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EAN : 9782844544377
211 pages
Dervy (13/06/2006)
4.2/5   5 notes
Résumé :
Livres de Frithjof Schuon en français :
https://archive.org/details/FrithjofSchuon-FR-francais

"Voile" et "quintessence : deux mots qui marquent une opposition dans l'ordre symboliste et doctrinal et qui se réfèrent respectivement à l'extérieur et à l'intérieur, ou à la contingence et à la nécessité. En discernant dans le soufisme un "voile", nous l'entendons ici, non dans le sens tout à fait général qui s'applique à toute expression du transce... >Voir plus
Que lire après Le soufisme, voile et quintessenceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
A lire juste après le Comprendre l'Islam du même auteur, cet ouvrage "détaille" quelques problématiques : par exemple le lien entre la structure linguistique de la langue arabe et du caractère sémitique de l'Arabe et la "nature" de la foi islamique, les discussions sur la théologie (dialectique) d'Asharî et ses contradictions internes, quelques critiques adressées à d'éminents soufis, etc
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il y a une signification profonde dans le fait à première vue paradoxal que l’Islam, pourtant si jaloux de l’unité de Dieu et si scrupuleux dans ses formulations fondamentales, a mis en tête de chaque sourate la formule en quelque sorte trinitaire « Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux », et qu’il utilise cette formule à toute occasion à titre de bénédiction consécratoire. Nous croyons avoir donné la clef de l’énigme : c’est-à-dire que, quand nous parlons de l’Absolu, nous parlons par là même de l’Infini et du Parfait(1). La Rahma – terme qu’on traduit le plus souvent par « Clémence » – implique plus profondément, comme le terme sanskrit Ananda, tous les aspects de l’Harmonie(2) : la Bonté, la Beauté et la Béatitude ; et elle s’intègre dans la divine Essence même, du fait qu’elle n’est autre au fond que la rayonnante Infinitude du Principe : identité que le Koran exprime en disant : « Appelez-le Allâh ou appelez le Rahmân, à lui sont les plus beaux Noms… »(3)

Car on ne peut s’adresser à l’Un sans que réponde la Miséricorde.

(1) Dans le Christianisme, l’élément « Absolu » est représenté soit analogiquement, soit directement, par le « Père » ; l’élément « Infini » ou « Rayonnement » étant le Saint-Esprit, et l’élément « Perfection », le « Fils » ou le Verbe, qui est la « Sagesse du Père ». Dans le Bouddhisme, c’est le Bouddha qui représente la Perfection, tandis que, d’une manière à première vue paradoxale, le Rayonnement se présente sous la forme du Bodhisattva, qui en effet porte le message du Nirvâna – de l’Absolu – jusqu’à l’extrémité du Samsâra.

(2) Sat se référant à l’Absolu, et Chit, à la Conscience qu’a Atmâ de son inépuisable Perfection, donc de ses Qualités.

(3) Une remarque : la Trinité que le Koran attribue au Christianisme – à savoir « Dieu, Jésus, Marie » – se justifie en ce sens que la Sainte Vierge est par sa nature, et non par adoption, le réceptacle humain du Saint Esprit (d’où gratia plena et Dominus tecum) ; « Immaculée Conception », elle le véhicule a priori et par là le personnifie. Il en résulte qu’une invocation de Marie, telle l’Ave, est pratiquement, implicitement et quintessentiellement, une invocation de l’Esprit Saint, lequel en Islam relève du mystère hypostatique de la Rahmâniyah, de la divine « Générosité » qui est Vie. Rayonnement, Lumière ; la Vierge, comme l’Esprit, est la « matrice » (rahim) à la fois inviolable et généreuse de toutes les grâces. (pp. 135-136)
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Tout notre bonheur doit provenir du mystère saint qu'est Son Nom.

L'homme attaché aux choses de ce monde, ou l'homme imparfait, traverse la vie comme s'il parcourait une longue route. S'il est croyant, il voit au loin Dieu au-dessus de lui, il le voit aussi au bout de la route. L'homme spirituel, cependant, se tient en Dieu, et devant lui la vie passe comme un cours d'eau.

On doit penser à Dieu dans un état de plénitude, ainsi Il pensera à nous quand nous serons dans le vide.

Le bonheur se trouve là où est la sainteté. La sainteté est comparable à une ouverture vers le Ciel ; elle est rassemblée au sein de l’Unique. Chaque homme est saint quand il pense à Dieu s’il ne pense à rien d’autre.

Il faut dire à nos frères que tout devrait se faire dans la concentration : les ablutions, la prière rituelle, le rosaire, l’invocation, la prière individuelle, la lecture du Koran. Au cours des pratiques régulières en particulier – ablutions, prière rituelle, rosaire –, on doit savoir ce qu’on est en train de faire et ce qu’on est en train de dire. En ce qui concerne l’invocation, la nécessité de se concentrer va de soi.

Dans les ablutions, les mains renvoient aux actions profanes, la bouche aux impuretés contractées en connaissance de cause, le nez aux impuretés contractées involontairement et inconsciemment, le visage à la honte du péché, les avant-bras à l’intention impure, les oreilles à la surdité en ce qui concerne le Mot divin, la tête à la fierté, les pieds au vagabondage. Ou en termes positifs : les mains purifiées renvoient aux actions spirituelles, la bouche à la pureté active, le nez à la pureté passive et inconsciente, le visage à l’état de grâce, les avant-bras à la pureté d’intention, les oreilles à la réceptivité à l’égard du Mot divin ou des inspirations spirituelles ou angéliques, la tête à l’humilité devant Dieu, partant à la conscience de notre nullité, les pieds à notre aptitude à suivre la voie de la contemplation.

Cet enseignement, je l’ai trouvé en lisant un texte du Cheikh el-Akbar il y a des années de cela. (pp. 155-156)
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Nous avons fait remarquer dans un de nos premiers livres - et d'autres l'ont répété après nous - que la rencontre de l'Hindouisme et de l'Islam sur le sol de l'Inde a quelque chose de profondément symbolique et providentiel, étant donné que l'Hindouisme est la tradition intégrale la plus ancienne et que l'Islam au contraire est la religion la plus jeune ; c'est la jonction du primordial avec le terminal. Mais il y a là plus qu'un symbole : cette rencontre signifie en effet que chacune de ces traditions, pourtant aussi différentes que possible, a quelque chose à apprendre de l'autre, non au point de vue des dogmes ni des pratiques, bien entendu, mais à celui des tendances et des attitudes ; l'Islam offre sa simplicité géométrique, sa clarté et aussi sa compassion, tandis que l'Hindouisme influence par sa profonde sérénité et par son universalité multiforme et inépuisable. (p. 37)
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Comme les Sémites, les Aryens constituent avant tout un groupe linguistique, ce qui implique qu'ils constituent aussi, mais plus vaguement, un groupe psychologique, et même un groupe racial, originairement tout au moins ; d'un autre côté, cette homogénéité est fort relative puisque les Aryens ne forment qu'un fragment dans une collectivité beaucoup plus vaste, à savoir la race blanche. Psychologiquement, il y a les Aryens « introvertis » et contemplatifs, les Hindous, et les Aryens « extravertis » et entreprenants, les Européens ; Orient et Occident, avec cette réserve évidente que les caractères des uns se retrouvent aussi chez les autres. Chez les Sémites, qui en moyenne sont plus contemplatifs que les Européens et moins que les Hindous, il y a de même deux principaux groupes, les Juifs et les Arabes : l'âme des premiers est plus riche mais plus repliée sur elle-même, celle des seconds plus pauvre mais plus expansive, plus douée au point de vue du rayonnement de l'universalité. (pp. 30-31)
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L'intelligence n'est belle que quand elle ne détruit pas la foi, et la foi n'est belle que quand elle ne s'oppose pas à l'intelligence.
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