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EAN : 9782754900904
96 pages
arretsurimages.net (01/12/2011)
3/5   4 notes
Résumé :
Que se passerait-il, si un journaliste étranger pouvait interviewer Nicolas Sarkozy, sans limitation de durée, sans crainte de représailles, sans aucun tabou ?

Cette « interview-vérité » dont nous rêvons tous, Daniel Schneidermann, l'a imaginée. Voici donc toutes les questions que les journalistes français n'ont jamais posées en direct au président sortant. De l'affaire Bettencourt à celle de Karachi, en passant par le népotisme, l'instrumentalisation... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Toutes les vérités ne sont peut-être pas bonnes à dire, et tout interview peut-être pas utile à réaliser. Certes, le Sarkozystan est un pays mystérieux, mais est-il si secret qu'il faille cet interview pour en révéler la profonde décadence ?
Un citoyen un peu averti, qui lirait régulièrement le Canard Enchaîné, écouterait différents médias radiophoniques et télévisés, s'intéressant un tant soit peu à son environnement politique, ne s'arrêtant pas à la manchette des gros titres, n'apprendra rien de cet interview. Certes, un individu lambda ne lisant que l'Equipe et qui s'intéresserait plus à Pernod & Pernaut qu'à Schneidermann y trouverait le premier terreau d'un questionnement qui ne pourrait que le faire grandir en tant que citoyen : oui mais voilà, cet individu-là ne lira pas ce ivre.
Alors ? Alors nous voilà devant ce bon dilemme démocrate: nous ne pourrons jamais dire "je ne savais pas" alors que tout était étalé là devant nous, nous ne pouvons même pas accuser l'encore Président de masquer toutes ces fautes de goût de néo-riche : tout est là. Et rien ne se produit. le vide, le silence, le froid, l'effroi.
Nous savons.
Bien.
Et notre société qui se veut exemplaire de démocratie, donneuse de morale au monde entier, est une monarchie déguisée, où les politiques sont judiciairement intouchables, où la justice passe par l'Elysée, et où l'Elysée se pointe dans l'Hémicycle duquel il avait été exclu, et les journalistes, indépendants cela va de soi, bave pour interviewer l'encore Président dans son palais, et s'auto-censurent pour Lui plaire.
La confusion des pouvoirs, les abus de pouvoir, le mélange des genres, tout cet infâme ragoût servi par une caste qui s'auto-régénère comme des notaires ou pharmaciens se refilant une officine, tout cela ne changera pas. Et s'il devait y avoir un prochain interview qui se réaliserait à Hollandywood dans quelques années, on peut le parier : rien n'aura changé non plus.
Alors, oui, il faut que le Canard ne finisse pas aux toilettes, que Schneidermann ne finisse pas comme Megaupload, mais rappelons-nous : nous sommes plus au siècle des Lumières, nul ne viendra imposer la séparation des pouvoirs, Schneidermann n'est pas Voltaire ou Rousseau. Comme quoi il fallait le siècle de la sur-information et la sur-mediatisation pour masquer le profond anachronisme de nos institutions. Et L'Interview Impossible n'y changera rien. Malheureusement.
Voilà, j'avais décidé de ne pas parler politique sur Babélio, que je remercie au passage encore une fois pour cet ouvrage reçu par le biais de Masse Critique, mais je n'y ai pas résisté.
Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es !
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Celui-là, je l'ai mis dans les pattes de mon cher et tendre et voici ce qu'il lui a inspiré :



Il y a des ouvrages qui, une fois la dernière page lue, vous font vous interroger « oui… et alors ? »



L'interview impossible est de ceux-là. Déjà, dans quelle catégorie le ranger ? Contrairement à Crise au Sarkozistan, on n'est pas dans la satire politique, cette présentation d'un régime sous la domination d'un potentat oriental qui faisait furieusement penser à la Cour, chronique du gaullisme dans le Canard Enchaîné des années 60.



Car il ne s'agit pas de l'interview du Héros tyrannique, mais plutôt d'un débat entre l'écrivain-journaliste et l'objet de sa parodie, le Président en exercice. Sauf que dans un livre d'échanges, en général, les deux parties opposées ont tenu les propos qui leur sont attribués. Dans cette interview, le journaliste a écrit à la fois les questions et les réponses. D'où l'impossibilité de considérer ce résultat comme un livre d'entretiens. Alors quoi, un pamphlet ? Oui bien entendu, mais dans le cas présent l'attaquant se tire une bonne douzaine de balles dans le pied avant même de pouvoir atteindre à la conclusion de son propos.



S'il s'agit d'une satire, la mesure du degré humoristique recherché doit atteindre des niveaux stratosphériques. Aucune référence parodique au Sarkozistan n'est faite, l'ensemble des réponses de « l'interviewé » auraient pu être proférées par le premier individu venu, pour autant qu'il soit vulgaire et grossier. Qui plus est, en ouvrant les premières questions sur les morts de l'affaire de Karachi, l'auteur jette un froid qui ne quittera jamais le lecteur.



Chacun connaît la rigueur professionnelle exigée par Daniel Schneidermann vis-à-vis de ses collègues journalistes. En présentant son texte sous la forme d'une interview réaliste, l'auteur ne fait rien d'autre que ce que PPDA avait réalisé avec sa vrai-fausse interview de Fidel Castro… encore que dans ce dernier cas, les réponses étaient bien de l'interviewé. Utiliser un procédé aussi peu éthique pour défendre l'indépendance des journalistes – car c'est quand même le seul sujet réellement développé sur lequel l'auteur revient avec obstination – est complètement contre-productif.



Pour le même but recherché, un journaliste rigoureux aurait pu réaliser un livre-documentaire sur le bilan des années Sarkozy, ou un romancier se serait attaqué à une oeuvre polémique de fiction sous la forme d'un Dialogue avec Tryphon – un dialogue imaginaire avec un militant inconditionnel de l'UMP aurait été amusant. Cette Interview impossible n'appartenant au aucun des deux genres, cet ouvrage est surtout difficile à évaluer.
Lien : http://www.readingintherain...
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Petit pamphlet amusant, réalisé avec beaucoup de talent et de pertinence. Sous la forme d'un interview fictif de Nicolas Sarkozy, le journaliste pousse le président dans les cordes et l'oblige à se dévoiler en lui posant les questions qui dérangent, exigeant des réponses lorsque le président se dérobe. L'auteur s'est appuyé sur des années d'interview, d'articles, de discours du président pour reprendre les arguments que ce dernier a développé, poussé au bout les raisonnements et surtout bien repris les tics de langages, les tournures de phrases et les méthodes d'argumentation du président. Ce genre d'interview fictif contient en soi sa propre limite à savoir qu'il ne fait que reproduire, avec talent, ce qui est connu et suppose, imagine ce que pourrait dire Nicolas Sarkosy avec sa psychologie lorsque l'on sort des sentiers battus et rebattus. L'auteur a l'honnêteté de donner au président du caractère, de l'intelligence et parfois de bons arguments. La lecture de ce petit ouvrage permet de se rappeler certains évènements et discours du début du quinquennat et surtout de décortiquer les techniques de débat du président. Cependant je ne pense pas qu'après la lecture de ce bouquin une personne puisse évoluer dans ses opinions concernant le président et ces cinq années de présidence.
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Voilà un petit livre bien étonnant et en plein dans l'actualité.
Daniel Schneidermann, journaliste de l'émission Arrêt sur images, a imaginé une interview avec le président Nicolas Sarkozy. Un entretien sans tabou, au cours de laquelle le journaliste est libre de poser les questions qui fâchent.
Alors les sujets les plus sensibles sont abordés : l'affaire Karachi, l'affaire Bettencourt, les magouilles financières, la personnalité du président, les questions de pouvoir et de manipulation...
Chacun se renvoie la balle et pousse son interlocuteur à bout.
Il en ressort un dialogue très rythmé, dynamique.

Ce qui étonne, c'est le ton très réaliste. le journaliste s'est inspiré des interviews réelles, des déclarations du président, d'articles parus dans la presse pour imaginer comment il régirait face à ces questions que personne ne pose (ou ne peut poser ?)... et on y croit !
C'est en même temps un peu décevant de savoir que c'est une interview imaginaire... Elle a donc des limites, mais a le mérite de faire le point sur quelques questions importantes du bilan du président et démontre surtout les rouages de la communication politique. Je pense d'ailleurs que c'est le sujet central de ce livre. Il y a un véritable changement de ton entre le début de l'entretien, au moment où l'interviewé se montre ouvert et organisé, structuré dans ses réponses, et la fin de l'entretien où il n'y a plus aucun artifice et où le naturel a pris le dessus...
J'ai donc été très intéressée par ce livre que j'ai reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Un livre essentiel en cette période !
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Vidéo de Daniel Schneidermann
Discussion animée, animée par Judith Bernard et Daniel Schneidermann, 17 juin 2010
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