AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Bernard N. Schumacher (Autre)
EAN : 9782889262236
Saint Augustin (23/09/2021)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Qui parle encore de la pudeur aujourd’hui? Cette vertu du clair-obscur semble décriée dans nos sociétés contemporaines, imprégnées aussi bien par le dévoilement de l’intimité sur la place publique que par l’indifférence, au nom du «respect» de l’intimité d’autrui. La pudeur s’exprime par une certaine délicatesse dans la relation à l’autre. On se dévoile sans se dévoiler complètement, y compris dans la relation au corps qui est au cœur de la pratique du soin.
... >Voir plus
Que lire après La pudeur dans les soinsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il s'agit des actes du colloque international "La pudeur dans les soins" organisé le jeudi 13 septembre 2018 par l'Institut interdisciplinaire d'éthique et des droits de l'homme de l'Université de Fribourg en Suisse.

Les interventions ont été :
• Pour la direction de l'ouvrage, sa présentation "Pudeur et impudeur dans les soins" et la communication "La Pudeur révélatrice de la vulnérabilité", Bernard Schumacher, Philosophe, Maître d'enseignement et de recherche, Université de Fribourg
• "Le Dieu qui nous apprend la pudeur" de Thierry Collaud, Professeur de théologie morale, Université de Fribourg, médecin et théologien.
• "Éloge de la pudeur, vertu du clair-obscur" d'Éric Fiat, Philosophe, Professeur, Université Paris-Est Marne-la-Vallée.
• "La pudeur dans l'approche de la fin de vie" de Laure Marmilloud, Infirmière, Centre interdisciplinaire d'éthique, Université catholique de Lyon.
• "Pudeur et plus d'heure en soins palliatifs" par Boris Cantin, Médecin, chef de l'Unité des soins palliatifs au HFR Fribourg.
• "Pudeur et intimité : s'agit-il de ne pas toucher ?" de Jean-Marie Gueullette, Directeur du Centre Interdisciplinaire d'éthique, Université catholique de Lyon.
• "La pudeur, une vertu des soignants ?" avec Jean-Philippe Pierron, Philosophe, Professeur, Université Jean Moulin, Lyon III.

La notion de pudeur évolue selon le temps et n'est pas la même d'une culture à l'autre. On peut s'interroger pour savoir si, chez les personnes, la pudeur est un frein à l'expression ou une protection contre l'intrusion. En matière de soins médicaux, on manipule le corps d'un autre, d'où l'importance de la question. le respect de la pudeur du patient porte une dimension de care, alors que s'abstenir de cette dimension renvoie ce dernier exclusivement vers l'image d'une entité malade ou handicapée (y compris par les causes du vieillissement). Gérer la pudeur du patient c'est produire de la reconnaissance envers lui, un empowerment (consistant à impliquer le malade dans ses choix de santé) va de pair avec le respect de la pudeur du patient. La question de toucher ou ne pas toucher l'autre se pose évidemment, le désir du patient peut être justement de toucher et d'être touché pour réintroduire une dimension affective dans un univers qui en manque.

Lorsque l'on est dans le domaine des soins palliatifs « un des dangers réside dans un surcroît de pudeur ou une pudeur mal placée qui fait étouffer l'autre dans sa souffrance, qui bride toute action, qui empêche qu'une situation soit transformée, évolue » (page 15). La pudeur passe par le geste, la parole, le regard, l'espace ; l'intérêt de cet ouvrage est de proposer des pistes de réflexion sur un sujet peu évoqué. Se pose par ailleurs la question de l'impudeur dont peuvent faire preuve certains patients ; les aides-soignants savent à quoi je me réfère en gros et dans le détail.
Commenter  J’apprécie          201

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Concernant le soignant, le danger de l’impudeur n’est pas non plus absent. Il est favorisé chaque fois que ce dernier a le sentiment de devoir être "une machine" à faire des toilettes, à faire des prélèvements, à faire des explorations, etc. La mésestime de son propre travail, d’autant plus lorsqu‘il s’agit de soin, reflue sur l’estime de soi et devient le terreau où les dérives impudiques prennent plus facilement racine.
Commenter  J’apprécie          130
À notre époque de la supposée transparence, où il faudrait pouvoir tout dire et tout montrer, la pudeur nous indique la nécessité des lieux cachés pour signifier la part à jamais inconnaissable de l’autre.

L’impudeur, en montrant ce qu’elle doit être le tout d’autrui, nie le mystère de l’autre. Elle le tue puisqu’elle le réduit à un être matériellement appréhendable. Elle en fait un objet et non plus une personne.
Commenter  J’apprécie          110
La pudeur ainsi, protège le mystère de l’autre. Elle détourne celui qui regarde et celui qui est regardé de l’illusion et de la tentation de prendre connaissance d’autrui, de faire de lui un être matériellement appréhendable un objet à ma disposition. La pudeur, gardienne de la profondeur insondable de la personne enrichit la relation et c’est l’impudeur qui l’appauvrit.
Commenter  J’apprécie          110
La pudeur est ainsi aussi bien le signe du respect du mystère de l’autre, qu’un moyen d’entrer dans une relation harmonieuse d’amour réciproque. Autrement dit, la pudeur est cette hospitalité féconde qui permet – qui invite même – un regard aimant.
Commenter  J’apprécie          110

autres livres classés : soins palliatifsVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Bernard N. Schumacher (1) Voir plus

Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Ecrivain et malade

Marcel Proust écrivit les derniers volumes de La Recherche dans une chambre obscurcie, tapissée de liège, au milieu des fumigations. Il souffrait

d'agoraphobie
de calculs dans le cosinus
d'asthme
de rhumatismes

10 questions
278 lecteurs ont répondu
Thèmes : maladie , écriture , santéCréer un quiz sur ce livre

{* *}