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Citations sur Les oncles de Sicile (13)

Je crois aux Siciliens qui parlent peu, aux Siciliens qui ne s'agitent pas, aux Siciliens qui se rongent à l'intérieur et qui souffrent : les pauvres qui nous saluent d'un geste las, comme du fond d'une distance séculaire.
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Les bourgeois espagnols, les bourgeois qui vont à la messe, tuaient par milliers les paysans, pour la simple raison que c'étaient des paysans et le monde fermait les yeux pour ne pas voir, mais le premier prêtre qui tomba sous les coups des anarchistes, la première église mise en flammes, firent sursauter le monde d'horreur, et marquèrent le destin de la République. Au fond, tuer un prêtre parce que c'est un prêtre est une chose plus juste que tuer un paysan parce qu'il est paysan; un prêtre est le soldat de sa foi, le paysan est seulement un paysan. Mais les gens ne veulent pas le comprendre.
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C'est cela qui me gêne dans la religion: que les gens y apportent leur conscience comme une couverture sale au lavoir, et que, l'ayant nettoyée, ils l'étendent de nouveau sur leur lit.
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Il y a beaucoup de gens qui font des études, qui vont à l'université, qui deviennent de bons médecins, des ingénieurs, des avocats, qui deviennent fonctionnaires, députés, ministres, et je voudrais demander à ces gens: "Savez-vous ce qu'est la guerre d'Espagne, ce qu'elle a été vraiment? Si vous ne le savez pas, vous ne comprendrez iamais rien au fascisme, au communisme, à la religion, à l'homme, vous ne comprendrez jamais rien à rien; parce que toutes les erreurs, tous les espoirs du monde se sont concentrés dans cette guerre, comme une lentille concentre les rayons du soleil et met le feu, de même l'Espagne s'est allumée avec tous les espoirs et toutes les erreurs du monde, et c'est de ce feu que le monde crépite aujourd'hui." Quand je suis allé en Espagne, je savais à peine lire et écrire, lire le journal et l'Histoire des souverains de France, écrire une lettre chez moi, et, maintenant que j'en suis revenu, il me semble que je peux lire les choses les plus ardues qu'un homme puisse penser et écrire. Et je sais pourquoi le fascisme ne meurt pas, et je suis sûr de connaître toutes les choses qui devraient mourir dans sa mort, et ce qui devrait mourir en moi et dans tous les autres hommes afin que le fascisme meure pour toujours.
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On perd sa dignité quand on reste les mains en l'air pendant qu'on vous vise avec un fusil. Et les fusillades me donnent envie de vomir : il n'y a pas de dignité à mettre un homme contre un mur et à lui tirer dessus avec douze fusils. Ils sont déshonorés, ceux qui ordonnent les fusillades , et ceux qui les font , voilà ce qu'ils sont : déshonorés, des gens qui n'ont plus d'honneur sur le visage.

L'antimoine
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Derrière la table de travail du secrétaire, était encadré un commandement du décalogue fasciste: «On sert la patrie même en montant la garde devant un bidon d'essence » - et ce n'était pas sans raison que le secrétaire mettait ce commandement en évidence, Mussolini pouvait compter sur lui pour monter la garde devant le bidon, d'autant que l'essence, ça peut se vendre.
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La guerre avait laissé dans mon corps un signe de condamnation. Mais quand un homme a compris qu'il est une image de dignité, vous pouvez bien le traiter comme un billot, le torturer par tous les bouts, il restera toujours la plus grande chose de Dieu.
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Pour moi, pour Ventura, pour un grand nombre d'entre nous, dans une guerre que nous avions acceptée sans comprendre et qui nous entraînait lentement vers les sentiments et les raisons de l'ennemi, il n'y avait pas de drapeaux; chacun de nous avait pris envers lui-même l'engagement d'honneur de ne pas avoir peur, de ne pas se rendre, de ne pas abandonner son poste. Et peut-être que toutes les guerres se font comme cela, avec des hommes qui sont seulement des hommes, sans drapeaux; et que, pour les hommes qui les combattent, il n'y a dans les guerres ni ltalie, ni Espagne, ni Russie, et qu'il n'y a pas même le fascisme, le communisme et l' Eglise, mais seule ment la dignité de chacun à bien jouer sa vie, à accepter le jeu de la mort.
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[...] et ils s'acharnaient à faire siffler des balles à un bon pied au-dessus de nos têtes, c'était, bien plus que pour tuer quelques-uns d'entre nous, à cause de la tentation irrésistible qu'éprouve un Espagnol de presser sur la gâchette, dès qu'on lui met un fusil entre les mains.
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Je crois au mystère des mots, et que les mots peuvent devenir vie, destin, de même qu'ils deviennent beauté.
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