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« Les cités obscures » est une série d'exception, exigeante tout en étant accessible. Ce n'est pas « la fièvre d'Urbicande » qui viendra démentir ce constat. Avec ce titre, Schuiten et Peeters livrent une B.D belle et intelligente, riche aussi bien visuellement que dans le propos.

A travers un récit remarquablement construit, les auteurs s'intéressent à la façon dont l'architecture urbaine façonne la société ainsi que les rapports entre les habitants. Dans cette histoire très axée sur l'architecture, les personnages ne sont pas oubliés pour autant. Peeters donne vie à des protagonistes bien campés et intéressants, tout particulièrement Robick, le personnage principal.

Le dessin absolument magistral de Schuiten, en totale osmose avec le scénario, donne corps aux idées de Peeters de façon remarquable. Chaque case mérite de s'y attarder tant le trait est précis, le cadrage pertinent et le noir et blanc profond.

« La fièvre d'Urbicande » mérite amplement son statut de classique et est une lecture indispensable à tout amateur du 9ème art.

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Cette bande dessinée est non seulement fascinante graphiquement, c'est aussi une réflexion sur notre rapport à l'architecture.
Le graphisme en noir et blanc rappelle les gravures du XIXe siècle, avec des nuances de gris en trames linéaires, l'architecture présentée joue entre l'art nouveau et le stalinien, c'est du “Steampunk” avant l'heure, les machineries sont très présentes, tout est dans l'emphase et la mégalomanie. On ne peut pas ne pas être impressionné par le soin, les détails et la majesté des illustrations, les angles de vue, jouant sur la perspective, la mise en page jouant sur ces grandes verticales ou horizontales démesurées renforce la puissance architecturale.
Eugen Robick est l'architecte de la ville, une ville tout en hauteur, jouant sur le gigantisme et la rigueur de la symétrie, au caractère grandiose et austère. Un élément vient perturber cette symétrie et cette rigueur, un curieux cube aux propriétés très étranges. En se développant, il va transformer l'architecture de la ville, modifiant du coup les rapports sociaux, politiques, et apportant même la révolution. Eugen Robick, va se trouver malgré sa volonté au coeur de l'action.
C'est sans doute ce qui s'est fait de mieux sur l'architecture en bande dessinée, c'est une démonstration de ce qu'elle apporte au mode de vie, si le récit est fortement fantastique, les rapports humains sont au contraire très réalistes. Je me souviens qu'à l'époque de sa sortie, cette bande dessinée avait vraiment marqué les esprit. Aujourd'hui, elle a un statut de classique, c'est absolument justifié..
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Cela commence avec la lettre qu'écrit E. Robick (clin d'oeil au Rubik's cube), urbatecte, aux autorités de la ville d'Urbicande pour défendre certains projets qu'il juge indispensable. Puis apparaît un cube (en fait les arêtes d'un cube évidé, une sorte de squelette de cube), sur le bureau de Robick, et au fil des pages ce cube grandit, grossit et envahit l'espace, d'abord la pièce, puis l'immeuble, la ville, … créant ce que les gens se mettent à appeler le réseau Robick, bien qu'il n'en soit nullement l'auteur, et ce réseau crée d'abord un urbanisme qui va dans le sens de Robick, à l'encontre des autorités, qui du coup sont contestés. Robick tente la cartographie d'Urbicande mais cela s'avère impossible, la ville évoluant sans cesse. le dessin, tout en noir et blanc, est splendide : plein de points de vue différents, des détails architecturaux très fins, de belles perspectives. le tout bien valorisé par la mise en page. Bref, François Schuiten crée un superbe univers futuriste. le scénario est très complexe, très riche et le lecteur sort de ce livre avec un certain malaise tant cette BD est énigmatique : Robick est-il parano, fou ? Quel est le sens de ce cube ? Pour couronner le tout, l'appendice final sous forme d'un rapport sur la légende du réseau avec les hypothèses d'experts n'aide nullement à la compréhension, cela rend plutôt toute interprétation caduque ! L'essentiel étant que le lecteur s'interroge sur l'influence de l'architecture urbaine sur les hommes et sur les liens entre celle-ci et les rapports sociaux. Une vraie réussite qui en a fait un très grand classique.
Il y a une version récente colorisée mais je ne l'ai pas vue. Par contre j'ai vu en 2018, à Arc-et-Senans, l'expo sur Luc Schuiten, frère de François et architecte (!), avec des plans futuristes de villes bien réelles, c'était fabuleux ! La couleur doit pouvoir apporter encore plus de profondeur.
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Le premier tome du cycle des cités obscures (1983) invitait le lecteur à s'attacher aux pas de Franz Bauer (habitant de Xhystos) pour découvrir Les murailles de Samaris. Ce deuxième tome est paru pour la première fois en 1985, réalisé par Benoît Peeters (scénario) et François Schuiten (dessins). Il est en noir & blanc.

Le tome s'ouvre sur un texte en gros caractères de 7 pages (avec une petite illustration sur chaque page), un courrier dans lequel l'urbatecte Eugen Robick s'adresse à la Commission des hautes Instances, pour évoquer la nécessité impérieuse d'approuver son projet de troisième pont reliant la rive nord à la rive sud de la cité d'Urbicande. Puis le reste du récit prend la forme d'une bande dessinée traditionnelle. le lecteur suit Eugen Robick dans son travail. Dans la première scène, il est installé à son énorme bureau en train de contempler une forme cubique (uniquement les 8 arêtes d'un cube évidé) posé devant lui. Il s'agit d'un artefact ramené par un chef de chantier très intrigué par cet objet à la fonction mystérieuse et indiscernable. Robick est finalement plus préoccupé par l'avis que la Commission des hautes Instances émettra sur son projet de troisième pont. Avec son ami et collègue Thomas Broch, ils décident d'aller rencontrer ladite Commission pour infléchir leur décision. le lendemain, il se rend compte que le cube à commencer à pousser, les arêtes se prolongeant et la taille du cube augmentant, alors qu'il est posé de guingois sur son bureau, les arêtes s'immisçant dans la matière même du bureau sans la dégrader.

Le rapport de Robick permet aux auteurs d'établir le contexte d'Urbicande : une ville à l'architecture fonctionnelle, totalitaire et monumentale. Dans les pages, il est possible de détecter l'influence du Bauhaus, mais aussi de constater que cette architecture monumentale écrase les individus, les rendant insignifiants du fait du rapport d'échelle. Tout au long de l'histoire, le lecteur pourra prendre plaisir à observer les éléments qui participent de cette domination sur l'individu. Cela va des escaliers imposants, aux portes de 5 mètres de haut, en passant par les espaces si gigantesques qu'ils ne peuvent être jamais remplis par les individus, en passant par ces fauteuils qui semblent être en pierre, avec un dossier si incliné que la personne semble reposer au point de gésir une fois assise. La hauteur de la chaire dans à partir de laquelle Robick s'adresse à la Commission lors d'une session extraordinaire (pages 46 & 47) lui permet de dominer l'assistance, à la fois physiquement, mais aussi par son intelligence. Cette architecture contraint les habitants à la soumission, et réserve de rares espaces à la nature, elle aussi canalisée sous la forme de jardins à la française.

Face à cette architecture, l'apparition du cube (non, plutôt l'apparition du réseau Robick) et son développement fait figure de grain de sable, de facteur X dans cette ordonnancement si bien planifié. Mais le cube lui-même est une figure géométrique implacable, tout aussi étrangère à l'humanité que cette architecture tendant vers un ordre parfait, tout aussi stérile. D'ailleurs cette superstructure cubique trouve son écho dans l'aménagement de la salle où Robick fait son discours à l'académie (en particulier les cubes du plafond). Dans ce second tome, la méticulosité de Schuiten fait à nouveau des merveilles pour que le regard du lecteur puisse contempler ces bâtiments dans chaque case ou presque, pour pouvoir s'imprégner de cette ville, comme s'il s'y promenait aux côtés des personnages. La sensation d'immersion est encore renforcée par la maîtrise technique de Schuiten qui sait comment représenter des poutres, des câbles, des fers à bétons, un toit de tuile, en cohérence avec les techniques de construction.

Peeters et Schuiten placent le lecteur aux côtés de Robick qui semble toujours avoir un train de retard, qui subit chaque changement arbitraire de la structure cubique, ainsi que ses conséquences. A plusieurs reprises, il peut apprécier que Peeters le fasse agir comme un scientifique (sa fonction d'urbatecte cumulant les fonctions d'architecte et d'urbaniste), adoptant une démarche scientifique qui commence par l'observation, l'élaboration de théories, et leur vérification. C'est ainsi que Robick tente d'établir un modèle afin de pouvoir prévoir les évolutions futur du réseau. Il n'a pas la prétention de contrôler ce phénomène inexplicable, mais il souhaite pouvoir le comprendre et le décrire dans un modèle mathématique. Robick observe et conserve une trace des évolutions découlant de l'existence du réseau, dressant un portrait partiel des effets de cet agent du changement.

Comme dans le premier tome, François Schuiten adapte ses prises de vue à la thématique du récit. Il a choisi le noir & blanc ce qui confère une ambiance plus austère au récit, en cohérence avec cette société se rigidifiant dans le carcan de son architecture fonctionnelle. Au détour d'une case ou d'une autre, il est possible de détecter quelques traces ténues des influences de Schuiten, en particulier dans sa manière de figurer les textures, un peu de Moebius et un peu de Léon Benett (l'artiste qui a illustré 25 des voyages extraordinaires de Jules Verne). Les personnages sont à nouveau dotés d'une garde robe stricte, évoquant la fin du dix-neuvième siècle ou le début du vingtième, avec des styles de coiffure et de barbe correspondants. Les différents angles de vue de la cité se complètent pour offrir une vue d'ensemble d'une parfaite cohérence spatiale. S'il compose chaque planche sur la base de cases sagement rectangulaires, il en fait varier les dimensions pour rendre compte de la nature de l'action représentée (en particulier les cases très étroites quand Robick tente de s'échapper de l'enchevêtrement du réseau dans son bureau).

Contre tout attente, le lecteur découvre un récit qui n'a rien de sinistre ou de désespéré. Pour commencer, comme pour Robick, l'état d'esprit qui prévaut est la curiosité. Qu'est-ce que ce réseau ? Quelle est la métaphore qui se cache derrière ces arêtes (au-delà du simple agent de changement) ? Quelles seront les prochaines évolutions du réseau ? Comment la société d'Urbicande va-t-elle s'adapter ? Il s'agit d'un récit qui invite le lecteur la réflexion, à l'interprétation, à exprimer ce qui n'est que sous-entendu. Qui plus est, Peeters sait se montrer facétieux avec discrétion. Il y a bien sûr Robick qui décide de ne pas appeler le phénomène un cube (une référence transparente au Rubik's Cube. Il y a la profession de Sophie dont la petite entreprise prospère grâce au réseau et il y a l'addenda de 1997. Peeters se permet un bon pied de nez aux lecteurs intellectuels en proposant 3 théories différentes sur le sens réel du réseau Robick, sachant que la troisième est en fait constituée de 10 hypothèses différentes. Il y a le sous-entendu ironique sur l'incapacité de la classe dirigeante à gérer le changement, encore moins à l'anticiper. En outre, pour le lecteur investi dans cette série, il y a également le plaisir de chercher des indices sur d'autres lieux de ce monde, en scrutant la carte dans le bureau de Robick, qui comprend une partie du continent, ainsi que plusieurs noms de cités (Xysthos et Samaris, mais aussi Sodrovni, Mylos et Gorona).

Avec ce deuxième tome, Peeters et Schuiten prouvent que le dispositif des cités obscures leur permet de raconter une nouvelle histoire à l'intrigue envoûtante, avec un personnage moins psychorigide qu'il n'y paraît (souhaitant ordonner son environnement pour mieux le contrôler, mais en proie à des doutes latents), sans se complaire dans la sériosité. En parallèle de "La fièvre d'Urbicande", Schuiten et Peeters s'étaient amusés à produire un fac-similé de l'opuscule de Régis de Brok, illustré par Robert Louis-Marie de la Barque, et annoté par Robick. Il est possible de le consulter sur le site altaplana[dot]be.

Ce tome a été complété par 2 addenda : la légende du réseau (un texte rédigé par Isidore Louis, avec des illustrations, dans lequel Peeters s'amuse donc à donner lui-même des interprétations multiples au réseau) et une bande dessinée de 3 pages mettant en scène Eugen Robick très âgés, séjournant dans une ville réelle (de notre monde) dont l'architecture lui semble aussi totalitaire que celle d'Urbicande (le lecteur découvrira le point de vue de Peeters et Schuiten sur une ville nouvelle récente d'Amérique du Sud).

En 1987, ils ont réalisé 2 albums : La tour (le troisième tome permettant de découvrir une nouvelle cité sous forme de bande dessinée) et L'archiviste (un hors série rassemblant des illustrations de nombreux lieux de ce continent, dans un dossier rassemblé par Isidore Louis, chargé de recherches à l'Institut Central des Archives, l'auteur de l'addenda de 1997). Les rééditions entamées en 2007 ont réintégré "L'archiviste" dans le cycle en troisième position, "La tour" devenant le quatrième tome du cycle.
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Première impression mitigée : dessin en noir et blanc, personnages raides qui font la gueule en permanence, perspectives rectilignes et vides dans le style rétro-futuriste...
Avec une touche de fantastique, autour de ce cube venu de nulle part, le scénario se traîne, parsemé de conversations sans intérêt. Il progresse avec la croissance du réseau issu du cube et digresse parfois en mode "conte philosophique" vers des considérations politiques, sociologiques qui m'ont semblé artificielles. La fin pseudo métaphysique achève de faire sombrer l'ouvrage dans l'incompréhensible.
Pas trop ma tasse de thé !!
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Les Cités obscures Tome 2 - La fièvre d'Urbicande - Schuiten – Peeters

Ce second tome des cités obscures s'ouvre sur une lettre d'un certain E Robick, architecte qui se plaint aux instance supérieures. De grands projets architecturaux et urbanistiques ont été laissé en plan et de ce fait la cité d'Urbicande manque de symétrie.
Ensuite toute l'histoire tourne autour d'un cube qui atterrie sur le bureau de Robick et se met à grandir et grossir et fini par envahir tout l'espace de l'immeuble et de la ville et voir plus.

Cette histoire est aussi étrange que "les murailles de Samaris", mais les dessins sont fantastiques. Toute la BD est en noir et blanc, ce qui donne beaucoup plus de force aux dessins. Au fil de l'histoire on suit l'évolution de ce fameux cube qui semble être là pour rassembler les êtres et les choses mais aussi pour les désunir ?
Comme dans le premier tome le héros semble devenir fou mais je n'en suis pas sûre .

Très énigmatique tout cela.
Mais j'ai emprunté les 5 tomes à la Médiathèque donc je poursuis mon exploration des Cités Obscures et tout s'éclairera peut être à la fin. Qui sait ?...

Challenge ABC 2015/2016
Challenge le tour du monde
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Urbicande est une ville en pleine reconstruction. Tout y est planifié de façon rationnelle. Les personnages portent des noms à consonance germanique comme Eugen Robick, l' « urbatecte » en chef qui a conçu cette cité idéale, telle la Germania jamais construite par Hitler … Ici aussi, comme dans le Berlin d'avant 1989, la cité est divisée en deux secteurs parfaitement étanches. Passer d'une rive à l'autre du fleuve, en dehors des points de contrôle situés sur les deux ponts déjà construits, peut coûter la vie … Pourtant l'architecte-urbaniste fait tout ce qu'il peut auprès des autorités pour construire ce troisième pont qui achèvera la symétrie du projet ….
Mais les dirigeants s'y opposent : pas question de faciliter l'intrusion des « pauvres » de la rive nord dans la partie policée d'Urbicande. C'est sans compter sur la découverte d'un étrange petit cube qui va bouleverser la tranquille perspective de la ville et la réunifier dans une fugitive utopie. Un cube dont les arêtes vont croître, croître, indéfiniment, transperçant cloisons, maisons, corps, de façon irrépressible …. Une extraordinaire vision de l'incapacité humaine devant un phénomène qui dépasse l'entendement. Un développement subversif qui fait exploser les institutions et relie les hommes, une vision prophétique de ce qui va se passer avec l'écroulement du monde soviétique – la BD a été publiée en 1986 !
Graphiquement, Schuiten joue sur les deux plans de l'architecture classique des années 30, telle celle des gratte-ciel emblématiques de New-York ou de Chicago, et aussi avec une référence explicite aux immeubles de la Sécession viennoise. La beauté formelle du dessin, les détails des costumes clairement datés de la première partie du XIXème siècle, un peu à l'image de Schubert … l'utilisation exclusive du noir et du blanc créent un espace-temps tout à fait particulier. Cependant, les références politiques sont très contemporaines.
Quant au scénario, son caractère fantastique et poétique laisse pantois … Je ne connaissais que « La Tour », le troisième opus des Cités obscures … cet épisode est un délice.
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Vous l'aurez compris : le véritable personnage principal de la Fièvre d'Urbicande, c'est la ville elle-même.
Nourri à l'architecture, François SCHUITEN sait mettre mieux que quiconque en images les délires architecturaux et urbanistiques de Robick, tandis que PEETERS, abreuvé de sciences sociales et de sémiologie, développe un riche scénario qui interroge les interactions naissant des rapports entre les hommes et leur environnement urbain.

Pétri de références à notre XIX° siècle, le monde des Cités Obscures est servi à merveille par le trait élégant et les hachures mesurées de François SCHUITEN.
Si la Fièvre d'Urbicande permet aux deux auteurs de créer une étonnante nouvelle cité, elle est aussi – et nos quatre chroniqueurs se rejoignent là-dessus – l'occasion de mener certaines réflexions sur les frontières qui nous séparent, et les ponts qui parfois se tissent bien malgré nous.

L'article complet sur le blog collectif kbd
Lien : http://blogkbd.wordpress.com..
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09.12.2016. année terrienne / 19h50 temps terrien, hémisphère nord, température extérieure : 7 °c , température relevé à l'intérieur du cerveau : 37.2 °C ../ Rapport Atos /// - Une PNI ( polution non identifiée ) m'oblige a maintenir mon cerveau en vol stationnaire au dessus de la Terre. Ces quelques heures de repos forcé, me donne l'occasion de mettre à jour le carnet de mon dernier voyage.
Cela fait maintenant 10 jours que j'explore peu à peu le monde des cités obscures. Mondes découverts par les deux capitaines de vaisseau : Schuiten et Peeters.
Urbicande , une des cités obscures, a connu une terrible fièvre. Cette cité coupée en deux, a vu se développer un réseau dont la nature, et la structure n'avaient jamais pu être observées jusqu'à lors ni dans le monde visible, ni dans aucun monde invisible.
Un cube pouvant se reproduire de façon autonome a pu tisser un réseau à travers les mondes. de l'infini petit à l'infiniment grand, à partir de son état de cellule embryonnaire, elle a pu par son expansion libérer chaque cité.
Nul ne sait d'où provient cet objet, nul ne comprend son but, nul ne sait quelle force le régit. Une seule certitude : cette force a la faculté de former un corps par la création d'un tissu urbain et de relier les points d'un ensemble. Les conséquences de son évolution, de ses transformations, provoquent des bouleversements d'ordre structurel, social, spatial, politique, culturel, , économique, tels qu'ils est impossible de prévoir encore aujourd'hui avec certitude leurs retombées.
En architecturant l'espace, ce cube permet aux habitants des cités de se déplacer librement, d'échanger, de se rencontrer, de communiquer, ouvrant des voies de communications nouvelles. M Robick est à ce jour le dernier urbitecte a suivre l'évolution de ce réseau. Il a pu cartographier son évolution naturelle. Les plans sont actuellement entre les mains du nouveau pouvoir politique d'Urbicande. Leur projet ? Reconstruire à l'identique le réseau à l'échelle de la cité. Permettant par conséquent au nouveau pouvoir politique de maîtriser l'ensemble du réseau.
D'après Robick La réalité de cet objet ne pouvant s'inscrire que dans un développement naturel et vivant tout maintien ou recréation artificiel de ce réseau ferait basculer la cité dans le chaos.
A ce jour seul le rapport de Robick a pu être retranscris. Je n'ai à ce jour reçu plus aucune tinformation d'Urbicande. Toute communication semble malheureusement coupée…
Vous l'aurez sans doute compris j'ai de nouveau fait un étonnant voyage grâce au talents conjugués de Schuiten et Peeters. le graphisme est admirable. le scenario est, je trouve, pour l'instant le plus riche et le plus complexe de la série des cités obscures. Mais je ne présume de rien, il me reste toute une galaxie à visiter !
Les hypothèses émises dans la partie consacrée à la légende du réseau valent leur pesant de philo.
J'ai, je l'avoue, un faible pour un des parcours idéologique de l'hypothèse, à savoir :
«  Dans une société capitaliste et pré-nazie, avec la complicité objective d'individualistes décadents, une structure dissidente s'impose et conduit droit au fascisme »...Intéressant non ? Terrifiant.
Je vous invite à aller découvrir les autres parcours, on bien à en inventer.

Astrid Shriqui Garain .
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Cet opus met en scène le Réseau d'Urbicande, une structure en forme de squelette de cube qui fait abstraction de la matérialité, en se déployant à travers les objets, individus et bâtiments d'une grande ville imaginaire. On dirait que le Réseau n'appartient qu'à moitié à l'environnement où il se déploie, et que la source de son existence se trouve ailleurs. C'est pourquoi la fin de ce tome prend la forme d'une exégèse cabotine où Peeters nous indique tout un tas de sens possibles (politique, religieux, psychanalytique, etc.) à donner à son oeuvre. Sa démarche illustre le problème que me pose cet album : les personnages et le récit manquent de place pour exister, par la faute de cette surcharge de symboles explicites, qui les oblitère. C'est toute la différence avec des allégories plus organiques, telles que la ville de Samaris, ou encore la Tour du merveilleux tome 3. Ainsi, bien qu'il pousse à réfléchir, cet album n'est, à mon sens, pas aussi immersif et atmosphérique que d'autres, nonobstant quelques magnifiques dessins de Schuiten.
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