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Une lecture qui a un goût bien trop actuel, avec laquelle on plonge peu à peu dans un univers qui semble lisse au départ mais qui se révèle et pointe toute l'horreur à laquelle nous sommes confrontés...

A travers un regard aiguisé, sous le prisme d'une plume et de la photographie...

Même si j'ai eu du mal au départ à trouver mon chemin aux côtés des personnages, j'ai peu à peu décelé les choix des uns et des autres, pour me laisser finalement porter par l'horreur du sujet.

La plume est empreinte d'une certaine langueur, d'une certaine tristesse, comme un pendant au sujet évoqué qui est d'une gravité palpable. Mais, loin d'être ennuyeuse, cette plume est au service de l'intrigue, comme si l'auteure voulait s'effacer pour laisser la place à son intrigue.

Une pudeur rare qui laisse la parole à ceux qui luttent et mettent en lumière ce qui se cache. Doit-on tout laisser dire, doit-on tout surveiller pour lutter contre ce qui gangrène notre société ? Parfois au péril de vies humaines ?

Une lecture qui touche, qui fait réfléchir...



Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Roman reçu dans le cadre d'une masse critique, je remercie Babelio et les Éditions Calmann-Levy.
Le sujet de ce roman n'est pas courant, il s'agit de la lutte anti-terroriste sur Internet. Des bénévoles réunis dans une association " la kateva des narvalos" traque les propos islamistes et les opinions pour Daech dans les comptes Twitter. Lorsqu'ils repèrent des comptes louches ils les signalent aux services secrets français.
Chris a 30 ans et s'investit énormément dans cette lutte, au risque de se couper du monde car il vit seul et ne travaille pas. Sa mère est climatologue et ses soeurs qu'il adore sont photographe de guerre pour l'une et journaliste pour l'autre. Lui aussi voudrait s'engager dans de justes causes et être utile.
Ce roman m'a semblé intéressant j'y ai appris énormément de choses. Mais je l'ai trouvé déséquilibré : la partie fiction est trop courte par rapport à la partie semi-documentaire. de plus, certaines scènes décrites sont d'une extrême violence, quasi insoutenables.
Un bilan mitigé pour moi.
Mais, comme d'habitude c'est juste mon avis !
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Ce livre est un roman , j'y vois un docu-fiction tant les évènements racontés m'ont emmenée dans du réel, du concret, l'horreur souvent , à un rythme trépidant et ne laissant aucune place à l'imagination, du moins la mienne.
Le roman donc raconte un moment de vie d'un jeune homme, Chris, qui ne sait trop quoi faire de sa vie, musicien en principe. Ses parents, franco-américain, ont de belles carrières devant eux , ses soeurs , journaliste de terrain pour une et reporter de guerre pour l'autre.
Au milieu de cette adrénaline permanente qui l'entoure il cherche à se dépasser, à s'intégrer aussi dans un milieu dangereux, et en passant ses jours et nuits sur les réseaux sociaux il intègre petit à petit un groupuscule de gens qui ne se connaissent pas mais ont un seul but, traquer les islamistes offensifs et tous les apprentis terroristes qui se baladent sur la toile.
Ce petit groupe, "la katiba des Narvalos" informe quand il le peut l'anti-terrorisme français et a pu éviter quelques drames supplémentaires.
Mais cette quête sans fin s'accompagne de vidéos de décapitations et autres horreurs qu'il faut regarder, et à un moment, Chris s'intoxique à cette violence, et ne pourra pas tenir indéfiniment, et devra revenir à une vie un peu plus normale.
En fait c'est l'autre face du miroir, d'un côté des jeunes gens fanatisés , mais croyant à un idéal, et lui est fanatisé par le besoin d'éradiquer cet idéal dévoyé. .
Petit à petit les échanges qui prônent la guerre sainte ont l'air de régresser, mais sont remplacés par ceux des "fachos", Chris renonce, là il n'y a plus d'idéal.
C'est un livre étonnant, viril , même si Ann Scott a su intégrer la partie féminine ( les conseils des soeurs) et par moment une certaine poésie , quand Chris veut bien abandonner ses ordinateurs. Une belle lecture.
Merci aux Edts Calman Lévy et à Netgaley pour cet envoi.
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'ai refermé ce livre depuis déjà plusieurs jours mais j'avais besoin de laisser « décanter » , tant il me laisse perplexe .
Je l'ai reçu dans la cadre de la dernière opération Masse Critique . Merci à Babelio et aux éditions Calmann Lévy car j'en avais entendu parler et j'avais très envie de le lire .
Dès la 1ere page , j'ai été embarquée par l'écriture . Qui est ce personnage qui court , sous la pluie , en plein nuit ? Et pourquoi ?
Envie d'en savoir plus .
Le roman alterne entre l'histoire de Chris , trentenaire qui nous apparaît perdu et en souffrance et des données documentaires . Ces dernières nous sont présentées comme compilés par Chris :Cheks-lists des reporters de guerre , cyberpropagande , retranscriptions d'enregistrements, …
On comprends rapidement que Chris se cherche , entre une mère climatologue reconnue et ses deux soeurs , l'une photographe de guerre et l'autre grand reporter .
En se cachant de sa famille , il lutte contre la propagande jihadiste sur les réseaux sociaux . A travers lui , on découvre « La Katiba des Narvallos » , groupe formé après l'attentat de Charlie Hebdo constitué de citoyens bénévoles .
L'ensemble de ces documents est très intéressant , très inquiétant aussi et on comprends que Chris finisse par se laisser submerger par l'urgence et le sentiment d'impuissance et risque de perdre son identité dans cette lutte .
Pourtant , même si je l'ai ressenti comme un livre « sombre » , c'est aussi un livre porteur d'espoir ; Pour Chris mais aussi pour chacun d'entre nous et pour l'être humain . Cependant c'est également un livre qui fait apparaître toute la complexité de nos vies et du monde dans lequel nous vivons . A sa lecture , on perd encore un peu de l'insouciance qui pourrait nous rester . Mais je ne peux que recommander sa lecture , en prenant le temps de bien « le digérer » .
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« On dit les idéologies mortes, mais les plus efficaces sont celles qu'on ne perçoit pas comme telles ». (Marc Augé)


Sur le thème de l'islamisme et le monde méconnu de la lutte bénévole qui le combat sur les réseaux sociaux, ce livre (« La grâce et les ténèbres », Calmann-Lévy 2020) est exaspérant et problématique. Polar géopolitique, document, ce livre est avant tout un essai parce qu'Ann Scott ne se limite pas à raconter une histoire ou à exposer objectivement des faits, mais présente, plus que de raison, sa pensée pénétrée d'une idéologie obsédante qui interpelle sur les rapports malsains que l'auteur entretient avec l'islamisme.


Les faits. le personnage principal, Chris, trentenaire, musicien incapable, bourgeois-bohème, sans personnalité ni conviction, tête à claques et exaspérant - bref, « jeune branleur » et bon à rien -, habite un appartement vide, trop grand pour lui, dans lequel il vit la nuit et dort la journée. Il tente, mais en vain, de composer sa musique. Influencé par les engagements de sa mère, climatologue, et de ses soeurs, photographe et reporter de guerre, il pense donner un sens à sa vie, le jour où, avec celles-ci, il découvre - peu après la présentation des images de l'exécution par l'État Islamique du journaliste, James Foley - un groupe d'anonymes qui lutte contre la propagande djihadiste sur internet, les « narvalos ».


Au début fasciné, il se lance dans la cybersurveillance pour, petit à petit, se détacher de lui-même au service d'une cause, une fois encore trop ambitieuse pour lui, qui le déborde jusqu'au stress posttraumatique.


Avant la parution de son premier roman « Asphyxie » (1996) - description de l'ordinaire d'un groupe punk américain en tournée en Europe, inspiré de Nirvana et des Sex Pistols -, Ann Scott ne trouvait pas d'éditeur. Puis vint la publication, quatre ans plus tard, de « Superstars » (Flammarion 2000), précédé de « Poussière d'anges » et, enfin, de « Cortex », (Stock).


Les ouvrages d'Ann Scott particulièrement psychédéliques, gravitent régulièrement autour des thèmes de la musique électronique, de la drogue - sans pour autant dénoncer celle-ci - de l'homosexualité et de la bisexualité, sur un ton prosélytique par un rejet subliminal de l'homosexualité lorsqu'elle déclare sur le média « Nulle part ailleurs » : « Autant la bisexualité est une forme d'équilibre pour moi, autant les relations homosexuelles que j'ai pu vivre ont été plutôt pathologiques »


Assurément sa rencontre, en 1995, avec la sulfureuse, contestée et contestable Virginie Despentes (1) - qui s'est récemment illustrée par des prises de positions racialistes - et aujourd'hui l'écriture de « La grâce et les ténèbres », trahissent Ann Scott qui entretient entre l'islamisme et d'autres structures extrémistes également répugnantes - l'ultra droite et autres organisations néonazies, notamment - une vision hiérarchisée singulièrement malsaine.


La rédaction de cet essai, pétri d'idéologies, expose évidemment l'auteur, pareillement à son ouvrage, à des critiques plus personnelles.


Mais je ne veux pas me fourvoyer dans le commentaire. Aussi, j'admets très volontiers que la présentation des « Narvalos » - sous certaines réserves tenant aux amalgames entre document et fiction, spécialement lorsqu'il s'agit de romancer les « loupés » des services du renseignement (attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, par exemple) en citant nommément les protagonistes des agressions islamistes et le modus operandi, procédé plus que discutable - est remarquable. le travail accompli par l'auteur, durant deux ans au côté du collectif de la « Katiba des Narvalos » (en arabe « Bataillon des fous »), constitué après les attentats de 2015 en France afin de collaborer, bénévolement à leurs risques et périls, auprès des services de renseignements, est louable et très instructif.


Et si l'on doit saluer, dans cet ouvrage, je ne sais quoi et je ne sais qui, ce sont bien ces anonymes et eux seuls.


Pour le reste, sur le fond, l'ouvrage d'Ann Scott est navrant d'idéologie et de dogmatisme contre-productifs.


Ann Scott défend l'idée qu'il convient de ne pas montrer au public, afin de l'informer, les horreurs de Daech – décapitations et autres actes barbares. Elle fait référence, sans le dire, à la polémique relative à la publication sur les réseaux sociaux, par deux députés français, de photographies des actes odieux des islamistes. Bien mal lui en a pris dans la mesure où, récemment, la justice française a considéré que ces divulgations étaient nécessaires à l'information du public quant aux pratiques employés par les islamistes. Ann Scott est, par surcroît, hypocrite, car elle n'hésite pas à écrire, à juste raison au demeurant, des propos pareillement violents aux images que dénoncent lesdites divulgations :


« Pour décapiter au couteau, il faut une lame bien tranchante. Il y a d'abord l'égorgement qui fait aller d'abord la lame d'une carotide à l'autre en passant par la trachée. Il faut quand même s'y prendre à plusieurs fois… (ça s'acquiert sur le bétail) … Ensuite, c'est de la boucherie. On tranche peau et muscles puis on passe entre deux vertèbres pour sectionner le cou… ça leur permet des mises en scène ignobles… la victime est reléguée au rang de mouton… » (P. 274).


Les autres personnages, à l'instar de Chris, ne sont pas davantage attachants et sympathiques. À l'image de l'auteur, ils sont bouffis de certitudes dans un monde protégé et verrouillé. La mère, Colette, ainsi que les soeurs, Cass et Claire, sont pétries de certitudes sur des questions géopolitiques extrêmement complexes.


Mais le paroxysme de l'insupportable survient à la fin du livre où Ann Scott, perdant ses nerfs, procède par des amalgames tellement grossiers, qu'elle ruine tout ce qui restait encore de crédible dans son récit. Après avoir minimisé l'influence maléfique de l'ultra gauche sur les réseaux sociaux en la comparant à l'ultra droite :


« Ultra-Gauche : Fidèles au vieux socle anarchique classique…, moins portés sur les armes que l'Ultra-droite et plus par nécessité que par passion, et ceux qui se battent contre l'extrême droite ou les forces de l'ordre ne sont pas forcément les mêmes que ceux qui seraient prêts à prendre les armes contre les intérêts de l'État… contrairement à l'ultra-droite…, l'Ultra-gauche pourrait s'attaquer au système…, mais sans doute pas à des civils… Les ultra-gauches n'ont recours au virtuel que pour communiquer entre eux… » (P.108)


Et l'auteur d'employer (P.142), le terme » d'islamophobie », cette locution, qui est un non-sens, bien utile pour tenter d'empêcher de critiquer la religion de l'islam. Or la détestation d'une religion n'a rien à voir avec la haine d'un peuple ni avec le racisme. « L'islamophobie » ne tue pas, les islamistes oui.


L'on ne s'étonnera pas alors qu'Ann Scott, par l'intermédiaire de son personnage principal, Chris, recherche, presque exclusivement, sa documentation auprès de l'organe de presse Médiapart dont on sait les accointances avec l'islam.


C'est ainsi que dans les derniers chapitres Ann Scott ne s'emploie qu'à discourir sur la présence de groupes d'Ultra-droite néonazis sur les réseaux sociaux, non pas pour s'éloigner de son sujet, l'islamisme, mais pour procéder à une hiérarchie sidérante des horreurs entre ces types de groupuscules :


« Ils [les djihadistes] abandonnent ce qu'ils sont pour ne plus être que des serviteurs de cette cause. Alors que les suprémacistes ne transcendent rien du tout et ne font ça que pour eux-mêmes… D'accord de bousiller son quotidien pour essayer d'empêcher des attentats jihadistes, mais le faire pour ces déchets, sûrement pas... ».


Médiapart et Virginie Despentes n'auraient su dire mieux. À en croire l'auteur, qui manifestement semble avoir un problème avec l'islamisme, y aurait-il des terrorismes plus estimables que d'autres ?


Quant à la forme, l'écriture est désagréable, saccadée ; Ann Scott surjoue un ton faussement moderne qui sonne faux. le style littéraire est très approximatif et véritablement horripilant.


Ce genre d'ouvrage n'est pas bon. Il est insidieux, agaçant et suffocant.


Michel.





1 – La réaction de Virginie Despentes, après les attentats du 7 janvier 2015, ayant décimé la rédaction de Charlie Hebdo, et qui le lendemain a causé la mort de quatre juifs dans une supérette casher, fut de dire, par des propos islamo-gauchistes nauséabonds, qu'elle aime tout le monde sans distinction, même ceux qui n'étaient pas Charlie.


Depuis, elle milite en faveur d'Adama Traoré et ne dissimule plus ses opinions racialistes.



Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Chris est issu d'une famille parisienne intellectuelle, un père ingénieur à la NASA, une mère géographe au CNRS et deux soeurs grand-reporters.

Chris, à près de trente ans, a du mal à trouver sa voie. Pianiste virtuose mais compositeur dilettante, il voit par hasard la vidéo de l'exécution du journaliste James Foley revendiqué par l'Etat islamique.

Traumatisé depuis ce jour, il devient membre de « la Katiba des Narvalos », une cyber-organisation bénévole qui surveille, traque, signale ou infiltre les profils islamiques radicalisés sur les réseaux sociaux.

Chris est un citoyen de son temps, il veut donner un sens à sa vie. Mais intégrer le bataillon des fous, comme ils se nomment, n'est pas sans danger pour un jeune homme fragile.« La grâce des ténèbres » est un roman contemporain fort.

Très documentée, Ann Scott, dont on avait déjà aimé le précédent roman, Cortex sur Hollywood affronte notre époque et grâce à un travail de recherche impressionnant, la romancière plonge dans les arcanes de la sécurité nationale.

En quatre années, les renseignements collectés par la Katiba ont permis d'aider les services à procéder à une douzaine d'arrestations, des dizaines d'identifications qui ont donné lieu à des assignations à résidences et/ou à des fichages, et d'éviter six attaques terroristes sur notre territoire.

L' écriture fluide et rock d'Ann Scott rend hommage à ses sentinelles de l'ombre, et dresse le portrait d'une tendre fratrie d'aujourd'hui.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Chris habite dans un appartement trop grand. Il est seul. Il n'a pas même pas de voisins. Seul mais il a une famille qui l'aime ; une famille engagée : sa mère est climatologue, une de ses soeurs est photographe, l'autre est grand reporter. Lui, il est musicien. Il tarde à composer son premier album. Il faut dire qu'il ne subit pas la pression du manque d'argent, depuis un héritage secret. Tout est secret dans sa vie. Surtout la nuit…


La nuit, il fait de la veille terroriste. Il infiltre les canaux jihadistes sur Telegram. Il a rejoint un groupe d'anonymes, la Katiba des Narvalos. Ces hommes et ces femmes, qui ont parfois une vie professionnelle et une famille, oeuvrent pour traquer les partisans de Daesh. Leur mission est de relever toutes les informations possibles afin de les transmettre aux autorités, dans l'objectif de déjouer des attentats.


Je n'ai pas dit à mon mari que je lisais un livre sur ce thème. Il ne comprendrait pas, car il sait, que depuis 2015, si ma fille est dans un lieu avec beaucoup de monde, je panique. Contrairement aux Narvalos qui tentent d'agir pour contrer l'innommable, je suis tétanisée face à ce fléau. Je dois, même avouer que ma première pensée, lorsque l'auteure décrit leurs méthodes d'infiltration, a été : « n'est-ce pas dangereux de révéler leurs méthodes ? ». Puis, je me suis dit que si ces personnes s'étaient confiées, c'est que le groupe était passé à une autre étape…


La Grâce et les Ténèbres est un docu-roman. La vie fictionnelle de Chris est mêlée à des faits relatés par des sources vérifiées. le jeune homme de trente ans raconte de quelle manière, sa vie est vouée à la surveillance des jihadistes. Il a aménagé son logement, qui est de typologie très particulière, pour pouvoir consacrer ses nuits à cette mission. D'autres membres du groupe lui conseillent d'avoir une soupape, mais Chris ne lâche plus prise. La pression est forte : les Narvalos vivent avec la peur de rater des signes sur un attentat annoncé. Un passage m'a profondément marquée : un de ces anonymes relate la chronologie des indices qu'un terroriste avait semés avant de passer à l'acte et que ni les services de renseignements, ni la Katiba, n'avaient interprétés comme tels. L'auteure montre à quel point cela les a traumatisés. Elle décrit aussi la difficulté de lâcher prise : Chris s'interroge sur les moyens de se protéger psychologiquement lorsque l'on est confronté à l'horreur. Son récit est entrecoupé par des bandes audio, sur lesquelles d'autres Narvalos livrent leur vision de cette mission et leur manière de compartimenter leur vie pour ne pas sombrer.


Il est difficile de trouver les mots justes pour parler de ce roman. J'ai l'impression que les termes habituels ne s'accordent pas avec le sujet qui est, hélas, réel. Par exemple, dire que j'ai été passionnée ne me paraît pas adapté en raison des passages glaçants et véridiques, pourtant je ne l'ai pas lâché. Utiliser le verbe « adorer » me dérange et cependant, c'est celui qui me viendrait, spontanément, à l'esprit, mais toujours ce thème… Ce qui est certain, c'est que c'est une lecture marquante, difficile et éclairante. Pour me ménager une petite soupape, une transition avant de dormir, j'ai commencé en parallèle, une de mes lectures-doudou (un tome d'Abigaël de Marie-Bernadette Dupuy).


Le titre est vraiment parfait : La Grâce et les Ténèbres […]


La suite sur mon blog...


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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La Grâce et les ténèbres nous plonge dans la lutte contre le terrorisme. La lutte dans l'ombre, derrière un écran pour démasquer les terroristes. Chris est un musicien qu'un héritage va désoeuvrer et qui va lui permettre de se lancer dans une bataille au sein d'un groupe de cybersurveillance du jihad.
Le livre alterne les moments intenses autour de la lutte contre le jihad avec les moments plus calmes et quotidiens. Mais certains de ces passages traînent en longueur comme la soirée guitare de Chris et Jean, où l'autrice égraine les uns après les autres les morceaux qu'ils jouent pendant des pages et des pages. Pourtant, ces interludes appuient le désoeuvrement de Chris et sa quête pour donner un sens à sa vie. Pour appuyer son propos, les chapitres sont entrecoupés de notes et retranscriptions d'informations de propos sur le jihad qui nous permettent de mieux appréhender les enjeux.
En plus de Chris, on suit Cass et Claire, l'une photographe sur les zones de conflit, l'autre reporter de guerre. Mais aussi Collette, leur mère, militante écologiste. On sent une vraie empathie envers eux et l'autrice réussit à nous les rendre attachants.
Au final, le roman s'avère très intéressant à lire, à travers le parcours de Chris, qui nous offre aussi un joli parcours personnel.
Merci aux éditions Calman Lévy et à Netgalley pour cette lecture prenante.
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Je commence la rédaction de mon avis en prévenant qu'il ne plaira pas à tout le monde. Tant pis. Je n'écris pas sur mon blog pour plaire. J'ai reçu ce livre en partenariat, et je remercie les éditions Plon et Netgalley pour cela. Et j'aimerai dire « pour raisons personnelles, j'ai bloqué après le chapitre 18 ». Seule une demi-douzaine de personnes peuvent comprendre pourquoi, mais c'est ainsi : après le chapitre 18, la lecture est devenue douloureuse, très, et comme un avis est personnel (logique), j'ai le droit personnellement d'avoir du mal. Mais j'ai beaucoup de choses à dire, à transcrire, sur l'ensemble de l'oeuvre.
Elle fait partie de celles qui, je l'espère, seront liées à une époque, celle de la lutte contre la propagande jihadiste, celle de la lutte contre le terrorisme. Ce ne sont pas des agents secrets, ce ne sont pas des personnes qui vont sur le terrain, ce sont des personnes qui, comme moi, sont assises derrière leur ordinateur. Elles traquent, sur les réseaux dits « sociaux » et qui ne le sont plus depuis longtemps, ceux qui endoctrinent, ceux qui conseillent pour partir, ceux qui préparent. Leur angoisse ? Passer à côté d'une information essentielle, comme en 2016, ne pas être assez méfiant, ne pas « voir ». Chris se cherchait. Il est musicien. Sa famille toute entière est investie, « sur le terrain ». Sa mère est climatologue, et si elle est très pointue sur le sujet, elle sait aussi, lors de l'écriture de son dernier ouvrage, se montrée accessible au plus grand nombre. Ses soeurs sont sur le terrain, l'une comme photographe, l'autre comme journaliste. Ce n'est sans doute pas un hasard si Chris a plongé dans ce monde de la cybersurveillance.
Son travail, ses notes, les informations qui lui ont été transmises, les informations qui lui ont été données, tout cela fait de ce livre comme un document sur notre époque, sur la facilité avec laquelle on peut tenter d'endoctriner, on peut aussi tenter de monter, voire monter tout simplement, des attentats. Les objectifs changent au cours du récit, les moyens demeurent. le travail d'investigation menée par l'autrice a été mené avec rigueur – et moi, de me demander quand ceux qui effectuent cette traque trouvent le temps de vivre, simplement. Chris est le personnage principal, cependant Colette, sa mère, Cass et Claire sont toutes aussi importantes. J'ai aimé que soit montré ce qu'était véritablement le travail de journaliste, celui de photographe. Informer, réellement, non chercher à vendre plus en en jouant sur l'émotion et le sensationnel.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Chris est musicien. Il cherche un sens à sa vie. Il faut dire qu'entre sa mère, Colette, climatologue, et ses soeurs, Claire, reporter spécialisé du Moyen Orient et de l'Islam, et Cassandra, photographe de guerre, se faire une place est compliqué !

Il décide, un peu par hasard, d'intégrer la Katiba des Narvalos, un collectif créé après l'attentat de Charlie Hebdo, dont la mission est de surveiller les activités djihadistes sur les réseaux sociaux et Internet. Peu à peu, il va s'enfoncer dans ce monde virtuel, mais tellement réel, il va se perdre au milieu des vidéos de décapitations d'otages. Chris vit la nuit, en parallèle de notre société, dans sa solitude, scotché à son ordinateur, angoissé à l'idée de passer à côté d'un signalement pouvant aboutir sur un énième attentat ou une autre exécution.

Je tiens à vous prévenir, ce roman est loin, très loin d'être une promenade de santé. Je l'ai lu comme un reportage. L'écriture s'y prête bien. Les chapitres sont entrecoupés de notes, de recommandations pour les journalistes présents en Islam, et confrontés, comme les soeurs de Chris, à la violence et au risque de mourir à chaque pas. Que faire en cas d'attaque terroriste, comment se comporter si l'on est enlevé, tenue et comportement à avoir dans ces pays, etc.

Ça peut paraître glauque, mais pourtant c'est la triste réalité, et elle fait froid dans le dos ! Un livre qui vous happe, flippant, que vous ne pouvez plus lâcher.

Le travail de recherche de l'auteure est édifiant.Avec énormément de justesse, Ann nous raconte ce quotidien de ces hommes et de ces femmes qui font un boulot de dingue. La construction est élaborée et solide, le rythme ne nous lâche jamais, il n'y a pas de moment de répit, le lecteur reste constamment sur le qui vive. A plusieurs reprises, j'ai du poser le livre, faire autre chose, me changer les idées. Avant d'y revenir, poussée par une envie folle et presque dérangeante d'en savoir encore plus.

La plume d'Ann est nerveuse, riche, elle nous permet de toucher du doigt ce monde. On sait qu'il existe, mais on n'a jamais pris le temps de creuser pour le découvrir un peu mieux. Ann nous guide et nous explique. Et le résultat est juste magistral.

Une lecture éprouvante, dans laquelle j'y ai laissé un bout de mon coeur et de mon âme, mais enrichissante. Je vous le conseille absolument !

« Des corps qui gisent dans la poussière et qu'il faut regarder à deux fois si on veut comprendre ce qu'il en reste tant il en manque des morceaux. »

#LaGraceEtLesTenebres #AnnScott #NetGalleyFrance #CalmannLevy #RentreeLitteraire2020

Je remercie les Éditions Calmann-Levy et NetGalley pour cette lecture.
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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