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3,78

sur 592 notes
Souvenir médiéval, souvenir génial ; souvenir d'enfance, souvenir intense !

Qu'il est loin le temps où pendant les vacances d'été chez mes grands-parents, je me repassais inlassablement ce roman illustré sur ce qui constituait, sans que je le sache, l'archétype du héros romantique ! Hauts faits chevaleresques, ambiances de tournois et attrait pour le Moyen Âge : tout m'a tout de suite charmé dans l'Ivanhoé de Walter Scott. Il est vrai qu'avec le temps, de nombreux détails et personnages passent à la trappe, comme la jeune Rebecca ou la dénonciation des inégalités de cette société anglaise (qu'elles soient entre Saxons et Normands ou bien entre chevaliers et paysans, voire même entre chrétiens et juifs).
Pour autant, je ne saurais davantage conseiller d'aborder le Moyen Âge par la vision romantique des auteurs français et anglais du XIXe siècle : bien sûr, ça pullule d'archétypes à chaque page, mais ici au moins on ne parle pas de vision « moyenâgeuse ». Seules les inégalités mises en avant peuvent faire figure de critiques, mais renvoient bien souvent à celles largement présentes dans nos sociétés actuelles. Au moins, avec Walter Scott comme figure de proue de ce renouveau du Moyen Âge il y a 150 ans, on sait ce qu'on peut aimer dans cette période : les actes héroïques et les belles parades ; c'est déjà pas mal.

Evidemment, le lien est très fort avec le fameux Robin Hood et des thèmes lourds sont évoqués dans ces pages : le retour malheureux de la croisade, les amours contrariées, le poids de la religion. C'est ce qui fait naturellement le charme de ce genre de littérature : les clichés sont légion, mais l'ambiance est telle que cela se lit toujours avec un grand plaisir.

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Ce qui est bien avec "Ivanhoé" - en plus de m'évoquer quelques uns de mes plus beaux souvenirs d'enfance - c'est qu'on a quasiment deux romans pour le prix d'un. En effet, un autre héros anglais, non moins légendaire que le preux chevalier amant de la belle Lady Rowena, parcourt ses pages : Robin des Bois. Ajoutons à ces deux joyeux compères le fier roi Richard Coeur de Lion, et le tiercé est complet.

Et en parlant de tiercé, il est bien sûr beaucoup question de chevaux et d'héraldique dans ce joli pavé écrit d'une main de maître (et traduit par Alexandre Dumas et sbires, pour mon édition, excusez du peu). Combats singuliers sanglants, tournois flamboyants, batailles féodales, hors-la-loi réprouvés mais valeureux... ah ça, on ne peut pas dire que la période ait été tranquille, loin s'en faut, mais, soyons honnête, c'est bien cela que je cherchais en me plongeant dans les aventures du chevalier Wilfried d'Ivanhoé, le noble saxon, bras droit de Richard Plantagenêt.

En cette fin du 12ème siècle, en Occident, mieux vaut en effet être rangé du côté du fort et du puissant. Mieux vaut aussi ne pas être femme, ni juif, et encore moins une femme juive, comme le prouve le récit de Walter Scott, très intéressant sous cet aspect historico-social.

Je me suis vraiment régalée des aventures d'Ivanhoé et de Robin des Bois, et des amours de Rowena et de Rebecca, prenant plaisir à me remémorer le film grand spectacle de Richard Thorpe, vu et revu enfant, avec mes frères.

Du grand roman d'aventures, résolument indémodable.


Challenge PAVES 2015 - 2016
Challenge 19ème siècle
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Par Saint Georges ! Ainsi voilà le fameux récit chanté à la face de la Terre par le fameux ménestrel Walter Scott. Par ma foi, il m'a été donné de lire une bien belle prose en ce jour d'hui, assez belle pour suggérer cette fantaisie au style de ma plume.

Le barde a dessiné une Angleterre qui, tout en suivant les routes principales de la réalité, s'en écarte néanmoins pour s'égarer par les chemins de traverse du rêve.
Le temps est celui de Richard 1er que l'on surnommait « Coeur de Lion », et bien que cent années soient devenues poussière depuis la conquête de l'île par les Normands, les Saxons continuent à les nommer « envahisseurs », ou plus grave « Français », et à espérer qu'un valeureux descendant des Sept Royaumes les rejettera à la mer. Ces Saxons ont l'âme conservatrice, eux qui ont gardé les noms que leurs ancêtres se donnaient quand ils affrontaient Charlemagne : Athelstane, Wilfried, Rowenna, eux qui ont oublié qu'en leur temps ils étaient aussi des envahisseurs en Angleterre.

Dans ce chant, ces Saxons sont preux, qu'ils soient nobles ou serviles. Les Normands sont marqués du sceau de l'infamie : nobles méprisants, vils, brutaux ou sournois, à l'instar du prince Jean qui se veut leur chef et compte bien supplanter définitivement son frère Richard disparu lors de son retour de la croisade. Richard, néanmoins, échappe à ce jugement félon. Il est Normand, mais il est le roi, un roi à l'âme de chevalier errant, aimant la mêlée, la bière et le chant avec de braves compagnons. Un roi qui n'est pas un roi en somme, qui peut être accepté par les Saxons.

En dessous de ces deux races se tient une troisième, méprisée et haï par les deux autres et cependant indispensables à leur économie : ce sont les Juifs. Quel sort est le leur ici, alors que le serf Saxon le plus débile refuse de partager une chambre avec le plus prospère d'entre eux. Ils sont obligés de plier le genou, d'arrondir le dos, d'employer une voix humble et mielleuse et d'écouter les sempiternelles insultes des Normands aussi bien que des Saxons guère moins arrogants à leur égard.

Walter Scott a écrit là un roman, certes, et cependant il ne peut échapper qu'il s'agit aussi d'une volumineuse pièce théâtrale prenant appui sur la tragédie aussi bien que sur la comédie. La prose de Shakespeare irrigue le récit comme un système sanguin ; les héros de l'histoire portent leurs sentiments au-delà du raisonnable et déclament des tirades insensées à la face du monde. Certaines mises en scène ne sauraient que rappeler le théâtre antique ou classique, telle la description de la bataille du château de Torquilstone que la superbe juive Rébecca fait pour les oreilles d'un ivanhoé blessé incapable de se déplacer. Pour aimer ce long conte, il faut aimer le théâtre, il faut aimer les personnages surjoués. Et par ma barbe, j'aime cela.

ivanhoé, ivanhoé. Nonobstant les qualités déployées au plus haut degré par cet idéal chevaleresque, il m'apparaît que nommer ce chant du nom de ce personnage sonne comme une duperie. Car il s'agit ici d'un roman dit « choral », où nombreux sont les personnages qui marquent l'esprit bien plus que le valeureux paladin. Faut-il tous les nommer ? Point ! J'évoque les incontournables : Cédric, père d'ivanhoé, Saxon presque fanatique quoique noble, implacable dans les arrêts de sa conscience et si peu disposé à accorder son pardon. Wamba le fou, au verbe impertinent et drôle, fils spirituel du fou du Roi Lear et père spirituel du fou de l'Assassin Royal. Athelstane, ultime descendant des rois Saxons, espoir de Cédric de rétablir la dynastie mais plus intéressé par l'heure du souper, un Averell Dalton en somme. Et Isaac le Juif, partagé et parfois écartelé entre l'amour de l'or et l'amour pour sa fille. Et bien d'autres encore qui épicent vigoureusement ce récit.

Ce roman plaira à ceux qui aiment la chevalerie et ne sont pas rebutés par le style 19ème siècle. Il est long, de temps en temps ennuyeux, mais le plus souvent plaisant, irrigué d'humour, d'épiques batailles et de chanson. Gageons que je n'en ai pas fini avec Walter Scott.

Que cet humble avis vous ait plu ou non, je ne saurai trop vous conseiller d'aller consulter celui de la Dame du Vent. Lady TheWind m'a accompagné tout le long de ce voyage en ce Moyen-Age fantasmé. Et elle a souvent dû m'attendre sur la route alors que je paraissais ne plus avancer. Je lui présente ici mes plus sincères hommages.
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Si on n'en a pas lu à l'adolescence une version raccourcie, peut-on encore lire ivanhoé* à l'âge adulte ? Eh bien oui : je viens de le faire, et avec plaisir. Avec le genre de plaisir qu'on a à lire de la littérature « pour jeune adulte », qui ne prend pas la tête. Mais je ne recommanderais pas cette lecture à mes enfants : langue trop complexe, pages de dialogues trop pleins de sous-entendus et trop longs.
Je suppose qu'il n'est pas nécessaire de décrire la situation et la base de l'histoire, tout le monde a vu un film parlant de Robin des bois. ivanhoé est quand même plus complexe, avec nombre de jolis rebondissements. On y trouve les scènes typiques du roman médiéval moyen, elles sont toutes très réussies : tournoi, attaque du château fort, rencontre des hors-la-loi dans la forêt, ordalie... Et surtout une galerie de personnages saisissants, pas tous chevaliers au grand coeur et au bras fort.
Le plus effrayant est le templier religieux fanatique, dont les raisonnements hallucinés et la volonté meurtrière nous rappellent d'autres fous de dieu plus près de nous. La caricature de l'usurier juif rejeté par la société est sans doute dans l'esprit de l'époque où se situe l'action. Il me semble pourtant que ces pages assez imbuvables (avarice, dissimulation des richesses, hypocrisie, faiblesse de caractère) tiennent encore aux préjugés de l'écrivain et de son époque à lui.
L'attachement des serfs à leur maître, leur courage et leur loyauté, le sens de l'honneur des chevaliers, des brigands, et globalement de tous les personnages, traîtres compris - sauf quelques religieux - sont difficilement crédibles. L'invraisemblance permanente est une des limites du livre (le nationalisme saxon en est une autre), mais ces 700 pages s'avalent facilement, si on a l'habitude d'une langue trop classique. Et il y a des pointes d'humour.

Mais pourquoi l'ai-je ouvert ? J'ai voulu chercher les sources de Han d'Islande ; le jeune Hugo a certainement été nourri de Walter Scott, mais je devrai chercher ailleurs des oeuvres plus typiques du roman gothique, et en particulier essayer de mettre la main sur Bertram, de Charles Robert Maturin. En effet, malgré quelques culs de basse fosse, avec squelette, un revenant (vrai?), quelques allusions à orgie et parricide, le texte reste assez propre sur soi, ce qui m'a un peu déçu.

*Je me souviens de la première fois que j'ai entendu un britannique parler de Aïe vanne (h)où. C'est bien de notre chevalier qu'il s'agissait. Pas d'accent aigu sur le e, bien sûr.
Je précise que je n'ai sans doute pas lu la traduction de Dumas mais une édition (XIXe siècle?) reliée mais sans date, ni éditeur, ni traducteur. Ah, les bouquinistes béarnais !
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Ivanhoé.
Ce mot à lui seul fleure bon le Moyen-âge, évoque les aventures chevaleresques, les tournois, les châteaux-forts assiégés et nous rappelle combien on a aimé ces personnages valeureux du Moyen-âge : Robin des bois, Quentin Durward...

Tout d'abord, resituons un peu l'histoire :
Cela se passe en 1194. Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre, de retour de la Terre Sainte, est retenu captif en Autriche. Son frère, le prince Jean, tente de s'emparer du trône. Deux camps opposés, chacun tenant pour l'un des frères, s'affrontent. Ajoutez à cela, l'éternelle bataille entre Normands et Saxons et vous comprendrez l'ambiance joliment querelleuse de l'époque.
ivanhoé, fidèle bras droit de Richard, rentre secrètement en Angleterre et participe à un tournoi où il défie de nombreux partisans du prince Jean, sous les yeux émerveillés de deux belles jeunes femmes : Lady Rowena, son aimée depuis toujours mais promise à un noble saxon et Rebecca, fille d'un marchand juif, dont la beauté attise bien des regards et convoitises.

A la fin du roman ( Non, non, rassurez-vous, je ne vais rien dévoiler..), Walter Scott qualifie l'un de ses personnages héroïques de « généreux, téméraire et romanesque ». Je reprendrai bien ces adjectifs à mon propre compte pour qualifier son roman.

Généreux, dans le sens où on sent bien tout au long du roman une volonté de la part de l'auteur de faire triompher la bravoure, la fidélité et le pardon. Il est également porteur d'un message de tolérance à l'égard de la communauté juive mais aussi de réconciliation entre Saxons et Normands.

Téméraire, bien sûr, à l'image de ces hardis chevaliers du Moyen-âge qui n'hésitent pas à combattre en lice au péril de leur vie pour l'honneur d'une dame. Ce roman historique se joue parfois de la vraisemblance des faits et tente de surprendre à bien des moments le lecteur par des rebondissements parfois curieux. Je dis bien « tente » car le dénouement général de l'histoire est plutôt prévisible. On sent bien une volonté de la part de Walter Scott d'étonner et de prendre au dépourvu ses lecteurs mais il aurait dû déposer son armure imposante et bruyante avant de crier : « Surprise ! Regardez qui voilà ! ». Oui, les révélations sur l'identité de certains personnages sont plutôt des secrets de Polichinelle et ne viennent que confirmer ce que le lecteur supputait déjà.

Oeuvre romanesque, au sens où elle s'inscrit dans les romans d'aventures largement empreints d'histoires sentimentales et passionnelles. Ici, les histoires galantes passent au second plan mais l'amour n'en reste pas moins le moteur de certains des personnages du roman. Cependant, mon côté fleur bleue se désole un peu de la platitude des aventures amoureuses des héros..On est loin de la tragédie amoureuse shakespearienne ! Et pourtant, il y avait matière à rendre l'histoire bien plus épicée côté romance en donnant une place plus importante à Rebecca et à Lady Rowena. Si j'en crois quelques extraits du film, celui-ci donne la part plus belle aux personnages féminins.

Au final, même si certains dialogues m'ont paru bien longs, je me suis laissée séduire par ce roman, qui a certes un peu vieilli mais n'en reste pas moins un roman historique de qualité qui m'a énormément fait penser à la plume d'Alexandre Dumas.Ce sont aussi ses personnages pittoresques au caractère bien prononcé, voire un peu « frappé » qui le rendent bien attrayant. Walter Scott ne fait pas dans la dentelle lorsqu'il met en scène des personnages religieux. Les moines et les Templiers sont souvent dépeints comme vils et peu consciencieux, et si ces préjugés peuvent paraître exagérés, ils m'ont plutôt amusée.


Ce roman traînait dans ma pal depuis très longtemps. Il était temps de le lire ! Merci à Relax qui m'a incité à cette lecture commune, chose que je n'ai pas l'habitude de faire mais qui fut très appréciable et intéressante.
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Il m'aura fallu la pioche d'octobre pour revenir vers Ivanhoé, que j'avais lâchement laissé tomber au bout d'une dizaine de pages voilà plusieurs mois (la faute sans doute à un grand nombre de personnages et une action tardant à se mettre en place). Mais je suis au regret de vous apprendre que le phénomène s'est reproduit, même si je suis allée jusqu'au bout cette fois-ci.

Oserais-je remettre en cause la traduction, effectuée dans ma très vieille édition par un illustre inconnu (enfin si je compare avec Dumas, autre traducteur de Walter Scott) ?

Je doute cependant que mon ennui ait été amoindri par une meilleure traduction. Car il est moins lié au style littéraire qu'aux longueurs narratives. Je me suis vue obligée de survoler de nombreux passages dans lesquels il ne se passait strictement rien.

A l'inverse, certains m'ont fortement marquée (d'où les trois étoiles quand-même) : le tournoi d'Ashby bien-sûr, tous les passages dans lesquels un certain Locksley* prend une part active au récit, et ceux où Wamba et Gurth sont présents. Ce sont, à mon sens, les seuls personnages qui méritent que l'on s'atèle à cette lecture. Ivanhoé (étonnamment absent sur de longues durées alors que le livre porte son nom) , Rowena ou Rebecca sont par trop insipides et attendus.

Le côté "peinture historique de l'Angleterre en l'année 1194" aurait pu être intéressant si toutefois Walter Scott avait choisi d'être fidèle à l'Histoire, ce qui n'est pas tout à fait le cas. D'ailleurs, les personnages réels ne sont pas du tout nuancés mais au contraire très caricaturaux, comme celui de Richard Coeur de Lion, Jean sans Terre ou le templier Bois-Guilbert.

Je me dois d'ajouter qu'à mon sens, Walter Scott tente d'adoucir les idées de son époque sur la communauté juive. S'il transpose fidèlement les points de vue antisémites d'alors, il me semble que c'est pour mieux les nuancer et montrer, à travers les personnages d'Isaac et surtout de Rebecca, à quel point ces jugements sont ridicules et complètement fantaisistes.
Je ne peux cependant nier que la façon dont le père et sa fille sont traités dans ce récit participe sans doute aussi au déplaisir qui m'est resté à la fin de ma lecture.

*Locksley ne m'a donné qu'une envie : sortir de ma PAL les deux opus que j'ai sur Robin des Bois, la version d'Alexandre Dumas et celle de Mickael Morpurgo.
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Nous sommes à l'époque de la chevalerie, des tournois et des duels, l'époque de la bravoure. Un homme brave est avant un homme fort, ayant un physique imposant et une intelligence subtile car c'est avec circonspection que l'on sort vainqueur dans un combat surtout face à un adversaire redoutable.
Entre la conquête des terres et du pouvoir, entre les batailles et les croisades, Scott peint la trame de différents conflits qui se dégénèrent de part et d'autres dans ce monde médiéval ce qui conduit à une guerre culturelle ou une guerre religieuse, normands contre saxons, chrétiens contre juifs, et pour couronner le tout on a le plaisir de retrouver certains moments de l'histoire avec certains personnages comme le grand Richard dit Coeur de lion, le fils D'Aliénor D'Aquitaine, on parle de lui au moment où il est tenu captif auprès de l’empereur Henri VI, pendant ce temps son frère Jean le jeune veut s'emparer du pouvoir, mais quand s'ébruite un retour imminent de Richard , la crainte de Jean est notoire car c'est quand même un Richard avec un cœur de lion , surtout qu'il est accompagné de son vaillant serviteur Ivanhoé.
Plusieurs thèmes qui marquent cette vieille époque sont abordés, l'amour impossible, le reniement d'un fils par le père à la moindre contradiction, la soif du pouvoir, le plus fort est cette description déroutante du juif qui reste du moins inchangée jusqu'à nos jours. Des juifs apparaissent déjà comme des hommes riches et avares, ferreux en affaires et en multiples négociations, ils tiennent des pouvoirs entre leurs mains pleines de ruses par des emprunts qu'ils octroient, ils restent aussi fermes quant à intégrer d'autres cultures, même en amour!
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Évidemment, on ne peut s'empêcher d'imaginer les visages de Robert Taylor, Liz Taylor (aucun lien de parenté) et Joan Fontaine pendant toute cette lecture. le film, je l'ai vu il y a déjà bien longtemps, pourtant je n'ai pas oublié les joutes chevaleresques, les oriflammes colorés, les joues roses des actrices et l'impassibilité de Robert Taylor. le roman est bien kitsch aussi, mais pas au même niveau.

Il y a quelques différences scénaristiques importantes dans le film, beaucoup d'éléments superflus ont été enlevés, quelques raccourcis apportent plus de dynamisme au déroulé de l'intrigue. Et ce qui n'est pas dans le film m'a bien déçu.

Le personnage d'Ivanhoe est assez en retrait, il est blessé et au repos pendant presque la moitié du roman, il n'a pas beaucoup de personnalité, c'est juste le bon héros bien lisse qui apparaît au bon moment. Rowena (Joan Fontaine dans le film) n'a pas beaucoup plus d'intérêt, simple potiche à marier. Seul Bois Guilbert, le méchant absolu a un peu plus de contenance, mais c'est une caricature, le salaud de français (écrit en 1819).

Le personnage d'Isaac, le juif, est persécuté par les méchants, mais il n'est pas ménagé ni par les bons, ni par l'auteur. Il y a bien sûr la description physique qui n'est pas sans rappeler les caricatures antisémites nauséabondes. Il est dans cette histoire, le bouc émissaire de tout le monde, pourquoi, lorsque Robin de Locksley libère le château, il est le seul prisonnier libéré à qui on demande une rançon. L'auteur semble presque s'en excuser, normal, ce n'est qu'un juif. Rebecca n'est pas non plus totalement ménagée, sa romance avec Ivanhoe est bien sûr contre nature, qu'elle ne se fasse pas d'illusions ! Pourtant, pour l'époque, ce roman est vu comme favorable aux juifs. Qu'est-ce que ça aurait été sinon !

Ensuite, le roman semble participer au “roman national”, cette vision des choses qui enjolive l'histoire avec d'un côté les bons, de l'autre les méchants, destinée à promouvoir un patriotisme idéalisé. Il fait de Richard Coeur de Lion, le chantre de la réconciliation nationale, théorie très contestable.

Pour finir, la religion est très pesante, l'humour tourne uniquement autour du style de vie d'un clergé épicurien, et un salaud catholique vaut quand même mieux que le meilleur des juifs. Seul l'honneur représente une valeur noble. On dirait même que c'est le thème principal du roman, alors forcément, les juifs n'y ont pas leur place.

Je sais bien qu'il y a l'excuse du contexte historique, ce roman a été publié pour la première fois en 1819, mais ça n'efface pas le déplaisir de lire certaines scènes, et de supporter sa philosophie. J'ai parfois éprouvé de la gêne à sa lecture.

L'écriture non plus ne m'a pas emballé, les descriptions n'apportent pas une ambiance, une atmosphère, seule la valeur des objets semble mériter qu'on s'y attarde, pas un arbre, pas un sentier n'est décrit, par contre les mises de la table, la quantité de gibier, le prix des rançons, la qualité des étoffes, les pierreries des parures… La seule lumière qui mérite qu'on s'y attarde, est celle des reflets des pierres précieuses. Les dialogues font dans le théâtral, mais il n'y a pas la pertinence d'un Shakespeare, il y a beaucoup de redites, ça tourne souvent en rond, tout ça n'est pas vraiment passionnant.

Il reste l'ambiance de chevalerie avec ses tournois, ses règles, sa mise en scène spectaculaire, mais si c'est pour le kitsch, autant voir le film qui va bien plus loin dans ce domaine.

Je ressors de cette lecture très déçu, ce n'est pas ce que j'attendais, le plaisir n'était pas au rendez-vous, j'ai trouvé long, pas si épique que ça. Bref, ce n'était pas une lecture nécessaire.
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❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️

ivanhoé de Walter Scott

Ah! ce retour vers mes lectures d'ado me font des signes en ce moment .
En fait ivanhoé c'est un livre qui je m'en rappelle ,ne m'avait pas emballé !!
Je sais pourquoi , il est écrit en français ancien ,c'est très simple, j'ai eu l'impression de lire
deux livres différents en comparant ma lecture d'aujourd'hui aux souvenirs de celle d'avant.
j'accepte cette revisitation de l auteur qui nous livre une espèce de mélange entre roman
courtois et chanson de geste peaufiné de romantisme.
Par comparaison ; les romans de Chétiens de Troyes sur la chevalerie sont gigantesques ,
plus profonds , surtout ceux du roi Arthur , Lancelot , etc..
Les faiblesses et les vices des chevaliers sont les mêmes que les personnages de Chrétiens de Troyes
mais plus proche du lecteur : un juif et sa fille, des paysans et serfs, etc.
Ainsi, Rebecca jouit d'un poids littéraire aussi (voire plus) important que Rowena.
il est temps que je vous présente les personnages sommairement :
-Cédric de Rotherwood, dit le Saxon,et sa pupille Rowena
-Wilfrid le fils de Cédric qui s'est mis sous le service du roi Richard coeur de lionLe Normand
-Isaak le juif et sa fille Rebecca
-Gurth et Wamba des serfs de Cédric
-Yamer le prieur et son homme de main le templier Brian de Bois Guilbert
-Jean le frère de Richard coeur de Lion
-le chevalier Noir
Véritable roman d'aventure, "ivanhoé "est parfaitement clair au lecteur.
Dès les premiers chapitres, les caractères, l'intrigue principale, les rôles de chacun
des protagonistes et antagonistes sont pleinements justifiés.
Pour ivanhoé vous verrez vous même !!!!! ah ! ah! je ne vous le dis pas (mais vous devez le savoir déja )

On entre dans le vif du sujet grace à un tournoi donné sous les yeux de Cédric et du prince Jean .
Un chevalier gagne le tournoi , il se nomme le désérithé !et il nomme Rowena "la belle reine de l'amour"
mais ne se dévoile pas en gardant son haume ? qui c'est ?
Dans ce livre il ya des choses simples , qui sont matière de rêves et des dures qui nous rappelle
les règles strictes de la chevalerie !
Cela est beau , et j'ai pris beaucoup de plaisir à le relire

En cela, je pense qu'il faut profiter de sa jeunesse de coeur pour lire ivanhoé qui propose,
beaucoup plus que de nombreux livres que j'ai lus enfant, cette matière au rêve qui font que
je n'ai pas eu l'impression de lire le même livre la seconde fois.
Ce livre est comme une partie de jeu d'échec,chaque personnage avance , et ban!
arrive ce qui doit arriver .
Enfait une belle enquête moyenageuse ,un excellent exercice de littérature,
un livre ancien magnifique à lire et relire aoportant une richesse de langage
dignement donné par son auteur Walter Scott et merveilleusement recu par nous lecteur !
Qui est ivanhoé ? pas moi , je serais plutôt Wamba !!!LOL
Content que ces anciens romans ne se démodent pas , lisez le !!sinon vous aurez droit au cachot !

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Ivanhoé ! Ivanhoé !

Quand retentissait ce générique dans les années 1960, nous les enfants nous empressions d'être devant nos écrans en noir et blanc pour suivre ses aventures où ce beau chevalier sur son cheval blanc venait au secours des déshérités.

Ai déniché ce petit livre de 92 pages agréablement illustré par Edouard Riou et Frédéric Lix de belles planches en noir et blanc.

J'ai retrouvé plusieurs héros qui ont bercé mon enfance, non seulement Ivanhoé mais également Robin de Locksley dit Robin des bois, le roi Richard coeur de lion et le méchant prince Jean.

Le rôle d'Ivanhoé était tenu par un grand acteur aujourd'hui disparu Roger Moore (né en 1927 en Angleterre, et décédé en 2017 en Suisse) et par ce petit billet je lui rend un hommage chaleureux pour toutes ces heures de vrai bonheur et surtout d'aventures qu'il m'a fait vivre dans mon enfance.

C'est peut-être pour cela que les petites filles de mon âge (à l'époque) qui aimaient autre chose que les poupées et les dentelles ont longtemps rêver d'un prince charmant sur son beau cheval blanc !

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