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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un jeune garçon erre dans le désert et entre dans une ville en apparence déserte. C'est un conte initiatique, fantastique, onirique, une allégorie sur la sortie de l'enfance. le graphisme est traité comme en sérigraphie, un trait noir épais, des aplats de couleurs naturelles, une intensité de contrastes. C'est surtout une ambiance teintée de surréalisme, entre conte oriental et Alice au Pays des Merveilles, tout en douceur. Les décors du labyrinthe sont absolument superbes, des êtres étranges parsèment l'aventure, comme dans un rêve. C'est vraiment une très belle lecture.
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Kodhja est une ville labyrinthe dans laquelle le héros est venu chercher des réponses. Comme le héros on s'y perd, comme lui on ne peut que suivre l'enfant guide venu nous escorter, comme lui nous sommes obligés d'affronter ce labyrinthe onirique. On se laisse surprendre avec naïveté par cet univers unique et habité imaginé par le duo Scotto/Lejonc.

Scotto reprend à son compte le proverbe ce n'est pas l'arrivée qui compte mais le chemin parcouru et nous entraine dans une histoire aux multiples facettes. Son écriture est sobre et toute en nuance. On est très proche du conte dans le rythme des mots. J'aurais adoré en écouter la lecture par Thomas Scotto lui même, je suis sûre qu'il lui aurait donné une autre lecture que celle que moi j'y mets. Car ce texte est un véritable récit initiatique et revêtira pour chacun une signification différente.

« Qu'importe un prénom effrité et des chemins de hasard, le Roi comprendrait sûrement que l'on est parfois trop fragile pour aller au bout d'une rencontre. »

Régis Lejonc a fait du texte une bande-dessinée. Les cases sont devenues une part du labyrinthe et donnent une signification particulière à l'ensemble. On passe de pages très découpées pleines de rythme à des pleines pages magistrales, comme une pause dans le temps. Les dominantes de couleurs changent au fur et à mesure, seule la tenue rouge de l'enfant-guide reste un point de repère, d'autant plus signifiant qu'il change de visage lui aussi. Dieu animal ou garnement farceur à vous de voir ? En tout cas, j'ai adoré balader mon regard dans les illustrations qui fourmillent de détails et de clin d'oeil à la littérature.

Kodhja, c'est un univers en soit, un univers en soi. C'est ce long chemin qui nous mène de l'enfance à l'âge adulte. C'est une métaphore qu'il faut prendre le temps de déguster.

Dans un très grand format et sur du papier épais, Scotto et Lejonc livrent une fable hors du temps que je prendrais plaisir à lire et relire.

PS. Les labyrinthes qui couvrent les pages de gardes de l'album ne sont pas les mêmes devant et derrière. A vous d'en trouver la sortie maintenant ?
Lien : http://boumabib.fr/2016/02/0..
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Au fur et à mesure de la quête, l'identité du roi de Kodhja déja se dessine dans notre esprit mais nous prenons le temps de tourner doucement les pages, de nous perdre volontairement dans les cases et les images, de nous imprégner du texte qui se prête aussi à une belle lecture à voix haute pour la beauté des évocations et du mot. Kodhja est une quête initiatique, une jolie métaphore à l'adieu à l'enfance. le jeune garçon de l'histoire se trouve littéralement et proprement égaré et ce n'est pas un retour sur soi qui nous est représentée par l'auteur, démarche trop mûre, mais une recherche de soi. Un rapport au conte philosophique très agréable pour cette promenade proposée. le dessin de Regis Lejonc s'adapte à l'imagination de Thomas Scotto, faisant apparaître au gré des attentes presque interminables du garçon des buissons épineux de chagrins d'amour, une obélisque embouteillée des idées, un gouffre de la mémoire... C'est singulier, étrange et complètement onirique, le décor du dédale emprunté se transforme à chacun des pas du personnage, chacune de ses avancées semblent débloquer les niveaux d'un jeu dont l'issue permettra au garçon, plus confiant, de savoir qui il est enfin et quitter son royaume de Kodhja.
Le petit enfant guide est amusant et il s'ajoute à d'autres détails que nous offrent seules les images. Les lecteurs seront intrigués, amusés des changements qui ne semblent obéir à aucune loi logique. C'est doux, troublant et fantastique cette quête du roi de Kodhja. Cette bande-dessinée confirme une plume sensible de l'auteur Thomas Scotto, intime, inspiré, habitée par la poésie, belle avec les mots et sa fabrique d'histoires.
Une poésie mélodique envoûtante et sympathique pour la jeunesse. L'illustrateur Régis Lejonc confirme également un vrai talent graphique, sur une proposition de genre encore différent des titres qu'on lui connait, "l'Ogre Babborco et autres contes( " Helena, Ivan et les oies ") ou "la mer et moi". Les jeux d'ombres noires et colorées réinvestissent les bords absents et se relient aux autres cases, diffusant largement ainsi leur charme sur l'ensemble des grandes double-pages.
Original et très chouette.
Pour les petits et grands rêveurs.
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Un livre élégant et profond.

Un voyage symbolique, à la fois onirique et initiatique, placé sous les augures de la Fontaine et de Cocteau.
Une plongée dans l'imaginaire, pour une belle métaphore du devenir adulte, superbement accompagné par les dessins de Lejonc.
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Il arrive du désert, il a hâte. le heurtoir choqué, les portes s'ouvrent, le voilà entre les remparts de la cité de Kodhja. Personne, ni pour surveiller les arrivants, ni pour l'accueillir. Il cherche à être reçu par le roi. Mais rien n'est simple. Il lui faudra trouver la salle du trône seul dans ce labyrinthe. Non, pas tout à fait. Un être aux multiples visages vient l'aider ou se jouer de lui.
Avoir une audience avec ce roi si sage, "le seul à pouvoir lui redonner ce qu'il avait étrangement oublié sur ses années de chemin: le goût de son prénom, la place de sa tête sur ses épaules et la bonne direction à prendre pour avancer." Nombreux sont les visiteurs qui veulent la même chose. Il faut oser se perdre dans le labyrinthe de la cité, s'entêter sans faille. La cité elle-même joue des tours.

Avec "Kodhja", Thomas SCOTTO et Régis LEJONC proposent un album géant aux allures de contes pour petits et grands enfants. Accompagné d'un texte clair et sobre, le héros déambule dans un univers onirique, fantasmé et empli de références culturelles. L'impact de la lecture est ainsi prolongé. Lecture offerte par un adulte sans présentations des personnages (peut-être) jusqu'à la lecture après rencontre dans d'autres univers et voilà le lecteur s'ouvrant une boite de souvenirs et d'impressions.
Les illustrations travaillent aussi de ce labyrinthe. Les aplats de couleurs amènent les personnages à être juste un élément des décors. L'impression de murs gigantesques, de brume, une certaine oppression dans les formes et les détours géométriques, chaque page tournée est une étape. Des peurs, des inspirations d'autres univers enfantins, des détours. Chaque case est fermée jusqu'à l'ouverture finale.
Superbe!
Lien : https://1pageluechaquesoir.b..
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