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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans une gorge des montagnes de Lammermoor gisent les ruines d'un ancien château gothique.

Ce château était celui des Ravenswood, race de barons remontant à l'Antiquité. Mais au XVIIe siècle la Glorieuse Révolution fit déchoir le dernier propriétaire, lord Ravenswood, qui dut se retirer de ses terres et fut dégradé de son titre de noblesse. Après de vains procès pour obtenir réparation, lord Ravenswood décède et le jour des funérailles, son fils Edgar, prenant le ciel à témoin, jure de venger son père. Tous ses ressentiments se tournent alors vers sir William Ashton, nouvel acquéreur des domaines, qui, lui, a su tirer profit de la situation du pays et s'associer à des combines plus ou moins honnêtes pour amasser des richesses et asseoir son importance politique en devenant lord garde des sceaux d'Écosse.
Dans sa tour lugubre construite par ses ancêtres sur un promontoire rocheux contre lequel les vagues viennent se briser, Edgar rumine son désespoir et ses désirs de vengeance. Avec la brillante écriture de l'écrivain, on devine sans effort la morosité des lieux « le murmure sourd des flots qui frappaient continuellement contre le rocher était pour l'oreille ce que le site était pour la vue : un symbole de deuil, de monotonie, et même d'horreur. »
Le jour où Edgar décide d'aller s'expliquer, la fureur d'un taureau en a décidé autrement en lui donnant la malencontreuse occasion de sauver la vie de son pire ennemi et de sa fille Lucie.
Cette noble conduite ne laissera pas indifférente la jeune fille. Walter Scott nous la fait découvrir sous des traits doux, fragiles et délicats. Son caractère docile qui semble apathique peut néanmoins cacher une âme romanesque qu'elle laisse s'envoler dans ses lectures et qui ne demande qu'à se réveiller dans la réalité.
L'auteur esquisse rapidement la fulgurante relation amoureuse entre Edgar et Lucie. Vite installée, il la laisse en arrière plan pour se concentrer sur les manipulations des uns et des autres afin de favoriser ou de déjouer les desseins de rapprochements de ces deux noms pourtant voués à une haine réciproque.
Même dans une chaumière dissimulée au fin fond d'une vallée sombre du domaine, d'où s'échappe une fumée bleutée, la vieille Alix avertit aussi sir Ashton que le besoin de justice des Ravenswood n'est pas à prendre à la légère, citant leur devise « J'attends le moment. »

Rien de bien extraordinaire ne va traverser cette histoire écossaise dramatique mais le grand talent de conteur de Walter Scott m'a emportée sur ces collines de Lammermoor. On y sent une influence Shakespearienne augmentée par les nombreuses épigraphes extraites des célèbres pièces du dramaturge.
Deux grandes passions contradictoires s'y affrontent, l'amour et la haine. Cette contradiction sera merveilleusement alimentée par la faiblesse de certains personnages ou par l'ascendance machiavélique de certains autres.
Même déchu, la noblesse se lit dans l'attitude d'Edgar et l'orgueil de sa naissance aura du mal à faire taire sa fierté.
Chez sir William Ashton, c'est tout l'état du parvenu que l'auteur lui fait endosser. Cet homme, flatteur et beau parleur, d'un caractère versatile autant sur le plan politique qu'humain, se range rapidement et sans honte derrière les ordres et les agissements de sa femme assoiffée de grandeur. Totalement hermétiques aux inclinations de leur fille, ces parents odieux ne la voient que pour mieux servir leurs intérêts et leurs propres convenances.

À côté de ces viles manoeuvres humaines, Walter Scott a su ménager pour ses lecteurs quelques bouffées humoristiques avec Caleb, le vieux et rusé serviteur d'Edgar. Pour sauver coûte que coûte l'honneur de la maison et ne jamais discréditer le nom des Ravenswood, ses paroles font naître des subterfuges mensongers pour cacher la désolation de la forteresse, l'absence de domestiques et surtout le manque de vivres dans cette triste demeure dépourvue de tout. Son ingénuité à se défiler pour servir à boire et à manger aux éventuels visiteurs est tout à fait récréative au beau milieu de cette tragédie qui couve derrière ces murailles décrépites.

Cette histoire fait résonner les épées qui se croisent suite à des paroles ou des attitudes outrageuses et m'a fait grimacer lors des chasses, amusements et privilèges des grands de cette époque. Sur une trame politique qui ficèle une grande partie du destin de nos jeunes amoureux, ce roman historique empreinte des éléments intéressants aux légendes d'Écosse, aux superstitions et aux prophéties qu'il ne faut pas sous-estimer.
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Lecture de vacances enfin piochée dans la bibliothèque familiale, ce roman de Walter Scott m'attendait depuis plus de 40 ans. Ce fût une belle lecture d'évasion, qui m'a transportée dans les rudes et magnifiques paysages de l'Écosse féodale de la fin du XVIIème siècle.

L'histoire débute par les funérailles de Lord Ravenswood, propriétaire ruiné et dépossédé de son château et de ses terres par Sir William Ashton. Son fils se jure de le venger à tout prix. Mais le hasard l'amène à sauver la vie de la fille de son ennemi, la douce Lucy Ashton. C'est le début d'une histoire d'amour qui ne cessera d'être contrariée par le destin...

A la fois roman historique et tragique histoire d'amour, La fiancée de Lammermoor comporte assez curieusement des passages fort comiques au début du roman avec le personnage de Caleb, le vieux et fidèle serviteur du jeune Lord Ravenswood qui s'efforce de cacher la décrépitude et la ruine du château aux visiteurs. Les facéties de Caleb amusent et surprennent. Mais ce ton léger ne subsiste guère dans les pages qui suivent. Très vite, les vieilles légendes écossaises et les prophéties s'invitent pour hanter les pages de ce roman sombre et annoncer à plusieurs reprises le funeste destin qui attend les héros.

Un classique du roman historique autrefois publié en bibliothèque verte mais que la jeunesse d'aujourd'hui pourrait trouver d'une lecture difficile...

Challenge XIXème siècle 2021
Challenge multi-défis 2021
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Cela faisait des années que je souhaitais découvrir la plume de Walter Scott et je suis ravie d'avoir commencé avec ce récit dramatique.

Son héritage dilapidé, il ne reste rien au jeune Edgar Ravenswood - dernier d'une ancestrale famille d'Ecosse - que sa haine pour sir William Ashton, désormais propriétaire du château des Ravenswood. Mais le jour où Edgar se rend au château pour s'expliquer ou se venger, il se retrouve dans une position contraire: à sauver la vie de sir William et de sa fille, Lucie. Quand les deux jeunes gens tombent sous le charme l'un de l'autre, sir William voit dans leur timide rapprochement l'occasion d'apaiser les tensions et d'endormir la colère et la méfiance de Ravenswood. Mais quand lady Ashton, la mère autoritaire de Lucie, apprend les rumeurs concernant sa fille et Edgar, elle est bien décidée et prête à tout risquer pour anéantir tout espoir de futur entre eux deux.

Malgré ses longueurs, j'ai trouvée cette tragédie plutôt captivante. Car oui, longueurs il y a, l'auteur se perd souvent en descriptions, scènes et dialogues pas toujours utiles; il est d'ailleurs intéressant de constater que Scott se reconnaît lui-même ce défaut lorsqu'il s'exprime, en début de roman, sous les traits du narrateur, l'écrivain Pierre Patieson, tout en persistant dans sa volonté d'écrire de la manière qu'il l'entend. Alors même si l'on peut, à certains moments, présenter quelques signes d'ennui, on ne peut que respecter cette écriture.
La lecture de ce roman se distingue par deux ressentis bien distincts: il y a d'abord l'ironie pleine de légèreté apportée par la présence de Caleb, le vieux serviteur d'Edgar Ravenswood - cet homme vaut le détour, il a un caractère atypique et est prêt à toutes les facéties pour conserver l'honneur de la famille qu'il sert depuis toujours -; et le sentiment constant de la tragédie sur le point d'arriver lorsque l'on est en présence de Ravenswood, sir William et Lucie Ashton.
Comme signalé sur la quatrième de couverture, cette oeuvre n'est pas sans rappeler les pièces de William Shakespeare, les mêmes codes sont ici utilisés: histoire d'amours contrariées par une farouche haine familiale ("Roméo et Juliette" vous vient en tête ? oui, il y a une certaine résonance...), une épouse impérieuse prête à tout pour atteindre ses objectifs ("Hamlet", vous dites ?), un clown pour faire rire le public, une politique mise en avant, etc. la tragédie est là. Et le ressenti est même très semblable à ce que l'on peux éprouver en lisant une pièce du célèbre dramaturge, ce qui ne peut qu'être agréable (selon moi).
Si Walter Scott s'intéresse aux sentiments du couple de héros, il ne les décrit cependant pas en profondeur (ce qui est dommageable), mais il présente avec force l'idée de fidélité tout comme l'intensité que peut atteindre la haine d'une personne ou même d'un nom, et cela est passionnant.
A noter que la préface de Charles Chassé est très intéressante également.
Enfin, quand on sait que l'auteur s'est inspiré de faits véritables, on est d'autant plus intrigué !

J'ai donc passé un bon moment avec cette oeuvre toute shakespearienne de Walter Scott.
Lien : http://letoucherdespages.blo..
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Point de folle passion à la Claire et Jamie dans ce classique écossais 😆 mais je n'en attendais pas autant. Walter Scott a dicté ce récit alors qu'il était empreint de vives douleurs et alité. Il fut le premier surpris du résultat final••
Il nous livre ici un récit « d'amour et de mort » des plus Shakespearien entre Edgar Ravenswood dont la famille a été déposédée de ses biens et Lucie Ashton, fille du Garde des Sceaux d'Ecosse responsable de cette situation. •

Alors, oui, le récit est lent , beaucoup de descriptions et de dialogues et il faut attendre la moitié du roman pour que l'histoire d'amour commence réellement mais j'ai tout de même passer un bon moment de lecture. Un classique du genre avec une pointe de surnatuel et un personnage haut en couleur sous les traits du serviteur Caleb. J'ai trouvé cependant qu'il manquait de l'intensité dans les sentiments amoureux des héros. Pour terminer, une bonne préface de Charles Chassé où l'on apprend que l'auteur s'est inspiré de faits réels!

Lien : https://www.instagram.com/ma..
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