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EAN : 9782070319466
336 pages
Gallimard (01/12/2005)
3.8/5   5 notes
Résumé :

Entre maman et son petit Marcel se consommait l'insignifiance légère du langage. Par sa lecture, la mère devenait la loi intérieure, dépliant les mots comme des étoffes, chantant les noms si beaux et nus des personnages de roman, ouvrant des phrases pareilles à des chambres. Puis, un jour, elle mourut.Il écrivit. Pour elle : si quelqu'un était bien son genre, et valait la peine de lui dédier sa vie enti&#x... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Michel Schneider fut un haut fonctionnaire français mais c'est aussi un homme féru de psychanalyste.
Et, c'est bien dans cet esprit qu'il a écrit Maman.
D'entrée de jeu, ce livre est fascinant non seulement pour tous les passionnés et lecteurs de la Recherche du temps perdu mais devrait aussi, à mon avis captiver plus d'un lecteur lambda.
Dans ce livre, Michel Schneider s'interroge sur le pourquoi de l'existence de la Recherche.
Qu'à voulu ou désiré Marcel Proust ?
S'affranchir de cette mère tant aimée ou la faire vivre éternellement ?
Michel Schneider va très loin dans ces hypothèses, dans les relations mère et fils.
Il dit" Proust est le fils homosexuel d'une mère juive, mais il sait que pour devenir écrivain, il doit prendre distance vis-à-vis de ces identités "
La Recherche est disséquée à travers ces identités complexes.
Le livre de Michel Schneider est foisonnant de thèmes, de réflexions, d'interrogations. passionnantes.
À la fin de sa lecture, on n'a qu'une envie : Relire la Recherche du temps perdu.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Dans le temps, les mères étaient le plus souvent vêtues de noir. Toujours un mort à pleurer, un amour qui ne reviendra pas, ou bien le deuil de la femme morte en elles. Veilleuses, nuit sur nuit, elles avaient en charge l'autrefois . Elles ne donnaient pas la mort, mais la gardaient parmi les plis de moire ou de faille, communicantes d'une foi dans l'absence et l'infini, adoratrices perpétuelles du défaut et du défunt. Mais parfois, l'été, elles mettraient des robes légères et claires, des voiles presque transparents dans le contre-soir. Alors, c'était des petites filles qui riaient. Leurs fils regardaient de loin ces inconnues soudain si belles, avec l'angoisse de découvrir quelqu'un qu'on ne connaît pas, une disparue, une prisonnière, une fugitive revenue du passé. Le cœur serré, ils s'efforcaient de sourire en détournant les yeux.
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Une fois dans la Recherche, Maman appelle son fils " mon grand loup". En général, comme dans la vie, c'est plutôt " mon petit loup", ou " mon loup". Mais ce jour là, le petit lui annonce qu'il va devenir grand : il va épouser Albertine . Marcel était le loup de sa Maman. Mais elle était aussi celle qui lui racontait des histoires de loup, destinés à dire sa peur, celle des parents _ et d'abord la mère _ inspirent et consolent à la fois. Or, ce petit nom, loup, ce mot qui effraie, sera tout au long du roman lié au mensonge et à la dissimulation.
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De même qu'il ne se sentira ni juif ni chrétien. Proust ne se croira ni homosexuel ni hétérosexuel. Non pas bisexuel, selon la vision d'une sexualité dédoublée, positive et assumée, qui n'est d'ailleurs qu'un mythe, mais véritablement neutre, ni l'un ni l'autre.
Nulle part il n'est dit dans la Recherche que Maman __et par conséquent le narrateur __est juive. Et dans la vie de Proust il en allait de même. Ce n'est que dans une lettre écrite au moment de l'enterrement de sa mère qu'il peut dire: " Comme elle n'avait pas changé sa religion juive en épousant Papa, parce qu'elle y voyait un raffinement de respect pour ses parents, il n'y aura pas d'église." Pourtant, représentations déplacées de Maman, deux figures de femmes juives sont évoquées dans la Recherche, celle mythologique et presque sacrée, d'Esther, et celle mondaine et prostituée, de Rachel.
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Les lettres, les romans n'arrêtent pas la mort, n'abolissent aucune séparation, n'apaisent aucun manque. Mais on le croit, et cela permet de continuer à vivre, et parfois de créer.
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Dans les morts, ou les séparations, ce n'est pas l'absence qui est insupportable, c'est la présence. Une présence comme celle des objets hallucinés, une présence dont on ne peut rien faire, dont on ne sait se défaire, parce qu'il n'y a plus de lien.
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Videos de Michel Schneider (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Schneider
"[…] les auteurs d'aphorismes, surtout lorsqu'ils sont cyniques, irritent ; on leur reproche leur légèreté, leur désinvolture, leur laconisme ; on les accuse de sacrifier la vérité à l'élégance du style, de cultiver le paradoxe, de ne reculer devant aucune contradiction, de chercher à surprendre plutôt qu'à convaincre, à désillusionner plutôt qu'à édifier. Bref, on tient rigueur à ces moralistes d'être si peu moraux. […] le moraliste est le plus souvent un homme d'action ; il méprise le professeur, ce docte, ce roturier. Mondain, il analyse l'homme tel qu'il l'a connu. […] le concept « homme » l'intéresse moins que les hommes réels avec leurs qualités, leurs vices, leurs arrière-mondes. […] le moraliste joue avec son lecteur ; il le provoque ; il l'incite à rentrer en lui-même, à poursuivre sa réflexion. […]
On peut toutefois se demander […] s'il n'y a pas au fond du cynisme un relent de nostalgie humaniste. Si le cynique n'est pas un idéaliste déçu qui n'en finit pas de tordre le cou à ses illusions. […]" (Roland Jaccard.)
0:14 - Bernard Shaw 0:28 - Julien Green 0:45 - Heinrich von Kleist 1:04 - Georges Henein 1:13 - Ladislav Klima 1:31 - Michel Schneider 1:44 - Hector Berlioz 1:55 - Henry de Montherlant 2:12 - Friedrich Nietzsche 2:23 - Roland Jaccard 2:37 - Alphonse Allais 2:48 - Samuel Johnson 3:02 - Henrik Ibsen 3:17 - Gilbert Keith Chesterton 3:35 - Gustave Flaubert 3:45 - Maurice Maeterlinck 3:57 - Fiodor Dostoïevski 4:08 - Aristippe de Cyrène 4:21 - Générique
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Référence bibliographique : Roland Jaccard, Dictionnaire du parfait cynique, Paris, Hachette, 1982.
Images d'illustration : Marquise de Lambert : https://de.wikipedia.org/wiki/Anne-Thérèse_de_Marguenat_de_Courcelles#/media/Datei:Anne-Thérèse_de_Marguenat_de_Courcelles.jpg George Bernard Shaw : https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Bernard_Shaw#/media/Fichier:G.B._Shaw_LCCN2014683900.jpg Julien Green : https://www.radiofrance.fr/franceculture/le-siecle-d-enfer-de-l-ecrivain-catholique-et-homosexuel-julien-green-8675982 Heinrich von Kleist : https://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_von_Kleist#/media/Fichier:Kleist,_Heinrich_von.jpg Georges Henein : https://www.sharjahart.org/sharjah-art-foundation/events/the-egyptian-surrealists-in-global-perspective Ladislav Klima : https://www.smsticket.cz/vstupenky/13720-ladislav-klima-dios Michel Schneider : https://www.lejdd.fr/Culture/Michel-Schneider-raco
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