Romy Schneider est mon actrice préférée, j'ai vu la quasi-totalité de ses films et lu de nombreux ouvrages sur elle.
J'ai pourtant hésité longtemps avant de lire
Moi, Romy (Le journal d'une vie) car il ne me semblait pas très élégant de lire son journal intime. Mais j'ai appris qu'une grande partie de ce journal avait déjà été publié du vivant de l'actrice lorsqu'elle était encore une débutante. Aussi j'ai mis mes scrupules de côté et je me suis procurée le livre d'occasion car il n'est hélas plus édité.
Le livre est découpé en plusieurs parties : il s'ouvre sur un témoignage de
Magda Schneider, sa mère, et se poursuit par les écrits de Romy (l'internat, les débuts au cinéma, la tournée américaine, sa vie avec Alain Delon, son mariage...).
Le premier journal est un vrai journal intime dans la pure tradition adolescente : date écrite en grand, parfois l'heure, suivies de réflexions de la jeune Romy sur sa vie d'adolescente. La lecture de cette partie est la plus amusante car on pénètre dans l"intimité d'une enfant qui s'ennuie dans son internat, loin de ses parents, et qui fait déjà des rêves de cinéma.
Romy était une jeune fille fraîche, ayant les préoccupations des filles de son âge, témoignant cependant par instant d'une grande maturité. Mais la plupart du temps, elle faisait des réflexions d'une naïveté touchante.
Il est très émouvant de découvrir les rêves et les espoirs de Romy à la lumière de sa vie de femme. Nous savons, en lisant ces lignes, ce que sera sa vie et on ne peut pas rester indifférent face aux réflexions d'une jeunesse en quête d'amour et de réussite.
En grandissant, les obsessions de Romy restent les mêmes bien qu'elle les exprime différemment. Elle désire plus que tout être actrice, avoir une brillante carrière, être aimé du public, se mettre en danger tout en ayant une vie personnelle épanouie. Ce ne sera jamais le cas : Romy ne réussira jamais à concilier sa vie professionnelle et sa vie de femme.
Pourtant, elle a essayé mais son désir de tourner sera toujours plus fort que tout. Au fil des pages, on découvre une Romy ambitieuse qui veut prouver qu'elle n'est pas Sissi, qu'elle peut tout jouer. En même temps, on découvre une artiste fragile, en proie au doute et terriblement indécise. Par exemple, pendant des mois elle évoque son désir de faire du théâtre en Allemagne puis, elle dit le contraire.
On découvre aussi (et surtout) une mère, une épouse, une femme. Une femme passionnée qui a choisi de partager la vie d'hommes qui n'étaient pas faits pour elle. D'hommes qui n'ont pas su la comprendre ou qui n'ont pas su l'apprivoiser. Delon, Meyen, Biasini... des hommes très différents des uns des autres, qu'elle a profondément aimé mais qui lui demandaient d'être ce qu'elle n'était pas.
La naissance de David sera, avec celle de Sarah, l'événement le plus heureux de sa vie. C'est dans le rôle de mère que Romy semble la plus heureuse.
Après la naissance de David son journal est peuplé de réflexions et d'anecdotes sur l'enfant. Romy en est folle et je n'ai pas pu lire ces lignes sans sentir ma gorge se serrer. Je reconnais que j'appréhendais de lire la dernière partie, la mort de David, le chagrin de Romy...
Une seule ligne sur la mort de son fils, écrite à sa mère. Une seule ligne mais la plus déchirante que l'on puisse lire : "Mammi, mon enfant... mon enfant est mort..."
Le reste du livre est court, Romy ne survivra que 10 mois à son petit garçon, mais il témoigne de la ténacité de cette femme complexe. Elle s'accrochera au cinéma, se battra pour que La Passante du Sans-Souci voit le jour, elle essaiera de vivre encore malgré l'absence mais le chagrin sera le plus fort.
Ce livre m'a permis de découvrir une artiste en quête de perfection, ambitieuse, orgueilleuse mais doutant beaucoup. J'ai découvert une femme fragile en quête d'amour. J'ai découvert une mère fabuleuse, aimant ardemment ses enfants.
J'aimais beaucoup
Romy Schneider. Maintenant je l'adore.
Lien :
http://ilovecinema-potzina.b..