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Critique de Bazart



C'est le journal à la première personne d'un candide, le produit du mélange d'une éducation communiste et chrétienne. Peter Holtz n'est pas à un paradoxe près, ingénu pour la STASI, zélote pour son église, il est le parfait portrait d'un idéaliste. le jeune homme, pur allemand de l'Est, est persuadé que l'Ouest et le monde entier envient l'art de vivre en RDA.

En ce mois de novembre 1991 c'est avec beaucoup d'émotion et de volonté qu'il se sent prêt à accueillir tous les futurs réfugiés, c'est dire que son étonnement sera grand. Qu'à cela ne tienne, sa candeur lui donne un extraordinaire pouvoir d'adaptation, l'économie de marché, la spéculation immobilière lui tendent les bras. Il est tellement facile de faire de l'argent dans la nouvelle grande Allemagne.


« J'ai toujours été étonné de voir combien il est facile d'abolir la réalité » poursuit l'orateur, que son propre discours semble amuser. « Lorsque les objectifs du Plan n'étaient pas atteints on modifiait le Plan, lorsque les élections ne correspondaient pas aux attentes, on modifiait les bulletins, et quand on malmenait quelqu'un en détention préventive ou en prison, on lui faisait signer un papier où il était écrit que tout cela n'avait pas eu lieu »

Récit drôle et picaresque de la reconstruction allemande, « Peter Holtz autoportrait d'une vie heureuse » est aussi et surtout une très agréable leçon d'économie et de géopolitique européenne. La grande histoire vu par les petites mains qui la tricotent, Ingo Schulze nous emporte avec un humour, une distance et une ironie bienvenue. Un beau portrait de l'Allemagne d'aujourd'hui expliqué par l'histoire politique de la fin du XXè siècle. Une ambitieuse réussite littéraire.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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