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EAN : 9782070388417
288 pages
Gallimard (25/01/1994)
4.28/5   40 notes
Résumé :
"Mais ce jour-là, lors de son dernier concert donné à Chicago le dimanche 28 mars 1964, quelque chose s'était effondré dans le troisième mouvement de la Sonate opus 110 de Beethoven, quand se déplore le Klagender Gesang, le chant de douleur.
Il n'avait pu faire le crescendo qui sous-tend la plainte. Il ne pouvait faire cela. Pas devant eux, les deux mille qui regardaient, attendaient la fin. C'était comme se dévêtir, ou mourir. Il fallait se cacher. Il savait... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
«Glen Gould Piano Solo», est un livre qui lit se lentement. On est sans cesse dévoré par l'envie d'aller du côté de sa discothèque réécouter les magnifiques interprétations de l'artiste, ou de se rendre sur internet pour découvrir celles que l'on ne possède pas. C'est un des talents de Michel Scheider, de nous faire aller, au delà des mots, à la rencontre de la musique. de l'art. «Chaque pianiste a son sens des couleurs et des lignes, sa façon d'opposer des valeurs, non au sens du solfège, mais du peintre.»
En spécialiste passionné, l'auteur retrace avec beaucoup de sensibilité, la vie et l'oeuvre du prodigieux interprète que fut Glen Gould, dans une langue souvent poétique, émaillée d'anecdotes et de propos plus érudits.
Magnifique portrait d'un interprète excentrique et solitaire en quête perpétuelle d'extase, qui annonça «qu'il arrêterait les concerts à 30 ans, il le fit à 32. (Qu') il envisageait d'arrêter les enregistrements à 50 ans. le jour de ces 50 ans le 25 septembre 1982 - CBS publia la seconde version des (variations) Goldberg. le surlendemain Gould entrait dans la mort.»
Ce livre n'est pas uniquement destiné aux mélomanes. Il permet d'approcher aussi toutes les difficultés, les contradictions, les renoncements, les errances, auxquels sont confrontés tout artiste dans l'élaboration de son oeuvre.

«D'un geste, parfois la main libre s'échappait étrangement, les doigts joints, puis épanouis comme des rémiges tremblantes, et semblait vouloir laisser dans l'air une trace écrite. On le voyait aussi le cou ployé, la face défaite, les lèvres baisant le vide, l'oeil embué et le cheveu gommé de sueur, et c'était alors la douloureuse expression outrée que le plaisir inflige au visage humain.»
http://www.youtube.com/watch?v=KosCjMJG5ks
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Voilà un livre qui intéressera en premier lieu les mélomanes, les fous de musique dite "classique" , et finalement tous les hommes curieux (même si c'est une curiosité un peu voyeuriste je vous l'accorde ), de savoir pourquoi le grand pianiste canadien se baladait en plein mois d'août affublé de quatre couches de vêtements, mangeait végan, et jouait au piano assis sur la même chaise aux pieds tronqués qu'il transportait à tous ses concerts.
C'est le problème avec ce genre de clients. D'ailleurs dans le domaine de la musique, Glenn Gould n'a pas le monopole de l'excentricité. Que dire par exemple du grand Benedetti Michelangeli qui, lui, exigeait à chaque concert SON propre piano ! bonjour les frais de transport !
La musique rend fou ! c'est un lieu commun. Comment faire la part du contingent, du trivial de tous les jours, du poids du temps qui passe, et la part du noyau brut enfoui au plus profond de l'être que l'artiste par média interposé (le piano) , tente de faire surgir au monde sensible ? (C'est terrible car j'écris, le talent en moins bien sûr, dans le style que je reproche à Michel Schneider :-)
Car, en effet, c'est bien là où le bât blesse.
Michel Schneider fait partie de ces élites brillantes( ne voir dans ce mot aucune connotation péjorative...) sur lesquelles une bonne fée s'est penchée à la naissance pour les combler de dons. Michel Schneider qui fut directeur de la musique au Ministère de la Culture de 1988 à 1991 est énarque , psychanalyste, musicien émérite, et même écrivain renommé ! n'en jetez plus.
Dans cet ouvrage consacré à Glenn Gould, et l'on comprend tout à fait la passion qu' a Schneider pour le pianiste, sa grille de lecture pour tenter d'expliquer, de comprendre les actes et décisions de Gould , est en premier lieu psychanalytique. Ses conclusions sont souvent intéressantes mais parfois j'ai le sentiment que l'auteur se gargarise de sa propre prose. Et ça donne des avis comme celui-ci : " Il aimait le virginal, ou le son d'un piano quand il sonne comme un clavecin émasculé. Il n'aimait pas les "éjaculations sarcastiques, mordantes, laconiques et brutales du Sacre du Printemps de Stravinsky". Ah Oedipe quant tu nous tiens..!
Voilà c'est ça qui m'a un peu "énervé". Et c'est dommage car Schneider a vraiment des avis très pertinents quant il se cantonne à la seule musique. Il a très bien cerné l'enjeu que représentait pour Gould le fait d'arrêter ses tournées de concerts en 1964 , pour se consacrer uniquement aux enregistrements studio. Entre nous soit dit la démarche inverse du chef d'orchestre roumain (encore un géant de la musique) Sergiu Celibidache , qui a toujours refusé les enregistrements de studio pour se consacrer uniquement au "live". Mais Celibidache était imprégné de culture orientale (boudhisme) , et sa démarche est l'exacte démonstration de la pensée héraclienne : "on ne se baigne jamais dans le même fleuve" , autrement dit la version "idéale" et "parfaite" de telle symphonie de Beethoven, ou d'autres, est une fumisterie. Seule compte l'interprétation de l'oeuvre à l'instant T et dans un lieu X. Car ce sont des hommes qui jouent, avec leurs affects, changeant d'un moment à l'autre, avec des données physiques différentes d'un lieu à l'autre (acoustique..).
Inutile de vous dire que c'est de cette façon que j'envisage la musique. Et d'ailleurs je n'aime (pas trop...) les interprétations de Gould : pas assez de legato (ça va en faire hurler certains..). Michel Schneider (je crois que j'ai été trop sévère avec son bouquin...) , écrit que le disque de Gould qu'il préfère c'est un de ses derniers : les Intermezzi de Brahms op 117, 118, 119. Je ne l'ai pas mais You Tube pourvoit à tout. J'ai donc écouté . C'est superbe. Mais qu'on me redonne Julius Katchen ou Radu Lupu ! Merci :-)
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Glenn Gould, piano solo fut le premier ouvrage d'une collection ouverte chez Gallimard par J.B. Pontalis, dédiée à des " récits subjectifs à mille lieues de la biographie traditionnelle ".
Là, on peut dire qu'il atteint pleinement son but, hélas pour moi.

"Après tout, peut-être est-ce cela que j'ai voulu faire: vêtir Gould d'un tissu de mots pour qu'il fût à l'abri. J'espère bien qu'une fois achevé le parcours dans lequel je l'ai accompagné, il se retournera en souriant, un peu plus loin encore."

Allons bon.. On peut rêver, je serais Glenn Gould, j'aurais plutôt tendance à me retourner dans ma tombe après cette lecture, lui qui, Schneider le dit bien, aspirait à la liberté ,se retrouve enseveli et bien profondément sous les mots, des mots qui ne sont pas les siens , Michel Schneider ne manque pas de le dire: "Les faits que j'ai rapportés sont attestés par des témoins. Presque rien que j'aie connu directement. Je n'ai ni sondé les mémoires, ni fouillé les archives. Un récit de récits. Est-ce pourtant qu'il peindrait un Gould imaginaire? Sans doute."

Ce livre en forme de partition ne se veut pas une biographie. Mais des variations autour d'un thème, Gould et la solitude, Gould et le chantonnement, Gould et le froid, Gould et son piano, Gould et l'écriture , Gould et l'extase, etc.
Alors, effectivement, c'est un personnage propre à inspirer l'écriture du psychanalyste qu'est Michel Schneider, il y a d'ailleurs de beaux passages sur la solitude, le son , le bercement, l'attitude.. Mais ils sont suivis instantanément de digressions entièrement subjectives qui ne peuvent toucher que des férus du langage psychanalytique, ce qui n'est pas mon cas..
Est-ce que vraiment Glenn Gould s'identifiait" non au piano, mais à ce qui était en souffrance à l'intérieur, un peu comme jadis le poisson pêché dans le lac Simcoe contenait l'indicible sous l'irisation de son ventre agité de soubresauts ; un instant, il avait été cette impossibilité, cette détresse. Ou bien, regardant la brillance de son Steinway, le miroitement des touches, et tout ce sombre, cet insondable, c'était le lac lui-même, ses reflets alternés qu'il revoyait, troué par le bruit mort du liège des filets descendus dans l'eau, espérant et redoutant à la fois ce qui allait sortir du noir. "???

Je trouve qu'il pousse un peu loin.. beaucoup trop pour moi en tout cas.
Mais je ne voudrais pas être trop négative au sujet de ce livre , car le musicien qu'est Michel Schneider pose aussi de bonnes questions, et c'est brillamment écrit.Et si j'ai été souvent agacée, j'ai aussi été séduite par l'écriture.
Quand même de belles pages sur le son, le temps, la technique musicale , mais , à mon goût, noyées dans beaucoup trop d'élucubrations,heu pardon, de digressions schneidériennes..

Un extrait:

"C'est que les limites de l'instrument excluent tous les autres possibles de l'oeuvre et ravalent l'idéal à sa transitoire incarnation. Gould jouait le premier mouvement du Deuxième concerto de Beethoven avec l "una corda " pour rendre le son plus léger, plus pénétrant, et il aurait voulu que ses enregistrements de Beethoven possédassent le son de ceux de Schnabel, pauvres en harmoniques. A quoi son ingénieur du son répondit: « Vous n'avez qu'à les écouter au téléphone sur un appel longue distance. » J'aime cette réponse qui allait au coeur de la physique et de la métaphysique gouldiennes, communiquant par sa musique, avec autrui et avec lui-même, de loin. J'aime cette idée que la musique puisse finalement n'être que cela: un appel longue distance. On joue, on ne sait qui on appelle. On ignore qui appelle en soi. Une simple vibration de l'air entre deux lointains, une ligne bruissante joignant deux êtres dont on ne sait rien, sinon qu'ils sont perdus.
Une distance si longue certains jours qu'il ne reste qu'elle, comme si la douleur, ou simplement l'intention de l'appel s'apaisait, à force de beauté, de froid, d'éloignement.
C'est une vieille question de pianiste: le son doit- il avant tout être beau, ou être vrai? Certains pianistes ont le son beau ( Arrau, Lupu), d'autres, le son vrai ( Richter, Petri), d'autres, encore, à la fois vrai et beau ( Novaes). Gould, c'est autre chose: un son qui est, et qu'aucun adjectif ne saurait qualifier. La désincarnation du son n'est pas contradictoire avec la densité de la phrase; Gould voulait dépouiller la musique de sa chair pour faire voir en pleine lumière son architecture indifférente aux couleurs, sa beauté d'os.
L'écoutant, parfois, c'est vrai, on sort brutalement dégoûté de tant d'immatérialité, ou bien on s'accroche aux éclats de voix, ces restes d'un autre chant, malhabile, inavoué. Ce sont les plaies du sublime, par où l'on redescend au corps. Alors, on se dit que c'est bien hérétique de croire à la résurrection , mais d'en exclure la chair, et bien fou de vouloir s'évader de la prison de la résonance, s'évader du corps de la musique. A ce compte, la craie blanche salit la figure de géométrie qu'elle trace."





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Ordinairement, la musique que j'écoute ne s'accompagne d'aucun commentaire et je ne cherche pas à prolonger verbalement ce que mon esprit a capté par les oreilles. Pourtant Glenn Gould est un artiste moderne, et l'on n'a accès à son oeuvre, comme pour la plupart des modernes, que par la médiation du mot et du discours. Lui-même a ponctué sa carrière de sentences et d'explications qui en éclairaient les choix et les méthodes, ainsi que l'originalité. Aussi n'est-il pas mauvais de lire cet excellent livre, alors que ce serait moins nécessaire, peut-être, pour Nathan Milstein ou Alfred Brendel. Après avoir lu ce livre, on écoute mieux et on apprécie mieux les interprétations de Gould, ce qui ne peut que glorifier encore davantage les compositeurs qu'il a servis.
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Ce livre s'adresse à tous les mélomanes, aux pianistes, aux lecteurs avertis pour apprécier ce livre. C'est une biographie/essai sur le pianiste Glenn Gould, écrit sur le mode des variations en hommage au pianiste grand spécialiste de Bach et des variations Goldberg, de la collection l'un et l'autre chez Gallimard. Michel Schneider crée une vie, une mémoire , invente c'est un récit subjectif autour de ce grand pianiste canadien mystérieux qu'est Glenn Gould.
L'auteur a été directeur de la musique et de la danse au ministère de la culture de 1988 à 1991. Il a une grande connaissance de la musique. Et aussi, il est psychanalyste, de ce faite il analyse très bien la personnalité complexe de la même façon il avait très bien analysé Marilyn dans la dernière séance : Qui est Glenn Glould ? Il essaye de répondre à cette question.
C'était un homme solitaire et Michel Schneider parle très bien de la solitude avec des mots justes : "Être seul n'est pas être dans la solitude. Je garderai le mot de solitude pour parler de cet état où l'on est dans les autres, certes, mais où l'on se tient compagnie, et nommerai esseulement les temps, que je sois seul ou en compagnie, où ma propre compagnie me manque, les moments où le "quelqu'un qui manque" n'est tant l'autre que moi-même. (A l'inverse, l'amour, quand l'autre vous manque, même quand il est là.) Être dans la solitude, c'est éprouver la certitude que l'autre est là, en moi. Et puis, il y a l'isolement, où manquent et l'autre et moi."
Sa conception concernant le piano est pour le moins étonnante. Il ne touchait pas son piano plusieurs jours avant ses enregistrements et il disait " Ce n'est pas avec les doigts mais avec le cerveau qu'on joue du piano."le secret pour jouer du piano réside partiellement dans la manière dont on parvient à se séparer de l'instrument".
Ce livre m'a beaucoup intéressé, je l'ai trouvé fort passionnant pour plusieurs raison. Il se trouve que de l'âge de 8 ans à 25 ans j'ai joué du piano et étudié des partitions, j'ai acquis de bonnes connaissances dans le domaine de la musique classique. Puis, aussi il y a fort longtemps de cela la première fois que je suis allée au Centre Culturel Canadien s'était pour voir une exposition consacrée à Glenn Gould c'était émouvant car il y avait la fameuse chaise que Michel Schneider parle dans le livre.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
il aurait voulu que ses enregistrements de Beethoven ( deuxième concerto ) possédasse le son de ceux de Schnabel, pauvre en harmoniques. A quoi son ingénieur du son répondit : « Vous n’avez qu’à les écouter au téléphone sur un appel longue distance.»
/.../ j’aime cette idée que la musique puisse finalement n ‘être que cela : un appel longue distance. On joue, on ne sait qui on appelle. On n’ignore qui appelle en soi. Une simple vibration de l’air entre deux lointains, une ligne bruissante joignant deux êtres dont on ne sait rien, sinon qu’ils sont perdus.
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Gould n'était pas un surréaliste en mal de provocation, mais une sorte de cathare de la musique. Son retrait fut conséquent avec ce constat : les salles ne sont pas le meilleur endroit, pour écouter de la musique, à cause de la présence des images, et de l'absence de solitude qu'elles impliquent. Le concert lui semblait immoral, parce que la musique, comme Dieu, ne souffre pas la représentation.

(p. 114)
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(…) il ne s’est pas attardé parmi nous. Il est sorti un peu avant la fin de la séance, fuyant la pénombre, voulant cacher un corps déchu, content d’étonner la vieillesse en lui faussant compagnie. Il aurait tant voulu certains soirs d’autrefois quitter la performance avant que les lampes se rallument. Il s’est esquivé comme il faisait toujours, furtivement, avec sans doute pour les médecins un sourire désolé au fond de ses yeux rêveurs noyés dans la pâleur d’un visage de papier.
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Il savait que jamais plu il ne voudrait jouer devant un public vivant. Les gens écouteraient son reflet de vinyle, verraient son ombre cathodique. Ce détachement ne lui était pas démembrement ni mutilation, il en espérait l’affectueuse distance du fantôme attirant à lui les pensées avant de disparaître, le passage blanc de cet ange auquel on fait une place quand il rompt le cercle de ceux qui parlent
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« La conception victorine de la méditation insiste sur la formule trinitaire (trois aspects, trois genres, trois formes) ce qui n’est pas sans rapports avec la référence ultime du christianisme. On la retrouve, structurant les Variations Goldberg, qui se répartissent en une triade introductive (Aria et variations 1 et 2), neuf triades composées de trois variations chacune (une en canon, la deuxième libre, la troisième de virtuosité) et une conclusion tripartite (dernière variation, Quolibet et reprise de l’Aria initiale).
Le deuxième stade de la vie intérieure, après la méditation, est le soliloquium dans lequel l’ homme intérieur creuse en lui-même. Etre seul, c’est d’abord être seul en présence de soi, ce qui est loin d’être toujours plaisant, ou même tolérable. Pour Gould, le soliloque, c’est le travail de studio, les innombrables prises, le dialogue avec soi sur la forme, l’idée.
Le troisième stade est la circumspectio, regard tourné, pour s’en détourner, vers les biens sensuels, leurs séductions, le patient déliement des attachements mondains. C’est Gould quittant la scène, quittant les proches, se quittant, revêtant la cendre, ne sortant qu’à la nuit tombée dans sa Lincoln Continental noire, pressé d’en finir avec il ne savait quoi.
Le dernier stade est l’ascensio, l’élévation, qui a elle-même trois degrés : ascensio in actu, s’arracher par les actes, la confession, l’aumône, le mépris des biens, à l’ici-bas ; ascensio in affectu, ravalement des affections, voeu de n’être rien, pour personne ; et enfin, pour ceux qui y parviennent, ascensio in intellectu, qui consiste à connaître Dieu.
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Vidéo de Michel Schneider
"[…] les auteurs d'aphorismes, surtout lorsqu'ils sont cyniques, irritent ; on leur reproche leur légèreté, leur désinvolture, leur laconisme ; on les accuse de sacrifier la vérité à l'élégance du style, de cultiver le paradoxe, de ne reculer devant aucune contradiction, de chercher à surprendre plutôt qu'à convaincre, à désillusionner plutôt qu'à édifier. Bref, on tient rigueur à ces moralistes d'être si peu moraux. […] le moraliste est le plus souvent un homme d'action ; il méprise le professeur, ce docte, ce roturier. Mondain, il analyse l'homme tel qu'il l'a connu. […] le concept « homme » l'intéresse moins que les hommes réels avec leurs qualités, leurs vices, leurs arrière-mondes. […] le moraliste joue avec son lecteur ; il le provoque ; il l'incite à rentrer en lui-même, à poursuivre sa réflexion. […]
On peut toutefois se demander […] s'il n'y a pas au fond du cynisme un relent de nostalgie humaniste. Si le cynique n'est pas un idéaliste déçu qui n'en finit pas de tordre le cou à ses illusions. […]" (Roland Jaccard.)
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Référence bibliographique : Roland Jaccard, Dictionnaire du parfait cynique, Paris, Hachette, 1982.
Images d'illustration : Marquise de Lambert : https://de.wikipedia.org/wiki/Anne-Thérèse_de_Marguenat_de_Courcelles#/media/Datei:Anne-Thérèse_de_Marguenat_de_Courcelles.jpg George Bernard Shaw : https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Bernard_Shaw#/media/Fichier:G.B._Shaw_LCCN2014683900.jpg Julien Green : https://www.radiofrance.fr/franceculture/le-siecle-d-enfer-de-l-ecrivain-catholique-et-homosexuel-julien-green-8675982 Heinrich von Kleist : https://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_von_Kleist#/media/Fichier:Kleist,_Heinrich_von.jpg Georges Henein : https://www.sharjahart.org/sharjah-art-foundation/events/the-egyptian-surrealists-in-global-perspective Ladislav Klima : https://www.smsticket.cz/vstupenky/13720-ladislav-klima-dios Michel Schneider : https://www.lejdd.fr/Culture/Michel-Schneider-raco
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