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Citations sur Vies imaginaires (27)

La science historique nous laisse dans l'incertitude sur les individus.
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Avant de te voir, j'en avais un grand désir. Avant que tu naisses, j'étais dans une grande inquiétude. Quand je t'ai vu naître, je fus remplie de bonheur et de joie. A présent que je te vois mort, je suis remplie de chagrin. Il me pèse que ma fin tarde tant à venir.

( la vie de saint Alexis )
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"Mais elle pleurera, elle, à ton silence; passée aux bras d'un autre, elle te regrettera toute sa vie, et tu auras corrompu sa destinée. Oui, elle pleurera, durant huit jours, d'un regret mêlé de dépit; elle rougira et pâlira tour à tour à mon nom; elle soupirera même, sans le vouloir, à la première nouvelle de ma mort. Mais, dès la seconde pensée, elle se félicitera d'en avoir épousé un qui vit; chaque enfant de plus l'attachera à sa condition nouvelle; elle y sera heureuse, si elle doit l'être; et, arrivé un jour au terme de l'âge, à propos d'une scène d'enfance racontée un soir à la veillée, elle se souviendra de moi par hasard, comme de quelqu'un qui s'y trouvait présent et qu'elle aura autrefois connu."

( Vie de Joseph Delorme )
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-"Je me doute qu'Elise écouta, les mains posées dans son giron au creux du tablier, qu'elle regarda beaucoup et avec un étonnement jamais apaisé l'homme fait sous les traits duquel elle cherchait un petit garçon qu'une expression brève parfois lui restituait, une façon de couper son pain, d'attaquer une phrase, de suivre des yeux par la fenêtre l'éclair d'un vol, d'un rayon"

( Vie d'André Dufourneau).
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« - Ne t'ai-je pas commandé, dit Xantus, d'acheter ce qu'il y aurait de meilleur ?
-Et qu'y a-t-il de meilleur que la langue ? Reprit Esope. C'est le lien de la vie civile, la clef des sciences, l'organe de la vérité et de la raison : par elle on bâtit les villes et on les police ; on instruit, on persuade, on règne dans les assemblées ; on s'acquitte du premier de tous les devoirs, qui est de louer les Dieux.
-Eh bien ! Dit Xantus qui prétendait l'attraper, achète-moi demain ce qui est de pire : ces mêmes personnes viendront chez moi ; et je veux diversifier . »
Le lendemain Esope ne fit encore servir que le même mets, disant que la langue est la pire chose qui soit au monde.
- » C'est la mère de tous débats, la nourrice des procès, la source des divisions et des guerres. Si on dit qu'elle est l'organe de la vérité, c'est aussi celui de l'erreur, et qui pis est, de la calomnie. Par elle on détruit les villes, on persuade de méchantes choses. Si d'un côté elle loue les Dieux, de l'autre elle profère des blasphèmes contre leur puissance. »

( la vie d'Esope le Phrygien )
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Car Uccello ne se souciait point de la réalité des choses, mais de leur multiplicité et de l’infini des lignes ; de sorte qu’il fit des champs bleus, et des cités rouges, et des cavaliers vêtus d’armures noires sur des chevaux d’ébène dont la bouche est enflammée, et des lances dirigées comme des rayons de lumière vers tous les points du ciel.
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Il savait que les pleurs viennent d’un mouvement particulier des petites glandes qui sont sous les paupières, et qui sont agitées par une procession d’atomes sortie du cœur, lorsque le cœur lui-même a été frappé par la succession d’images colorées qui se détachent de la surface du corps d’une femme aimée. Il savait que l’amour n’est causé que par le gonflement des atomes qui désirent se joindre à d’autres atomes. Il savait que la tristesse causée par la mort n’est que la pire des illusions terrestres, puisque la morte avait cessé d’être malheureuse et de souffrir, tandis que celui qui la pleurait s’affligeait de ses propres maux et songeait ténébreusement à sa propre mort. Il savait qu’il ne reste de nous aucun double simulacre pour verser des larmes sur son propre cadavre étendu à ses pieds. Mais, connaissant exactement la tristesse et l’amour et la mort, et que ce sont de vaines images lorsqu’on les contemple de l’espace calme où il faut s’enfermer, il continua de pleurer, et de désirer l’amour, et de craindre la mort.
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-" Prendre dans la rue le côté du soleil; s'arrêter à quatre heures sur le pont du canal, et, durant quelques minutes, regarder couler l'eau,etc,etc."

( Vie de Joseph Delorme )
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Cratès n’avait point d’opinion sur les grands. Ils lui importaient aussi peu que les dieux. Les hommes seuls l’occupaient, et la manière de passer l’existence avec le plus de simplicité qu’il est possible. Les objurgations de Diogène le faisaient rire, non moins que ses prétentions à réformer les mœurs. Cratès s’estimait infiniment au-dessus de soucis aussi vulgaires.
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Quand Cyril Tourneur eut assouvi sa haine des rois, il fut étreint par la haine des dieux. L’aiguillon divin qu’il avait en lui l’excita à créer. Il songea qu’il pourrait fonder une génération dans son propre sang, et se propager comme dieu sur terre. Il regarda sa fille, et la trouva vierge et désirable. Pour accomplir son dessein à la face du ciel, il ne trouva pas d’endroit plus significatif qu’un cimetière. Il jura de braver la mort et de créer une nouvelle humanité au milieu de la destruction fixée par les ordres divins. Entouré de vieux os, il voulut engendrer de jeunes os. Cyril Tourneur posséda sa fille sur le couvercle d’un charnier.
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