Télumée vit en Guadeloupe, avec sa grand-mère, Reine sans Nom. Son arrière-grand-mère, Minerve, était esclave puis a été affranchie. Malgré cela, le poids de l'esclavage pèse sur les femmes de la lignée et Télumée le ressent encore fortement. Toute sa vie, qui nous est racontée ici, elle doit se battre pour exister, chaque bonheur reçu n'est jamais définitif. Malgré cela, Télumée trouve dans les enseignements de sa grand-mère et dans l'amour qu'elle lui a prodigué, la force de continuer.
Cette lecture m'a souvent remis en mémoire "
La légende d'une servante" de
Paula Fox que j'ai lu il y a quelque mois. Là aussi, il était question d'une petite fille des Caraïbes, de son amour pour sa grand-mère et de sa nostalgie pour son île, une fois qu'elle avait été emmenée à New-York. Ici, Télumée reste sur son île, se bat pour construire son bonheur avec Elie, puis le quitte pour échapper à sa violence et à sa folie, puis reconstruit un autre bonheur, pour un temps.
C'est encore une fois un parcours de femme qui est raconté ici par
Simone Schwarz-Bart, dans une langue entre l'écrit et l'oral, qui exploite la culture créole, ses croyances et ses proverbes pour chaque situation de la vie. Une vie difficile, de travail et de souffrances, à laquelle Télumée tient pourtant, jusqu'au bout.
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