Ce texte atypique, dépeint 5 parcours d'autistes adultes face au quotidien et à ses situations sociales complexes pour eux ; Debbie, Sonia, Gabriel, Sixte-Henri, Jessica et même le narrateur Josef exposent leur dialogue intérieur souvent en proie à des angoisses qui les submergent.
Certes le vocabulaire est abscons mais l'auteur est un des seuls à "faire voir" l'autisme de l'intérieur, et c'est pour cela que c'est émouvant.
J'ai été tout de même un peu frustrée car pour moi, la thématique de l'amour, signifiait l'amour dans le couple, et c'est ce qui m'intéressait de comprendre. Josef Schovanek entend lui amour au sens large, aussi bien amour physique, que platonique, amour des livres, des langues anciennes, des tissus, des mathématiques...
Et le découpage choral du texte montre un aspect trop hachée de certains récits.
En revanche, je tire mon chapeau à l'auteur pour avoir donné la part belle aux personnages féminins, car c'est moins connu mais l'autisme touche aussi les femmes. D'autant plus que ce sont de beaux personnages auxquels on s'attache.
Je suis sans doute passée à côté de ce texte, bien que m'étant accrochée jusqu'aux dernières pages. Trop complexe? Trop haché sans nul doute, et pour certains passages du vocabulaire abscons qui aurait mérité un petit lexique.
Cette ouverture sur le monde de l'autisme sera peut être plus accessible aux autres lecteurs.
Moins passionnant que son autobiographie, c'est un livre qui se laisse lire, une plongée dans l'univers sentimental des autistes à très haut potentiel. C'est un livre un peu bancal, comme s'il n'était pas tout à fait fini.
C'est un livre que j'ai lu en deux fois. La premiere fois, je me suis forcé, je n'ai pas été au bout.
La deuxième fois, après 15 ans au contact de travailleurs handicapés, je n'hesite pas a dire que ce livre est magnifique, passionnant, tellement juste, mais pas forcément facile. Ce n'est pas son objectif sinon, il serait sans intérêt. Je suis comme sur un pont suspendu entre deux mondes que l'auteur decrit formidablement
En novembre 2018, la rédaction vous avait proposé une critique du dernier livre de Josef Schovanec, Nos intelligences multiples. Nous souhaitions ce mois-ci vous présenter de l'Amour en Autistan, qui, bien que sorti il y a quelques années déjà (en 2015), est le dernier livre de celui qui se décrit comme le « saltimbanque de l'autisme » que nous ayons lu (et dévoré). À contre-courant, donc, avec Pro/p(r)ose, prenez le temps de découvrir cette nouvelle région de l'Autistan, relativement peu explorée, au demeurant…
Ce livre, Josef Schovanec n'aurait jamais pensé l'écrire. L'une des raisons qui l'ont poussé à prendre la plume, c'est cette fausse croyance qui affirme que les personnes avec autisme présentent une certaine carence, voire «pauvreté émotionnelle» et qu'il entend bien évidemment combattre. [...]
La conclusion que je tire aujourd'hui n'est pas neuve: j'y tendais peu à peu avant de l'atteindre tout à fait. Tout au long de ma vie, je me suis livré à une estimation: étant, de toute évidence entouré d'abrutis, il convenait d'évaluer au plus près le pourcentage réel de ceux-ci au sein de la population. Avec le temps, mon estimation ne fit qu'augmenter, au fur et à mesure que je dévoilais la véritable nature d'individus que jusqu'alors je croyais non abrutis. Actuellement, je suis convaincu que le taux d'abrutis est au moins égal à 99%
Et que le véritable amour n'est autre que cet instant d'éternité qui permet que des mondes qui ne devaient pas se lier se rencontrent. L'ultime moteur qui permet de s'arracher à son confort, à son connu, à son même.
John Irving : "Liberté pour les ......................"