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EAN : 9782970032588
235 pages
Sept Flèches (13/09/2013)
4/5   1 notes
Résumé :
L’éminent porte-parole de la Sophia perennis – la Sagesse intemporelle, essentielle et universelle – nous offre ici, avec plus de 250 lettres ou extraits de lettres, une nourriture d’une valeur inestimable, abordant les aspects essentiels d’une spiritualité concrète.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans ses lettres, FS rappelle un truc régulier : la Tradition est simple et si elle semble enflée ou compliquée, c'est que ce n'est pas elle. Il apprend aux novices à reconnaître l'erreur de l'orgueil, de l'engouement éphémère pour une tradition étrangère, comme c'est la mode en ce moment, lorsque de nombreux occidentaux qui ignorent tout de la tradition chrétienne dont ils sont issus se réclament du bouddhisme ou de l'hindouisme alors qu'ils n'en connaissent rien.


« Il est impossible de se rattacher à l'Hindouisme ; il faut y être né. Il est d'autant plus inutile de rechercher un rattachement hindou que l'Hindouisme n'offre rien d'essentiel qui ne se retrouve pas ailleurs, sur le plan ésotérique bien entendu. »


« Vous me dites […] que vous méditez selon la méthode Zen, ce qui est impossible ; car pour pratiquer une méthode spirituelle, il faut tout d'abord adhérer à la religion dont elle relève, -il faut donc être validement bouddhiste, s'il s'agit du Zen –et il faut ensuite être validement accepté par un maître spirituel orthodoxe. Ce qui revient à dire, pratiquement, qu'il faut se rendre au Japon et entrer dans un monastère zéniste ; encore faut-il savoir si l'abbé est pleinement orthodoxe, car l'influence moderne pénètre partout. »


Il dit aussi aux mecs d'apprendre à maîtriser leurs passions, le truc classique. FS est parfois très dur parce qu'il ne veut pas devenir lénifiant juste pour se faire apprécier (comme un Vivekananda ou un Aurobindo, qu'il fustige pour non-respect et dévoiement de la Tradition). Un pauvre gars lui écrit qu'il pensait se réaliser (trouver un sens à sa vie) en voyageant aux quatre coins du monde et en se gavant d'expérience, un peu comme on nous le montre dans les émissions de télé-réalité et tout :


« Vous me parlez aussi des motifs de votre envie de voyager. Il y a là de l'individualisme, du narcissisme, de l'orgueil même ; ces motifs sont ridicules. Je ne suis pas contre les voyages, je suis contre les motifs. Vous voulez partir en voyage pour « ne pas douter indéfiniment » de vous-même et pour « affirmer avec fierté » votre « critère propre » ; si c'est ainsi, restez chez vous. Qu'est donc un homme qui cesse de douter de lui-même rien que parce qu'il fait un voyage, ou qui doit faire un voyage pour cesser de douter de lui-même ? »


FS préfère les « pauvres d'esprits ». Plus intuitif qu'analytique, il recommande de ressentir l'attachement religieux (exotérisme) avant de chercher à l'expliquer (ésotérisme).


« Il y a chez vous une part de perfectionnisme qui ne mène à rien, qu'il faut remplacer par une attitude plus simple et plus normale. Quand vous sortez d'une pratique spirituelle, d'une oraison ou d'une invocation, ne cherchez pas d'en transférer la grâce dans la vie professionnelle ou simplement pratique ; faites aussi logiquement que possible ce que vous devez faire, et répétez l'invocation […] quand vous le pouvez. »


Moi qui ne connais pas grand-chose, sauf Spinoza, ses conceptions de la nécessité et de la joie me semblent très proches.


« L'injustice est une épreuve, mais l'épreuve n'est pas une injustice. Les injustices viennent des hommes, tandis que les épreuves viennent de Dieu ; ce qui, de la part des hommes, est injustice et par conséquent mal, est épreuve et destin de la part de Dieu. »


Il y a aussi des passages qui permettent de mieux comprendre ce que Michel Houellebecq avait cherché à décrire dans son roman « Soumission » :


« La collectivité a besoin de lois et de règlements dont l'individu discipliné peut se passer, s'il suit une voie spirituelle. »


« Il faut se fixer dans l'Immuable, au milieu de la mâya terrestre qui nous entoure, et qui aimerait nous ravir notre centre ; sous ce rapport, l'âge est une grâce, car il facilite bien des choses ; il suffit de le comprendre. Résignation et confiance : ces deux mots contiennent tout, humainement parlant et à part les certitudes métaphysiques. Résignation à ce qui est inévitable, et confiance en la Miséricorde ; il suffit de s'ouvrir à elle. C'est la raison d'être de la vie humaine. »


Enfin, sa conception du bien et du mal permet également de mieux comprendre, réciproquement, la conception de l'Ombre selon C. G. Jung :


« L'une des choses les plus difficiles à supporter est l'absurdité humaine ; l'accepter à titre de nécessité ontologique fait partie de l'Islam. Il y a des gens qui croient qu'il est vertueux de ne pas voir le mal et de prétendre que le noir est blanc, ce qui est la négation même de l'intelligence ; en réalité, il s'agit de discerner exactement entre le bien et le mal tout en se résignant, non au mal en tant que tel, mais à l'existence métaphysiquement inévitable du mal. »


En un mot, voici le letmotiv qui soutient la mission de FS dans ces lettres :


« Il faut réduire la religion à l'essentiel métaphysique, qui s'identifie somme toute à la sophia perennis. »


Vous l'aurez compris, cette réduction n'est pas vulgarisation car avec FS, nous ne sommes pas chez les porcinets du bacon big tasty. Intéressant.
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Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Toute religion ou spiritualité se réduit à ces trois facteurs : 1) le discernement entre le monde et Dieu, ou entre le contingent et l’Absolu, ou entre l’illusoire et le Réel ; 2) la concentration permanente sur ce Réel ; 3) le bonheur dans ce Réel.
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Nous nous attachons aux réverbérations fugitives sur l’eau, comme si l’eau était lumineuse ; mais à la mort, nous voyons le soleil, avec un immense regret, -à moins d’avoir eu conscience du soleil à temps.
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La chose la plus difficile dans la vie, c’est de se dépasser ; or on n’a pas le choix, en dernière analyse ; l’homme est condamné à ce miracle, précisément parce qu’il est homme. […] La grandeur morale est toujours une sorte de participation à la vérité.
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Si vous avez des tentations de lassitude, cela prouve que vous mettez trop d’effort psychique dans la pratique spirituelle, ce qui fatigue l’âme ; il faut invoquer d’une manière plus impersonnelle et plus détachée, et ne pas trop s’engager dans l’individualisme propre à la mystique volontariste ; il faut avoir le sens de la quiétude. Nos sentiments ne sont rien, la persévérance est tout.
Mais d’un autre côté, les hauts et les bas sont naturels à l’âme ; tout ce qui se situe dans la durée traverse des phases ; tout mouvement continu comporte des rythmes. De même, les tentations et les réactions sont naturelles à l’âme ; il ne faut pas s’en étonner mais se confier au Ciel et demander son aide.
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La spiritualité est à la fois la chose la plus facile et la plus difficile. La plus facile ; parce qu’il suffit de penser à Dieu. La plus difficile : parce que la nature déchue est l’oubli de Dieu.
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