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EAN : 9782702903926
299 pages
Le Courrier du Livre (02/09/1999)
4/5   2 notes
Résumé :
Ouvrage de spiritualité et de religion.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Schuon adopta, chez lui, le code vestimentaire de l’Islam. Durant toute sa vie il porta surtout des vêtements islamiques de style maghrébin, de même qu’il apprit le style de calligraphie propre à la région du Maghreb. Il calligraphiait magnifiquement, ayant toujours été, depuis sa prime enfance, un artiste doué, et conversait en arabe avec ceux qui connaissaient cette langue.
(…)
La vie privée de Schuon s’est déroulée dans une atmosphère qui recréait, en plein cœur de l’Occident, l’ambiance traditionnelle du monde islamique. L’intérieur de sa maison évoquait les plus beaux intérieurs traditionnels du Maghreb, et l’on s’y sentait en contact étroit avec la civilisation de l’Islam. Cela ne tenait pas seulement à la présence de nombreux artefacts musulmans dans la décoration : les journées de Schuon étaient ponctuées par les prières canoniques, et lorsqu’il était plus jeune il faisait abstinence non seulement pendant la période obligatoire du Ramadan, mais observait aussi de nombreux jeûnes surérogatoires, en conformité avec l’exemple (sunnâh) du Prophète. Chaque jour, ou presque, il récitait des versets du Coran.

Qu’on nous permette de mentionner un autre souvenir personnel : dans les années soixante, lorsqu’il se mit à faire de plus longs voyages, il nous demanda de lui envoyer les trente parties (juz’) du Coran, reliées séparément, de manière à pouvoir en emporter une ou deux avec lui, plutôt que l’ensemble du Livre, qui est bien sûr assez lourd, surtout imprimé en gros caractères.

Dès sa conversion à l’Islam, il vécut en musulman, s’immergeant dans la tradition, de ses couches les plus exotériques jusqu’en son cœur ésotérique, tout en dissimulant son appartenance aux yeux du monde extérieur. Comme nous l’avons déjà dit, sa fonction de porte-parole de l’ésotérisme et de la métaphysique universelle ne changea rien au fait qu’il fut, sur le plan des formes, intégralement musulman. Et bien qu’il ait écrit de superbes pages sur le Christianisme, l’Hindouisme, le Bouddhisme, le Chamanisme et d’autres religions, le nom qu’il porta toujours, pour ses disciples, fut celui de Cheikh ‘Isa Nur-ed-Dîn Ahmed, et nul autre. Après son décès, il fut inhumé selon les rites de l’Islam, rigoureusement accomplis dans le respect de la coutume traditionnelle.
(...)
Schuon s’était familiarisé avec le Coran, qu’il lisait régulièrement dans la langue de la révélation, cet arabe qu’il connaissait et aimait (…) dans sa conversation quotidienne il utilisait souvent certains versets coraniques bien connus, et consacra beaucoup de temps à l’étude du sens intérieur du Texte sacré.
(...)
Schuon demeura jusqu'à la fin de sa vie enraciné dans la tradition islamique, sachant mieux que personne que l'on ne peut dépasser le niveau formel tant qu'on vit dans le monde des formes, que même l'Au-delà est déterminé par la tradition à laquelle on a appartenu ici-bas. (pp. 125-128 & 139)
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Le 20 février 1932, Schuon écrit à Jenny : ‘’J’ai subitement perdu mon emploi (…) tout est fini. J’ai suffisamment ‘’joui’’ de l’Europe. Elle m’a repoussé comme de la poussière. La semaine prochaine je serai déjà en Algérie, sans le moindre espoir terrestre, même sans argent. Qu’importe ? (…) Au revoir ici-bas ou au Jardin d’Allâh (…) quelques semaines après, Schuon se rend effectivement à Bâle puis à Lausanne où il perfectionne son arabe et fait la connaissance d’un Persan(1) qui lui enseigne la Fatihah (la sourate qui ‘’ouvre’’ le Coran) et enfin à Mulhouse où on lui propose un travail bien rémunéré. Mais rien n’y fait, sa décision est prise.
(…)
En se promenant sur le port [de Marseille], Schuon et Lucy von Dechend font la connaissance d’un marin d’origine arabe qui leur fait visiter un bateau en partance pour la Chine et découvrir la petite zâwiyah que les marins ont aménagé dans la cale. Ceux-ci expliquent qu’ils sont membres d’une confrérie de Mostanaghem… en sortant du navire, Schuon et son amie vont s’attabler dans un café proche du port. Un homme de type hindou entre à son tour. A la demande de Schuon, qui rêve toujours de partir en Inde, il s’installe à leur table. C’est à ce moment qu’un enfant s’approche de Schuon et insiste pour qu’il écrive quelque chose. Pour répondre à la demande de l’enfant, Schuon inscrit la Shahâda en arabe sur le papier qu’il lui tend… ce qui ne manque pas de surprendre le nouvel ami. Mis en confiance, celui-ci explique alors qu’il se nomme Hadj Shuti Mohammed, qu’il est pakistanais et qu’il revient de Mostaghanem où réside son maître, le vénérable Sheikh El Alloui… dès le lendemain, Hadj Shuti – dont Schuon dira qu’il fut pour lui comme un ‘’ange gardien’’ – les conduit dans une petite zâwiyah proche du Vieux-Port où des derviches yéménites ont coutume de se réunir. Ce sont eux aussi des disciples du vieux maître soufi et ils encouragent évidemment Schuon à se rendre à Mostaghanem.

(1) – Il s’agit de Seyyed Hassan Imâmi, descendant du Prophète comme son titre (Seyyed, Seigneur) l’indique. Il deviendra Mufti à Téhéran. Il semble en fait que Schuon ait pris la décision de devenir musulman à Paris peu de temps auparavant mais que son ‘’entrée’’ dans l’Islam n’ait été effective qu’à Mostanaghem. (Jean-Baptiste Aymard, pp. 12-13)
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La vie sociale et professionnelle oblige à des concessions qu’on essaie seulement, pour ne pas se faire honte à soi-même, de ne point transformer en lâcheté ou démission. Quelle tête, par exemple, feraient mes collèges universitaires si je leur disais qu’à mes yeux tel philosophe à la mode, qu’ils encensent, se rapetisse à des dimensions microscopiques en comparaison de Frithjof Schuon dont ils n’ont peut-être jamais entendu parler ? Je suis donc obligé de faire semblant de prendre au sérieux, moi aussi, les philosophes à la mode (…) (Jacques Viret, p. 203)
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Dès le premier instant il fut évident que j’étais en présence de quelque chose d’extraordinaire. En tant que professeur de religion j’avais déjà passablement lu et approfondi et je m’étais même fixé comme but d’assimiler nombre des plus grandes œuvres philosophiques et théologiques. Mais rien ne m’avait préparé à ma première rencontre avec un livre de Frithjof Schuon. J’ai un vif souvenir de ma lecture de la première page que je relus à trois reprises avant de poursuivre. Les mots eux-mêmes n’étaient certes pas difficiles ni la syntaxe complexe. En comparaison des ouvrages de nombreux philosophes modernes, les livres de Schuon sont connus pour leur style simple et souvent poétique.

Cependant, je ne sais pourquoi, je me sentais incapable de continuer comme à l’habitude. Auparavant c’était comme une sorte de course le long de la plage avant de plonger dans l’océan. Je trouvais là un nouveau moyen de faciliter mon mouvement mais qui exigeait un engagement très différent. Il n’y aurait donc plus à courir mais il faudrait nager. (James Cutsinger, p. 140)
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Frithjof Schuon - On his Philosophy
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