AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,01

sur 65 notes
5
3 avis
4
11 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
J'ai peu lu finalement, les grands auteurs italiens. de Sciascia, j'avais bien aimé les nouvelles de « La mer couleur de vin ». J'avais beaucoup apprécié les adaptations cinéma de ses romans par Francesco Rosi ou Elio Petri. Mais « A chacun son dû » restait une découverte tant littéraire que cinéma. J'ai tout de suite été plongé dans les turpitudes des habitants d'un village de Sicile. Imaginant parfaitement Gian Maria Volonté dans le rôle principal. Sous la forme d'une intrigue policière, l'auteur nous montre les dévoiements, la méchanceté, les rancunes tenaces des notables du village mais également de toute la classe politique italienne de droite comme de gauche, au vu et au su de tout le monde. L'Église et la maffia viennent s'y superposer. On n'a aucune difficulté à s'identifier au pauvre professeur Laurana qui essai de mener sa propre enquête personnelle. Sciascia dénonce, sous un style ironique et cynique plus qu'humoristique toute cette gabegie. Pour moi cette intrigue, bien que située dans le contexte des années 60, trouve certainement un écho dans la politique italienne actuelle et reste donc parfaitement d'actualité. A redécouvrir.
Commenter  J’apprécie          305
Une petite ville sicilienne dans les années 60 . le pharmacien montre à ses amis une lettre anonyme le menaçant de mort. Tous , et lui-même ,considèrent qu'il s'agit d'une mauvaise farce . Mais quelques temps plus tard il est abattu en compagnie du Docteur Roscio . le double meurtre est l'objet principal des conversations mais l'enquête s'enlise. le timide professeur Laurana , ami des deux victimes , découvre , presque par hasard , des indices qui le mettent sur la piste de l'assassin et surtout du commanditaire . Mais la fréquentation des classiques littéraires et sa vie rangée ne le préparent pas vraiment à comprendre les rouages occultes (la sainte trilogie :bourgeoisie, Eglise et mafia) mis en jeu dans l'affaire et ne le protègent pas du charme vénéneux d'une trop belle veuve et d'un trop puissant suspect. Sous des apparences de roman policier c'est un passage au scanner des arcanes de la société sicilienne que nous livre Sciascia , avec cruauté et humour noir.
Commenter  J’apprécie          110
Dans une petite ville de Sicile, Manno, pharmacien de bonne réputation reçoit une lettre anonyme fort inquiétante. Ne se connaissant pas d'ennemis et pensant n'avoir rien à se reprocher, il croit à une plaisanterie de mauvais goût. Mais quelque temps plus tard, au cours d'une partie de chasse, il est assassiné ainsi que son partenaire, le bon docteur Roscio. Craignant que l'enquête ne mène à rien, Laurana, professeur de son état et grand ami du docteur, décide de rechercher le coupable. Il fait alors quelques découvertes étonnantes sur la vie privée des deux notables et n'est pas loin de confondre le coupable du double meurtre. Mais rien ne se passe comme prévu.
« À chacun son dû » est plus une parodie de roman policier qu'un authentique « whodonit » style Agatha Christie. Sciascia se sert du motif criminel pour nous dépeindre une société sicilienne d'après-guerre gangrénée par les diverses mafias et apparemment encore nostalgique de l'époque mussolinienne. Sa plume est acérée et son esprit sarcastique a quelque chose de Simenon bien que lui-même soit plus influencé par Pirandello, auteur auquel il semble vouer une grande admiration, au point d'en imiter le style et même de mettre en scène le maître par le biais d'un personnage secondaire, Don Luigi. Ce dernier a même le tout dernier mot : « C'était un crétin ! » en parlant du pauvre Laurana. Humour et désenchantement sont au rendez-vous. Un bon moment de divertissement.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          100
A ciascuno il suo 1966

Au cours de l'été 1964, le pharmacien Manno reçoit une lettre anonyme le menaçant de mort.
Ses compagnons le rassurent : c'est une mauvaise plaisanterie.
D'autant plus qu'on ne lui connaît pas de défauts ou de faute passée.
Mais l'ouverture de la chasse laisse trois morts: lui, le médecin, son ami, et son chien.
L'auteur utilise le suspense pour "mettre en évidence la dure réalité sociale dans laquelle vivent les personnages du roman."
les habitants, bien que connaissant les causes de l'homicide et les responsables, restent dans une attitude d'omerta et regardent sans s'y opposer ce système qui les oppresse.
Seul le professeur Laurena, intègre, naïf, relève un détail notoire et voudrait découvrir le coupable.

Ne lisant pas les quatrièmes de couverture, je n'ai pas ressenti tout de suite la gravité de la situation.
Pourtant, ayant déjà lu des ouvrages de Sciascia et ses dénonciations de l'emprise mafieuse, j'aurais dû me douter qu'il ne s'agissait pas d'une narration de pur divertissement. Car c'est bien ici le roman de l'obscure Sicile, de l'omerta, de l'oppression humiliante de qui détient le pouvoir : l'Eglise, la mafia, la bourgeoisie.
Commenter  J’apprécie          60
Connaître l'âme de la Sicile et de l'Italie, son Histoire et ses traditions, comprendre sa langue, sa culture (ses écrivains : MORAVIA et PIRANDELLO sont évoqués), sa politique, l'Economie du pays et ses lois est indispensable pour adhérer à ce texte. Assimiler et adopter au premier abord ce roman - en fait, bien plus qu'un simple roman policier - me parait très difficile et pour oser une argumentation constructive, il faut être un expert, connaître Leonardo SCIASCIA et ses origines.

Toutes considérations mises à part et pour ne présenter qu'une brève définition, À CHACUN SON DÛ est sans nul doute une des oeuvres majeures de la littérature (policière) italienne. ''Policière'', entre parenthèses, car la ''matière policière'' est ici prétexte à un genre littéraire bien particulier, nourri de réflexions sur la société, sur la politique, sur la littérature... construit en roman policier. A mon sens inclassable et insaisissable, à la fois roman, documentaire, scènes réunies pour matière à pièce de théâtre ou donc réflexions d'essai, le lecteur est impliqué (pour la partie visible de l'iceberg) dans les rouages d'une enquête très complexe menée finement par le professeur LAURANA, au destin prévisible. Un roman policier, mais pas uniquement.

Etudes et documentations complémentaires sont donc toutes indiquées pour un approfondissement et relecture(s). Un livre à analyser et à étudier. Pour avertir les autres lecteurs : ce serait donc une erreur de considérer ce roman comme un simple ''polar'' pour le plaisir de se distraire.
Pour une découverte de l'auteur : peut-être existe-t-il un oeuvre plus simple pour les premiers pas.

Pas de déception cependant, mais toujours la curiosité de lire et de découvrir encore.
Commenter  J’apprécie          40
Un vrai talent d'écrivain, une très belle plume ( belle traduction sans doute aussi) pour cette intrigue plaisante, complexe à souhait et pilotée par cet improbable enquêteur, anti héros par excellence....
Le contexte italien , fait de forces d'influences pese sur l'histoire et y amene cette lourdeur qui rend les langues muettes et les non dits si nombreux....
Tout cela est plus que plaisant.
A lire .
Commenter  J’apprécie          40
le professeur Laurana est un intellectuel, timide mais curieux et lorsque le pharmacien Manno, lui montre une lettre anonyme le menaçant de mort il pense comme tout le monde à une farce oui mais lorsque celui-ci est assassiné en compagnie du docteur Roscio il se souvient du mot UNICUIQUE qui appartient au registre lexical de l'observator romano et donc devant le peu de réactivité des carabinieris il se mêle à l'enquête
Les siciliens ne tuent pas le samedi comme les milanais mais quand c'est opportun et ils le font sans état d'âme
Sciascia réunit dans ce petit livre la sainte trinité sicilienne les notables, l'église et la mafia, protagonistes indispensables pour commenter les deux meurtres et essayer de comprendre ce qui s'est passé ou alors le contraire éviter d'y penser trop sérieusement pour ne pas avoir à le regretter.
Les premiers reflètent bien l'image de la vie de village avec ses médisances, ses petites jalousies, ses méchancetés et les jugements à l'emporte-pièce du principe il n'y pas de fumée sans feu.
Pour la seconde d'une part on a affaire a l'archiprêtre véritable saint qui sait gérer les affaires de familles avec discernement c'est à dire intérêt et d'autre part au curé du village haut en couleur, sorte de défroqué encore en soutane pour l'hostie, amateur de bonne blague et fin connaisseur de l'âme humaine et qui en sait des choses.
Et le dernier la mafia omniprésente mais qu'on ne voit jamais à se demander si elle existe surtout en Sicile parce que les meurtres, en fait, ne seraient peut-être qu'une banale affaire de crime d'honneur de la part d‘un cornard, la deuxième victime s'étant trouvée au mauvais endroit au mauvais moment et pourtant.
Leonardo Sciascia nous livre là une véritable enquête policière, courte mais de qualité. Il l'enrobe de pensées philosophiques profondes sur l'âme humaine, la corruption, le crime, la politique et la religion.
Une narration qui n'est pas là pour nous amuser mais qui est surtout véritable étude de moeurs menée avec finesse et un certain cynisme sur la société sicilienne. On peut sourire de l'humour mais pas avec n'importe qui.
Il est amusant de constater qu'il mêle à sa narration Pirandello, un confrère où il est fait allusion à Feu Matthias qui a eu trois vies et surtout trois morts, ici toutefois, il n'y en a que deux et c'est déjà pas mal.
D'autre part il parle d' Antonio Paro et de la passion du Christ une pièce ou l'acteur disparaît pendant une scène et là on retrouve Camilleri avec son livre «La disparition de Judas» , le mystère de la passion du christ appelé «les funérailles»
Un plaisir donc de trouver trois auteurs siciliens sur ce thème, ainsi que Moravia d'ailleurs qui pratiquent l'humour mais assez noir et désabusé, mordant mais pas vraiment politique car il faut savoir de quoi on parle et surtout de qui ça évite d'être «crétin»
Un excellent roman très bien écrit et un grand plaisir à le lire.
Commenter  J’apprécie          30
Dans ce roman, l'on a la preuve qu'un polar peut être l'oeuvre d'art d'un grand intellectuel, engagé, envoûté par sa région d'origine autant que critique à son égard. La Sicile y apparaît dans toute sa cruauté, son ambiguïté, sa complexité...
Il est clair qu'Andrea Camilleri s'est bien inspiré de ce Maître: il ne le nie pas.
Commenter  J’apprécie          30
La littérature ne fait pas de vous un héros. Ainsi le Professeur Lauranna a beau être cultivé, enseigner les lettres et publier des critiques littéraires, il est le perdant, l'introverti, l'être coincé. Certes il pressent le danger mais se fait piéger par ceux qui, eux, savent défendre leurs intérêts, leurs positions, leur patrimoine, et donc pratiquer le secret de famille et la connivence sociale et mondaine. le roman de Leonardo Sciascia « A CHACUN SON DU » est une sorte de policier à la manière d'« Agatha Christie ». On y frissonne moins cependant à cause de la cruauté des situations que de la lucidité déployée quant à la possibilité d'échapper à ceux qui ont et le pouvoir et la volonté d'éradiquer tout obstacle qui les gêne dans leur ascension sociale ou la consolidation de leurs acquis. La clairvoyance du Professeur, pourtant fin analyste et observateur de la comédie humaine et sociale qui se donne dans sa petite ville où l'innocent pharmacien est assassiné et l'avocat corrompu règne, ne suffira pas à contrecarrer le machiavélisme ambiant qui lui sera fatal.

© Patricia JARNIER- Tous droits réservés- 2 février 2013
Commenter  J’apprécie          30
Une enquête, trois morts, d'innombrables rumeurs et un zeste de séduction : un polar férocement ironique par lequel Sciascia démonte les codes de la mafia et dans la foulée ceux de l'Eglise et de la bourgeoisie... toutes trois profondément implantées dans la société sicilienne... et l'asphyxiant ! Question is : vaut-il mieux garder le silence sur ces impasses, ou les exposer ?

Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (231) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
825 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}