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Nino Frank (Traducteur)Corinne Lucas (Traducteur)
EAN : 9782264014153
Christian Bourgois Editeur (20/11/1998)
3.64/5   7 notes
Résumé :
" Nullement régulier, guère assidu, plutôt occasionnel et précaire, ce journal va de l'été 1969 jusqu'aujourd'hui 12 juin 1979, et je suis en mesure de donner cette date précise pour la dernière notation. Les autres, consignées sur des feuillets ou des calepins, ont été mises en ordre d'après leur date de publication dans le Corriere della Sera et autres quotidiens italiens. Je me donnais pour modèle le journal de Jules Renard : en me relisant, je m'avise que je voi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Plaisant exemple de ce que peut faire un auteur, bénéficiant d'une indéniable réputation, quand il a su préserver une véritable liberté de ton et d'expression. En ces sombres années (1969-1979) de l'histoire italienne, qu'ultérieurement on appela, non sans raisons, "Les années de plomb", Sciascia, dans ce recueil de chroniques et réflexions diverses, présentées comme un Journal, livre sans craintes ses observations de la vie sociale et politique de cette époque. On s'étonnera beaucoup moins après cette lecture et l'effarante corruption de tout un pays qu'elle dévoile, que l'Italie ait, ultérieurement, pu porter à sa tête une personnalité aussi médiocre et affligeante que Berlusconi; il en était fort directement le produit, l'aboutissement logique.
"C'est depuis lors que l'Italie est un pays sans vérité. Il en a même jailli une règle : aucune vérité ne verra jamais le jour en ce qui concerne les actes criminels ayant, même de loin, quelque lien avec la gestion du pouvoir."
Certains, pourraient (malencontreusement) faire un lien direct avec des événements et des figures de notre propre histoire franco-française contemporaine; cela ne serait, bien certainement, que l'expression d'un mauvais cauchemar. Mais rassurons-nous, dans un pays devenu "sans vérité", il ne viendrait à l'idée d'aucun de ceux paraissant sur la scène spectaculaire de tenter de la dire et surtout de la mettre en oeuvre; si bien que cette absence ne trouble plus personne. Car qu'est-ce donc que le spectacle finalement, sinon l'absence de vérité dans le vécu quotidien de tout un chacun ... Une simple question d'habitude.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La lecture des journaux m'inspire des pensées noires. De noires pensées qui ont trait précisément aux journaux et au journalisme. Les journaux, je les vois au-devant de moi comme un rideau: plus exactement, comme un vélum, car, de ce qui se passe de l'autre côté, des objets qui s'y trouvent, de la scène qui se prépare, ils laissent bien entrevoir quelque chose. Seulement, il y faut un oeil accoutumé, un regard bien entraîné. Nullement aigu, cela ne suffit guère. Expérimenté: et d'une expérience que tout le monde n'a pas.
Et d'abord cette uniformité impressionnante. On peut bien noter des diversités dans la manière de rapporter les faits: mais il est rare qu'on en trouve dans le jugement que l'on porte sur ces faits. Je parle, bien entendu, des journaux les plus répandus. Pour les petits, les moins répandus, l'évaluation des faits change d'un journal à l'autre. Va-t-il falloir s'habituer à lire la presse mineure, la moins répandue, et dédaigner celle à grands tirages?
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La vue de ces vignes enveloppées dans du plastique me donne un sentiment d'horreur et m'obsède. D'autant plus qu'il m'est arrivé de faire quatre pas dans un vignoble enveloppé de la sorte: une espèce de canicule s'y met qui y stagne, qui vous étouffe. On finit par s'y croire près d'une apocalypse où, à la place du feu, des feuilles de plastique transparent descendraient du ciel pour couvrir le monde.
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Qu'est-ce donc que l'intuition d'un écrivain ? Mettons quelque aptitude à attendre une synthèse en omettant toute analyse, de saisir et représenter synthétiquement, - par des états d'âme, par des symboles, par des emblèmes, - ce que Machiavel nommait "la vérité factuelle des choses". Est-ce bien tout ? Il faut aussi une condition pour que cette aptitude s'exerce sur les événements contemporains, sur la masse pesante de l'histoire quotidienne : et cette condition, c'est l'indépendance, l'isolement, l'absence de tout lien avec chaque forme de pouvoir constitué quel qu'il soit, l'indifférence à tout chantage économique, idéologique, culturel, voire sentimental.
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Ces jours-ci, un peu partout, on n'entend que des gens déclarer qu'ils se sont trompés. Des hommes politiques considérables tombent à genoux devant les confessionnaux de la presse à grands tirages, battent leur coulpe, avouent avec frénésie leurs erreurs. Seulement, ils ne disent jamais : "Je me suis trompé." Toujours : "Nous nous sommes trompés." Et le curé-interviewer ne demande jamais comme le curé-curé : "Combien de fois, mon enfant ?"
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Une idée morte produit plus de fanatisme qu'une idée vivante. Disons même qu'elle seule en produit, puisque les imbéciles, comme les corbeaux, sentent uniquement les choses mortes. Et ils sont tant et tant à fourmiller frénétiquement sur les choses mortes que celles-ci, parfois, semblent s'animer.
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Vidéo de Leonardo Sciascia
Le 1.10.2022, Hubert Prolongeau présentait “Actes relatifs à la mort de Raymond Roussel” de Leonardo Sciascia dans “Mauvais Genres” (France Culture).
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