Un peuple qui n'a le choix qu'entre la mort ou l'esclavage n'est pas près de cesser le combat.
Une armée qui n'a plus de cœur au ventre perd la bataille [...].
Je sais. Pour eux, je suis bénie des dieux et je ne mourrai jamais. Mais toi et moi savons la vérité. Sur le champ de bataille, je ne vaux guère mieux qu'un autre. Le courage est inconstant, il va et vient au gré des jours. Insaisissable telle la lune dans le filet d'un pêcheur, qui passe au travers les mailles et revient se poser sur l'eau, entière et lumineuse. Chaque fois que je m'apprête à me battre, j'ai l'impression que ce sera la dernière fois.
Nous avons tous en tête des erreurs de jeunesse qui nous font honte. Chacun peut pardonner à l'enfant ignorant qu'il était et croire en l'honneur de l'adulte qu'il est devenu.
Tous les guerriers ont peur [...] ; le vrai courage, c'est se battre malgré sa peur.
Votre ancêtre, le divin César, resterait-il dans notre mémoire pour avoir vaincu Vercingétorix, si ce dernier avait baissé les armes à la première attaque ? Le courage des conquis ne fait-il pas honneur au conquérant ?
Pour des Romains, des femmes et des enfants font de bons sacrifices en tant de guerre, et tout autre châtiment que la crucifixion leur paraît trop doux. Et ce sont eux qui nous traitent de barbares.
p 86. Un peuple qui n'a le choix qu'entre la mort ou l'esclavage n'est pas près de cesser le combat.