![]() |
Nous sommes dans une petite ville non identifiée et le narrateur est un enfant-adolescent qui raconte les jours chauds de l'été, les tempêtes de l'hiver, les bizarreries de la ville et plus encore la folie du père. Ce personnage du père apparaît dans plusieurs nouvelles, sombrant progressivement dans diverses folies. L'une où il a une immense passion pour les oiseaux et leurs oeufs et où lui-même ressemble de plus en plus à un condor. Schulz campe un univers sensuel mais où les sens sont chargés d'ambiguïté, à la fois plus vrais, plus profonds et plus inquiétants que la connaissance rationnelle. Ce qui contribue à cette atmosphère magique, c'est aussi l'indétermination du lieu et du temps : une petite ville de province, où les commerces reçoivent des marchandises venues de loin, où il y a des quartiers déterminés, une ville où roulent les fiacres, où le temps se distend et se déploie comme une grande voie lactée. La langue est précieuse et riche, un peu proustienne dans ses circonvolutions, fantastique dans le choix de ses images : c'est un univers vivant et animé, panthéiste. Les ballots de drap assemblés dans la boutique campent des paysages, des collines, un lac sur lequel naviguer et fuir dans un Orient lointain et rêvé. Les casseroles envahissent la ville dans une sarabande furieuse un soir de tempête… + Lire la suite |