Jérôme par coeur

Ceci est un très bel album, qui traite de la manière qu'ont les adultes (en l'occurrence les parents) de mettre et de ranger leurs enfants dans des "cases" : tu seras ceci ou cela, tu aimeras celui-ci ou celle-là, etc...

Ce livre évoque aussi l'idée majeure que les sentiments amoureux ne se commandent pas, et que les enfants demeurent libres d'aimer qui bon leur semble, et que dans toute forme d'amitié réside un peu d'amour.

Raphaël aime Jérôme. Parce qu'il lui tient toujours la main, parce qu'il lui donne souvent ses goûters en trop, parce qu'il le défend si on lui fait des moqueries....

Je ne résiste pas à l'envie de vous proposer ici un extrait du texte, formidablement poétique et bien écrit :

"C'est simple, à partir d'aujourd'hui, je décide que toutes mes journées sont pour Jérôme. Dès le matin, on s'étourdit de très bonne humeur.
Le midi, on se cascade de rigolade.
Et le soir, je fais des provisions de lui pour la nuit. C'est important"

Cet album, même si je pense que ce n'est pas son dessein premier, peut être un formidable outil afin de proposer - en extrapolant l'histoire présentée - un autre regard sur l'homosexualité.

Les dessins sont frais, un peu servis comme ceux d'une bande-dessinée. Néanmoins, je trouve le texte bien plus fort et bien plus poignant que les dessins, ce qui n'enlève rien au plaisir de lecture, loin s'en faut.

Un album d'une profonde intelligence à glisser entre toutes les petites mains, et même les grandes pour donner à réfléchir et (re)devenir tolérant dans ce monde qui nous entoure.

Thomas Scotto propose une histoire qui est bien rare de trouver dans la littérature jeunesse. Dès le premier âge, les parents et adultes veulent déjà sexuer leurs enfants en disant "tu as une petite copine/copain?", "vous vous êtes déjà fait des bisous". Pourquoi devrait-il penser à 4/8 ans à des relations de couples? Ils n'ont pas déjà vraiment conscience d'eux ni du monde, pourquoi vouloir leur imposer un modèle clivant et fermé? le scénariste raconte d'histoire de Raphaël 4/5 ans qui aime Jérôme car ils partagent des choses ensemble. A cet âge là, il ne faut pas y voir une ode à l'homosexualité qui ferait sortir de ses gonds les extrémistes de tous bords. Aimer s'est être attaché à quelqu'un pendant un temps et bien souvent ça change régulièrement surtout quand ils sont petits. La notion même d'amitié est difficilement comprise. Qu'importe si c'est un garçon ou fille, cela n'a aucune importance. D'ailleurs, cela ne devrait avoir aucune importante pour les grands non plus car on devrait pouvoir aimer qui on veut sans avoir le jugement, la haine et la violence des autres. Cela peut s'apprendre et commencer grâce à des livres sur l'amitié, la tolérance, l'honnêteté de ce que l'on ressent et dépasser ces peurs. On peut préparer le terreau de l'ouverture et non celui de la colère et de la crainte. Olivier Tallec comme à son habitude nous ravie de son univers graphique plein de tendresse et sa délicatesse. C'est un régal de tourner les pages d'autant plus au vue du sujet qui risque de faire quelques rageux.

Une histoire toute simple, une très belle histoire qui nous conte l'amour que Raphaël porte à Jérôme.

Raphaël aime Jérôme, et il nous explique pourquoi, et il l'affirme haut et fort sans peur.

Dans cette histoire, il est question d'amour, ça c'est indéniable.

Il est question de toutes ces petites choses qui font qu'on se sent bien auprès de l'autre, qu'on se sent valorisé et de ces moments qui en deviennent plus beaux parce qu'ils sont partagés avec quelqu'un qu'on aime sincèrement.

Il est question d'amour, mais dans son sens général, et même je dirais "enfantin", pas vicié par notre regard d'adulte.

Il est question d'un garçon qui n'a pas peur d'exprimer les sentiments qu'il ressent au plus profond de son coeur, et que les adultes devraient écouter et respecter sans jugement de valeur et sans crainte, car l'amour est le plus pur des sentiments.

Et surtout, n'oubliez pas que l'amour sous toutes ses formes est le moteur de notre vie.

Le texte est très beau, à la limite de la poésie.

Un album jeunesse qui normalise les sentiments entre garçons. "Raphaël aime Jérôme. Je le dis. Très facile." Ces trois petites phrases résument tout. Il serait temps de laisser à nos garçons le droit de formuler les sentiments qui les habite, d'autant qu'on peut aimer sans finir marier, la "bromance" comme on dit. Et de leur laisser le droit de se tenir la mains, tant qu'à y être. Une chose est sure, c'est le début d'une belle histoire d'amour entre ces deux garçons si complices.

Je n'ai pas été emballée par les dessins, mais le message global est excellent.

Raphaël et Jérôme sont deux petits garçons comme les autres. Leur particularité, ils aiment être ensemble, ils se tiennent la main, ils se mettent toujours ensemble pour visiter les musée … Raphaël aime Jérôme et tant pis si ce dernier n'aime pas le foot et que ça agace son papa.
Je trouve que cet album est une très belle histoire d'amour entre deux petits garçons. le thème de l'homosexualité est abordé tout en finesse et avec beaucoup de douceur. L'auteur présente les sentiments de Raphaël sans apporter de jugement et avec beaucoup de respect.

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