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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un grand roman de marine, celle de la guerre d'Indochine et celle des pêcheurs du grand nord. Des vies de marins faites de courage, d'honneur, de sens du respect, de l'amitié et du devoir. On découvre tout au long du roman un monde rude mais attachant, que l'on sent en même temps disparaitre pour un plus moderne moins coloré. J'ai beaucoup aimé les personnages et l'ambiance du récit, et attends avec impatience l'occasion de voir le film qui en a été tiré.
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Je crois que le souhait obscur des hommes est moins d'être libre que d'être inspiré... Et lorsque cette inspiration s'envole, lorsque ce qui l'a rendue possible a disparu, c'est la peur qui prend le relais, la peur de soi, la peur du vide, la peur de l'ombre en soi. Alors, que faire d'autre que rentrer dans le rang ? Que faire d'autre que contempler, derrière soi, les fragments de ce qui fut (le rêve, l'aventure, la vie) et ne reviendra pas ?
Après un long séjour au Vietnam, un médecin militaire reprend du service sur un aviso à destination du grand Nord, pour une mission d'assistance aux Terre-Neuvas. A mesure que la nuit polaire avale le navire, confidences et souvenirs déroulent un passé tumultueux marqué par la guerre d'Indochine, les combats, la camaraderie, l'amour d'un pays irrémédiablement perdu. Un passé sur lequel règne en maître le lieutenant Willsdorff, l'ami déçu, le héros de toujours - le désormais légendaire Crabe-tambour et son incontournable chat noir dont chacun a entendu parler à bord, que certains ont connu. N'est-ce pas pour lui, d'ailleurs, que le capitaine dévoré d'un cancer a réuni ses dernières forces pour un dernier voyage ?

Le Crabe-tambour est de ces très beaux romans de mer où la splendeur dangereuse des océans met en relief la fragile condition des hommes, le jeu complexe de forces contraires qui les unissent, les tendent et les entraînent vers ailleurs, ou plus loin. La réflexion sur sur les faiblesses de la nature humaine opposées au sens du devoir, la nostalgie crépusculaire et l'amertume lucide qui sous-tendent tout le roman, m'ont fortement fait penser à Conrad (dont un volume, d'ailleurs, apparaît dès les premières pages). Un Conrad épuré, plus moderne, d'une lecture plus facile mais non moins belle, et qui dit avec puissance, avec sensibilité un monde aujourd'hui trop souvent résumé à quelques clichés.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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« le vent crie. Des cris qu'on est toujours sur le point de comprendre…
Et qu'on ne comprend jamais ! »

Nous sommes en mer sur l'Éole, un navire de la marine marchande en campagne d'assistance à la grande pêche. À l'assaut du Nord, de la glace, des nuits sans fin.
Les marins, du premier au dernier, sont de petits garçons purs et solitaires se croyant des hommes, persuadés que la vie est vaine, mais prêts à tout pour prouver le contraire. Courant après leurs rêves même si ce ne sont que des cauchemars, l'alcool comme une maîtresse, l'amitié comme roc salvateur ultime. Ils sont désabusés, solitaires, taciturnes ou logorrhéiques, il vivent le désespoir au coeur dans une dignité blessée, ils traînent derrière eux leur passé de guerre et d'Indochine.

« J'ai trop bu. le chef est un subtil tentateur, comme tous les buveurs il est prosélyte. le lâche, le faible, le couard, sont prosélytes. C'est une dernière pitoyable tentative pour se sauver : si tous les hommes renient, alors il n'y a pas de reniement, il y a la nature de l'homme qui est de renier…»

Mais il ne renoncent pas car ils jouissent aussi de ces vies tout à la fois vides et pleines, en lutte perpétuelle : la quête de soi sous forme de fuite en avant, être un homme, un vrai, à qui l'action dans la nature, hostile mais fascinante, donne un sens. L'action? Ils devisent dans la chambre du commandant, sirotent leur whisky, se souviennent, se jaugent…. Ils trainent tous leur passé comme un fardeau, et sans doute voudraient-ils que la vie ait un sens. Parce qu'ils savent qu'ils auront des comptes à rendre, au moins à eux-mêmes, quand la faucheuse se présentera.

« L'hélice tourne sans défaillance, et les turbines grondent, le temps passe. Demain sera comme aujourd'hui, comme hier. Il n'y aura pas d'âcre odeur de poudre, pas de promesse de gloire, ni espoir, ni peur ; tout est en ordre. La mort n'entrera pas en tempête, mais elle est quand même là, tapie ; une voleuse attendant avec une infinie patience. »

Au loin, la figure fascinante de Wilsdorff, le Crabe-Tambour, l'Alsacien, l'Innocent, suivi de son chat -fétiche, qui les aimante tous, celui qu'ils voudraient être, celui dont les yeux rient , celui qui n'a pas besoin de parler. Les retrouvailles sont perpétuellement repoussées, le sort en veut ainsi, puis elles ont lieu, point n'est besoin de mots pour les décrire, elles sont là, cela suffit.

L'aventure, la nature, la fidélité entre les hommes, et leurs valeurs. Voilà ce qui les unit tous, ballottés dans leurs tempêtes intimes : ils se raccrochent à leurs valeurs, un gouvernail comme un autre qui permet d'avancer, à défaut d'être sauvé. Ça pourrait être grandiloquent et moralisateur, mais non, cela emporte le coeur de désespérance cachée. La nature (et derrière elle la mort ) impose sa loi aux hommes-mêmes qui veulent l'affronter dans une leçon d'humilité assumée.

Au-delà des tempêtes, des sauvetages, des soins aux blessés, de l'efficacité technique des marins, il y a des pauses, il y a l'ennui et l'amertume et entre ces changements de rythme, les hommes sont ballottés, le lecteur est charmé par ce livre âpre.
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Pas grand chose à dire. L'Eole a emmené le toubib et moi avec. D'abord là où le jour ne se lève jamais. Drôle de voyage, plutôt longuet. J'ai cherché à savoir ce qu'avait le commandant, un type qui ressemblait à Jean Rochefort. Je vous dirai rien, secret médical oblige. Les membres de l'équipage sont de drôles de types, qui ont bourlingué partout. C'était pas inintéressant de les écouter.

Ce livre, c'est comme un voyage en mer qu'on ferait pour de vrai. Comme j'ai mis 41 jours à venir à bout des 327 pages, je ne peux pas dire que je l'ai dévoré. le style utilisé m'a souvent obligé à relire les phrases. Bref, c'est un roman profond comme la mer et les souvenirs de l'auteur, mais il a fallu que je m'accroche au bastingage pour arriver à la fin.
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