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Critique de Meygisan


Avec cette bd, je découvre les auteurs que sont François Schuiten et Benoît Peeters. Une bd que m'a conseillé ma moitié, plutôt experte en la matière.
J'avoue que j'ai eu beaucoup de mal. Non pas à la lire car celle ci est très facile d'accès. Mais plutôt dans l'approche. Je n'y ai pas saisi ( immédiatement le propos) de l'auteur. Je me suis donc laissé guidé par cette histoire dans les pas du jeune Aimé, qui vit dans un monde où se poser des questions est devenu tabou, voire interdit. Une fois la bd terminée, il m'a fallu laisser passer une bonne nuit de sommeil pour en appréhender enfin toute la poésie. Là où j'ai voulu absolument y trouver un sens, il n'y avait en réalité que surréalisme. Là où je cherchais à comprendre, il n'y avait rien à comprendre.
En fait il n'est pas tant important que de tenter de comprendre le propos de l'auteur que d'y trouver sa propre interprétation. La mienne ( elle vaut ce qu'elle vaut pour ce qu'elle est...!) est que cette bd est une réflexion sur la routine... et la mémoire. Et donc l'histoire, notre propre histoire. Comment les souvenirs peuvent ils survivre dans un monde où chaque jour ressemble à la veille et au lendemain? Comment peut on évoluer dans ce monde quand des personnes s'évertuent à ne surtout rien changer, à établir des règles autoritaires, sans aucun sens si ce n'est celui uniquement d'interdire, et à mettre toute leur énergie à ce que tout cela reste en l'état?
La peur du changement est également très présente et motive les "adultes" de cette bd. Au passage, toutes les femmes ont disparu. Elles sont réduites à de simples faire valoir sexuelles. La fonction maternelle et reproductrice même leur a été retiré. le monde est donc composé uniquement d'hommes adultes, gardiens d'une sécurité illusoire, gage d'une prospérité tout aussi illusoire, et d'un enfant unique. Mais c'est avant tout la peur qui guide ces hommes. Cet enfant incarne donc le changement, la petite faille dans le système qui va tout changer. Ce monde reste figé à l'image du temps qui ne s'écoule plus, de ce petit garçon qui ne vieillit plus. Jusqu'au jour où une incarnation du passé ( donc de la mémoire) va l'amener à se poser des questions, à braver l'interdit. Ce simple livre va lui redonner le goût d'apprendre et d'aller de l'avant. Dès lors, alors qu'il aura su se détacher de l'emprise de cet éternel présent, ses cheveux recommenceront à pousser, il recommencera à vieillir. Et lorsqu'il regarde en arrière, il se réalise que, comme le lui indique l'un des marins qui le recueille dans la mer : "là bas, il n'y a rien, petit...". Car effectivement le présent n'est rien, rien qu'un instant fugace qui disparaît dès lors qu'on en parle...
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