AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de TheAutumnCarnival


En parcourant le programme des parutions des éditions Gallimard pour cette rentrée d'hiver, j'y ai vu entre autres Kentukis de Samanta Schweblin, un livre que je m'étais procuré en version originale il y a quelques mois. Et relire le résumé m'a donné envie de le sortir de ma bibliothèque, enfin ! Un roman étrange et plutôt captivant.
🔸
Acheter un kentuki, cette peluche aux couleurs pétantes qui peut se déplacer grâce à ses roulettes, c'est accepter qu'un utilisateur, à n'importe quel endroit du monde, s'y connecte et observe votre monde à travers ses yeux, c'est ouvrir une porte sur votre intimité à un inconnu.
Il y a le maître, celui qui achète la peluche et, n'importe où ailleurs dans le monde, l'utilisateur, celui qui achète la connexion devenant ainsi la peluche en la dirigeant depuis sa tablette ou son ordinateur et voyant à travers les caméras logées dans les yeux du kentuki, l'environnement du maître dans lequel ce dernier évolue.
Les chapitres alternent entre différents maîtres et différents utilisateurs. Plus on avance dans l'expérimentation de chacun plus la situation se tend, plus les dérives se succèdent inévitablement. Entre autres, une utilisatrice qui nourrit des inquiétudes proche de la paranoïa pour la maîtresse de son kentuki, un maître qui attendri par l'attention portée à son fils par son kentuki va tenter sans succès d'établir la communication avec l'utilisateur jusqu'à ce qu'il découvre l'ignoble vérité, ou encore le jeune collégien qui se sent prisonnier de sa vie, un père sévère et de mauvaises notes le consignant dans un bureau devant ses cahiers chaque soir, va retrouver quelques sensations de liberté grâce à sa connexion avec un kentuki ...
Les histoires sont souvent terribles, cruelles, mais on est pris dans l'engrenage, on suit les histoires de chacun, en se questionnant sur leurs dénouements. La majorité des histoires est captivante, une tension se crée autour de chaque kentuki malheureusement celle-ci est malmenée par l'alternance des chapitres qui fragmente un peu la lecture. On finit un chapitre sur les dents, on voudrait savoir ce qu'il se passe ensuite, mais le chapitre suivant casse le rythme en nous envoyant auprès de personnages qui nous intéressent un peu moins, où l'intrigue est moins addictive. du coup, même si j'ai globalement aimé ce roman, j'ai trouvé les différentes intrigues qui le constituent assez inégales.
Kentukis reste néanmoins un roman très intéressant qui part d'un objet à priori inoffensif, une peluche, et s'articule autour de la thématique du voyeurisme via les nouvelles technologies par l'accès à l'intimité de tout à chacun en achetant un simple code de connexion, montrant ainsi les limites des objets connectés et les déviances. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteure, très accrocheur.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}