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EAN : 9782070759484
304 pages
Gallimard (07/09/2000)
2.78/5   109 notes
Résumé :
Après vingt-cinq ans de silence, Jean-Jacques Schuhl se fait le chantre de la chanteuse Ingrid Caven. Elle fut l'épouse de R. W. Fassbinder et l'égérie d'Yves Saint-Laurent. Avant la célébrité, sur scène puis à écran comme comédienne, elle fut cette gamine de quatre ans qui interpréta des chants de Noël devant Hitler et ses soldats. Jean-Jacques Schuhl, second époux d'Ingrid, rend hommage à sa mystérieuse présence sur scène, "animée, inventée à chaque instant... c'é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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OUfff!!! Le terminer, ce livre, ça a été une vraie galère! Ingrid Caven qui chante à quatre ans et demi chez les nazis,...son père militaire nazi...sa mère, sa grand-mère et elle sont dans un wagon qui en allant avait transporté autre chose... elles se retrouvent nues toutes les trois à côté d'un four crématoire...Ingrid Caven qui a connu une enfance de privations, parce que handicapée...autant de souvenirs intéressants qui surgissent en flash mais en quels termes et à quel moment, on se perd autant que l'histoire respire encore dans la tête de l'auteur, elle est encore à l'étape embryonnaire, des bouts de pensées comme ça qui retiennent son attention, en tout cas, c'en a l'air...l'histoire n'est pas encore rendue au lecteur...en tout cas pas...une succession des mots à n'en pas finir, on attend d'atteindre la phrase et enfin comprendre le sens, il n'en est rien. Tout est monologue intérieur. Des bouts de monologues intérieurs. Après deux tentatives, par miracle et surtout parce que c'est un Goncourt, je suis vraiment pommée d'être arriver au bout de cette troisième tentative.
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J'ai lu quelque part que Jean-Jacques Schuhl était un écrivain rare, et c'est aussi bien, à mon avis, compte tenu de la teneur de cet écrit... Goncourt 2000, voilà de quoi se poser des questions sur les qualités littéraires récompensées par le prix Goncourt : l'intérêt ? Surement pas, la vie d'Ingrid Caven n'en offrant pas le moindre si ce n'est de savoir comment se faire un rail de coke... L'écriture ? Pas mieux... dans le genre décousu, de la coco plein les narines, on n'est pas loin du foutage de gueule intégral... Bref, un Goncourt qui m'est tombé des mains très rapidement me laissant un seul regret, celui d'avoir perdu du temps à lire les cent premières pages.
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"Que diable allait elle faire dans cette galère" ....????
Oh la gourde, Oh la péquenaude! ... Un prix Goncourt 2000 déjà j'aurais du me méfier, un auteur Jean-Jacques Schuhl ,toujours aussi peu connu dix ans plus tard,j'aurais être en état d'alerte mais voilà quand on est une godiche on se fait avoir ! 94 pages , il m'aura fallu 94 pages pour réaliser qu'Ingrid Caven existait vraiment, que c'était la compagne de l'auteur, qu'elle avait été pendant 2 ans la femme de Fassbinder , qu'elle avait fréquenté ce microcosme branché, cocaïnomane,friqué ou pas , snob cela va sans dire , bref ce monde frelaté du show bizz , cinéma, festivals etc etc...
Je vous rassure tout de suite , en vrai je me rassure toute seule, je l'ai fermé à la page 115 ce fichu livre , rien rien ne m'a plu, ni cette écriture en Patchwork , ni ces allusions à un monde que je ne connais pas et qui le plus souvent m'indiffère.
Voilà une mésaventure terminée, affaire classée , pour une fois que je n'avais pas regardé vos appréciations avant!!
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Goncourt de l'an 2000.
Hommage à Ingrid Caven, son épouse , petite fille allemande chantant pour les nazis, le corps cassé par une maladie tel un puzzle, s'identifiant au tableau Dora Maar, devenue femme icône de la fine fleur du cinéma français de Fassbinder (son premier époux) et Eustache, muse d' Yves Saint Laurent, reine de la nuit, chanteuse à l'art de vivre sulfureux, pop attitude des nuits sacrées. On passe des souvenirs de son enfance aux douloureuses évocations des chambres à gaz, d'un récital qu'elle a donné bien plus tard dans la citadelle de David à Jérusalem aux soirées sous cocaïne et LSD, le tout, ponctué d'anecdotes autour de Romy Schneider et d'Andy Wharol, de l'élite parisienne par le personnage croqué, entre autres, de Jean Pierre Rassam à Bette Davis... Toute une époque s'agite sous la plume tourbillonnante et effervescente de Schuhl et quelle richesse ! quel régal !

Pourtant c'est bien tardivement que je me suis lancée dans cette lecture . J'ai commencé mon approche de Schuhl par "Les apparitions", un récit personnel, et peut-être est-ce une bonne chose. Découvrir l'esprit de l'auteur au gré de ses pérégrinations / imaginations m'a certainement permis d'appréhender un peu mieux "Ingrid Caven" puisqu'il faut le dire d'entrée de jeu, c'est une lecture exigeante et pour en absorber sa substance, il me semble opportun d'être charmé au préalable par le monde de Schhul et d'accepter de sortir de sa zone de confort. Un univers de mots qui prédomine l'histoire, des ellipses qui peuvent nous perdre , des pensées qui se glissent au beau milieu d'un récit pour le rendre plus présent, plus prègnant.
Si beaucoup jugent "Ingrid Caven" de roman élitiste, fouillis, éprouvant, on ne peut les blâmer, il y a du vrai, les références culturelles pointues en prime. Cependant, je ne peux me résoudre à réduire Schuhl en ces termes. Il est un créateur, l'inventeur d'une littérature singulière, le bâtisseur d'un édifice unique. C'est à nous de faire la démarche de pénétrer dans son espace extravaguant dans lequel le mot est roi, la trame fantasque, la forme littéraire un design novateur.
Schuhl, tel picasso, construit son oeuvre à l'image du corps destructuré et douloureux d'Ingrid. Amoureux éternel et touchant , il délivre un portrait remarquable de Caven et réanime avec superbe le faste d'une époque Rock'n'Roll révolue et ce, sans perdre de vue l'exigence des mots qui écrivent pour lui puisque Schuhl n'écrit pas, il s'efface.
Ingrid Caven, elle, s'impose.

En conclusion, un roman intello ? A mort ! c'est du Schuhl.
Vaut-il le coup ? Plutôt deux fois qu'une !

Un roman chiadé, sans pareil, brillant.
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Jean-Jacques Schuhl, né en 1941 à Marseille, est un écrivain français. Il a reçu le prix Goncourt en 2000 pour son roman Ingrid Caven.
J'avais un a priori négatif sur l'écrivain, l'image qu'il véhiculait ne me poussait pas à me pencher sur ses livres et puis le hasard a mis entre mes mains son roman Entrée des fantômes qui m'a agréablement surpris. Encouragé par cet essai, je me suis lancé dans Ingrid Caven, sensé être son meilleur ouvrage. Et c'est là que mon a priori négatif s'est réveillé, me rappelant qu'il ne se trompait jamais.
Attention, tout n'est pas mauvais dans ce roman, je dois être honnête. Il est bien écrit, d'une plume nourrie des classiques de la littérature mais mise au goût du jour pour aborder un sujet moderne. de plus, l'écrivain a un don indéniable pour croquer en quelques mots ou lignes, un personnage fictif ou mieux encore, bien connu. Roman bien construit aussi, sa principale qualité peut-être, permettant dans maintenir le mince intérêt pour le lecteur, l'avancée dans le texte éclairant les pages antérieures.
Son principal défaut, le roman n'est pas très intéressant ! de quoi s'agit-il exactement ? Une fausse biographie - puisque c'est un roman - d'Ingrid Caven, actrice et chanteuse allemande révélée au cinéma par son mari Rainer Werner Fassbinder avec lequel elle fut mariée durant deux ans au début des années 70. Elle fut aussi une amie d'Yves Saint Laurent qui lui tailla sa robe de scène, un fourreau noir, qu'elle a toujours gardé comme un fétiche. Enfin dernier détail, non sans importance, elle est depuis, devenue la compagne de Jean-Jacques Schuhl. La boucle est bouclée. L'auteur construit son récit à partir d'éléments de vie habilement agencés, truffant son texte de personnages connus et nommés ou mal dissimulés derrière des pseudonymes (le Mazar du roman est Jean-Pierre Rassam). Mannequins, putes de haut vol, milieux du cinéma, coke, New York, Berlin, Paris, hôtel Chelsea mais aussi l'Allemagne d'Hitler, les déportations et Ingrid Caven âgée de quatre ans chantant devant le moustachu infâme, un grand écart plutôt bien négocié par l'auteur. Pour au final, y voir une déclaration d'amour/admiration criante sans être nunuche, de l'écrivain pour sa compagne.
S'il était mal écrit, j'aurais taxé le bouquin de texte pour initiés de la jet set, une version écrite des magazines people dont on regarde les photos dans les salles d'attente des dentistes. Mais tel n'est pas le cas. du bon et du moins bon, donc, dans ce roman qui aurait pu éventuellement passer la rampe de ma critique, s'il n'avait été couronné d'un Goncourt. Je ne connais pas les détails de sa désignation, mais qu'un tel roman puant le parisianisme, édité dans une collection dirigée par Philippe Sollers, obtienne le prix tant convoité laisse songeur… mais ceci explique peut-être cela ?
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Elle roule un peu les r, le reste est dans le masque. Elle fait glisser dans sa langue une autre langue, celle de son propre corps. Elle commence une phrase avec un accent althochdeutsch, haut allemand, la termine dans une sonorité yiddish, et passe, en un instant, de l’Université à la cuisine. Elle conjugue les genres, elle aime les mélanges, ce changement de ton à l’intérieur d’une chanson. Elle avance vers la rampe, cinq doigts écartés sur la hanche : le geste des premières chanteuses de saloon parodiant les cow-boys, main sur la crosse du colt, buste un peu cassé, voix poissarde. Tout en marchant d’un pas trainant, elle ramasse la longue traine de la robe, la tient roulée, chiffonnée, sur le bras, ça lui découvre les jambes, soudain c’est une mini ! Parfois, elle en a assez de cette grande robe, de tout ce noir !
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Lupe Velez était la fiancée de Johnny Weissmuller, après un chagrin d'amour avec Tarzan elle veut se suicider, mais en beauté, toujours l'image, même post-mortem, coiffure, maquillage pendant des heures. Manque de chance, les comprimés et l'alcool lui détraquent les boyaux et c'est dans sa plus belle robe, ses superbes toilettes, poudrée, bijoutée, quasiment embaumée, qu'on retrouve l'exotique momie mexicaine, étouffée par son vomi la tête dans les chiottes. C'est ça l'art de la brisure, toute une tournure d'esprit, comme l'art inverse, de récupérer les restes, et c'est vrai qu'un ustensile de cuisine ça peut toujours servir : John Cage a composé un concerto pour moule et fouet à pâtisserie.
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Oui, elles étaient toutes là, comme pour une première, ses actrices, ses femmes, car toutes avaient été amoureuses de lui, d'une façon ou d'une autre. Il aurait d'ailleurs pu séduire n'importe qui, homme ou femme. Et après tout, il les avait fait parler, bouger, remuer un peu, dire parfois quelque chose de piquant, d'amusant, il les avaient manipulées, en bon marionnettiste, elles qui autrement n'étaient que des masochistes sans emploi, attendant leur maître, mais ils les avaient choisies pour ça, justement, pour leur ridicule fatuité, leur mièvrerie empotée, leurs grands airs faussement tragiques, pleines de certitudes, faisant tout sans poser de questions, no problem, la carrière d'abord, froides et calculatrices au fond : la femme allemande d'après-guerre, l'Allemagne, avec qui il n'arrêtait pas de régler ses comptes.
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Elle avait réinventé son corps pour cause de maladie, invalidité, un triste état, il était meurtri, une carapace, un masque qui l'isolait et la rendait vulnérable à la fois, les choses lui étaient étrangères, trop loin et trop près, menaçantes, elle n'y était pas chez elle.
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Animée, inventée à chaque instant sous les projecteurs, comme l'est une marionnette, sauf qu'elle était vivante et très vivante et qu'elle passait d'ailleurs d'un état à l'autre vite en mélangeant la femme et le pantin, et le pantin c'était elle aussi.
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Video de Jean-Jacques Schuhl (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Jacques Schuhl
Le samedi 30 décembre sur Canal +. Frédéric Beigbeder a présenté une émission spéciale appelée "Supplément Littéraire 2006" avec l’écrivain Jean-Jacques Schuhl en invité pour commenter l'année littéraire 2006.
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