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Citations sur Les roses de Hartland (15)

Il y a une odeur particulière ici le matin, l'humus où s'attarde encore le parfum de la nuit, la rosée sur le terrain de croquet, la fumée de bois qui sort des cheminées, auxquels se mêle l'arôme délicieux du café, du bacon et du pain grillé. J'aimerais pouvoir la mettre en bouteille et l'envoyer à Maman, cette heure matinale qui ressemble à un bouton de fleur prêt à éclore, la promesse vibrante d'une belle journée qui s'annonce.
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Mon esprit ne me restituait qu'une pluie d'éclats d'obus, tandis que ma capacité à me remémorer s'était terrée en même temps que mes larmes au fond d'un désert aride, dans le lit asséché d'une rivière où le vent chassait des buissons d'épineux, des souvenirs morcelés, qui ne formaient jamais une image complète et, au bout du compte, rarement juste.
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(...) je crois qu'elle comprend combien le temps passe vite quand quelqu'un est en train de mourir, de disparaître comme de l'eau à travers une fourchette, et que j'ai besoin d'en avoir le plus possible avec Maman, si je veux pouvoir survivre le restant de mes jours sans elle.
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Je pense que c'est à cela que doit ressembler l'enfer, quand vous êtes comme enterrée vivante dans votre propre corps, enveloppée dans un nuage de douleur qui palpite, qui tord, qui se contracte, tandis que votre esprit fiévreux, malade d'inquiétude et de chagrin, lutte désespérément pour sortir, pour trouver le soulagement, sachant en même temps que le soulagement ne sera plus jamais possible. (p 375)
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Dans un brouillard, je voyais sa bouche remuer. Mme Baxter retenait Venetia par le bras, Venetia criait, et la femme, immobile entre deux voitures stationnées le long du trottoir, ne regardait que moi, parce qu'elle seule avait compris cette chose incroyable, cette chose inimaginable que nous étions encore incapables d'énoncer.
J'étais née moi aussi le 14 février 1960.
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Certaines personnes ne pleurent tout simplement pas beaucoup – aussi n’est-ce pas à l’aune des larmes versées que l’on peut mesurer le chagrin de quelqu’un –, mais je n’avais jamais été de celles-là. Au contraire, j’étais autrefois une très bonne pleureuse. Excellente, même. Enfant, je pleurais si souvent et si facilement que ma mère avait décrété que mon corps devait se composer aux deux tiers d’eau salée. « Une vallée de larmes à toi toute seule », disait-elle. Je pleurais pour une molaire qui m’avait échappé tandis que je la rinçais au-dessus du lavabo, pour ma gorge envahie de taches blanches. Je m’inquiétais des dangers qui pouvaient se cacher dans mon armoire, sous mon lit, ou au fond de la piscine. Je recueillais des chats abandonnés, des oisillons tombés du nid, et je tentais, des jours durant, de les sauver en pleurant sur leur sort.
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La mort est une drôle de chose. Pas vraiment drôle, et même pas drôle du tout, mais étrange. Elle devrait s’annoncer par un vacarme, envoyer des messagers funestes aussi assourdissants que des mitraillettes. Au lieu de quoi elle rôde comme un voleur, elle attend qu’un pied s’avance sur la chaussée quand le feu est vert, ou qu’une seule cellule rebelle dans notre corps décide soudain de semer le chaos. La mort guette, ronge son frein avant de frapper, et quand elle porte son coup, rien n’est jamais plus pareil.
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ette maison a vu bien des choses et entendu bien des secrets, des chuchotements portés par la brise, la nuit, frémissant autour des cheminées et des pignons coiffés d’ardoise, autour des fenêtres à meneaux et des chemins de gravier blanc, tournoyant entre les roses, les rhododendrons et les arbres du vieux verger de Hartland. Des amours perdues et retrouvées, une mort inattendue, douloureuse, et de délicieuses étreintes furtives. Des larmes de minuit et des rires un soir d’été, tous les rêves à inventer et tous les mondes à découvrir. La maison a tout conservé, dans le silence et l’ombre de ses murs.

Et aujourd’hui, la vie à Hartland regorge de souvenirs. La guerre, avec la mort dans son sillage, est encore présente à tous les esprits. Après tout, il n’y a pas si longtemps que l’Angleterre est sortie des terribles années de rationnement, des habitations bombardées et des abris provisoires, éblouie par le déferlement d’un luxe qu’elle ne soupçonnait pas, les bonbons dans les confiseries, la nouvelle musique qui jaillit partout. Mais l’avenir est radieux maintenant. Aussi ne peut-on pas s’étonner qu’ils attrapent la vie à deux mains, ces jeunes gens de 1958, étourdis par cet été à la campagne et la promesse de tout avoir.
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Il me semblait que je flottais, sans amarre, sans direction, entre des souvenirs qui surgissaient comme autant d'obstacles. Tout ce que je connaissais se détachait, m'échappait et c'était une sensation effrayante. (p 131)
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Dire adieu à quelqu'un que vous aimez est en soi une petite mort, un gouffre de ténèbres qui s'ouvre au fond de votre gorge, où se jettent pêle-mêle le chagrin, le désespoir et un terrible sentiment d'abandon. (p 77)
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