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Thérèse Douchy (Traducteur)Georges Sidre (Traducteur)Jerzy Lisowski (Traducteur)Artur Sandauer (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070770878
210 pages
Gallimard (10/02/2005)
4.05/5   89 notes
Résumé :
Drohobycz, tranquille bourgade provinciale où Bruno Schulz vécut et enseigna le dessin, devient le lieu de toutes les terreurs et de toutes les merveilles : ses places, ses rues, la boutique familiale de draps et de tissus se métamorphosent. Dans une ambiance de sourde étrangeté, hantée par la figure emblématique du père, se déploient le thème obsessionnel des mannequins et le contraste, si spécifique à Bruno Schulz, entre beauté et pacotille. Entre innocence et per... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Fragments d'une autobiographie fantastique, Les boutiques de cannelle sont treize récits composés vers 1930 par Bruno Schulz , un professeur de dessin au lycée de Drohobycz . Au départ écrit pour ses seuls amis, longtemps inédit, elle ne fut publié que sur le tard grâce à une autre écrivaine polonaise de renom . Schulz nous raconte ici ses souvenirs d'enfance y dressant le portrait de son père et autres membres de sa famille à travers une réalité transfigurée, un univers onirique, foisonnant, où tout semble mystérieux empreint d'une folie douce et où s'y produisent toutes sortes d'événements incongrus et extraordinaires. Un roman autobiographique, qu'il considère comme une généalogie spirituelle car dit-il « elle remonte aux origines les plus profondes, celles qui se perdent dans les divagations mythiques. » Maniant une plume d'une imagination poétique débordante, il nous plonge dans un autre espace-temps souvent difficile à saisir, une réalité où apparaît le principe, «  d'une mascarade universelle ». Les personnages même, le père, la domestique Adèle…jouent des rôles momentanément adoptés, dans cet autre espace-temps, une dimension particulière qu'il appelle lui-même, « ce treizième mois**, superfétatoire en quelque sorte et postiche », « en marge du temps réel » ou « sur ses voies de garage ». Quand aux contextes, elles sont visualisés par des images aux details qui rappellent fortement les tableaux de Jerome Bosch (“La nuit de la Grande Saison”) et aux processus temporels projetés sur un plan et spatialisés, « les journées somnolentes étaient bordées de deux côtés, matin et soir, d'un manchon double de fourrure crépusculaire ……De la neige laineuse comme une toison d'astrakan sortaient des anémones tremblantes qui s'inclinaient, une étincelle de clarté lunaire dans leurs calices. »

J'avais repéré Schulz chez Tokarczuk, et l'ayant à nouveau rencontré comme traducteur de Kafka, je n'ai plus voulu retarder sa lecture. Oui il y a des similitudes entre Tokarczuk et lui , mais tous les deux ont des univers vraiment propre à eux, sûrement inspirés largement de leur appartenance à cette partie de l'Europe de l'Est , dont les frontières restèrent longtemps friables. Même ressenti pour lui et Kafka, où les univers sont plus proches, comme dans la nouvelle le Cafard, mais beaucoup moins sombre et doux chez Schultz. Lire ce livre m'a retournée dans le monde magique et rêvé de l'enfance, dont l'un des summums a été la nouvelle éponyme du titre, où je suis partie me perdre en sa compagnie dans la nuit enneigée et étoilée de Drohobycz…..
À cette édition ont été ajoutés sept autres textes divers , récits , réflexions, et lettres tout aussi intéressants que les 13 textes sur l'enfance, dont je pense qu'il est inutile d'en creuser la signification profonde, vu que parlant de ses textes il en dit lui-même , « J'aurais préféré ne pas répondre à votre question sur l'explication philosophique que je donne moi-même des Boutiques de cannelle. Je crois qu'en voulant rationaliser la vision des choses que recèle une oeuvre d'art on démasque les acteurs, on met fin au jeu, on appauvrit l'oeuvre. » Tellement vrai.
C'est particulier, magique, envoûtant ces histoires qui représentent sa manière de vivre , son destin particulier, «  la dominante de ce destin est une profonde solitude , un isolement par rapport aux affaire de la vie quotidienne. »
En recommande la lecture expressément si non déjà fait.

« Le sens est ce qui entraîne l'humanité dans le processus de la réalité. »
« La vie de la matière consiste à user une quantité infinie de masques, et l'essentiel de la vie, c'est cette circulation des formes. »

**”On sait assez que dans une suite d'années normales, tout ordinaires, ce vieux maniaque de Temps aime quelquefois à en engendrer d'autres, bizarres et dénaturées, auxquelles s'adjoint çà et là — comme un sixième doigt à la main — un treizième mois faux.”
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Merci à mes amis Babeliotes de m'avoir suggéré la lecture de cet ouvrage.

Bruno Schulz c'est avant tout une écriture, une façon de travailler la phrase, de filer la métaphore, de personnifier la nature, de naturaliser l'être humain, de magnifier ses décors et ses personnages, de les habiller d'une étoffe symbolique.

Pourtant au bout de la métaphore surgit l'étincelle, la piqûre, le coup de pied dans l'édifice, la tache, la rouille qui ronge l'édifice... la découverte de l'humain dans ce qu'il a, au-delà du ridicule, de sordide : la perversion, le sadisme ou plus simplement la déchéance. Il en est de même pour els décors, faits de stuc et de toc !

Mais en-deçà de l'humain gît le mythe... fondateur d'une dynastie - aussi modeste soit-elle-, d'une ville, d'une culture, du langage. C'est cette filiation que Bruno Schulz tente courageusement de filer dans ses récits hallucinés.

Ses récits aux allures mythiques pourtant restent profondément humains: absurdes, drolatiques souvent victimes de leur superficialité mais empreints d'une grande tendresse.
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Les boutiques de cannelle, c'est un recueil de nouvelles mais il pourrait facilement constituer un roman. C'est que l'auteur, Bruno Schulz, fait revivre une année de son enfance à travers des souvenirs épars. Chaque nouvelle met l'accent sur un élément ou un thème en particulier mais l'ensemble suit une logique quelconque (à défaut d'être chronologique). Mais est-ce complètement autobiographique ? Sa biographie va en ce sens mais le jeune narrateur se fait habituellement appeler Joseph et je n'ai pas réussi à résoudre cette énigme.

Dans tous les cas, tout y passe. On découvre son père Jacob, sa mère, sa fratrie, la fidèle servante Adèle ainsi que les pensionnaires des innombrables chambres dans l'édifice que la famille possède. En effet, le père tient une boutique, non pas de cannelle mais de draps et de tissus, qui donne sur la place du marché dans une petite ville de province, Drohobycz. (Bien que ses habitants soient Polonais, la ville et toute la région de Galicie faisaient alors partie de l'empire austro-hongrois.)

Tout ce beau monde mène une vie bourgeoise au début du 20e siècle. Toutefois, avec le temps, les promenades à la campagne se font de plus en plus rares et les visites tout autant. Alors, le père se lance dans des improvisations de plus en plus fréquentes. Il lance des sermons à droite et à gauche, à ses enfants, aux pensionnaires, aux clients et même à des passants sur la place du marché. Mais il sait aussi raconter de belles histoires, mélanger le réel et l'irréel. Son imagination captive les enfants mais quelque chose semble clocher.

En effet, tout cela n'est qu'un jeu pour les petits mais, au fur et à mesure que les nouvelles se succèdent, ces sermons et ces histoires qui égayaient se transforment en obsessions incohérentes, effrayantes. Il devient alors évident pour le narrateur (et le lecteur) que la santé mentale du père se dégrade. La folie le guette. L'univers de la petite ville de province se transforme subtilement en un cauchemar labyrinthique.

Ainsi, à travers les yeux du jeune narrateur, on vit la chute du père (et du dieu qu'il représente pour un garçon), la fin de l'enfance mais sans jamais tomber dans le larmoiement. Et tout n'est pas sombre, les mauvais moments sont toujours entrecoupés de meilleurs. Joseph va acheter des confiseries dans le nouveau quartier et découvre le tramway, son frère rapporte un train électroaimant, ils observent une comète dans le ciel, etc.

Je ne peux pas dire que le recueil Les boutiques de cannelle m'ait grandement marqué mais je suis content de l'avoir lu. C'est un recueil agréable à lire. Il donne un aperçu de ce à quoi pouvait ressembler la vie d'un garçon à cette époque, juste avant la Grande Guerre. C'est un témoignage d'une époque révolue…
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Bruno Schulz est un écrivain singulier. Il nous fait entrer dans un monde étrange et désordonné. Sa voix est celle d'un poète à la fois tendre et tourmenté. Bruno Schulz est né à la fin du XIXe siècle à Drohobycz, un gros bourg de Galicie, aujourd'hui en Ukraine. Dans " les boutiques de cannelle", au commerce équivoque, tout tourne autour de cette ville ensorcelante, que Bruno Shulz semble n'avoir jamais quittée, et de la maison familiale, perçue à travers l'imagination d'un enfant.
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« Aussi bien, en transcrivant ces récits, en ordonnant ces histoires dont mon père est le héros dans la marge rongée du texte, ne caressons-nous pas l'espoir secret de les voir s'intégrer un jour imperceptiblement aux pages jaunies de ce livre des livres qui lentement se disloque, de les voir participer au grand bruissement de ses pages qui les engloutira ? ».

Si le personnage d'un père est effectivement présent dans la plupart des textes qui composent ce recueil de nouvelles, il n'a pourtant rien d'un héros. Souffreteux, il hante ses appartements aux multiples pièces, à l'affut de tout ce qui s'y passe. Ses sens sont aiguisés et il lui arrive même de converser avec Dieu…

Le « je » de la narration est mené par un fils éternel, qui lui aussi ne quitte pas souvent ce lieu. La mère est absente, occupée par le magasin de tissus qui les fait vivre, située dans la campagne austro-hongroise.

Le plus remarquable dans ces textes, c'est un style à nul autre pareil. La narration part dans tous les sens, entre rêves et excroissances tout à fait baroques. le corporel se mêle au végétal, comme dans la première nouvelle « Août », qui m'a véritablement saisi : « L'enchevêtrement touffu des herbes folles et des chardons brûle en crépitant dans le feu de l'après-midi. La sieste paresseuse du jardin bourdonne du vacarme des mouches. Les chaumes dorés hurlent au soleil comme une nuée de sauterelles rousses, les grillons s'égosillent dans la pluie ruisselante du feu, les siliques pleines de graines explosent discrètement avec un bruit de cigales. »

Bruno Schulz a vécu presque toute sa vie dans cette petite ville de Drohobycz, alors dépendante de l'Autriche-Hongrie, aujourd'hui situé en Ukraine, près de Lviv. Les textes de ce recueil ne sortent pas de nulle part : malgré leur étrangeté ils sont proches de ce qu'il a vécu. On peut dire qu'il a rêvé sa vie, plus qu'il ne l'a vécue. Il est mort en 1942, à l'âge de 50 ans, dans le ghetto de Drohobycz, assassiné par la Gestapo.

Il est tentant de la rapprocher de Franz Kafka, en raison d'origines juives communes et d'un rapport au père compliqué. C'est une fausse piste. le style de Schulz est beaucoup plus fleuri, exubérant. Ce recueil comporte une préface et des annexes dont on peut se passer : après avoir lu ce livre, je ne suis pas du tout convaincu par l'analyse faite par Arthur Sandauer, qui a connu l'auteur.

Franchement ces textes puissants se suffisent à eux-mêmes dans toute leur étrangeté.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
La poésie, ce sont des courts-circuits de sens qui se produisent entre les mots, c'est un brusque jaillissement de mythes primitifs.
En utilisant les mots courants nous oublions qu'ils sont des fragments d'histoires anciennes et éternelles, que - comme les barbares - nous sommes en train de bâtir notre maison avec des débris de statues des dieux.
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Le Démiurge, dit mon père, n'a pas eu le monopole de la création : la création est le privilège de tous les esprits. La matière possède une fécondité infinie, une force inépuisable et en même temps une puissance
de séduction qui nous pousse à la modeler. Dans les profondeurs de la matière se dessinent des sourires imprécis, des conflits se nouent, des formes ébauchées se condensent. Elle ondoie tout entière de possibilités
inachevées qui la traversent de frissons vagues. Dans l'attente d'un souffle vivifiant, elle oscille sans fin et nous tente par des millions de courbes molles et douces nées de son délire ténébreux.
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Ce n'est pas sans raison que ces rêves d'antan reviennent aujourd'hui. Aucun rêve, si absurde soit-il, ne se perd dans l'univers. II y a en lui une faim de réalité, une aspiration qui engage la réalité, qui grandit et
devient une reconnaissance de dette demandant à être payée.
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Je n'ai jamais vu les prophètes de l'Ancien Testament, mais à la vue de cet homme, terrassé par la colère de Dieu, accroupi largement au-dessus d'un grand urinal en porcelaine, recouvert du vent de ses épaules, du nuage de leur gesticulation que dominait seule sa voix rocailleuse et comme étrangère, je compris la colère divine de ces vieillards vénérables. Ce langage était menaçant comme celui de la foudre.
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Bientôt, les vélocipède fourmillèrent. L’aperçu philosophique du monde était de rigueur. Si l’on admettait l’idéal du progrès on ne pouvait qu’en tirer toutes les conséquences et enjamber un vélocipède. Les premiers, bien entendu, furent les clercs de notaire, cette avant-garde toujours à l’affût d’idées nouvelles, aux moustaches dressées en spirale et aux chapeaux melons de toutes les couleurs, espoir et fleur de notre jeunesse. Écartant la populace criarde, ils pénétraient dans la foule sur d’énormes bicycles ou tricycles, jouant de la musique avec leurs rayons de fer. Les mains sur le guidon déployé, haut perchés sur la selle, ils manœuvraient l’énorme cercle de la roue qui se taillait un chemin sinueux dans la foule joyeuse. La folie de l’apostolat s’emparait de certains d’entre eux. Dressés sur leurs pédales musicales comme sur des étriers, ils donnaient des discours au peuple, prophétisaient une ère nouvelle et heureuse — le Salut par le vélocipède… Ils continuaient leur chemin en saluant à la ronde, applaudis par le public.
Il y avait pourtant quelque chose de pitoyable dans ces courses superbes, un grincement douloureux qui les faisait, au sommet du triomphe, basculer et rouler dans la parodie. Ils devaient le ressentir eux-mêmes. Araignées agrippées au centre du mécanisme filiforme, les jambes écartées, grosses grenouilles passant entre les roues en mouvement. Ils étaient à un pas du ridicule, et ils franchissaient ce pas le désespoir au cœur, penchés sur le guidon, redoublant de vitesse, nœud agité de torsions violentes, qui — inévitablement — allait à sa perte. Il n’y a pas lieu de s’en étonner. Par la force d’une plaisanterie interdite, l’homme pénétrait ici dans le domaine des facilités inouïes acquises à vil prix, presque gratuitement, et cette disproportion entre sa contribution et l’effet obtenu, cette façon évidente de tromper la nature, ce prix exagérément bas payé pour un truc génial, ne pouvait que trouver son contrepoids dans une auto-parodie. Ils roulaient au milieu d’éclats de rire, vainqueurs pitoyables, martyrs de leur génie — telle était la force comique de ces prodiges de la technique.
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Video de Bruno Schulz (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bruno Schulz
Que devient l'oeuvre d'un écrivain lorsqu'il est traduit, surtout s'il s'appelle Franz Kafka ? Au milieu des années 1920, dix écrivains font éclore ses oeuvres hors de la langue et du lieu où il les avait conçues, et le sauvent de l'oubli auquel les autorités soviétiques et nazies les avaient condamnées. Pendant plusieurs décennies, Kafka n'existera principalement qu'en traductions, via d'autres voix que la sienne. Un comble pour cet écrivain devenu aphone avant de mourir de la tuberculose en 1924. Les premiers traducteurs de Kafka ne le deviennent pas par hasard, mais par nécessité ou par amour. Paul Celan et Primo Levi le traduisent à leur retour des camps, respectivement en roumain et en italien. Bruno Schulz le traduit en polonais, avant d'être abattu en pleine rue par un SS ; Milena Jesenská très amoureusement en tchèque avant d'être déportée et Jorge Luis Borges en espagnol avant de perdre la vue. Ses traducteurs russes, contraints à la clandestinité, demeureront anonymes. Son traducteur français, Alexandre Vialatte, décèle en lui une nouvelle forme d'hilarité. Quant au poète Melech Ravitch, il le traduit en yiddish après la guerre pour un lectorat qui a quasiment disparu. Tous ses traducteurs propulsent l'oeuvre de Kafka sur la scène du monde tout en y projetant quelque chose d'eux-mêmes, de sorte que chacun peut, à sa façon, s'écrier : « Josef K., c'est moi ».
Dans cet essai érudit mais vivant, Maïa Hruska tire le fil des écheveaux littéraires et politiques du vingtième siècle : analysant la manière dont Kafka est devenu Kafka, elle éclaire subtilement l'Europe d'aujourd'hui à la lumière de celle d'hier.
Née en 1991 au sein d'une famille franco-tchèque, Maïa Hruska a grandi en Allemagne et vit aujourd'hui à Londres. Dix versions de Kafka est son premier essai.
En savoir plus : https://www.grasset.fr/livre/dix-versions-de-kafka-9782246839774/
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« Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne / ………. » (V. Hugo)

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Je partirai...
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