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sur 341 notes
Ce premier livre traduit en français de l'auteur à succès suédois Alex Schulman est une fiction inspirée d'éléments autobiographiques.

« Les Survivants » débute en compagnie de trois frères venus disperser les cendres de leur mère sur le lac près de la maison de vacances de leur enfance. Un endroit qui rappelle beaucoup de souvenirs, ainsi qu'un terrible drame dont ils ne préfèrent pas parler…

Pourvu d'une construction légèrement déstabilisante qui entremêle deux temporalités, celle du présent relaté à rebours, de 23h59 à 0h00, et celle du passé relatant les souvenirs d'enfance de Benjamin, des vacances dans la maison du lac jusqu'au décès de sa mère, ce roman nous conduit progressivement vers l'endroit où les deux trames se télescopent. Une construction originale qui peut certes déboussoler, mais qui permet également d'entretenir le suspense concernant la tragédie qui a frappé cette famille, tout en apportant un éclairage final bouleversant qui donne tout son sens au récit.

« Les Survivants » est l'histoire d'une famille dysfonctionnelle qui s'est construite sur un drame enfoui. L'histoire de trois frères qui ont, chacun à leur manière, essayé de laisser ce passé derrière eux mais qui, en entreprenant ce voyage vers la maison de vacances de leur enfance, retournent inévitablement vers ce passé qui les lie autant qu'il les sépare. Une époque où trois enfants élevés par des parents démissionnaires étaient abandonnés à leur sort. Trois gamins privés d'amour parental, qui ont eu beaucoup de mal à se (re)construire au fil des années, toujours hantés par cette tragédie…

Dès les premières pages, l'atmosphère pesante et poisseuse installée par l'auteur fait ressentir un malaise au lecteur. Un sentiment qui s'accentue au fil des chapitres, des révélations et des nombreux non-dits sensés taire les secrets de cette famille. Les indices sont pourtant là dès le début, titillant la curiosité du lecteur et l'incitant à tourner les pages jusqu'à cette révélation finale qui apporte soudainement un nouvel éclairage à l'ensemble.

« Les Survivants » est l'histoire bouleversante de trois enfants ayant survécu tant bien que mal à un terrible traumatisme au coeur d'une famille dysfonctionnelle.

Lisez également : le très bon « Ce qu'il faut de nuit » de Laurent Petitmangin, l'excellent « Leurs enfants après eux » de Nicolas Mathieu et mon immense coup de coeur pour « Il est des hommes qui se perdront toujours » de Rebecca Lighieri.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Une forêt de sapins et de bouleaux, un lac posé dans cet écrin de verdure au milieu de nulle part, nous sommes en juin, bientôt le solstice d'été. le vent léger ridule l'eau, la fermette rouge, son abris à bateaux, le sauna, le vieux ponton vermoulu. Pour Nils, Benjamin et Pierre ces images sont imprimées dans leurs mémoires. Tous les ans à la même époque la famille prenait quelques jours de vacance dans cette ferme.
Des trois frères Benjamin est le plus posé, deuxième dans la fratrie il est plutôt attentionné, il s'occupe du petit dernier Pierre. L'ainé Nils est du genre solitaire, le chouchou des parents n' en a que faire de cette famille de dingue.
Les trois frères sont devenus des hommes, ils reviennent à la ferme accomplir le voeux de leur mère, répandre ses cendres près du lac.
Voilà en quelques mots la trame de l'histoire d'Alex Schulman " Les survivants".
Le compte à rebours a commencé. Une histoire qui va laisser perplexe par son écriture de nombreux lecteurs. C'est un roman qui nous emprisonne, qui nous malmène jusqu'au denouement. On ne sait pas où le chemin va nous mener mais une chose est sure une certaine lettre ne peut pas nous laisser insensible.
Merci à Ivan_T et son billet qui a réussi à piquer ma curiosité.
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Famille, je vous aime ; famille, je vous haie. Chaque famille a ses secrets, ses non-dits, ses incompréhensions, ses points de vue, sa façon de fonctionner et de communiquer.
Ce roman, c'est l'histoire d'une famille, vue du point de vue de Benjamin, le frère du milieu d'une fratrie de 3 garçons.
La couverture semble promettre une histoire nostalgique et légère.
Le titre semble suggérer un drame dont serait finalement sortis indemnes les 3 garçons de la couverture, la fin de l'enfance et de l'insouciance.
L'écriture est perturbante. Les chapitres se succèdent passant alternativement du présent au passé. Les chapitres du passé se dirigent vers le présent et les chapitres du présent remontent le temps vers ce passé. C'est étrange, mais une fois que le lecteur a pris le rythme de la lecture, l'histoire se déroule comme un visionnage de film, alternant les flash back et les scènes du présent en compte à rebours inversé. J'ai trouvé cette écriture très intelligente. On sent que le point d'impact entre présent et passé nous révèlera le drame pressenti.
Quant à la fin, que je ne veux pas spoiler ici, elle est toute aussi déroutante.
Cette histoire pourrait presque être réécrite mais du point de vu des autres membres de la famille, et cela présenterait une histoire encore différente (en dehors des faits marquants, bien évidemment).
Un roman original.

Merci à Babelio et à cette opération masse critique privée ; merci aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce roman.
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« Les survivants » est l'un des livres de la rentrée littéraire hivernale dont, je suis sûre, on parlera encore beaucoup. Ce livre est tout simplement, selon moi, magistral et je ne pense pas être la seule à le dire ou plutôt, devrais-je dire, à l'écrire.

L'histoire de la famille nous est narrée par Benjamin, le fils du milieu de cette fratrie de trois garçons. On y apprend leur enfance joyeuse d'abord dans leur maison près d'un lac, durant les belles années d'insouciance. Et ensuite, on comprend qu'un drame s'est produit mais sans qu'il ne soit clairement révélé. C'est seulement de fil en aiguille que l'auteur, Alex Schulman, dévoile de petits détails qui – finalement – prendront tout leur sens à la fin de l'intrigue.

L'une des grandes originalités de ce roman est sa trame narrative. Alternant le passé et le présent, on revient sur l'histoire de trois frères : Pierre, Benjamin et Nils, un peu sous la forme de flash-backs. Ensuite, intervient une seconde singularité puisque le présent est découpé selon les heures d'une seule journée, pas forcément originale jusque là, mais sous la forme d'un compte-à-rebours. Bien entendu, cela pourrait dérouter les plus terre-à-terres. Pour ma part, je me suis facilement prise au jeu !

Arrivée vers la fin du livre, comme après une longue balade en compagnie de personnages que nous pensons en définitif connaître, j'ai découvert qu'Alex Schulman offre une interversion spectaculaire que je n'avais absolument pas vu arriver. Déjà que ce récit me plaisait beaucoup mais par cet acte, il m'a littéralement scotchée ! Que celui qui prétend avoir eu connaissance de cette entourloupe se fasse connaître, car je ne le croirai pas un tant soit peu.

Une fois ce retournement arrivé, les différents éléments se remettent alors en ordre utile et on ne peut que constater que l'auteur a réalisé son intrigue d'une façon à la fois déroutante et stupéfiante. À ce moment-là, on se dit qu'Alex Schulman a réussi avec brio de nous avoir tenu en haleine, par une grande dose de suspens, nous pauvres lecteurs, et on se demande si on ne devait pas recommencer notre lecture, tant on a aimé ce jeu.

Encore une fois, je tiens à souligner la qualité extraordinaire du travail de traduction du texte du suédois au français, par Anne Karila. Cela offre une lecture très fluide et vraiment très agréable.

Un premier roman à la fois fort et dérangeant où Alex Schulman décortique de manière réaliste et détaillée les liens de cette fratrie, offrant un livre très prometteur qui me poursuivra encore un sacré bout de temps.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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ce qu'on peut enfouir de non-dits dans les familles après un drame lorsque tous les membres ne le vivent pas de la même manière, voire carrément différemment : "Le deuil n'est pas un processus, c'est un état". Comment le bouleversement peut être en réalité un aveuglement. A travers Benjamin, l'un des trois frères, on va suivre, deux histoires, la plus ancienne, celle qui mène à l'accident, et l'autre contemporaine qui nous amène à la révélation. La construction du roman est réussie. Ce qui excelle c'est davantage encore la pesanteur que l'auteur arrive à y mettre : on sent que quelque chose est sous-jacent et puissant. La surprise finale est à la hauteur de cette tension (et je ne dis pas ça parce que l'électricité a un rôle central !).
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La couverture montre trois jeunes garçons s'apprêtant à sauter dans l'eau. On ressent la joie, l'insouciance.
Je me demande qui choisit la couverture ? est-ce uniquement le service marketing ? en tout cas celle-ci ne reflète aucunement l'atmosphère du livre qui est, au contraire, lourde pesante et un brin angoissante.
Tout d'abord il faut s'habituer à la construction de ce livre qui, non seulement alterne sur deux périodes, ce qui est très courant maintenant, mais aussi on remonte dans le temps.
Je rassure les futurs lecteurs, on s'y retrouv très vite. Les deux périodes sont celles de l'enfance et celle où les enfants, devenus adultes se retrouvent après la mort de leur mère.

Le malaise est omniprésent même si les enfants, Nils Benjamin et Pierre ont eu des petits moments heureux. Les parents boivent beaucoup, le désamour de la mère se fait sentir, les tensions s'enchaînent, les rivalités également. Pourquoi ? on ne le saura véritablement qu'à la fin même si Alex Schulmann nous glisse des informations au cours des pages.
C'est un roman perturbant qui laisse une impression de gâchis, on a envie de revenir à la source et d'aider cette famille. Tout aurait pu être tellement différent si........
Roman fort, puissant, déstabilisant et brillant.
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Nils, Benjamin et Pierre, trois frères, sont en route vers la maison de vacances sur la côte suédoise pour respecter les dernières volontés de leur mère, y répandre ses cendres. Un voyage éprouvant pour la fratrie qui, pour chacun d'entre eux, a vécu différemment un événement traumatisant, quelques vingt cinq ans plus tôt. le voyage va s'avérer le moment, pour chacun d'exorciser le traumatisme.
Les survivants est un récit alternant le voyage des frères, avec une narration de la journée à rebours et les souvenirs de Benjamin, ses questionnements, ses doutes, les faux-semblants qu'il essaye de comprendre et d'interpréter pour donner un sens à sa vie. La fratrie était laissée seule, avec des parents démissionnaires, buvant beaucoup, la mère préférant l'aîné, les deux autres étant plutôt vus comme gênants et perturbant le monde imaginaire que la mère s'était construit. le roman explore les difficultés de se construire en tant qu'enfant puis en tant qu'adulte, avec des parents démissionnaires qui s'avèrent toxiques, se dėpreciant mutuellement, alternant le chaud et le froid, figeant Benjamin dans un état de semi-presence au monde, dans l'incapacité d'affronter la réalité et de grandir. Une famille dysfonctionnelle qui ne saura pas aborder un drame familial qui ajoute au malaise de la fratrie.
Un premier roman fort, avec une construction à rebours un peu déstabilisante. Alex Schulman analyse très finement les relations de la fratrie mais j'ai trouvé que la revelation du drame qui explique l'ambiance délétère de la famille, est un peu trop tardive. Ce bémol mis à part, j'ai apprécié l'ambiance du roman, entre drame et introspection.
Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel, pour cette masse critique privilégiée.
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S'il y a bien un roman étranger dont on entend parler sur les réseaux sociaux et dans les médias, c'est bien celui-ci : « Les Survivants » d'Alex Shulman qui est paru au début du mois aux Éditions Albin Michel. Ce premier roman nous immerge dans une demeure familiale au coeur de la forêt suédoise, au bord d'un lac. Les premières pages sont troublantes et provoquent même le malaise. Les trois frères, Nils l'aîné, Benjamin, le second et Pierre le petit dernier, sont appelés par leur père pour faire une course de natation dans le lac. Les enfants doivent atteindre la bouée et revenir. La course démarre mais arrivé à la bouée, l'un des trois frères pressent qu'il n'arrivera pas à revenir. Il souffre, l'eau est froide, il parvient finalement à rejoindre la rive aidé par ses frères et il découvre abasourdi que le père n'est plus là, sûrement parti boire une bouteille de Vodka. Cet épisode donne le ton du roman. Cette famille dysfonctionnelle pathologique est prise en étau entre un père tantôt tendre ou bien violent, avec sa femme et ses enfants, lorsqu'il a trop bu ; et une mère, caractérielle, à l'humeur des plus fluctuante, qui peine à exprimer ses sentiments à ses enfants, en manque d'amour maternel. L'alcoolisme des parents est un marqueur fondamental et puis il y a les préférences pour l'aîné des trois garçons, Nils, le plus doué à l'école et à qui on passe tout. Benjamin et Pierre ressentent cela de façon criante. C'est un roman envoûtant, et mélancolique sur les traumatismes de l'enfance et leurs répercussions dans nos vies d'adultes. Servi par un style d'écriture remarquable, cette plongée dans la psyché de trois frères, qui chacun à leur façon, cherchent à échapper au poids de l'héritage familial, ne laisse pas indifférente. On sent cette famille se déliter peu à peu, pour quelles raisons ? Des évènements refoulés, des secrets familiaux, le récit se déroule, lancinant, sombre, troublant, l'auteur suédois Alex Shulman, construit une ambiance angoissante autour des thématiques du refoulement d'évènements traumatisant sur le plan psychologique. Nils, Benjamin et Pierre reviennent dans la propriété familiale où vingt ans plus tôt, un drame s'est noué qui a tout fait basculer. Ils veulent répandre les cendres de leur mère dans le lac bordant leur maison d'enfance. Benjamin, le second, est le plus sensible des trois frères. Cette sensibilité exacerbée lui fait appréhender les conflits nombreux au sein de sa famille. Il cherche à comprendre l'indicible. Nils, Benjamin, Pierre, trois êtres qui font comme ils le peuvent, avec les moyens du bord pour surmonter tout cela. La réussite de ce roman « Les Survivants » c'est ce final auquel on ne s'attend pas et qui m'a marqué. J'ai aimé ce roman mais sans en faire un coup de coeur pour ma part. J'ai trouvé la trame narrative un peu répétitive et cette plongée sombre au coeur de cette famille manque d'un petit rayon de soleil dans ce chaos ambiant. Je recommande, malgré tout, la lecture de ce roman qui est à découvrir en cette rentrée littéraire 2022.
Lien : https://thedude524.com/2022/..
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Lorsque Babelio et les éditions Albin Michel m'ont proposé ce livre, j'ai dit oui aussitôt, la présentation qui en était faite m'attirait déjà. C'est le premier roman de cet auteur suédois, blogueur et animateur, journaliste.

Dérangeant et poignant, il prend comme point de départ la voiture de police appelée par Benjamin pour mettre fin à la bagarre violente de ses deux frères, puis nous plonge dans une alternance passé /présent à travers son regard. La construction est originale, un compte à rebours d'heures pour le présent, et des souvenirs d'enfance qui s'échelonnent de ses neuf ans jusqu' à la mort de sa mère.

Dès le départ, le lecteur ressent un malaise et comprend que la famille de Benjamin est dysfonctionnelle. Alors qu'il n'est encore qu'un enfant, il observe avec inquiétude les réactions de ses parents, de ses deux frères, Nils, plus âgé, à l'écart déjà, Pierre , plus jeune, à l'agressivitė sous-jacente. Il semble toujours sur le qui-vive. Et peu à peu, les détails donnés mettent à jour une forme de maltraitance, de négligence de la part des parents, une cruauté mentale aussi.

Lors de ces étés familiaux au bord d'un lac, dans un chalet isolé, les parents boivent beaucoup, s'énervent vite, et laissent souvent leurs enfants à la dérive. J'ai beaucoup aimé Benjamin, qui essaie de préserver un semblant d'unité dans sa famille, personnage fragile et sensible.

Un drame lié au fait que Benjamin est entré dans la cabine d'un transformateur , faisant fi du danger, va rompre définitivement le précaire équilibré familial. Mais là où l'auteur nous surprend vraiment, c'est quand nous est révélée la vérité finale, jetant un éclairage différent sur les comportements des uns et des autres, n'excusant cependant en rien les manquements parentaux.

Nils , Pierre et Benjamin sont vraiment des survivants, le titre est bien choisi. Un roman réussi, prenant, qui hante longtemps l'imaginaire du lecteur.



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3 frères se retrouvent le temps d'une journée pour aller disperser les cendres de leur mère décédée depuis peu. C'est l'occasion de retourner dans la maison du lac qu'ils ont quitté depuis de nombreuses années, après un événement qu'aucun n'a oublié. Leurs retrouvailles sont l'occasion de s'expliquer…
Un roman, entre passé et présent, à l'atmosphère plutôt poisseuse , aux personnages troubles et au suspense parfaitement dosé. La narration (à rebours) est originale, le ton contemplatif, les pages se tournent vite.
En somme, le livre idéal pour débuter l'année 😉
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