Livre lu après visite d e l'exposition consacrée au Greco au Grand Palais (superbe), qui a été l'occasion de découvrir ce peintre , qui pendant longtemps fut ignoré.
Ce livre (d'un prix très abordable), est une bonne synthèse entre des reproductions en grand format (d'autant plus nécessaire que les tableaux du Greco sont souvent imposants) et un texte de "bonne "tenue".
"Bonne tenue" au sens où il comprend bien sur une description du parcours, mais aussi des commentaires sur le technique, la manière des oeuvres (et pas seulement les traditionnels rappels de l'"histoire" ou épisode représentés ).
Une belle occasion de découvrir l'évolution d'un peintre d'icônes vers une peinture vénitienne( Titien fut son maître incontesté) et qui s'approche progressivement du baroque et ses ciels et attitudes tourmentés.
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Bon livre de la collection Basic Art de Taschen. Il permet d'apprendre à connaître le peintre El Greco.
Par un déroulement chronologique ce livre nous dévoile la vie et l'oeuvre du peintre. On découvre un oeuvre assidu au travail qui a eu du mal à faire reconnaître son talent que cela soit en Italie (à Venise où il est resté dis ans ou à Rome) comme en Espagne (Il n'aura qu'une commande de Philippe II et ne deviendra pas peintre à sa cour) ou même au début du siècle. Ce sont nos peintres, nos artistes qui ont redécouvert sa modernité et non nos critiques et historiens de l'art. Pourtant comment rester indifférent devant son oeuvre et son style! Aujourd'hui dans les plus grands musées du monde, il me semblait important d'en connaître plus sur son oeuvre et sa démarche. Ce livre est une très bonne introduction sur le sujet. Il est didactique sans rester à la surface des choses et sans être abscond. Je recommande.
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El Greco abandonne de plus en plus le panneau de bois courant en Orient au profit de la toile. Adoptant la pratique vénitienne, il utilise des toiles de lin grossier dont la texture vient renforcer l'effet expressif souhaité.
Il appose d'abord une mince couche de blanc sur la toile avant de la recouvrir d'un fond qui peut aller du rose au rouge sombre. il peint ensuite en traits de pinceau noirs les contours des figures et marque sur l'ensemble du tableau les points de lumière en blanc et les endroits les plus sombres en noir et en carmin. C'est a cet instant seulement qu'il commence véritablement à peindre, de manière complexe, ne laissant rien au hasard contrairement à ce que laissait supposer la première impression.
Le naturalisme qui caractérise ses travaux pour Santo Domingo el Antiguo et la cathédrale de Tolède a cédé sa place à une peinture qui cherche manifestement à exprimer des phénomènes spirituels. Le peintre rejette de plus en plus les lois de la perspective et des proportions énoncés par la Renaissance. Ses personnages portent leur relief, s'allongent s'amincissent.
Mais quel l'apport concret d'El Greco à la réforme de iconographie catholique? On distingue deux champs d'action. D'une part, il formule de nouveaux thèmes ou modifie de manière originale les sujets existants. D'autres part, il étudie un langage pictural inédit, réactivant en son age mur ses expériences de peintre d’icône crétois et les mariant avec les modes de représentation occidentale péniblement acquis lors de ses voyages pour générer un style personnel convaincant.
Le peintre d’icône encore marqué par l'art byzantin se créera une nouvelle identité en faisant une vertu de ses déficits apparent dans un contexte artistique occidental et en donnant le jour, par un mariage de plusieurs cultures, à un style très personnel qui ne trouvera néanmoins son public que quatre siècle plus tard.
Ce sont les cartographes, les artistes, les ecclésiastiques, les humanistes etc qui avaient soutenu le peintre, et non les princes et leur cour, et ce furent les écrivains, les critiques d'art et une avant-garde artistique déjà internationale vers 1900 qui initièrent sa redécouverte et non les historiens d'art