envolent, chacun peut «profiter» de l'autre, partager ses fantasmes et ses réflexions. Sur la communauté juive, sur la communauté noire.
C'est avec vingt-cinq ans de recul qu'Esther tente de comprendre pourquoi la belle histoire s'est arrêtée, pourquoi leur rêve d'émancipation n'est resté qu'un rêve.
Réussissant une fois encore à mêler l'intime à l'analyse de la société, Colombe Schneck démonte avec brio les rouages d'un système au sein duquel racisme et antisémitisme s'inscrivent comme des «invariants» auprès de communautés fragiles. Ce faisant, elle rejoint Cloé Korman dans la réflexion proposée avec Tu ressembles à une juive: «il faut penser la solidarité entre les luttes contre le racisme et contre l'antisémitisme, et mener ces combats de façon tolérante et pluraliste, en surmontant les divisions liées à nos origines sociales et culturelles». En mettant en miroir les émeutes de 1991 et l'actualité récente, ce roman prouve que le combat est loin d'être gagné.

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Colombe Schneck nous transporte dans le quartier de Brooklyn, été 1991.

Le roman s'ouvre sur une description éloquente et efficace, d'un terrible drame - la mort d'un jeune Noir, renversé par le cortège d'un rabbin, leader iconique des loubavitchs - et dès les premières pages, on prend une claque. Cet accident sera suivi de trois jours d'émeutes antisémites. le quartier de Crown Heights, Brooklyn, devient le théâtre d'affrontements déchirants entre les communautés juives et afro-américaines locales. Des "Vive Hitler" résonnent dans les rues.
« On n'en peut plus. Les Juifs obtiennent tout ce qu'ils veulent. Ils tuent nos enfants. Nous n'obtenons ni la justice ni le respect. »
La fièvre antisémite fond sur ce quartier.
« La peur est la poudre et la haine est la mèche. le dogme, en dernière instance, n'est que l'allumette qui y met le feu. » écrivait très justement Carlos Ruiz Zafón dans le Jeu de l'ange (2008).

Esther Rosen, une jeune journaliste stagiaire est envoyée à New York pour enquêter sur ces émeutes et comprendre ce conflit entre deux communautés qui vivent dans le même quartier. Elle apprivoise le New York des années 90 et fait la rencontre de Frederick Armitage un homme noir américain, professeur de littérature française à New York University. On observe ces deux personnages dans leur relation adultère, dangereuse et fragile. Des personnages de fiction, tout droit sortis du monde réel; la touche personnelle de Colombe Schneck est palpable.
Témoignage bouleversant sur la condition des Noirs aux Etats-Unis, sur leur peur d'être toujours suspecté.

« Ne pas parler trop fort, ne pas courir dans la rue sous peine d'être en danger, s'écarter quand il voyait une femme blanche devant lui afin de ne pas l'effrayer, ne jamais se faire remarquer ni risquer d'être arrêté par un policier. Il était constamment, quoi qu'il fasse, suspect. Et si par grand malheur il était arrêté, il fallait baisser la tête et toujours répondre « Yes sir ». »

Une enquête politique et sociale bien menée, un roman d'amour aussi.
Une construction remarquable, qui tient en haleine, qui émeut, qui touche.

N'y a t-il pas une place pour tous ? Peu importe les croyances, la couleur de peau, n'avons-nous pas TOUS le droit de vivre autrement que dans la peur ? Haine, vengeance, peur : des mots sombres, ancrés dans notre monde noir et dur. A quand un monde sécurisant et doux, ouvert et tolérant ?

« Un Noir n'a t-il pas des yeux ? Un Noir n'a t-il pas, comme un Blanc, des mains, des organes, des dimensions, des sens, des affections, des passions ? N'est-il pas nourri de la même nourriture, blessé par les mêmes armes, sujet aux mêmes maladies, guéri par les mêmes remèdes, réchauffé et glacé par le même été et le même hiver ? Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ? Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez, ne mourons-nous pas ? Et si vous nous faites du mal, ne nous vengerons-nous pas ? »

Un livre empreint d'humanité, un livre haletant, sensible, un livre à lire. Douloureusement et effroyablement d'actualité.
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Esther, jeune journaliste française, est envoyée à New York par un grand quotidien français pour intervieuwer un intellectuel, professeur de littérature française, Frédérik . Esther est juive, Frédérik est noir. le 19 août 1991, pendant qu 'Esther est à New York, un accident survient à Brooklyn, une voiture conduite par un juif loubavitch percute et tue un petit garçon noir en vélo. Cela va déclencher des émeutes entre les afro- américains et les juifs loubavitch et la mort d' un étudiant juif par des émeutiers noirs. Ce sont les émeutes de Crown Heights. Une relation amoureuse nait entre Esther et Frédérik avec les émeutes en toile de fond.
Cette relation sera vouée à l' échec, Frederik y met un terme, car il est marié et père de famille. Esther rentre en France, déçue, elle se consacre à son travail après ses déboires sentimentaux.
J'ai trouvé que les deux protagonistes du roman manquaient de densité et de matière.
L'auteur fait un parallèle entre les évènements où les deux communautés noire et juive s'affrontent et cette histoire d'amour entre un homme noir et une femme juive qui échoue. Que veut elle démontrer, que ces deux camps sont irreconciliables ? Trop différents, trop éloignés, isolés dans leurs problèmes dans une société américaine fracturée et raciste ?
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On avait quitté récemment la toujours épatante Colombe Schneck avec ses très belles guerres de mon père ; on la retrouve avec ses récentes Nuits d'été à Brooklyn qui résonne fortement avec l'actualité.

Son roman raconte le télescopage entre les émeutes de Crown Height en 1991 et l'affrontement des Noirs contre les juifs et l'histoire d'amour d'Esther et Frederick.

La mort récente de George Floyd résonne comme un éternel recommencement.

C'est parfois désespérant, mais c'est drôle aussi quand Esther décrit les dates à l'américaine (oh secours !) ou qu'elle se moque d'elle même.

Pas de lecture simpliste des événements mais au contraire une volonté de les aborder dans leur multiples facettes (le racisme de part et d'autre, l'inertie de la police et des pouvoirs publics, la pauvreté..).

Ce roman enquête qui ne prend pas parti et ne juge jamais ses protagonistes raconte mine de rien beaucoup de choses sur la haine entre les communautés et les non dits dans une relation de couple .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Sur fond d'une histoire d'amour, Colombe Schneck dans son nouveau roman « Nuits d'été à Brooklyn » nous décrit trois jours d'émeutes à caractère racial dans le New-York de l'année 1991.
Dans le quartier de Crown Heights à Broocklyn, la population d'origine caribéenne assez pauvre est majoritaire. Une minorité de juifs appartenant à la communauté des Loubavitchs cohabite. Une voiture dérape et tue un enfant. C'est la communauté noire qui est touchée. le racisme identitaire et victimaire va se réveiller d'un coup avec la fureur et la violence à la hauteur de l'oppression subie depuis de nombreuses années. Ces émeutes durent trois jours. Un jeune adolescent de la communauté juive va mourir sous les coups de cette violence.
Le roman suit le parcours d'Esther, jeune femme française de 24 ans, issue d'un milieu bourgeois parisien, qui vient à New-York pour un stage de journaliste. Parallèlement à son enquête, elle découvre l'amour avec un professeur spécialiste de Flaubert, Frédérick, de vingt ans son aîné, appartenant à la bourgeoisie afro-américaine de Chicago et marié à une avocate engagée dans le combat politique. Revenir dans le quartier vingt cinq ans après permet à Esther de faire le bilan sur son enquête sociale et politique de 1991.
Au – delà de l'enquête journalistique parfaitement maitrisée par Colombe Schneck, Nuits d'été à Brooklyn explique le repli identitaire des deux communautés, l'inégalité sociale, l' antisémitisme galopant et le racisme ségrégationniste de l'Amérique, différence importante avec le racisme égalitaire européen. Mais, ce roman décrit aussi un portrait de jeune femme découvrant l'amour et qui aura bien du mal à tourner la page. Une bien belle façon de faire revivre des émeutes que la communauté juive a qualifié de pogrom!
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/02/25/nuits-dete-a-brooklyn-colombe-schneck/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Je vais avoir bien du mal à écrire ce billet au sujet de ce roman, lu il y a plus de deux mois et pour lequel, je dois l'admettre, il ne me reste pas grand chose.

Sujet plutôt d'actualité mais basé au début des années 90, lors de l'été 1991 pour être précis: un jeune enfant noir, qui faisait tranquillement du vélo dans la rue, est percuté par une voiture. L'homme au volant fait partie de la communauté juive. On appelle les secours, les secours de la communauté arrivent en premier, ils s'occupent en priorité du chauffard que de l'enfant. Cela met le feu aux poudres dans ce quartier où les gens vivaient en bonne intelligence jusque-là.
Notre héroïne, Esther, française, blanche (c'est important de le préciser) et juive (c'est tout aussi important), entretient depuis quelques mois une liaison avec un homme marié, et noir.

Ce roman pose bien entendu plusieurs questions épineuses, notamment la question raciale, d'appartenance et de la loyauté. En mettant Esther au coeur d'un événement qui ne la concerne pas de près, nous nous retrouvons, nous, lecteurs, au centre de ce même événement, à essayer de rationaliser, de comprendre les enjeux qui se dressent.

Je disais au tout début de ce billet qu'il ne me restait pas grand chose de ce roman mais je me rends compte, au fur et à mesure que je tente de me le remémorer, qu'il me revient facilement. Pour ceux qui aiment les histoires qui ont un début, un milieu et une fin, ce roman pourrait convenir car on y trouve une vraie histoire au coeur de la grande.
Ce fut une lecture agréable, plaisante dans l'ensemble mais assez inégale pour moi car je me suis ennuyée à certains moments.

Lu en juillet 2021
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C'est une histoire qui renvoie à L Histoire, celle douce et intime d'Esther et Frederick, dont l'amour naissant s'écrit en lettres sensuelles, calligraphie confidentielle d'un conte de fées auquel tous deux veulent croire. Une histoire qui se construit sur les ruines d'un muret emporté par une voiture appartenant au convoi d'un rabbin, causant la mort de Gavin, 7 ans.
Un accident à l'origine de trois jours d'émeutes dans le quartier de Crown Heights à Brooklyn en 1991.
Cette Histoire-là, d'une brutale universalité s'inscrit en caractères majeurs, typographiés dans tous les quotidiens du pays et du monde, en autant d'articles relatant l'affrontement entre deux communautés unis par le même ostracisme, par la même peur. Deux communautés partageant une telle douleur que celle de l'autre leur devient étrangère.
Franck est professeur de littérature, noir américain, Esther est française et juive. Leur histoire d'amour se construit en parallèle à cette Histoire de haine , la tendresse de leur roman particulier comme réponse au récit de violence qui les englobe. Une aventure minuscule affrontant un événement majeur comme le témoignage d'une solution possible. Comme un écho évanescent et indécis à une réalité d'une absolue détermination.
Ces nuits d'été à Brooklyn brûlent du déchaînement de violence qui embrasa le quartier en 1991, relaté par @colombeschneck avec une précision journalistique et abondance de détails chronologiques et factuels pour mieux engloutir Esther et Frederick. C'est une enquête sociale que nous livrent ces personnages en quête d'amour, celle des discriminations et du racisme gangrènant la société américaine, dont le lecteur découvre la sombre réalité par le truchement d'Esther, double de l'autrice. le désarroi des personnages est accentué par la chronologie déstructurée du récit, qui, si elle reflète l'état des personnages, perd malheureusement le lecteur.
Quand les nuits d'été à Brooklyn brûlent d'une triste actualité.
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1991, une journée dans un quartier newyorkais.
Un quartier et des communautés, juives, noires, ..qui (sur) vivent en évitant la police, WASP, et peu équitable.

une jeune Française, journaliste, solitaire, juive, découvre cette vie cosmopolite.

et un jour tout déraille. la rue s'embrase, le coeur d'Esther aussi, une rue meurtrière et un amour impossible,

une belle lecture qui m'a emmené dans les quartiers de la ville, de la bourgeoisie à la sinistre pauvreté.

pas un coup de coeur mais une belle lecture
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« Chacun reste dans son camp avec l'histoire qui l'arrange, la douleur est étrangère » .

C'est ainsi que nous pourrions résumer cet ouvrage traitant des ravages de l'antisémitisme et du racisme entre brutalité et inertie des forces de police dans un quartier dévasté par la douleur suite à la mort d'un jeune garçon noir. Un accident qui a de multiples conséquences sur la communauté juive et la communauté afro-américaine: assassinat d'un étudiant juif, émeutes, cambriolages de magasins, délation entre les deux communautés, les cris « Morts aux Juifs » ne tardent pas à résonner dans la rue…
.

Dans cette atmosphère des plus tendues, une histoire d'amour tente d'émerger ; l'amour comme remède à ces accès d'horreur et de violence. .

Esther jeune parisienne juive qui est venue faire un stage de journalisme à New-York s'éprend de Frederick, un professeur de littérature, afro-américain, spécialiste de Flaubert ; un homme marié. Tous deux tentent de vivre pleinement leur passion sur fond de conflits identitaires dans un quartier cosmopolite où chacun revendique son bon droit. .

Bien que l'intrigue sorte de l'ordinaire, j'ai rencontré des difficultés à y entrer pleinement. Les sauts dans le temps sont nombreux et le lecteur s'y perd. il n'en reste pas moins que l'auteure parvient à nous emmener à la conquête de l'Amérique au travers d'Esther, cette jeune femme pleine d'aspirations dans un pays en proie à de profondes inégalités sociales.
Merci à netgalleyfrance pour cette découverte.
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