Il était une fois, au fond des bois...

Il était une fois au fond des bois… /WHINNERN Scott Reade
Traduit de l'anglais (Etats Unis) par Marie-Hélène DELVAL
Bayard Jeunesse – Octobre 2013 – 328 pages (Millezime)
ISBN : 978-2-08-128665-8 - Prix : 12,50 €

Résumé : Stuck habite toute l'année chez ses parents et son petit frère dans une maison au bord d'un étang. D'autres familles, propriétaires des maisons voisines, ne viennent que pour l'été. Stuck retrouve alors ses camarades d'enfance et le petit groupe reprend ses habitudes de veillées autour d'un feu de camp. Cette année tout est un peu différent : Pete, qui lui aussi habite en permanence dans cette région, manque au rendez-vous. Il semble s'être éloigné du groupe et vouloir rester à l'écart comme il le dit à Stuck. de plus le petit frère de Stuck qui a huit ans a cessé de parler depuis quelques mois et ne s'exprime plus que par gestes. le soir, les adolescents se racontent depuis des années les légendes, plus ou moins effrayantes, qui existent autour de l'étang. L'une d'elles, celle de l'enfant Epines, est liée à des disparitions d'enfants. le groupe d'adolescents décide de partir à la recherche de cet enfant Epines.

Mots clés: FANTASTIQUE/SORCELLERIE/ AMITIÉ / ANGOISSE / PEUR/ VIOLENCE / CULPABILITÉ/SUICIDE/ DÉCÈS/DEUIL/MALTRAITANCE/REMORDS /

Commentaires : Ce roman psychologique très travaillé dégage une atmosphère mystérieuse, étouffante et inquiétante. le malaise ressenti par le lecteur qui se perd longtemps dans l'intrigue, s'explique dans la dernière partie. On comprend alors que les parents, bien qu'attentifs, ont sous-estimé l'effet d'un évènement traumatisant sur leurs enfants. L'auteur fait preuve de talent. Néanmoins la difficulté de lecture et la gravité des sujets abordés incitent à réserver ce roman à de bons lecteurs psychologiquement solides. L'auteur le conseille d'ailleurs à des « lecteurs avertis ».

Pistes de discussion :
• Pensez-vous que la peur soit communicative et donc plus angoissante à plusieurs que seul ?
• Comment expliquer l'évolution du comportement de Pete ? Est-il un ami fiable ?
• Que vous inspirent les histoires de sorcellerie, de rites magiques ?

Ça faisait un bout de temps que je n'avais pas lu un sacrément bon roman fantastique de cette trempe ! Si vous n'aimez pas les romans d'ambiance, avec des éléments mystérieux distillés au compte-goutte et des terreurs nocturnes à foison, passez votre chemin. Par contre, si vous êtes friands du pur fantastique, celui où l'on tente de distinguer les vrais fantômes d'une folie diffuse, ruez-vous sur ce titre ! Tous les éléments sont là : dès le départ, Stuck, le narrateur, nous raconte les veillées estivales autour d'un feu de camp, où tous les ans, lui et ses amis se retrouvent pour se raconter des histoires effrayantes. Ajoutez à ça une grand-mère qui semble avoir perdu la tête mais qui profère quelques phrases énigmatiques qui montrent qu'elle en sait bien plus que les adultes sur ce qui hante les bois ; le Criquet, petit frère de Stuck, qui ne communique plus que par gestes, officiellement par jeu ; des cauchemars réalistes et récurrents pour chacun des adolescents ; des rituels et des offrandes dans la forêt... Quelques longueurs vers le milieu du roman, mais le dénouement final m'enthousiasme assez pour les faire oublier. Malgré la couverture d'apparence Jeunesse, le roman est à réserver aux adolescents à partir de 13 ans, parce qu'il y aura quelques éléments psychologiques plus complexes à comprendre, et aussi parce que l'histoire est parfois franchement effrayante (oui j'avoue, j'ai flippé ma race), à lire bien planqué sous la couette !
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Comme chaque été, autour de l'étang du Tanneur, Stuck voit arriver ses amis Ronnie, Vivek et Emily, et sa cousine Jane. Cette année, seul Pete manque à l'appel. Comme chaque été, ils se réunissent autour d'un feu de camp pour se raconter des histoires effrayantes. La plus ancienne est la légende de l'Enfant Epines, qui les terrorisait déjà lorsqu'ils étaient petits. Aujourd'hui, ces fables ne leur font plus peur...jusqu'à ce que Stuck affirme qu'il a vu l'Enfant Epines et qu'il incite ses amis à partir à sa recherche, au plus profond des bois... Un roman effrayant à ne pas lire la nuit ! Car lorsque les cinq amis se lancent dans leur quête de l'Enfant Epines, ils vont être confrontés non seulement à une nature hostile mais surtout à leurs plus grandes peurs. L'écriture, forte et poétique, nous entraîne dans cette histoire fascinante et terrifiante qu'on ne lâche qu'une fois terminée et le plus terrible des secrets révélé... Un excellent roman pour faire des cauchemars la nuit !

Et bien, je ne m'attendais pas du tout à trouver ce genre de contenu en lisant ce roman. le résumé reste très factuel sans vraiment rien dévoiler qui nuirait à la pleine appréciation de l'histoire.

Surtout que cette année, malgré des lectures sympas, je peux compter sur les doigts d'une main les romans qui m'ont tiré de véritables émotions ; celui-ci en fait partie.

Peut-être est-il juste arrivé sous mes yeux à point nommé ? Peut-être l'auteur a-t-il simplement très bien su exploiter son sujet et ses personnages ? Peut-être est-ce un savant mélange de tout cela à la fois ? En tous les cas, cette histoire m'a fait forte impression et je suis ravie d'y avoir pénétré presque aveuglément.

Je ne vais pas vous mentir, sur les cinquante premières pages j'ai cru que j'allais abandonner le livre ou lui laisser une chance mais découvrir mon premier gros flop de l'année. Déjà, je n'ai pas vraiment adhéré au style. Cela oscille entre le très enfantin, avec des répétitions qui alourdissent énormément le texte (du genre « Machin soulève la branche pour truc. Truc soulève la branche pour bidule. Bidule soulève la branche pour chose. Chose me soulève la branche… »), et une construction parfois complexe qui saute dans le temps sans mise en contexte, qui fait des ellipses parfois difficiles à suivre, etc. Je n'aimais pas vraiment les personnages de Pete (extrêmement désagréable) et de Stuck, le narrateur. Et puis j'étais fâchée par la mention de « crêpes au sarrasin » qui, pour une bretonne, est du niveau de l'insulte (même c'est purement personnel et relativement anecdotique, j'en ronchonne encore :p). Ensuite, l'histoire, toujours dans un contexte assez flou notamment sur l'âge des gamins, commence à se mettre en place avec la première veillée d'angoisse au coin du feu. Et là, j'ai crains d'être définitivement dégoûtée par les interruptions inutiles du genre, « je remue le feu, bla bla bla » qui entrecoupent l'histoire du Garçon épines et font à chaque fois retomber l'ambiance comme un soufflé mal cuit. Mais heureusement, ça c'est arrangé… [...]

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